dimanche 5 août 2007

Les quatre états sublimes





Vous trouverez ci après


1 -Les Quatres états sublimes


2 - Extraits du livre : "Visuddhimagga, le chemin de la pureté " de Buddhachosa :

-
L'Amour bienveillant (mettâ)
- L
a Compassion (karunâ)
-
La Sympathie joyeuse (muditâ)
-
L'Equanimité (upekkhâ)


- Pour Les Différentes pratiques des "demeures sublimes" ou Comment pratiquer Metta, Mudità, Uppekhà et Karuna
: lire sur ce blog : ICI


Livre conseillé : le Visuddhimagga, le chemin de la pureté , Buddhachosa


Voir aussi sur ce blog :
- Metta bhavana : Le développement de l'amour bienveillant : LA
- Chant metta durant la retraite : ICI




1-Les Quatre états sublimes


Le Bouddha enseigne qu'il existe quatre états sublimes :

Amour (mettà), Compassion (karunà), Sympathie joyeuse (mudità), Equanimité (upekkhà).

En pàli, ces quatre états sont connus sous le nom de brahmâ-vihâra. Ce terme peut être rendu par : état excellent, élevé ou sublime de l'esprit ou, autrement dit, demeure de Brahmâ, demeure d'un Dieu, demeure divine.

Ils sont dits excellents ou sublimes parce qu'ils sont la voie droite ou idéale que doivent suivre les êtres vivants (sattesu sammâ patipatti). Ces quatre attitudes de l'esprit fournissent en fait une réponse à toutes les situations qui apparaissent dans les rapports sociaux ; ils sont les grands agents qui peuvent supprimer la tension, les grands pacifiants dans les conflits sociaux, ceux qui guérissent des blessures reçues dans la lutte pour l'existence ; ils suppriment les barrières sociales, ils sont les constructeurs de communautés harmonieuses, les révélateurs d'une magnanimité longtemps oubliée, les ferments de joie et d'espoir longtemps abandonnés, les promoteurs de la fraternité humaine contre les forces de l'égoïsme.
Ils sont incompatibles avec un esprit haineux, et en cela ils sont apparentés à Brahmâ, qui est dit sans haine, et par là offre un contraste bienfaisant avec beaucoup d'autres conceptions de Divinités, tant en Orient qu'en Occident, Divinités qui, selon leurs adorateurs, manifestent de la colère, un esprit de vengeance, de la jalousie et « une juste indignation ». On dit que celui qui développe assidûment ces quatre Etats sublimes, dans sa conduite et par la méditation, devient égal à Brahmâ (brahmâ-samo) ; et, si c'est la tournure dominante de son esprit, il renaîtra dans un des mondes apparentés à ceux de Brahmâ. C'est pourquoi ces états sont appelés « semblables à Dieu, semblables à Brahmâ ».

Ils sont appelés demeures (vihâra) parce qu'ils deviendront la demeure durable où nos esprits trouveront leur lieu de résidence permanente ; ils ne seront pas de simples lieux de passage pour des visites rares et courtes et qui sont vite oubliées. En d'autres termes, ils empliront totalement notre esprit. Ils seront les compagnons inséparables de notre vie, et nous y serons attentifs dans toutes nos activités ordinaires, pour autant que celles-ci soient en rapport avec ces quatre attitudes mentales.

Comme le chante le Mettâ Sutta, le « Chant de l'amour » :
Qu'il soit debout, marchant, assis, couché, Quand il se sent libéré de fatigue, Qu'il maintienne bien cette attention. Telle, est-il dit, est la Demeure divine.

Ces quatre états (amour, compassion, sympathie joyeuse et équanimité) sont aussi connus sous le nom d'états non limitables (appamanna) parce que, dans leur perfection et leur vraie nature, ils ne peuvent être restreints, par quelque limite que ce soit, aux êtres auxquels ils sont adressés. Ils doivent être sans exclusivité ni partialité, ils ne doivent être liés à aucun choix préférentiel, ni à aucun préjugé. Un esprit qui a atteint à ces brahmâ-vihâras n'éprouvera aucune haine nationale, raciale, religieuse ou de classe. Ce n'est pas par un simple effort de volonté que ces quatre qualités deviendront une attitude mentale naturelle qui permette d'éviter constamment toute partialité, même limitée.

Pour parvenir à les appliquer, il faudra le plus souvent utiliser ces quatre qualités, non seulement comme principes de conduite et comme objets de réflexion, mais comme objets de méditation méthodique. Cette méditation est appelée brahmâ-vihâra bhâvanâ, « la méditation qui fait apparaître les états sublimes ». Son but pratique est de nous amener, avec l'aide de ces états sublimes, à ces hauts degrés de concentration mentale appelés jhâna [en sanskrit : dhyâna] ou « absorption méditative ». Les méditations d'amour, compassion, sympathie joyeuse peuvent chacune produire la première des trois absorptions ; la méditation sur l'équanimité est le facteur le plus remarquable(jhânaanga).

En général, c'est seulement la pratique persévérante de la méditation qui conduit à un double succès final : premièrement en enfonçant profondément dans le coeur ces quatre qualités, afin qu'elles y deviennent des attitudes spontanées qui ne peuvent plus être abandonnées facilement ; secondement en confirmant leur nature illimitable et en développant leur universalité.

Les instructions détaillées données dans les Ecritures bouddhiques pour la pratique de ces quatre méditations ont clairement pour but de développer graduellement ces états sublimes non limitables.
Toutes les barrières qui restreignaient leur application à des individus ou lieux sélectionnés sont systématiquement abattues.

Dans les exercices de méditation, le choix des personnes vers qui la pensée d'amour est dirigée va du plus facile au plus difficile.

Par exemple, quand on médite sur l'amour, on commence par une aspiration pour son propre bien-être, et on l'utilise comme point de départ pour une extension graduelle : « De même que je veux être heureux et sans souffrance... puissent tous les êtres être heureux et sans souffrance ! » Ensuite on étend la pensée d'amour à une personne que l'on aime respectueusement, comme par exemple un maître ; ensuite à des personnes chères, à des personnes indifférentes, et finalement à des ennemis (s'il yen a) ou à ceux que l'on n'aime pas.

On ne doit pas choisir pour cela des personnes mortes ni d'un sexe différent. Après que l'on a mené à bien la tâche plus difficile qui consiste à diriger ses pensées d'amour vers des personnes que l'on n'aime pas, on doit maintenant « abattre les barrières » (simâ-sambheda) entre ces quatre types de personnes, sans plus faire de discrimination, et étendre cet amour à tous également.

A ce point de la pratique, on atteint les plus hauts stades de la concentration : avec l'apparition de l'image-réflexe (patibhâganamitta), l'accès de la concentration (upacâra-samâdhi) est atteint, et les progrès qui suivront conduisent à la pleine concentration (appanâ) de la première absorption, et ainsi de suite.

Quant à l'expansion spatiale, la pratique commence avec l'entourage immédiat (famille, etc.), puis s'étend aux maisons voisines, à la rue entière, à la ville, à la province, au pays, etc. Ou encore, dans cette diffusion vers toutes les directions (disa-pharana), la pensée d'amour est dirigée d'abord à l'est, ensuite à l'ouest, au nord, au sud, aux directions intermédiaires, au zénith et au nadir.

Les mêmes principes s'appliquent au développement de la méditation de compassion, de sympathie joyeuse et d'équanimité, avec un choix bien sélectionné des personnes. Nous en indiquerons plus loin les détails pratiques. Le but ultime de ces brahmâvihâra est de produire un état d'esprit qui peut servir de base ferme à la vie intérieure libératrice (vipassanâ) vue dans la vraie nature de tous les phénomènes, qui sont impermanents, sujets à la souffrance et insubstantiels. Un esprit qui a atteint l'absorption méditative par les états sublimes sera pur, tranquille, stable, recueilli et libre d'égoïsme grossier ; il sera ainsi préparé au travail final de délivrance, que seule peut compléter la vision intérieure.

Venons-en maintenant à des considérations particulières sur la signification des états sublimes eux mêmes.

Les remarques précédentes auront montré qu'il y a deux façons de parvenir aux états sublimes: par une conduite pratique et une orientation appropriées de la pensée, et secondement par une méditation méthodique sur les absorptions. On verra que les deux se viennent en aide mutuellement. Comme nous l'avons mentionné, la pratique méthodique de la méditation aidera à rendre spontanés l'amour, la compassion, la joie et l'équanimité, et les réactions aux situations qui peuvent se présenter dans la vie ; elle y aidera en rendant l'esprit beaucoup plus ferme et calme pour résister aux nombreuses irritations de la vie qui rendent si difficile le maintien de ces qualités en pensées, en paroles et en actions.
D'autre part, si notre conduite pratique est sans cesse gouvernée par ces états sublimes, l'esprit abritera moins le ressentiment, les tensions et l'irritabilité ; leur reflet s'introduit souvent très subtilement, même dans les heures de méditation, et y forme « l'empêchement par agitation » (uddhacca-nîvarana).

La vie et la pensée quotidiennes ont sur l'esprit méditant une très forte influence, et ce n'est que si la distance qui existe entre eux se réduit petit à petit qu'il peut y avoir une chance de progrès dans la méditation et d'accès au but le plus haut que procure cette méditation.

Ainsi la réflexion répétée sur les états sublimes, les bénédictions qu'ils apportent et les dangers qu'ils écartent fourniront aide et succès dans la méditation et dans le développement des états sublimes eux mêmes.
« Ce sur quoi une personne étudie et réfléchit pendant longtemps, son esprit y est tourné et enclin»

source : UBE




2- Extraits du Visuddhimagga :

a- l'Amour bienveillant (mettâ)

« Amour sans désir de posséder, en sachant bien que dans le sens ultime il n'y a ni possession ni possesseur - tel est l'amour le plus haut.
« Amour sans dire ni penser « je », sachant bien que ce qui est appelé « je » est une pure illusion.
« Amour sans choisir ni exclure, en sachant bien qu'autrement on crée les opposés : dégoût, aversion, haine.
« Amour embrassant tous les êtres : petits et grands, lointains et proches, qu'ils soient sur terre, dans l'eau ou dans les airs.
« Amour embrassant impartialement tous les êtres sensibles, et pas seulement ceux qui sont utiles, plaisants ou qui nous amusent.
« Amour embrassant tous les êtres, que ce soient de nobles esprits ou de bas esprits, bons ou
mauvais. Le noble et le bon sont embrassés parce que l'amour va spontanément à eux. Les esprits bas et mauvais sont aussi inclus parce qu'ils ont davantage besoin d'amour. En beaucoup d'entre eux la semence du bien peut être morte simplement parce qu'on a manqué de chaleur pour la faire croître et qu'elle est morte de froid dans un monde sans amour .
« Amour embrassant tous les êtres, en sachant bien que nous sommes tous des compagnons de
voyage dans cette ronde des existences - que nous sommes tous soumis à la même Loi de
Souffrance.
« Amour, mais pas dans le sens du feu qui brûle et torture, qui inflige plus de blessures qu'il n'en soigne, qui un moment s'enflamme et s'éteint le moment d'après, laissant plus de froid et de solitude qu'il n'y en avait auparavant.
« Mais plutôt un Amour qui tend une main douce et ferme aux êtres qui souffrent, toujours avec la même sympathie, sans changement, sans s'inquiéter de la réponse qui lui est faite. Amour qui apporte la fraîcheur à celui que brûle le feu de la souffrance et de la passion ; c'est la vie dispensatrice de chaleur à ceux qui sont abandonnés dans le froid désert de la solitude, à ceux qui tremblent dans la glace d'un monde sans amour, à ceux dont le coeur est devenu vide et sec parce que dans le plus profond désespoir leur appel à l'aide n'a pas été entendu.
« Amour qui est la sublime noblesse du coeur et de l'intelligence, qui sait, comprend et est prêt à aider .
« Amour qui est fort et donne la force, c'est l'amour le plus haut.
« Amour que l'Illuminé a appelé « la libération du coeur», « la plus sublime beauté » ; c'est l'amour le plus haut.
« Et quelle est la plus haute manifestation de l'Amour ?
« Montrer au monde le Sentier qui conduit à la fin de la souffrance, le sentier qu'a montré, suivi et réalisé à la perfection le Seigneur, le Bouddha. »


b. la Compassion (karunâ):

« Le monde souffre, mais la plupart des hommes ont les yeux et les oreilles fermés. Ils ne voient pas l'intarissable courant de larmes qui va tout au long de la vie, ils n'entendent pas le cri de détresse qui traverse continuellement le monde. Leur petite peine personnelle ou leur joie leur ferme les yeux et les oreilles. Lié par l'égoïsme, leur coeur demeure raide et étroit. Leur coeur étant raide et étroit, comment pourraient-ils lutter pour un but plus élevé, pour réaliser ce qui seulement délivre du désir égoïste et qui peut les libérer de leur propre souffrance ?
« C'est la compassion qui soulève la lourde barre, qui ouvre la porte de la Liberté, qui rend le coeur étroit vaste comme le monde. La compassion fait disparaître ce poids inerte et lourd, paralysant ; elle donne des ailes à ceux qui s'attachaient aux régions inférieures du moi.
« Par la compassion, le fait de la souffrance demeure vivement présent à notre esprit, même quand nous sommes libre d'elle pendant un moment. Elle nous donne une riche expérience de la souffrance, nous rend plus forts et nous prépare à la recevoir si elle tombe sur nous.
« La compassion nous réconcilie avec notre destinée en nous montrant la vie des autres, qui est
souvent plus dure que la nôtre.
« Contemple le défilé sans fin des êtres, hommes et bêtes, qui ploient sous le fardeau du chagrin et de la peine ! Le fardeau de chacun d'eux, nous l'avons aussi porté dans les temps passés, durant l'insondable répétition des naissances successives. Contemple-les et ouvre ton coeur à la compassion !
« Et cette souffrance peut bien à nouveau être notre lot ! Celui qui est maintenant sans compassion devra un jour la solliciter d'autrui. Si la sympathie pour autrui nous manque, il faudra l'acquérir par une longue et pénible expérience personnelle. C'est la grande loi de la vie. Le sachant, surveille ton un autre, sans en connaître la cause réelle, sans savoir s'en échapper. Cette vision intérieure de la Loi générale de la Souffrance, et non d'un fait isolé de souffrance, est le fondement réel de notre compassion.
« Notre compassion peut donc embrasser ceux qui en ce moment sont heureux, mais agissent avec un esprit mauvais et abusé. Dans leur action présente, nous prévoyons leur futur état de détresse, et la compassion apparaît.
« La compassion du sage ne le rend pas victime de la souffrance. Ses pensées, ses paroles et ses Autrement comment pourrait-il aider ?
« Puisse cette compassion se lever dans notre coeur ; cette compassion qui est la noblesse sublime du coeur et de l'intelligence, qui sait, comprend et est prête à l'aider !
« La compassion qui est forte et donne la force, c'est la plus haute compassion.
« Et quelle est la plus haute manifestation de la compassion ?
« C'est montrer au monde le Sentier qui mène à la fin de la souffrance, le Sentier qu'a montré, suivi et réalisé à la perfection le Seigneur, le Bouddha. »



c. la Sympathie joyeuse (muditâ):

« Non seulement la compassion, mais aussi partager la joie d'autrui ouvre votre coeur.
« Petite en vérité est la part de bonheur dévolue aux êtres ! Quand ce petit peu de bonheur arrive aux êtres, alors vous pouvez vous réjouir avec eux ; au moins un rayon de joie a percé dans les ténèbres de leur vie, et dissipé la grise et sombre brume qui enveloppe leur coeur.
« Votre vie gagnera en joie si vous partagez le bonheur d'autrui comme s'il était le vôtre. N'avez vous jamais observé comme dans les moments de bonheur les traits des hommes changent et deviennent rayonnants de joie ? N'avez-vous jamais remarqué combien la joie élève les hommes vers les nobles aspirations et les nobles actions, et leur fait dépasser leurs capacités normales ? Est-ce qu'une telle une telle expérience de sympathie joyeuse, en faisant naître le bonheur chez les autres, en leur apportant joie et consolation.
« Enseignons aux hommes la joie réelle ! Beaucoup l'ont désapprise. La vie, si pleine de misère soit elle, a aussi des sources de bonheur et de joie, inconnues à la plupart. Enseignons aux hommes à chercher et à trouver la joie réelle en eux-mêmes et à se réjouir de la joie d'autrui ! Enseignons-leur à étendre leur joie jusqu'aux hauteurs les plus sublimes !
« La noble et sublime joie n'est pas étrangère à l'enseignement de l'Illuminé. A tort, on accuse parfois l'enseignement du Bouddha d'engendrer la mélancolie. Loin de là : le dhamma conduit pas à pas à un bonheur toujours plus pur et plus haut.
« La noble et sublime joie est une aide sur le sentier de l'extinction de la souffrance. Ce n'est pas celui qui est déprimé par le chagrin, mais celui qui possède la joie qui peut trouver ce calme serein conduisant à un état d'esprit contemplatif. Et seulement un esprit serein et recueilli est capable de gagner la sagesse libératrice.
« Plus sublime et noble est la joie des autres, plus justifiée sera notre sympathie joyeuse. Une telle cause de joie est une noble vie, elle assure aux autres le bonheur ici et dans les vies à venir. Une raison encore plus noble pour nous réjouir avec eux est leur foi dans le dhamma, leur compréhension du dhamma, leur fidélité au dhamma, Efforçons-nous de devenir nous-même toujours plus capable de les y aider!
« La sympathie joyeuse est la noblesse sublime du coeur et de l'intelligence, qui sait, comprend et est prête à aider.
« La sympathie joyeuse qui est forte et donne la force, c'est la joie la plus haute.
« Et quelle est la plus haute manifestation de la sympathie joyeuse ?
« C'est montrer au monde le Sentier conduisant à la fin de la souffrance, le Sentier qu'a montré, suivi et réalisé à la perfection le Seigneur, le Bouddha. »


d. l'Equanimité (upekkhâ) :

« L'équanimité est un équilibre parfait et inébranlable de l'esprit qui prend racine dans la vision intérieure.
« Considérant la vie en elle-même, nous observons sa nature changeante, qui se meut
continuellement dans des contrastes. Nous observons apparition et chute, succès et insuccès, perte et gain ; nous trouvons l'honneur et le blâme et nous sentons combien notre coeur est sensible à tout ce qui est bonheur et peine, délice et désespoir, désappointement et satisfaction, espoir et peur. Ces vagues d'émotion nous transportent ou nous abattent ; et, après un moment de repos, une nouvelle vague nous pousse. Comment pouvons-nous avoir pied sur la crête des vagues ? Comment pouvons nous ériger l'édifice de notre vie au milieu de cet océan sans repos de l'existence, si ce n'est dans l'île de l'équanimité ?
« Un monde dans lequel une petite part de bonheur est dévolue aux êtres après beaucoup de
désappointements, d'insuccès et de défaites.
« Un monde où seul le courage permet de repartir toujours à nouveau et nous promet le succès.
« Un monde où une joie distribuée avec parcimonie croît au milieu de la maladie, de la séparation et de la mort.
« Un monde où les êtres qui étaient il y a un instant l'objet de notre sympathie joyeuse ont maintenant besoin de notre compassion.
« Un tel monde a besoin d'équanimité.
« Mais la sorte d'équanimité requise doit s'appuyer sur une présence d'esprit vigilante, et non sur une mollesse indifférente. Elle doit être le résultat d'un entraînement ardu et délibéré, et non l'expression d'une humeur passagère. L'équanimité ne répondrait pas à son nom si elle devait être le produit d'un exercice toujours nouveau, car ainsi elle s'affaiblirait certainement et finirait par être vaincue par les vicissitudes de la vie. L'équanimité vraie doit être capable de faire face à toutes les épreuves les plus sévères et de se régénérer aux sources intérieures ; or elle possédera ce pouvoir de résistance et de renouvellement seulement si elle a ses racines dans la vision intérieure.
« Quelle est maintenant la nature de cette vision intérieure?
« C'est la claire compréhension de l'origine de toutes les vicissitudes de la vie et de la vraie nature de ce qu'on appelle l'individu.»



3 -Différentes pratiques des "demeures sublimes" : Exemples de la Pratique de la méditation Metta ou metta bhâvanâ Voir ICI


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