mardi 31 juillet 2007

Les bénéfices de la méditation vipassanà



photo : Fleurduzen


Les bénéfices de la méditation vipassanà, Par le Vénérable U Kundala - (Extrait du livre : Aiguiser les facultés de contrôle)

Les bénéfices de la méditation vipassanā ne vont pas se manifester très clairement au début. Mais lorsque le méditant sera arrivé à la moitié du parcours, de même que dans les stades plus avancés, ils deviendront très évidents. Dès que sa concentration (samādhi) et ses connaissances (ñāna) auront atteint un certain niveau, le méditant obtiendra les bénéfices suivants : un esprit clair et calme, un esprit fort et déterminé, la guérison des maladies, le renforcement de sa faculté de compréhension et enfin, le bénéfice le plus élevé, la réalisation du Noble Dhamma, à commencer par la fermeture des portes des quatre mondes inférieurs, les apāya, ce que tout méditant espère et s’efforce de réaliser.

Calme et clarté de l’esprit:

La pratique de vipassanā va rendre l’esprit calme et clair. Pourquoi l’esprit n’est-il ni calme, ni clair ? A cause de la convoitise et du désir, autrement dit, à cause de lobha, l’avidité; à cause de la haine et de la colère, dosa; à cause de l’ignorance et de l’illusion, moha. Tout cela rend l’esprit agité et confus. Lorsque vipassanā est pratiqué, l’esprit contemple et observe d’instant en instant et connaît donc une libération momentanée (tadanga-tadanga) de lobha.
Il est impossible que l’avidité pénètre dans l’esprit du méditant s’il observe et note avec sérieux. C’est de cette façon qu’il se libère de lobha. Lorsque vipassanā est pratiqué, l’esprit du méditant est également libre de la colère; à chaque instant, il connaît une libération momentanée (tadanga-tadanga) de dosa car il est inconcevable que cet état mental pénètre dans l’esprit au moment où vipassanā est pratiqué. Lorsque vipassanā est pratiqué, l’esprit du méditant est également libre de moha car il est impossible d’être distrait ou confus au moment où vipassanā est pratiqué.

Si donc vous désirez obtenir un esprit calme, paisible et heureux, et connaître la liberté momentanée (tadanga) par rapport à lobha, dosa et moha, il faut que vous pratiquiez la méditation vipassanā. Mais cette clarté et ce calme de l’esprit ne deviendront très manifestes que dans les stades avancés de la pratique; au début, ce ne sera pas le cas.

Un esprit fort et stable:

L’esprit va devenir fort et stable. Pourquoi l’esprit n’est-il ni fort, ni stable ? Ce qui rend l’esprit faible, c’est l’avidité, lobha. Imaginons une personne au tempérament glouton qui entre en contact avec un objet désirable. Elle va éprouver un violent désir et perdra le contrôle d’elle-même. Le désir et l’attachement vont faire vaciller son esprit. Le corps aussi sera déstabilisé et le comportement physique déséquilibré sera clairement visible.
Imaginons maintenant quelqu’un au tempérament colérique qui entre en contact avec un objet générateur de colère. Cette personne va perdre le contrôle d’elle-même. La colère va déstabiliser son esprit qui va s’agiter et vaciller.
Les objets attirants font donc surgir un intense désir; les objets déplaisants font surgir la colère. L’esprit est chaque fois débordé et vacille. On peut dire qu’il est n’est pas fort. Si on veut acquérir un esprit fort, il faut pratiquer la méditation vipassanā. Lorsqu’on pratique vipassanā, chaque fois que l’on prend conscience et que l’on note, l’esprit est libre de lobha, cause pour l’agitation et la faiblesse. Chaque fois que l’on prend conscience et que l’on note, l’esprit est libre de dosa, cause pour l’agitation et la faiblesse. Même s’il lui arrive d’entrer en contact avec un objet, qu’il soit désirable ou indésirable, l’esprit du méditant ne s’agite pas, il n’est pas perturbé, il ne vacille pas.

Si une personne au tempérament colérique entre en contact par quelle que porte sensorielle que ce soit, avec un objet qui ne correspond pas à ses goûts, la colère va le submerger; son esprit ne sera pas ferme. Cette personne sera amenée à faire des actes négatifs et à accumuler ainsi des akusala, des actions kammiquement négatives. Si vous désirez avoir un esprit fort et stable, vous devez donc pratiquer la méditation vipassanā.

Guérison des maladies:

Lorsque vous atteindrez udayabbaya ñāna, le stade des apparitions et disparitions, vous pourrez constater très clairement que les maladies et les souffrances bénignes disparaissent. Vous qui êtes ici et les yogis en général en ont peut-être déjà fait l’expérience dans une certaine mesure. Lorsqu’ils sont confrontés aux douleurs et aux malaises bénins, les méditants qui observent et notent correctement renoncent volontiers aux médicaments, car ils les trouvent lents à agir. Ils se débarrassent plus rapidement des douleurs en les observant et en les notant. Les méditants qui observent et notent correctement et à fortiori, ceux qui ont atteint udayabbaya ñāna n’ont donc pas besoin de médicaments pour ces malaises bénins - maux de tête, maux de nuque, crampes d’estomac. Le simple fait de les observer et de les noter les fait disparaître.
En général, les méditants qui souffrent de malaises légers – douleurs musculaires, maux de tête etc. – constatent que tout cela disparaît au moment où ils atteignent udayabbaya ñāna. Ces méditants ont obtenu le bénéfice qui consiste à se guérir des maladies.
(Remarque personnelle : Depuis que je pratique, les douleurs liées à mon hernie discale cervicale ont disparu de telle sorte que l'opération qui avait été fixée a été annulée)

Développement de la faculté de compréhension:

L’intelligence s’affine. Ce bénéfice s’obtient lorsque le méditant atteint les stades relativement avancés de connaissance vipassanā. Certains yogis qui étaient incapables de comprendre les écritures bouddhiques sophistiquées ont constaté qu’après avoir atteint sankhārupekkha ñāna et être rentrés chez eux, ils pouvaient non seulement lire les écritures, mais également les comprendre, les apprécier et aller jusqu’au bout de leur lecture.


Le bénéfice ultime:

..... Nous avons parlé jusqu’à présent des bienfaits ordinaires. Le véritable bénéfice, le bénéfice le plus fondamental qu’amène la pratique de la méditation vipassanā, ne sera clairement réalisé qu’après avoir passé progressivement par toutes les étapes de connaissance vipassanā et avoir atteint sotāpatti magga ñāna, la connaissance de l’entrée dans le Chemin.

Toutes les actions négatives (kamma) dues à la méchanceté que le méditant a accumulées au cours de ses innombrables vies antérieures (anamatagga samsāra) et qui pourraient l’entraîner dans les mondes de souffrance, sont annihilées au moment où il réalise sotāpatti magga ñāna. Cette connaissance annihile ces actions négatives. Si au cours de cette existence présente, à cause de son ignorance et de sa bêtise, le méditant a commis quelque mauvaise action susceptible de l’entraîner dans les quatre mondes inférieurs (apāya), elle sera effacée.

Sotāpatti magga ñāna va l’anéantir. Ces actions négatives ne pourront plus en aucun cas provoquer une renaissance dans un monde inférieur du samsāra. Sotāpatti magga ñāna les annihile à tout jamais. Les méditants qui ont atteint ce stade ne doivent donc plus craindre la ronde des renaissances, le samsāra. Lorsqu’ils mourront, ils auront la certitude qu’ils ne renaîtront pas dans les enfers; ils seront certains de ne pas reprendre naissance dans ce plan. Lorsqu’ils mourront, ils ne seront pas harcelés par la crainte de renaître dans le plan animal, ils seront certains de ne pas reprendre naissance dans ce plan. Il n’y aura aucun doute dans leur esprit à propos d’une renaissance éventuelle sous forme de petā, un fantôme affamé. Ils ne reprendront pas naissance dans ce plan. Lorsqu’ils mourront, ils ne seront pas inquiétés par le fait de reprendre éventuellement naissance sous forme d’un vilain et terrifiant démon, un asurā. Ils se sentiront rassurés à ce propos, sachant qu’ils ne seront pas amenés à reprendre naissance dans ces plans. Le cycle des renaissances dans le samsāra ne sera plus une source d’inquiétude pour eux.

Sotāpatti magga ñāna annihile également les formes les plus grossières d’avidité (lobha), de colère (dosa) et d’ignorance (moha) qui peuvent provoquer une renaissance dans les apāya : l’avidité la plus grossière qui pousse à tuer; la colère la plus grossière qui pousse à tuer; l’ignorance la plus grossière ou folie, moha, qui peut amener à tuer; tout cela est annihilé par sotāpatti magga. Comme les formes extrêmes de lobha, dosa et moha, celles qui peuvent amener quelqu’un à tuer ou à transgresser les cinq préceptes moraux, ont été éradiquées, la moralité est maintenue parfaitement pure, elle est protégée. S’il n’y a pas d’écart, que les cinq préceptes moraux sont maintenus purs, il n'est pas possible de reprendre naissance dans les mondes inférieurs.

L’observance des préceptes :

Il y a une différence dans la façon d’observer les préceptes entre le sotāpanna et l’être ordinaire, le puthujjana....


Le livre entier au format PDF = ICI

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