lundi 9 juillet 2007

Retraite vipassanà 8,9 et 10e jour



Je ne fais désormais plus aucune pause après le déjeuner, en fait durant les pauses, je perdais mon attention, maintenant, dès que j’ai terminé de manger, j’enchaîne directement avec la marche, cela me permet ensuite de faire quelques assises d’une heure et demi au lieu d’une heure et donc de mieux observer la douleur.

La douleur est devenue, au fil des jours, un objet très présent. Si les premiers jours, elle n’apparaissait que vers la fin, depuis quelques jours la douleur apparaît très peu de temps après le début de l’assise, parfois elle est même présente dès le début de l’assise.

La douleur n’a pas changé, c’est mon attitude à son encontre qui a changé. Au lieu d’en avoir peur, je la considère comme quelque chose de bénéfique car je sais que grâce à elle, je vais progresser dans la compréhension de sa vraie nature.

Je pense avoir commencé à observer que la douleur change non seulement d’intensité, mais de place, tout comme les démangeaisons.

Lors d’un entretien avec le Vénérable, j’ai expliqué que parfois, les démangeaisons changeaient si rapidement d’endroit, que je n’avais pas le temps d’observer l’envie de gratter et, effectivement, l’envie de gratter avait disparu, il ne restait que la démangeaison. Or, la démangeaison sans l’envie de gratter devient presque agréable, c’est l’envie de gratter qui est pénible, pas la démangeaison elle-même . J’avais alors l’impression que c’est le souffle du vent qui parcourait tout mon corps.

Avec la douleur c’est pareil, parfois il n’y a que la douleur, d’autrefois il y a la douleur plus l’envie qu’elle cesse (par exemple), ce qui fait deux objets à observer : un objet physique et un objet mental.

Quand la douleur est trop forte, j’expire mentalement au centre de la douleur : ainsi si la douleur est située dans le bas du dos, j’expire mentalement dans le bas du dos et j’observe cela sans faire de note mentale. Je ressens alors comme un souffle d’air froid à l’endroit exact où j’ai expiré mentalement, ce qui me permet de me relaxer, de me détendre pour mieux observer la douleur. C’est une technique empruntée à la relaxation, mais parfois il est utile d’arriver à se détendre, à se calmer pour être mieux à même d’observer les phénomènes.

Une autre attitude lorsque la douleur devient trop intense, je reviens à l’observation de l’abdomen.

Il m’est arrivé, au cours de ces derniers jours, d’observer la douleur comme si elle ne faisait plus partie de mon corps, c’est l’impression que j’avais lorsque je n’observais que la douleur physique sans la présence de la peur ou de l’envie que ça s’arrête.
Une fois de plus je ne trouve pas les mots pour décrire ce que j’ai observé à propos de la douleur.

Et puis chaque yogi ressent les choses différemment.

J’ai donc pu observer que la douleur varie d’intensité qu’elle n’est jamais constante, parfois on peut observer clairement ces changements d’autre fois moins. Lorsque la douleur change de place, c’est si rapide qu’on ne sait pas trop ce que l’on a vraiment expérimenté, c’est une impression étrange.



Les enseignements (le
dhamma talk) du vénérable U Pannathami ont eu lieu tous les soirs de 18h à 19h30. Ils étaient traduits par Marie-Cécile Forget.

Le Vénérable U Pannathami nous a, notamment, parlé des quatre établissements de l'Attention et plus particulièrement de l'Attention au Corps et aux Sensations; des différentes postures de méditation et des bénéfices de la méditation vipassana.

INFO : Vous pouvez télécharger tous les fichiers audio de cette retraite, sur le site Vipassanasangha
ICI
Il y a 12 "talk", tout en bas de la page, sous la rubrique "Sayadaw U Paññathami" et "Retraite 2007 France"



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