lundi 9 juillet 2007

Retraite vipassanà, 6e jour



La marche :





Comme je commence nettement à ressentir l'intention avant le mouvement, je fais maintenant 7 notes à chaque pas au lieu de 3. Et lorsque j'arrive au bout de mon chemin, je note : "debout debout" et "immobile" puis, "intention de tourner" au moment même où je sens cette intention, puis "tourner tourner" au moment où je tourne. Puis de nouveau "debout debout" et avant de lever le pied , dès que je ressens bien l'intention, je note mentalement " intention de lever" puis " lever” , ensuite "intention d'avancer" et "avancer", puis "intention de poser" (mon pied reste quelques fractions de seconde en l'air) puis "poser " (lorsque le talon touche le sol) et "toucher", lorsque la pointe du pied touche le sol à son tour.

En faisant ces 7 notes, ma concentration devient de plus en plus forte.

Si mes assises deviennent meilleures, c'est que la marche, juste avant, devient meilleure. Je commence à équilibrer l'énergie et la concentration. Et, comme le souligne le Vénérable durant son enseignement, l’énergie mentale induit l’énergie physique.

Très important : j'essaye de rentrer dans la salle de méditation après la marche, sans aucune interruption, afin de ne pas perdre la concentration acquise durant la marche. Dans la salle de méditation, je continue d'observer et de noter mes pas jusqu'à ce que j'arrive à mon coussin. Lorsque j'arrive devant mon coussin j’observe la position « debout", puis j'essaye d'observer attentivement tous les mouvements et notamment lorsque, avant de m'assoir, je rends hommage au bouddha. J’observe alors l’envie de m'agenouiller, puis le mouvement d'abaissement des jambes, puis celui du buste et j'essaye d’observer attentivement le moment où mon front touche le sol.
Lorsque l'on rend hommage au Bouddha, on continue de pratiquer
Satipatthana (en faisant attention aux sensations du corps dans le corps, plutôt qu'aux mouvements extérieurs)
En pratiquant ainsi, je comprenais vraiment les paroles du Bouddha énoncé dans le "
Satipatthana suta".

Même si tout cela semble difficile à faire, lors d'une retraite il faut essayer de rester attentif et concentré dans tous ses gestes (c'est même le but d'une telle retraite), de manière à ce que la concentration se renforce. C'est la continuité qui va permettre de réaliser la vraie nature des choses : la réalité ultime par rapport à la réalité conventionnelle.

Durant les assises, l'observation des mouvements d'abaissement et de soulèvement est de plus en plus claire ; comme si j'avais encore augmenté d'un cran, le niveau de vision du microscope utilisé pour observer ces mouvements. L'abdomen en tant que concept n'existe plus, seules les sensations sont observées.

Et même si, dès les premiers jours, j'ai pu ressentir de la "tension" et de la "pression" au moment du soulèvement de l'abdomen (sans doute grâce au fait que je méditais déjà chez moi et que j'avais déjà observé certaines choses), cette observation était encore bien grossière par rapport à l'observation des derniers jours.

Je commence à ressentir de la dureté et de la lenteur au moment du soulèvement et de la rapidité au moment de l'abaissement. Je peux observer précisément que les mouvements cessent, qu'il y a une pause entre chaque mouvement. Le mouvement de soulèvement n'est pas un seul mouvement, mais il est constitué de plusieurs mouvements successifs. Il s'agit de nouveaux mouvements, donc avec un début, un milieu et une fin.





Le seul devoir de celui qui s'entraîne:

Comme nous le disait très souvent notre instructeur, au centre vipassaná à Yangon, le seul devoir, la seule responsabilité de quelqu'un qui s'entraîne, c'est seulement de connaître. Il n'a rien d'autre à faire. En disant cela, notre instructeur répétait exactement ce que Bouddha disait lui-même vingt-cinq siècles auparavant :

« Lorsqu'il y a un son, ne connaissez que l'entendu. Lorsqu'il y a une vision, ne connaissez que le vu. Lorsqu'il y a une odeur, ne connaissez que le senti. Lorsqu'il y a un goût, ne connaissez que le goûté. Lorsqu'il y a une impression tactile, ne connaissez que le touché. Lorsqu'il y a un objet mental, ne connaissez que le pensé. » Cela est l'une des rares sinon la seule fois que Bouddha dit en clair en quoi consiste l'acte de connaissance qui mène à nibbána.
Moine Dhamma Sami:





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