lundi 9 juillet 2007

Retraite vipassanà, 4e jour


Photo : durant les entretiens, le Moine était accompagné de la traductrice, Marie-Cécile Forget

*Marie Cécile Forget, a traduit de nombreux ouvrages sur le dhamma. C'est une personne exceptionnelle, d'une grande gentillesse et d'une grande disponibilité. C'est aussi une pratiquante de longue date. Elle vit en Belgique et s'occupe d'un centre de méditation dans la tradition théravada. : En téléchargement libre sur son site, le livre "Aiguiser vos facultés de contrôle":  Voir son site 


Deuxième entretien avec le Vénérable
comme pour le premier, nous sommes 6 Yogis ensemble et nous nous exprimons chacun notre tour.

Personnellement cela ne m'a pas gêné, mais d'autres Yogis ont été perturbés pas le fait de devoir s'exprimer devant les autres

Assise
Sur l’objet principal : l’abdomen :
Tout au long de la retraite, j’ai vraiment eu l’impression d’avoir observé les mouvements de l’abdomen avec un microscope réglé sur une vision de plus en plus fine. Progressivement Le concept "abdomen" disparaît au profit des sensations, comme la tension, la pression.

J’arrive maintenant à rester concentrée beaucoup plus longtemps sur le mouvement de soulèvement et d’abaissement de l’abdomen : le mouvement de soulèvement est ressenti de manière de plus en plus forte, de plus en plus claire. Le mouvement très puissant, comme si on gonfle un ballon qui pouvait exploser avec une forte tension.
Mais le mouvement qui est si clair en début d’assise devient presque imperceptible en fin de séance.

C'est parce que je suis devenue capable de suivre les mouvements de l’abdomen avec une attention de plus en plus forte, que les objets vont apparaître spontanément à mon esprit.

Les autres objets : Ils sont de plus en plus nombreux; parfois même si nombreux que je reviens volontairement à l’observation de l’objet principal, pour me reposer de tout ce “ vacarme” dans ma tête.
À peine je note une pensée, elle disparaît. Je note une démangeaison, je n’ai même plus le temps d’observer l’envie de gratter car la démangeaison à déjà changé de place. Maintenant le bruit reste du " entendre" et rien d'autre. Je le note et soit il disparaît de ma conscience, soit il se transforme en quelque chose d'autre.

J’essaye juste de rester attentive à tout ce qui arrive à ma conscience et je commence à me sentir oppressée par la multitude d’objets qui apparaissent et qui disparaissent sans que je puisse rien faire, rien contrôler.
En réalité, je commence à expérimenter, « dukkha », « anicca » et « anatta ». Ces 3 mots pali, deviennent autre chose que des mots, ils deviennent la Réalité, presque palpable.

Durant les assises, mon dos se penche en avant. Dès que je m’en aperçois, je note: “penché penché » et là, soit mon dos se redresse tout seul, comme par magie, soit le dos est trop penché en avant et la note ne change rien. Alors je me redresse tout doucement, pour rester conscience de chaque mouvement: en observant le mouvement avec attention, je réalise que lorsque je me redresse, il n'y a pas qu'un seul mouvement vers le haut mais plusieurs mouvements successifs. (Chaque mouvement a un début et une fin)

J’observe également des sursauts incontrôlés de mes mains, de mes bras, surtout au début de l'assise

La Marche : Pas d’évolution par rapport au 3e jour, je continue la marche en 3 phases (Lever, Avancer, Poser)

Une des plus grandes difficultés de la méditation : ne jamais chercher à retrouver telle ou telle sensation. On marche et l’on observe sans rien vouloir, on s'assoit pour observer sans rien attendre.
On doit accueillir tout ce qui se présente à notre conscience ; que ce soit des choses ou sensations agréables, comme des sensations désagréables ou neutres.
Dans la vie de tous les jours, on fuit les sensations désagréables et l’on recherche les sensations agréables.
Dans la Méditation, on ne cherche rien, on doit seulement observer, moment par moment, calmement, tout ce qui se passe au sein du corps et de l'esprit.


Durant la retraite, nous pratiquons les quatre établissements de l'attention, en nous basant sur le
Satipatthàna sutta. Lire le satipatthana sutta

Il y a l'attention au corps, l'attention aux sensations, l'attention à la conscience et l'attention aux objets physiques et mentaux.
Dans ce
sutta, Le Bouddha parle d'observer le corps dans le corps : Cela veut dire observer très attentivement. On comprendra alors clairement les choses telles qu'elles sont réellement.
Lorsque nous observons les mouvements de soulèvement et d'abaissement de l'abdomen, c'est l'attention au corps.

Lorsque l’on pratique en posture assise, pour comprendre la véritable nature des sensations, on doit rester immobile, car si on bouge souvent, on ne peut pas développer l’attention. Sans attention, la concentration ne va pas s’approfondir.

Le Bouddha explique qu’il y a 3 sortes de sensations : les sensations désagréables, les sensations agréables et les sensations neutres.

Le Vénérable U
Pannathami nous a expliqué durant le dhamma talk que :

Vous aurez besoin de beaucoup d’énergie mentale pour faire face à la douleur. Vous devrez l’observer attentivement et le plus longtemps possible. Lorsqu’elle va devenir très forte, il est même possible que vous capituliez et que vous changiez de position sans attention. Vous ne vous êtes pas montré suffisamment patient. C’est pour cette raison qu’on recommande toujours aux méditants de faire preuve de patience, vis-à-vis de la sensation désagréable. Si vous avez de la détermination, vous arriverez tôt ou tard à surmonter la sensation désagréable.

Si vous arrivez à rester immobile pendant une heure, malgré les sensations désagréables, la confiance va commencer à apparaître en vous. Vous vous direz : "je pensais que je ne pourrais jamais y arriver, et pourtant j’y suis arrivé". À la séance suivante, la sensation douloureuse ne vous affectera plus autant. Vous commencez à vous familiariser avec elle.

Au début, vous ressentez une sensation douloureuse, sans plus. Mais lorsque vous devenez capable de maintenir votre attention, vous allez voir que la douleur peut se transformer en une autre sensation ; en chaleur, en picotement, en dureté, et cela change de place. Et si vous êtes très courageux, et que vous observez avec beaucoup d’attention, vous pourrez voir de plus en plus de sensations douloureuses, différentes les unes des autres.



Ancien commentaire copié ici ( car ancienne page supprimée)

Olivier a dit…
Partager ses ressentis en public ne doit pas être une gêne mais plutôt comme un don !!!
En effet les difficultés rencontrées sont peut-être les mêmes que d'autres pratiquants, vous constaterez donc que vous n'êtes pas seul à galèrer sur le chemin.
Il permet également de vaincre tout esprit de compétition et de le transformer en sentiment de partage

2 juillet 2007 03:41


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