lundi 9 juillet 2007

Retraite vipassanà, 5e jour


Photo : Autel de la salle de méditation du centre


Dés mon réveil à 3H45, je commence à observer tous les mouvements et surtout l'intention avant chaque mouvement : j'essaie d'observer l'intention de me lever, les mouvements que je fais pour m'assoir sur le bord du lit, lorsque je me lève et lorsque je m'habille, mais je ne peux pas encore tout observer et tout noter, encore pas mal de mouvements passent inaperçus, notamment lorsque je me lave les dents où que je prend une douche.

Tous les mouvements où on est obligé d'être plus rapide reste hors de ma portée.

La première marche de la journée (de 4h à 5 h) est la plus difficile car il fait froid et que je suis engourdie. Il fait nuit et autour de moi , bien que je garde mes yeux baissés, je perçois des ombres qui marchent lentement, tout comme moi.

J'essaye tout au long de la journée de garder mes yeux baissés, afin de ne pas être tentée de regarder autour de moi et j'y arrive de mieux en mieux, cela devient presque naturel pour moi de marcher doucement lorsque je vais d'un endroit à un autre.


Pour les repas, on prend un plateau et on se sert tout doucement, en essayant de noter chaque geste puis on va s'assoir doucement, les femmes et les hommes à des tables différentes.

Plus on arrive à rester concentré et attentif dans les actes de la vie quotidienne, plus la marche et l'assise sont bonnes.


Lors de la méditation assise, les objets commencent à apparaître et disparaître de plus en plus clairement.

Mais surtout, je réalise en pratique ce que j’avais eu tant de mal à comprendre en théorie : Tous les objets qui se présentent à ma conscience sont hors contrôle, il n'y a personne derrière la machine: cela devient clair, plus j’observe plus je réalise que les objets vont et viennent sans mon intervention, cela concerne les objets physiques,
rupa, comme les objets mentaux, nama.

L'essentiel du
dhamma n'est accessible que par la pratique, maintenant j'en suis certaine.
`
Je me sens parfois épuisée car observer et noter demande une grande énergie et je n’arrive pas à observer et noter tous les objets. Certains ont déjà disparu alors que j’ai eu à peine le temps de noter leur apparition.

Maintenant j’arrive à ACCUEILLIR de manière calme, les sensations désagréables (de toute manière ce serait peine perdue de vouloir les fuir ,) et le bruit qui me gênait au début fait partie de ma méditation.
Il m’arrive d’avoir une sensation de bonheur intense , de paix intérieure mais qui ne dure pas : tout est "
impermament", je peux le voir par moi même.

C’est à partir du cinquième jour que sont venues s'ajouter, en plus des douleurs dites "
méditatives”, des douleurs provenant d'anciennes maladies ou traumatismes.

Pour les douleurs liées à la position assise (donc douleurs dites "méditatives"), je commence à les observer de manière plus détachée : Certaines douleurs sont des « engourdissements », d’autres des « crampes » ou encore des « fourmillements ». Je fais bien la différence entre les différentes douleurs.
J'essaie de porter toute mon attention sur le centre de la douleur, d'observer son étendue, sa forme. Parfois j’observe de la chaleur, d’autres fois je peux observer clairement que la douleur augmente ou diminue. Mais je n'ai pas encore réussi à voir la douleur disparaître au moment où je l’observe et la note.
Toutefois, il m'est arrivé de réaliser que la douleur a changé de place et d'intensité, mais je n'ai pas encore réussi à observer le changement, au moment même où il se produit.

J'observe aussi mon état d'esprit par rapport à la douleur. La douleur peut provoquer de la peur, de l'angoisse ou de l'inquiétude. J’observe alors la douleur physique (objet physique) mais également mon état d’esprit. (objet mental). Et si en plus d’observer, je note, j’observe mon esprit qui note (objet mental). Il y a alors trois objets observés : la douleur, l’état d’esprit et l’esprit qui note.

Lorsqu'une douleur est observée de manière attentive, ce n'est plus qu'une douleur, qu'un objet physique à observer parmi d'autres. Mais, à partir du moment où l'observation cesse ou devient superficielle, la douleur reprend le dessus.
Parfois je réalise que mon observation est devenue superficielle et cela devient un nouvel objet à observer. Je m’observe entrain d’observer de manière trop superficielle. C’est incroyable le nombre d’objets que l’on peut observer lorsque l’on est attentif. Cette observation devient alors une véritable souffrance et vous réalisez, une fois de plus, que le bouddha a raison lorsqu’il dit que le corps est
dukkha.



- Sur les anciennes douleurs :

En 1999, j'ai été opéré d'une hernie discale et je n'ai plus de ligament croisé à mon genoux droit : A partir du 5e jour environ, j'ai commencé à ressentir des douleurs que je n'avais pas ressenties depuis plusieurs années, dans le bas du dos et le long de la jambe ainsi qu’au genoux droit.
Lors d'un entretien, j'ai demandé au Vénérable U Pannathami, pourquoi des anciennes douleurs refaisaient subitement surface, il m'a répondu que c'était normal car en réalité ces douleurs n'avaient jamais vraiment disparu et que l'observation nous permettait de les observer de nouveau.

À chaque fois que les douleurs étaient trop fortes je commençais à transpirer et je notais " transpirer" tout mon corps était brûlant et je notais "chaud chaud" et à peine avais-je noté cette sensation de chaleur que j'étais envahie par des frissons et je notais "frissons " puis "froid".

Comme nous le fera remarquer le Vénérable lors des enseignements du soir, lorsque vous ressentez de la transpiration, vous expérimentez l'élément
EAU. Lorsque vous ressentez une forte sensation de chaleur, vous expérimentez l'élément FEU.
Étrangement je n'ai ressenti aucune douleur liée à mon hernie discale cervicale actuelle, alors même que le cou est très sollicité durant la méditation assise, durant certaines assises, j'ai porté un collier cervical en préventif, mais je n'ai pas eu de douleurs liées à cette maladie, non pas ancienne, mais actuelle.



Je reste persuadée aujourd'hui, que les douleurs liées à mon hernie discale cervicale ont disparu grâce à la méditation. Même mon chirurgien avait l'air de penser que c'était tout à fait possible.

Les douleurs du rachis sont souvent aggravées (voir même causées) par la nervosité d'une personne et par son incapacité à comprendre la douleur.

Et puis surtout, depuis 6 mois, je n'ai pas pris un seul médicament antalgique, dés que je commence à ressentir une douleur; mal de tête, ou mal au cou par exemple; au lieu de prendre un "antalgique", je médite et j'observe la douleur.


Durant les enseignements, le Vénérable U Pannathami a insisté sur le fait que, durant l'assise, que les sensations douloureuses disparaissent ou qu’elles ne disparaissent pas n’a pas beaucoup d’importance. Ce qui est important, c’est de comprendre la nature de la douleur. Grâce à l'observation attentive des sensations douloureuses, on commence à comprendre la véritable nature des sensations douloureuses.

Avec une une bonne concentration, on commence même à apprécier ce type de sensations. Lorsque l’esprit devient capable d’une forte attention et d’une forte concentration, "
même si il est assis sans coussin, à même le sol, le méditant se sentira très à l’aise et très confortablement installé. Il ne sera même pas à quel endroit se manifeste la sensation douloureuse. Il ressentira la sensation douloureuse à l’état pur"


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