lundi 4 février 2008

La Foi qui clarifie l'esprit




Ci après un enseignement intitulé "La foi qui clarifie l'esprit", tiré du livre du Vénérable U Pandita : Dans cette vie même

* Les titres ne sont pas dans le texte initial, ils ont été ajouté pour en faciliter la lecture




La foi débarrasse du doute et de l'aversion


(...) La qualité de foi ou saddhā a également la faculté de clarifier l’esprit et de le débarrasser des nuages du doute et de l’aversion. Imaginez un seau rempli d’un liquide boueux, plein de sédiments. Il existe des substances chimiques comme l’alun qui purifient l’eau en faisant tomber très rapidement ces particules en suspension. La foi opère exactement de la même façon ; elle fait tomber les impuretés et amène ainsi une clarté étincelante dans l’esprit.

Un yogi qui ignore les vertus du Triple Joyau - le Bouddha, le Dhamma et la Sangha - est submergé par la septième armée de Māra car il doute de la valeur de la méditation. Son esprit ressemble à ce seau d’eau trouble. Mais lorsqu’il aura lu à propos des vertus du Triple Joyau, qu’il aura discuté à propos du Dhamma, ses doutes vont progressivement se calmer pour faire place à la foi.



Avec la foi vient le désir de méditer

Avec la foi vient le désir de méditer, le désir de fournir l’effort nécessaire pour atteindre le but. La confiance bien établie est le fondement pour un engagement authentique. Cet engagement sincère dans la pratique du Dhamma mènera bien sûr au développement de l’effort, de l’attention et de la concentration, ce qui va permettre à la sagesse de se déployer sous forme des différents stades de connaissance vipassanā.

Lorsque la méditation bénéficie des circonstances et des conditions appropriées, la sagesse se développe tout naturellement d’elle-même. La sagesse ou vision pénétrante c’est voir les caractéristiques spécifiques et communes des phénomènes physiques et mentaux, autrement dit les traits individuels de l’esprit et de la matière tels que le méditant les expérimente à l’intérieur de lui.

Par exemple la couleur, la forme, le goût, l’odeur, les sons, la dureté ou la douceur, la température, le mouvement, les différents états d’esprit. Les caractéristiques communes sont les mêmes pour toutes les manifestations de l’esprit et de la matière. Les objets peuvent être très différents l’un de l’autre du point de vue de leur essence, de leurs caractéristiques individuelles ; mais ils partagent tous les mêmes caractéristiques universelles d’impermanence, de souffrance et d’insubstantialité.

Ces deux types de caractéristiques, les caractéristiques spécifiques et les caractéristiques communes, seront clairement perçues par le méditant ; la sagesse qui procède tout naturellement de l’attention pure va lui permettre de les comprendre de façon irréfutable.

Un des attributs de cette sagesse ou vision pénétrante, est la clarté. Elle illumine le champ de conscience ; la sagesse est comme un rai de lumière qui percerait l’obscurité la plus profonde, révélant ce qui était invisible jusqu’alors : les caractéristiques spécifiques et communes de tous les objets et des états mentaux. La lumière de la sagesse va vous permettre de voir ces caractéristiques dans toutes les activités que vous êtes amenés à faire : voir, sentir, toucher, goûter, ressentir par le corps ou penser.

L’aspect fonction de la sagesse est la non-confusion. Lorsque la sagesse est présente, l’esprit n’est plus confondu par des concepts erronés ni par une perception trompeuse de l’esprit et de la matière. Comme il voit clairement, sans être ni confus ni obscurci, l’esprit commence à accumuler une nouvelle sorte de confiance que l’on appelle la foi vérifiée ; ce type de confiance n’est ni aveugle ni fantaisiste, elle procède directement de l’expérience personnelle de la réalité ; c’est croire que les gouttes de pluie mouillent. Les écritures qualifient cette foi de « décision prise à partir d’une expérience personnelle. » On voit donc ici le lien très serré entre la foi et la sagesse.


C’est notre expérience personnelle intuitive, directe qui amène une foi ferme et durable.

La foi vérifiée ne se base pas dans une compréhension intellectuelle que vous auriez de certaines affirmations. Ni l’étude comparative, ni la recherche scolastique, ni le raisonnement abstrait ne peuvent la faire surgir. Ce n’est pas non plus quelque chose qu’un sayadaw, un roshi, un rimpoché ou un quelconque groupe spirituel vous aurait forcé à avaler. C’est votre expérience personnelle intuitive, directe qui amène ce type de foi ferme et durable.


vipassanā développe une sagesse qui est loin d’être mesquine, elle est panoramique et expansive.

La meilleure façon de réaliser et de développer la foi vérifiée c’est de pratiquer en conformité avec les instructions que donnent les écritures.

Certaines personnes pensent que la méditation Satipatthāna est une méthode simpliste et mesquine. Vu de l’extérieur, cela peut se comprendre, mais une fois que la pratique se sera approfondie et que la sagesse aura commencé à se développer, tous ces mythes seront balayés par l’expérience personnelle ; vipassanā développe une sagesse qui est loin d’être mesquine, elle est panoramique et expansive.


En présence de la foi, l’esprit devient clair

Le méditant constatera tout naturellement qu’en présence de la foi, l’esprit devient clair comme du cristal, il n’est plus perturbé ni pollué ; il se remplit de paix et de lumière. La fonction de la foi vérifiée est de rassembler les cinq facultés de contrôle dont il a été question au chapitre précédent - foi, énergie, attention, concentration et sagesse - et de les clarifier. Elles vont devenir vives et agissantes, leurs propriétés actives seront efficaces et pourront faire surgir un état de calme, un état méditatif puissant et incisif - voué à remporter la victoire non seulement sur la septième mais sur toutes armées de Māra.

Source : Dans cette vie même, livre de Sayadaw U Pandita- Editions Adyar





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