lundi 9 juillet 2007

Retraite vipassanà, 1e jour


Photo: Salle de méditation du centre


Je suis arrivée la veille au centre, afin de m'installer. Dès mon arrivée, j'ai tout de suite aimé l'atmosphère qui y régnait. C'est un petit centre qui peut accueillir une vingtaine de méditant. Il y a deux dortoirs, un pour les hommes et un pour les femmes et quelques chambres de 2 ou 3 personnes. Les jardins sont superbes, avec plusieurs allées très pratiques pour la marche méditative.
La salle de méditation est vraiment belle, on a tout de suite envie de s'assoir pour méditer.

C'est une nonne qui s'occupe du centre durant toute l'année, mais il n'y a qu'une seule retraite intensive par an.



Premier jour : Les choses sérieuses commencent

Le réveil sonne, il est 3h30 et étrangement je n’ai aucune difficulté à me lever alors que j’ai eu beaucoup de mal à m’endormir .

4h : Dehors il fait si froid que même avec deux pulls, une grosse veste d’hiver et un châle par dessus, je continue d'avoir froid. Il faut dire que ce n’est pas la marche qui peut me réchauffer, vu la lenteur de celle-ci.

Les premières instructions auront lieu à 6h, en attendant je marche en faisant 3 notes à chaque pas.


Quand je lève le pied je note mentalement
“Lever lever” quand j’avance le pied je note “avancer, avancer” et quand je le pose je note “poser poser”

Cette première heure de marche est fastidieuse.


4h50 : J’entre dans la grande et belle salle de méditation, la veille, j’avais choisi ma place, pas trop prés de la porte vitrée (entrée des femmes) et sur la gauche contre le mur, afin de n’avoir qu’une personne à droite mais personne à gauche (et oui,j’en suis là au début : choisir la meilleure place possible pour ne surtout pas être dérangée par les autres)

Il y fait chaud et sombre, il y a juste un petite lumière sur l’autel, c’est si beau, si calme que cela donne envie de méditer.

Je m’agenouille et je me prosterne 3 fois en posant bien ma tête sur mes mains , lentement, essayant d’être conscience de chaque geste. (Idéalement le front doit toucher le sol et non les mains)



Je décide de commencer cette première méditation assise à genoux sur mon banc de méditation, pensant que si je changeais de position à chaque assise (une fois sur le banc, une fois sur un safu=coussin de méditation),je sentirais moins la douleur après plusieurs jours.

Finalement, dès que 4ème jour, j’opterai de manière définitive pour le safu. En réalité ma concentration sera meilleure assise en demi-lotus.


Depuis que je pratique, j’ai médité très peu de fois en groupe et je suis donc gênée (les premiers jours seulement)par le bruit que font les autres personnes, à tel point que j’en oublierai la plupart du temps, cette première heure d'assise, de noter. Je note quelques “entendre entendre”, “colère colère”, colère ressentie car un des méditants enlève sa veste avec fermeture à l’intérieure de la salle, alors que tous les autres le font avant d’entrer et surtout, il range ses petites affaires dans un sac plastique et c'est bien bruyant.

Imaginez le bruit que peu faire un sac plastique dans une grande salle silencieuse....

Je n’imaginais pas avant qu’un être humain puisse faire autant de bruit dans de telles circonstances.

Ma première méditation assise sera troublée par les bruits, les respirations, voire même par l’aérophagie de la personne assise juste derrière moi.

Bref, j’ai passé cette première heure à pester contre le bruit. Au lieu de n’observer que l’entendre, je me suis laissée emporter par les bruits. À tel point que je n’ai pas réalisé tout de suite, que le Vénérable U Pannathami avait prit position sur son coussin de méditation, juste devant l’autel, sans faire aucun bruit.

À 6h, une des nonnes entre dans la salle, allume une petite lumière afin de nous permettre de pouvoir lire le texte des chants en pali, qui ont été mis à notre disposition sur chaque tapis de méditation.

Nous prenons alors en chantant en pali, après le Vénérable U Pannathami les huit préceptes , ensuite nous rendons hommage au bouddha. Puis le Vénérable commence le chant mettà et nous répétons chaque phrase en pali, après lui,

Aham avero homi, abyapajjo homli, anigho homi, sukhi attanam-, pariharami ...... “

Quelle merveille, une vive émotion me submerge déjà mais j'oublie de l'observer et de la noter.

(Le chant mettà que nous chantions a été enregistré et vous pouvez l'entendre en allant dans mon profil)

Les paroles du chant Metta = ENTENDRE

Rappel des 8 préceptes

1er précepte :
« Je m'abstiendrai de nuire à la vie d'autrui. » C'est-à-dire : Je ne tuerai pas, je ne blesserai pas d'êtres, quels qu'ils soient.
2e précepte :
« Je m'abstiendrai de voler. »
3e précepte : « Je m'abstiendrai de toute pratique sexuelle. »
4e précepte :
« Je m'abstiendrai de paroles mensongères. »
5e précepte :
« Je m'abstiendrai de consommer de l'alcool et quel intoxicant que ce soit. »
6e précepte :
« Je m'abstiendrai de manger après midi. »
C'est-à-dire : Je ne consommerai pas d'aliments solides après le midi solaire (qui, en France, tombe environ à 13h30 en heure d'été et à 12h30 en heure d'hiver) et ce, jusqu'au lendemain à l'aube. Durant cette période, je ne boirai même pas de lait, qui est considéré comme aliment solide, car très nourrissant. En cas de faim violente ou de grand manque d'énergie, le miel, la mélasse, les sucres liquides, l'huile et le beurre sont également autorisés.
7e précepte :
« Je m'abstiendrai de musique, de chant, de danse, de fleurs, bijoux et autres parures. » C'est-à-dire : Je n'écouterai pas de musique, je n'irai pas voir de spectacle, je ne regarderai pas de film, pas de distraction, pas de magazines de mode, de jeux, etc. Je ne me parfumerai pas, je n'arrangerai pas mon corps dans un but esthétique (maquillage, vêtements de mode, coiffure sophistiquée, bijoux, etc.) J'éviterai même de me vêtir de façon voyante. Pour des raisons de santé, les produits de soin de la peau sont autorisés.
8e précepte :
« Je m'abstiendrai de places hautes et de places nobles. » C'est-à-dire : Je ne m'installerai pas – assis(e) ou allongé(e) – à des places plus hautes que celles où sont installés des êtres nobles (bhikkhu, bhikkhuní, sámašera, rois, etc.) ou à des places réservées à de tels êtres. »


Dans la vie de tous les jours, j'essaye de respecter au moins 5 préceptes. Pour les laïcs vivant en couple, le 3e précepte concernant l'abstinence sexuelle, est remplacé par "inconduite sexuelle" et deviens: « Je m'abstiendrai de toute inconduite sexuelle. »

Pour en savoir plus sur les préceptes, c'est ICI
et sur les 5 préceptes : LA



6h15 : Petit déjeuner : je meurs de faim puisque je n’ai pas mangé la veille au soir et j’essaye de manger doucement en étant consciente de tous mes mouvements mais ce n’est pas facile, alors pour m'aider je note mentalement, en regardant les aliments “ voir , voir” puis en prenant la tartine de pain “prendre , prendre “, en la portant à ma bouche “ porter porter”, en la posant sur ma langue “poser poser “ puis “ goûter goûter” et enfin “ avaler avaler”
Je n’ai pas réussi à garder mon attention pour chaque bouchée, mais c’est un début , disons que j’ai essayé.


Tout le monde mange en silence, le nez dans son plateau, il fait froid ( les tables sont dehors sous un auvent, le jour s’est à peine levé et tout cela donne un air surréaliste à la scène.




La première journée s’est donc déroulée en alternant les heures d’assises et les heures de marche. Au début, il est impossible d'observer tout ce qui se présente aux six portes sensorielles, l’attention est encore trop faible.
Lorsque je me suis retrouvée dans ma chambre à 21H30, je n’étais pas fatiguée. Je me suis couchée en essayant d’être attentive à chaque geste, une fois allongée, j’ai suivi le mouvement de soulèvement et d’abaissement de l’abdomen et je me suis endormie.


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