Hervé a traduit de nombreux textes et enseignements pour le site le dhamma de la Forêt
samedi 14 novembre 2009
CE QUI EST par Ajahn Sumedho
Hervé a traduit de nombreux textes et enseignements pour le site le dhamma de la Forêt
vendredi 13 novembre 2009
Introduction à la Méditation par Charles Genoud
Demandons-nous d'abord pourquoi nous sommes ici, réunis dans cette salle, prêts à passer de nombreuses heures à pratiquer la méditation. Demandons-nous quelle force nous a poussés, à venir jusqu'ici, parfois de loin, pour passer un week-end assis à méditer.
Pensons maintenant à la vie quotidienne. Nous y accomplissons aussi de nombreuses activités pour combler des manques. Quelle que soit la manière, l'endroit où nous pensons pouvoir trouver ce qui nous manque : en améliorant notre situation professionnelle ou familiale, en changeant de voiture ou de logement, en trouvant une meilleure harmonie dans nos relations… quelle que soit la façon dont nous cherchons à obtenir satisfaction, le souhait de combler un manque est présent. Mais, dans notre vie quotidienne, le fait de croire que ce qui nous manque se trouve dans les objets, les personnes, les situations… traduit une certaine confusion.
Rendons-nous bien compte de ce qui se passe en nous : nous pensons qu'en obtenant telle ou telle chose, qu'en nous trouvant dans telle ou telle situation… nous pourrons finalement combler ce manque. Il est donc possible que ce que nous cherchons dans la vie quotidienne, ne soit pas tellement différent de ce que nous venons chercher dans la méditation. Peut-être est-ce, alors, la façon de chercher qui sera différente ?
Un swami indien disait, lui, que le fait que nous ne soyons jamais lassés de cette quête, que nous cherchions constamment la plénitude au moyen de nouveaux objets, de nouvelles situations, de nouvelles relations, que nous soyons constamment mus par cette quête, prouve que nous savons intimement que la plénitude existe. C'est la preuve, disait-il, que nous avons l'intuition profonde qu'elle peut être atteinte et qu'il est juste de la chercher. Mais une confusion sur la manière d'y parvenir peut exister. Dans ce cas, nous demandons aux objets, aux personnes, aux situations ce qu'elles ne peuvent pas nous procurer : il est impossible à quelque circonstance ou objet extérieur que ce soit, de procurer une plénitude d'ordre intérieur.
Il y a donc renversement du mouvement. Ce n'est pas un mouvement vers l'extérieur, mais un mouvement vers l'intérieur. Cela signifie également que la plénitude de l'être, si elle est accessible, si nous pouvons l'atteindre sans rien ajouter de l'extérieur de nous-mêmes, est déjà et toujours complètement présente en sous. La plénitude n'est pas quelque chose que nous pouvons créer, organiser ou construire, elle est ce par quoi nous commençons, elle est notre être le plus intime. Dans la vie quotidienne, tout mouvement est, généralement, un mouvement qui nous sort de la plénitude, même si nous essayons sincèrement de trouver des satisfactions. Tous mouvements qui essayent d'acquérir, de recevoir, de garder, sont les mouvements mêmes qui nous font sortir de la plénitude.
Il y a donc lieu, en méditation, de laisser tomber toute notre intelligence, toute cette intelligence qui permet de transformer le monde. Cette intelligence là est extraordinaire, très utile, mais elle est liée au temps, à l'accomplissement de quelque chose qui n'est pas présent. C'est donc bien un renversement d'attitude : ne plus chercher à accomplir ou à obtenir quelque chose qui ne serait pas là à cet instant même, mais rester dans l'instant présent. Et ce n'est que lorsque nous arrivons à faire cesser ces mouvements qui nous poussent vers le futur pour accomplir ou obtenir, ou qui nous tirent vers le passé pour retrouver - ce n'est que dans la mesure où nous n'adhérons plus à ces mouvements que nous pouvons rester dans l'instant présent. Là, il est possible d'être en intimité avec nous-même et de faire, dans cette intimité, l'expérience de la plénitude de notre être. Ainsi, le mouvement dans le temps nous sépare de la plénitude et le mouvement vers l'extérieur, dans l'espace, nous en sépare également.
N'est-ce pas extraordinairement étrange que ce que nous cherchons avec tant d'acharnement, tant d'assiduité, soit ce par quoi nous commençons ? Mais, nous sommes tellement convaincus d'avoir à atteindre, à obtenir, que nous essayons constamment d'aller vers la plénitude et que ce mouvement nous en sépare !
Les techniques sont multiples. Elles ont toutes leur propre valeur, leur structure, leur intérêt.
Dans la pratique méditative, il s'agit de rester présent, de surseoir à nos mouvements vers l'extérieur, à nos mouvements dans le temps, pour rester dans l'instant présent. L'instruction suivante pourrait donc suffire : " Restons simplement dans l'instant présent ". Mais, nos habitudes sont tellement fortes qu'une instruction aussi vaste et aussi vague serait difficile à mettre en pratique pour beaucoup d'entre nous.
Explorez, si vous le voulez bien, cette affirmation avec moi. Faites simplement bouger votre main. Sentez le mouvement, la lourdeur de la main, celle de l'avant-bras, sa température… Est-il possible de faire ce mouvement au passé ? Est-il possible de le faire au futur ? Nécessairement, chaque expérience est au présent. Il est complètement impossible d'éprouver une expérience sensorielle dans le passé ou dans le futur. Ainsi, en ancrant notre méditation dans une expérience sensorielle assez simple, comme celle de la présence au corps, nous pouvons rester dans la qualité de l'instant présent.
Aucune expérience sensorielle n'est extérieure à notre champ de méditation. Si, ayant choisi d'être présent aux sensations corporelles, j'entends le chant des oiseaux, ce n'est pas une distraction, ce n'est pas un obstacle à la méditation, c'est simplement une autre expérience dans l'instant présent : celle de l'audition du chant des oiseaux, comme ce pourrait être celle du son d'une cloche. Chaque expérience sensorielle n'est vécue que dans l'instant présent. Et, ce qui nous intéresse, n'est pas de faire l'inventaire des oiseaux qui se trouvent dans le parc, mais la qualité de présence dans chaque expérience sensorielle. C'est elle qui nous relie à nous-même, qui permet le développement de l'intimité. Non le fait de connaître le nom des oiseaux, mais celui d'être relié à l'expérience sensorielle d'entendre. Non l'inventaire des tensions que j'ai dans les épaules (c'est un autre travail), mais l'expérience de la qualité de présence dans les sensations corporelles.
jeudi 12 novembre 2009
Merci à Charles Genoud pour son enseignement
Un enseignement simple et généreux, d'une grande efficacité.
Pour rappel : qui est Charles GENOUD : ICI
et quelques enseignements AUDIO : LA
Sinon, à chaque fois que je participe à une nouvelle retraite j'ai le plaisir de rencontrer des lecteurs de ce blog. Le monde est petit
L'association Terre d'Eveil envisage d'organiser en 2011,sous la "guidance" de Charles Genoud une retraite de un mois.
c'est rare de pouvoir suivre une retraite en silence d'une durée de 1 mois en France et si cette retraite se met en place, j'espère pouvoir y participer.
Que toutes les personnes puissent un jour connaître la joie de suivre une retraite de méditation en silence
lundi 19 octobre 2009
La vague du désir des sens
La vague du désir des sens
Ajahn Chah
Traduit par Jeanne Schut
mercredi 14 octobre 2009
Retraite "vipassana" de 5 Jours
du vendredi 6 novembre au mercredi 11 novembre 2009
Retraite résidentielle de 5 jours ,
Organisée par l'association terre d'Eveil,
Conduite par Charles Genoud
à 28230 Epernon
Plus d'informations : ICI
Qui est Charles Genoud : LA
Et Vous trouverez des enseignements audio (format mp3) de Charles Genoud : ICI
Programme de la retraite :
- 06.15 | Réveil | |||
06.45 | - 7.30 | Méditation en posture assise | ||
07.30 | - 09.00 | Petit-déjeuner | ||
09.00 | - 10.15 | Instructions sur la méditation et assise guidée suivie de Questions & Réponses | ||
10.15 | - 10.45 | Pratique en marchant | ||
10.45 | - 11.30 | Méditation en posture assise | ||
11.30 | - 12.00 | Pratique en marchant | ||
12.00 | - 12.30 | Méditation en posture assise | ||
12.30 | - 13.00 | Repas en silence | ||
13.00 | - 14.15 | Repos | ||
14.15 | - 15.00 | Méditation en posture assise | ||
15.00 | - 15.45 | Pratique en marchant | ||
15.45 | - 16.30 | Méditation en posture assise | ||
16.30 | - 17.15 | Pratique en marchant | ||
17.15 | - 18.00 | Méditation en posture assise | ||
18.00 | - 19.00 | Repas léger | ||
19.00 | - 19.30 | Méditation en posture assise | ||
19.30 | - 20.30 | Exposé sur le dharma | ||
20.30 | - 21.00 | Pratique en marchant | ||
21.00 | - 21.30 | Méditation en posture assise | ||
21.30 | Fin de la journée |
vendredi 25 septembre 2009
Tout apparaît, tout disparaît
Tout apparaît, tout disparaît - Ajahn Chah
traduit par Jeanne SchutLe Bouddha a enseigné qu’il faut observer tout ce qui se présente. Les choses ne durent pas. Après s’être manifestées, elles cessent ; ayant cessé, elles apparaissent à nouveau puis, étant apparues, elles cessent encore. Mais quelqu’un dont l’esprit est confus et qui n’a pas la connaissance, ne veut pas qu’il en soit ainsi. Quand nous méditons et que l’esprit s’apaise, nous voulons demeurer ainsi, sans être dérangés, mais ce n’est pas réaliste. Le Bouddha nous a recommandé de regarder d’abord les faits et de voir combien ces choses sont trompeuses ; ensuite seulement pouvons-nous trouver la paix. Quand nous ne connaissons pas les choses telles qu’elles sont, nous croyons les posséder et le piège du « sentiment de soi » fait surface. Nous devons donc remonter à l’origine et découvrir comment cela s’est produit. Il faut que nous comprenions comment les choses sont en réalité, comment elles entrent en contact avec l’esprit et comment l’esprit réagit ; après, nous pourrons être en paix. Voilà ce que nous devons étudier à fond. Si nous refusons que les choses se passent comme elles se passent, nous ne pouvons pas connaître la paix. Où que nous tentions de nous échapper, les choses se produisent toujours de la même manière — c’est leur nature.
En termes simples, ceci est la vérité. L’impermanence, la souffrance et l’absence de soi sont la nature même des phénomènes. Ils ne sont rien d’autre que cela, mais nous donnons aux choses bien plus de sens qu’elles n’en ont en réalité.
Il n’est pas vraiment si difficile de permettre à la sagesse d’émerger. Il s’agit simplement de chercher les causes et de comprendre la nature des choses. Quand votre esprit est agité, vous pouvez vous dire : « Cet état n’est pas certain. Tout est impermanent. » Et quand l’esprit est calme, ne vous dites pas : « Oh ! C’est vraiment la paix ! » — parce que cela non plus n’est pas certain.
Si on vous demande : « Quel type de nourriture préférez-vous ? » ne prenez pas la question trop au sérieux. Si vous dites que vous aimez vraiment quelque chose, quelle importance ? Réfléchissez : si vous en mangiez tous les jours, l’aimeriez-vous toujours autant ? Vous en viendriez probablement à dire : « Oh, non ! Pas encore de ça ! »
Vous comprenez ? On peut finir par se rendre malade précisément avec ce que l’on croyait aimer et cela à cause de la nature changeante de toute chose. Voilà ce qu’il vous faut découvrir. Le plaisir est incertain, le malheur est incertain, l’amour est incertain, la tranquillité est incertaine, l’agitation est incertaine. Tout, absolument tout, est incertain. Donc, quoi qu’il arrive, si nous comprenons cela, nous ne sommes piégés par rien. Tout ce que nous pouvons vivre, sans exception, est incertain car tout, par nature, est impermanent. L’impermanence signifie que les choses ne sont pas figées, ne sont pas stables et, en termes très simples, cette vérité est le Bouddha.
Anicca, l’incertitude, est la vérité. La vérité est là, sous nos yeux, mais nous ne lui accordons pas un regard clair et direct. Le Bouddha a dit : « Ceux qui voient le Dhamma me voient. » Si nous voyons anicca — cette qualité d’incertitude — en toute chose, alors apparaîtront le détachement et le désintéressement par rapport au monde : « Oh ! Ce n’est que ceci. Bah ! Ce n’est que cela. Il n’y a là rien d’extraordinaire, ce n’est que cela.» L’esprit se stabilise dans cette réalisation : « Ce n’est rien d’extraordinaire. Bah ! » Quand on a réalisé cela, il n’y a rien de bien difficile à faire en méditation. Quoi qu’il se présente, l’esprit dit : « Ce n’est que cela », et il s’arrête. C’est la fin. On comprend que tous les phénomènes ne sont que tromperies ; rien n’est stable ni permanent ; au contraire, tout change constamment et présente les caractéristiques de l’impermanence, de la souffrance et du non-soi. C’est comme une boule de fer en fusion que l’on aurait mise à chauffer dans un four. Quelle partie sera fraîche ? Essayez d’y toucher et vous verrez. Touchez le dessus, il sera brûlant. Touchez le dessous, il sera brûlant. Touchez les côtés, ils seront brûlants. Pourquoi est-ce brûlant ? Parce qu’une boule de métal en fusion est brûlante partout. Quand on comprend cela, on n’y touche pas. Quand vous vous dites, à propos de quelque chose : « Oh ! Comme c’est bon ! J’aime ça, je le veux ! », n’accordez aucun crédit à ces pensées, ne les prenez pas trop au sérieux car elles sont comme la boule de métal en fusion : quelle que soit la partie que vous touchiez, si vous essayez de la prendre, vous vous brûlerez, vous aurez très mal, votre peau se fendra et vous saignerez.
Nous devrions contempler cela à tout moment, quand nous marchons, quand nous sommes debout, assis ou couchés ; même quand nous sommes aux toilettes, quand nous allons quelque part, quand nous mangeons ou, après avoir mangé, quand nous déféquons les résidus de notre repas. A tout moment, nous devrions voir que tout ce dont nous faisons l’expérience est instable et impermanent ainsi qu’insatisfaisant et non personnel. Les choses qui sont instables et impermanentes sont incertaines et sans réalité absolue. Sans exception, elles sont toutes illusoires. C’est exactement comme la boule de fer brûlante : où pourrions-nous y trouver un endroit non brûlant ? Toutes ses parties sont brûlantes, alors nous cessons d’essayer de la toucher.
Il n’y a rien là qui exige un entraînement difficile. Par exemple, des parents préviennent un enfant qu’il ne doit pas jouer avec le feu : « Ne t’approche pas du feu, c’est dangereux, tu vas te brûler ! » L’enfant peut ne pas croire ses parents ou ne pas comprendre de quoi ils parlent mais, s’il touche le feu une seule fois et se brûle, ses parents n’auront plus besoin de lui expliquer les choses ni de le surveiller.
Peu importe l’attirance ou le plaisir que l’esprit peut éprouver, rappelez-vous seulement : « Ce n’est pas sûr ! Ce n’est pas permanent ! » Par exemple, si on vous offre un verre que vous trouvez très beau, vous vous direz peut-être : « Quel beau verre ! Je vais le ranger et en prendre grand soin pour éviter qu’il ne se casse. » Mais ajoutez ensuite : « Ce n’est pas certain. » Il se peut que, après avoir bu, vous posiez le verre près de vous et que, dans un moment d’inattention, vous lui donniez un coup de coude et qu’il se casse. S’il ne se casse pas aujourd’hui, il se cassera demain et s’il ne se casse pas demain, ce sera le jour suivant. Ne placez pas votre confiance dans des choses susceptibles de se casser.
Cette impermanence est le véritable Dhamma. Les choses ne sont ni stables ni réelles. Rien en elles n’est réel — voilà ce qui est réel. Allez-vous mettre en doute cette évidence ? C’est la chose la plus certaine qui soit : nous naissons et puis inévitablement nous vieillissons, tombons malades et mourons. Telle est la réalité permanente et certaine, et cette vérité permanente est née de la vérité de l’impermanence. Quand on étudie les choses en profondeur, à l’aune de ce « pas permanent, pas certain », il se produit une transformation en quelque chose de permanent et de certain et, à partir de là, on cesse de porter le poids des choses.
Les disciples du Bouddha se sont éveillés à la vérité de l’impermanence. Parce qu’ils ont réalisé l’impermanence de tous les phénomènes, ils ont connu le détachement et le désintéressement par rapport aux choses — nibbida. Ce désintéressement n’est pas de l’aversion. S’il y a aversion, ce n’est pas vraiment du désintéressement et cela ne devient pas une voie. Nibbida n’est pas ce que nous considérons d’ordinaire comme du désintéressement par rapport aux choses de ce monde. La vie de famille, par exemple, quand les relations ne sont pas bonnes, peut donner à penser que nous sommes vraiment devenus désenchantés, comme il est dit dans les enseignements, mais ce n’est pas le cas. Il ne s’agit, dans ce cas, que de « pollutions mentales » qui s’accumulent et oppressent notre cœur. Quand vous vous dites : « J’en ai vraiment assez. Je vais tout abandonner ! », il s’agit d’une lassitude due aux pollutions mentales. Ce qui se passe, en réalité, c’est que ces pollutions sont plus fortes maintenant qu’avant que vous ne vous mettiez en tête cette idée de lassitude par rapport aux choses qui vous posent problème.
C’est comme l’idée que nous nous faisons de mettā, l’amour bienveillant. Nous croyons que nous sommes censés aimer tout le monde et tous les êtres vivants, alors nous nous disons : « Je ne devrais pas être en colère contre eux ; je devrais avoir de la compassion ; les êtres vivants sont vraiment dignes d’amour. » Au début, vous avez de l’affection pour eux et, à la fin, cette affection se transforme en désir et en attachement. Faites attention ! Il ne s’agit pas de ce que nous appelons généralement « amour », ce n’est pas mettā dans le sens du Dhamma, c’est mettā mélangé à de l’égoïsme. Nous voulons obtenir quelque chose des autres et nous appelons cela mettā. C’est un peu comme notre soi-disant désintérêt pour le monde. « Oh ! Oui, je suis vraiment fatigué de tout cela, je me retire ! » C’est tout simplement une grosse pollution mentale, pas une lassitude du monde ou un détachement. On emploie les mêmes termes mais pas dans le sens que leur a donné le Bouddha. Si c’est authentique, il y a renoncement sans aversion ni agressivité, sans qu’aucun mal ne soit fait à personne. On ne se lamente pas, on ne blâme rien. On considère simplement tout comme étant vide.
On arrive alors à ce point où l’esprit est vide, vide de tout attachement aux choses. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a rien, ni gens ni objets dans le monde. Il y a l’esprit vide ; il y a les gens, il y a les choses, mais dans l’esprit tout ceci est perçu dans sa vérité, c’est-à-dire comme quelque chose d’incertain. On voit les choses pour ce qu’elles sont, on voit qu’elles suivent leur cours naturel comme éléments de la nature apparaissant et disparaissant.
Imaginons que vous ayez un vase. Pour vous, c’est un bel objet mais, de son côté, le vase existe de manière neutre. Il n’a rien à dire. Vous êtes le seul à avoir des sentiments à son sujet, à en faire une question de vie ou de mort. Si vous ne l’aimez pas ou si vous le détestez carrément, cela ne le touche pas, c’est votre affaire, il y est indifférent ; tandis que vous, vous avez des sentiments d’attirance ou d’aversion et vous vous y attachez. Nous jugeons les choses comme étant bonnes ou mauvaises. Ce « bon » trouble notre cœur et ce « mauvais » trouble notre cœur. Tous deux sont des pollutions mentales, le produit d’une compréhension erronée.
Il est inutile de nous enfuir ailleurs ; tout ce que nous avons à faire, c’est regarder et étudier cela à fond. L’esprit est ainsi. Quand nous n’aimons pas quelque chose, l’objet de notre aversion n’est pas touché, il reste tel quel. Quand nous aimons quelque chose, cette chose n’est pas touchée par notre attirance, elle reste telle quelle. Tout ce que nous faisons, c’est nous rendre fous.
Nous croyons certaines choses bonnes, nous voyons d’autres choses comme fantastiques, mais nous ne faisons que projeter ces idées à partir de nous-mêmes. Si nous sommes conscients de nous-mêmes, nous comprendrons que toutes ces choses sont égales.
Nous pouvons aisément illustrer cela avec l’exemple de la nourriture. Nous trouvons que tel ou tel aliment est délicieux ; quand nous voyons les plats sur la table, ils nous attirent ; mais une fois que tout est mélangé dans notre estomac, c’est une autre histoire. Pourtant nous regardons tous les plats et disons : « Celui-ci est pour moi, celui-là est à toi, celui-là est à elle. » Mais quand nous aurons fini de manger et que la nourriture ressortira de l’autre côté, il est probable que personne ne va se pencher dessus pour dire : « Ceci est à moi et cela est à toi », n’est-ce pas ? Serez-vous toujours aussi possessif et gourmand à ce moment-là ?
Ceci pour exprimer les choses brièvement et simplement. Si notre vision est claire et que nous fonctionnons en conséquence, tout aura une même valeur à nos yeux. Quand nous avons des désirs et que nous pensons en termes de « mien » et de « tien », les choses se terminent en conflit. Quand nous donnons une même valeur à tout, il n’y a pas d’appartenance à qui que ce soit, ce ne sont que des conditions qui existent telles qu’elles sont. Quel que soit le raffinement de la nourriture que nous mangeons, une fois transformée en excrément, personne ne veut la ramasser et en faire toute une histoire, personne ne va se battre pour elle.
Quand nous réalisons que toute chose fait partie de ce Dhamma unique, que tout est de même nature, nous relâchons notre saisie, nous posons les choses ; nous voyons qu’elles sont vides et nous ne ressentons ni amour ni haine pour elles. Nous sommes en paix. Il est dit : « Le nibbāna est le bonheur suprême, le nibbāna est la vacuité suprême. »
Je vous demande de bien écouter ceci : le bonheur dans le monde n’est pas le bonheur suprême, le bonheur ultime. Ce que nous concevons comme la vacuité n’est pas la vacuité suprême. S’il s’agit réellement de la vacuité suprême, il y a la fin de la saisie et de l’attachement. S’il s’agit réellement du bonheur suprême, il y a la paix. Mais la paix que nous connaissons n’est pas encore suprême, le bonheur que nous connaissons n’est pas suprême. Si nous atteignons le nibbāna, la vacuité est suprême, le bonheur est suprême. Et il y a une transformation : le bonheur est transformé en paix ; le bonheur est présent mais on ne lui accorde pas de sens particulier ; et la souffrance est également présente. Quand bonheur et souffrance apparaissent, on les voit comme égaux, ils ont la même valeur.
Les expériences sensorielles que nous aimons ou n’aimons pas sont, dans l’absolu, de même valeur, mais quand elles nous touchent, nous ne les percevons pas ainsi. Si quelque chose nous plaît, nous nous en réjouissons ; si quelque chose nous déplaît, nous voulons que cela disparaisse. Donc les expériences sont différentes pour nous mais, en vérité, elles sont égales. Nous devons nous exercer à les voir ainsi : les choses sont de même valeur dans la mesure où elles sont toutes instables et impermanentes.
C’est comme l’exemple de la nourriture. Nous disons que ce type d’aliment est bon, ce plat est délicieux, celui-là est merveilleux. Mais quand ils se retrouvent tous mélangés dans le corps et quand ils sont ensuite éjectés, c’est tout pareil. A ce moment-là, personne ne va se plaindre qu’il n’en a pas eu assez ; à ce moment-là, l’esprit ne va pas se laisser emporter.
Si nous ne voyons pas la vérité de l’impermanence, de l’insatisfaction et du non-soi, il ne peut y avoir de fin à la souffrance. Si nous sommes attentifs, nous pouvons voir cette vérité à tout moment. Elle est présente dans l’esprit et le corps et nous pouvons la voir. C’est là que nous trouvons la paix.
Ajahn Chah
Source : le dhamma de la Forêt
samedi 27 juin 2009
Les empêchements à la méditation
jeudi 7 mai 2009
Nous sommes responsable de la souffrance infligée aux animaux d'élevage
Ces méga-porcheries sont dégoûtantes, dangereuses , et elles se multiplient rapidement. Des milliers de porcs y sont entassés dans des entrepôts sales et se font administrer un cocktail de médicaments, ce qui entraîne des problèmes sanitaires à plusieurs niveaux. Ces méga-porcheries et les lacs de lisier qu’elles créent constituent des milieux extrêmement propices au développement de nouveaux virus dangereux tels que le A H1N1. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) doivent entamer des recherches et développer des moyens de contrôle pour ces fermes afin de protéger la santé mondiale.
Les grandes entreprises agro-alimentaires essaieront de bloquer toute tentative de réforme, nous devons donc lancer un cri de protestation que les autorités sanitaires ne pourront ignorer. Signez la pétition ci-dessous demandant des règles et des contrôles pour les fermes-usines et faites passer le mot à vos amis et aux membres de votre famille. Nous remettrons cette pétition aux agences de l’ONU.
Même avec toutes ces preuves des torts causés, la combinaison de l’augmentation de la consommation de viande mondiale avec une industrie puissante, motivée par les profits au prix de la santé humaine, signifie qu’au lieu d’être fermées, ces méga-porcheries se multiplient autour du monde graĉe à des subsides.
Alice, Pascal, Graziela, Paul, Brett, Ben, Ricken, Iain, Paula, Luis, Raj, Margaret, Taren et toute l’équipe d’ Avaaz"
Signer la pétition: ICI