vendredi 11 janvier 2008

Oublier les limites du temps, Un enseignement d'Ajahn Chah




Nous avons tendance à compliquer notre méditation.

Par exemple, en nous asseyant, nous prenons la détermination suivante :
« Cette fois-ci, je vais vraiment y arriver ». Mais ce n'est pas une bonne attitude car un tel attachement fera que rien ne se réalisera ce jour-là.

Pendant certaines nuits, lorsque je voulais méditer, je pensais : « Cette nuit, je ne me lèverai pas de ma place avant 1 h du matin ». Mais, peu après, mon esprit se rebellait déjà et s'agitait au point de me donner l'impression que j'allais bientôt mourir. A quoi cela sert-il ?



Quand vous méditez, il n'est pas nécessaire de planifier ni de vous contraindre.

Il n'y a pas de but à atteindre ou un état conquérir. Vous ne devriez pas vous inquiéter même si vous restez jusqu'à 7, 8 ou 9 h le soir.

Demeurez impassible, ne vous forcez pas, ne vous donnez pas non plus l'ordre de faire apparaître quelque chose, car de telles intentions sont vaines. Laissez votre esprit à l'aise, votre respiration normale, ni longue ni courte, et votre corps relaxé.

Pratiquez continuellement. Si le désir provoque des pensées telles que : « Combien de temps allons nous pratiquer, jusqu'à quelle heure ? » Rétorquez lui : « Ne me dérange pas ».

Repoussez-le, car il n'est qu'une souillure qui vient vous perturber.

Dites : « Que j'arrête tôt ou tard, si je veux rester assis toute la nuit, à qui ferai-je du tort ? Pourquoi venir me déranger ? »


Apaisez votre coeur

Coupez le désir et demeurez en posture. Apaisez votre coeur et vous serez libéré du pouvoir de l'attachement.

Il y a des gens qui se mettent en posture devant un bâtonnet d'encens allumé et décident de rester jusqu'à ce qu'il se consume totalement. Alors, ils sont sans cesse inquiétés par le temps. Ils s'interrogent : « Est-il terminé ? » ou bien ils décident de dépasser leurs limites même s'il faut mourir pour cela et se culpabilisent lorsqu'ils cessent après seulement une heure de méditation. Ces gens sont la proie du désir.


N'accordez pas d'importance au temps.

Poursuivez votre pratique avec confiance et vous progresserez. Vous n'avez pas besoin de faire des voeux. Maintenez vos efforts et laissez votre mental se calmer. Vous constaterez alors que vous êtes en mesure de rester assis longtemps.


Persistez dans votre pratique et vous constaterez un changement en vous.

En ce qui concerne les douleurs dans les jambes, vous verrez qu'elles s'amenuiseront petit à petit. Persistez dans votre pratique et vous constaterez un changement en vous.

Quand vous irez vous coucher, vous serez en mesure de maintenir votre mental dans le calme et vous vous endormirez facilement. Auparavant vous ronfliez, parliez en dormant, grinciez des dents et votre corps se tournait dans tous les sens. Mais une fois votre coeur exercé, tout cela disparaît. Vous dormirez paisiblement et vous vous réveillerez avec vitalité, sans manque de sommeil.

Si le corps est au repos, l'esprit reste éveillé jour et nuit. Le Bouddha, celui qui connaît, l'Eveillé, le Bienheureux, l'Illuminé ne connaissait ni torpeur ni somnolence pendant sa pratique (cependant il dormait une à deux heures par jour).

Si vous restez ferme dans votre coeur et dans votre esprit à propos de la pratique, vous pouvez ne pas dormir pendant deux ou trois jours.

Quand vous avez sommeil, entrez en concentration pendant cinq ou dix minutes et vous vous sentirez alors plein de forces, comme si vous aviez dormi toute la nuit. En effet, vous n'aurez plus besoin de penser à votre corps tout en continuant à prendre en compte, avec compassion et discernement, ses nécessités.





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