vendredi 8 février 2008

Les obstacles durant la méditation - Part 2: L'aversion




Ce message est la Suite de :

Les obstacles durant la méditation - Part 1: Le désir
: ICI
( A lire au préalable pour mieux comprendre ce message)

(...)

LE SECOND OBSTACLE EST L'AVERSION, LE DÉGOUT


Il est à l'opposé du désir; Il suscite un mouvement de rejet et non comme le désir un élan pour obtenir.

Nous rencontrons tous des situations déplaisantes dans la vie, c'est normal, et ce que nous rajoutons à ce désagrément, c'est un sentiment d'aversion; une attitude de condamnation de l'esprit

L'aversion est une énergie puissante

L'aversion habituellement est une énergie puissante. Et pour cette raison, beaucoup la trouvent extrêmement stimulante. Ils aiment cette confusion, cette absence de platitude et d'ennui. La
colère et la haine leur donnent une très forte sensation d'identité.

Cependant, ces personnes n'ont pas encore examiné profondément les conséquences négatives que la colère et l'aversion provoquent sur leur esprit et leur corps. Ils n'ont pas encore pris
conscience des dégâts que la haine et l'aversion font, non seulement à ceux pour qui on les éprouve, mais à nous tous. Il n'y a qu'à constater les effets dévastateurs de cette aversion et cette haine dans le passé et aujourd'hui dans le monde entier.

L'aversion peut prendre de nombreuses formes

L'aversion peut prendre de nombreuses formes : jalousie , jugement, peur, préjugé, agacement, irritation, haine, colère, etc. Elle peut avoir pour objets les forme, les sons, les odeurs, les goûts, les sensations du corps ou les pensées.

On peut éprouver de l'aversion envers les gens qui ne nous plaisent pas, qui nous provoquent, ceux dont les croyances et les opinions diffèrent des nôtres, ou peut-être ceux qui ne répondent pas à nos attentes.

L'aversion ou le mécontentement peuvent aussi survenir quand le désir est contrecarré et reste inassouvi. Quand nous n'obtenons pas ce que nous voulons, nous commençons à blâmer et à juger notre entourage, les situations, à nous considérer meilleurs, et à trouver de bonnes raisons à notre colère et à notre aversion. Tel a été notre comportement habituel à ce jour.

Ces attitudes de rejet ou de condamnation laissent en nous une empreinte profonde(...)

Quand nous pratiquons la méditation alors que nous essayons de nous concentrer sur le souffle, ces impressions profondes refont souvent surface.(...)

(..) Cette tension, ces sentiments désagréables qui surgissent en nous sont caractéristiques de l'aversion, du jugement, des comparaisons dévalorisantes, des désirs contrecarrés et des attentes inassouvies. La cause de cette tension et de ces problèmes réside dans notre propre esprit, dans notre manière de réagir aux situations.

Mais pour la plupart d'entre nous, le comportement habituel est de blâmer l'extérieu1, les gens, la situation, plutôt que nos propres réactions à nos expériences et à nos attentes (...)



Quels sont les types d'aversion que les méditants rencontrent habituellement au cours d'une retraite ?(ou d'une séance de méditation avec d'autres personnes)

Nous pouvons être assis tranquillement et penser qu'enfin nous sommes définitivement capables d'être à l'écoute de notre souffle; il entre, il sort, notre poitrine se lève, s'abaisse, et nous y sommes effectivement attentifs. Puis la personne à côté de nous se met à bouger, à remuer, faire du bruit (...) Et soudain notre esprit se déconnecte :
" Pourquoi a-t-elle besoin de faire tant de bruit ? Ne peut-elle pas rester assise tranquille ? Cela me dérange ! "

Et peut-être commençons- nous à juger (...)

Ou bien nous pensons qu'il y a vraiment trop de méditation assise ou de marche... En quelque sorte, nous nous posons instantanément en experts, capables de décider ce qu'une retraite de méditation devrait être et comment elle devrait être organisée.

Ou bien quelqu'un prend trop son temps dans la file d'attente pour le repas, se servant très lentement, avec une grande attention. Il se peut que nous nous impatientions, en pensant: "enfin, il n'a pas à lambiner autant pour être attentif ! "

(...)

Peut-être que l'instant d'après vous retournez le blâme contre vous, construisant une aversion de vous-même (...)


Que devons nous faire de cette aversion ?

D'abord tenter de l'empêcher de se manifester. Lorsque vous entendez un son notez mentalement "entendre entendre" et observez le disparaître.

Faites de même avec tout ce qui s'offre à la vue, aux sensations physiques. Voyez comment les sensations surgissent, demeurent un instant puis s'évanouissent. (...)


Si vous échouez et que vous vous égarez dans l'aversion essayez de le reconnaître

(...)

Nous allons recherchez les caractéristiques de l'énergie, de la colère de l'aversion (..)
Qu'est-ce que la colère? Et l'aversion? Quelles sensations engendrent-elles dans le corps et dans l'esprit.... Passez en revue votre corps : les machoires : sont-elle serrées? les poings? (...) la respiration est-elle régulière? (...)


Observez l'agitation de votre esprit et soyez clairement ouvert à l'insatisfaction, à la tension, à la souffrance de l'aversion.

(...) avec conscience et sagesse, nous constatons que la nature de l'aversion est tension (...) la compassion émanera de ce stress (...)

Peu à peu, à mesure que notre perspicacité se développe, nous sommes capables de discerner le moment où l'aversion est déjà présente, ou celui où elle surgit dans notre esprit.
Si nous sommes capables de l'observer et de l'étudier sans lui donner davantage corps, ni lui laisser libre cours par l'attachement que nous lui portons, nous apprenons à reconnaître son énergie particulière; nous pourrons l'identifier plus facilement dès qu'elle se manifeste.


source : Extraits du livre "Méditation Vipassana- L'enseignement de 10 jours de retraite" par Rosemary et Steve Weissman



Le troisième obstacle est appelé indolence et torpeur, paresse ou somnolence...
Le quatrième : l'agitation et l'inquiétude

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