dimanche 16 décembre 2007

L'Attention sur le souffle




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L'ATTENTION SUR LE SOUFFLE et le comptage des respirations


Ci après, un Résumé de la méditation dite "attention sur le souffle", présentée par le site "l'esprit indompté" en quatre stades.

Cette forme "méditation" est évoquée dans le
Visuddhimagga (Le Chemin de la Pureté) de Buddhaghosa.

Le Visuddhimagga:
Rédigé dans la langue même du Bouddha, "Le Chemin de la Pureté" constitue le noyau central des commentaires sans lesquels on ne peut comprendre les textes primitifs ni l’enseignement originel du bouddhisme.
Ce texte n’est pas un exposé philosophique, mais une description pragmatique et complète des exercices qui permettent au pratiquant persévérant d’atteindre le but ultime. Il ne s’appuie pas sur des croyances, mais prône au contraire l’expérimentation directe dans la vie quotidienne comme dans la pratique contemplative.

Ce livre décrit les trois étapes du chemin spirituel : la discipline extérieure et intérieure, qui n’est rien d’autre qu’une cohérence totale de l’individu en harmonie avec son environnement, l’état d’être, qui se caractérise par la qualité de la connaissance, et la sagacité, observation attentive des instants de conscience dont la succession forme la vie, de leurs composants physiques et psychiques, et de leurs interactions.

Lire des extraits du Visuddhimagga : Les quatres états sublimes



Cette version particulière de "l’Attention sur le Souffle" est surtout destinée à calmer et concentrer l’esprit. Il s’agit donc d’une pratique de samatha et non de vipassana




Stade 1

(...) Portez votre attention sur les sensations physiques de la respiration. Laissez-vous absorber par les sensations du va-et-vient du souffle dans votre corps, et gardez une respiration détendue et naturelle. Voyez comment les sensations changent à tout moment, et comment deux respirations ne sont jamais exactement les mêmes.

Puis commencez à compter (intérieurement) après chaque expiration :

Inspiration - expiration - 1
Inspiration - expiration - 2
Inspiration - expiration - 3
Inspiration - expiration - 4
Inspiration - expiration - 5
…et ainsi de suite jusqu’à 10.

Quand vous êtes arrivé à dix, reprenez à un. Suivez la respiration, et continuez à compter, pendant au moins cinq minutes. Si votre esprit s’égare, revenez simplement à l’expérience des sensations physiques du souffle, et recommencez à compter.

Il est très facile de se perdre dans ses pensées au lieu de méditer. En se perdant ainsi, on est distrait sans s’en rendre compte. Compter aide alors à voir plus objectivement combien de temps on passe à être distrait, et combien de temps on reste conscient.

Les nombres modifient subtilement votre perception de la respiration. Quand vous comptez après l’expiration, cette partie-là de la respiration est celle dont vous êtes le plus conscient. Donc dans la première partie de la pratique, vous êtes plus conscient de l’expiration.


Stade 2

Dans le deuxième stade de la pratique, on continue à compter par cycles de dix respirations, presque comme dans le premier stade, la différence étant que cette fois-ci on compte juste avant chaque inspiration. Chaque fois que vous reprenez conscience après être devenu distrait, ramenez doucement votre esprit vers la respiration.


1-Inspiration - expiration
2-Inspiration - expiration
3-Inspiration - expiration
4-Inspiration - expiration
5-Inspiration - expiration
…et ainsi de suite jusqu’à 10.

Pourquoi les stades semblent différents
La raison en est que l’endroit où l’on place les nombres (ou plus exactement, l’endroit où l’on pense placer les nombres) change la partie de la respiration dont on est le plus conscient. Dans le premier stade, puisque que l’on compte après l’expiration, l’esprit associe le fait de compter avec l’expiration.

Dans le deuxième stade, on compte avant l’inspiration, donc l’esprit associe davantage le nombre au fait d’inspirer.



Stade 3

Dans la troisième partie de la pratique, cessez de compter et suivez simplement la respiration qui va et vient. Vous pouvez faire particulièrement attention à l’endroit où il y avait un nombre c'est à dire la légère pause entre une expiration et l’inspiration qui suit.



Alors que le premier stade aide à développer le calme (en accentuant les qualités de l’expiration), et que le deuxième aide à développer plus d’énergie et d’attention (en accentuant les qualités de l’inspiration), le troisième stade insiste de manière égale sur l’inspiration et l’expiration. Cela aide à combiner le calme et la détente du premier stade et l’attention énergique du deuxième.

Idéalement, on est en train de développer une attention d’un calme énergique, ou une attention d’une énergie calme. Dans la troisième partie de la pratique, vous pouvez prendre conscience de l’oscillation constante entre l’expiration calme et l’inspiration qui donne de l’énergie, et permettre aux qualités des deux de s’infiltrer l’une dans l’autre.


Stade 4

Dans le quatrième et dernier stade de cette pratique, commencez à réduire le portée de votre attention, pour vous concentrer de plus en plus sur ce que vous ressentez là où le souffle passe au bord des narines.
Dans le quatrième stade, nous nous servons de cet outil pour développer une prise de conscience focalisée sur un seul point

source: l'esprit indompté


Autres méthodes de comptage

Première méthode : Vous pouvez choisir de commencer à compter de 1 à 5, puis revenir à 1 et cette fois ci aller jusqu'à 6 , ensuite même chose de 1 à 7, puis de 1 à 8, enfin de 1 à 9 et terminer de 1 à 10.

Recommencer plusieurs fois, puis cessez le comptage.


Seconde méthode ( plus compliquée , il faut une forte concentration )

- Vous compter de 1 à 10,
- puis ensuite au lieu de recommencez à 1 vous partez de 2 , vous allez jusqu'à 10 mais vous ne vous arrêtez pas à 10 mais à 1 ce qui fait : 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1
- Ensuite vous redémarrez à 3 ce qui fait : 3 4 5 6 7 8 9 10 1 2
Vous redémarrez à 4 et ainsi de suite, jusqu'à ce que vous arriviez à 10, ce qui fera :
10 1 2 3 4 5 6 7 8 9

Et vous recommencez plusieurs fois.



Attention, il ne s'agit ici que de "méthodes" pour arriver au "calme mental" et non de la "Méditation bouddhique" elle même.


Dans la méditation bouddhique, il n'y a pas de comptage, pas plus qu'il n'y a d'ailleurs de "notes mentales"; il y a l'attention pure, permettant d'observer les choses comme elles sont et d'acquérir la sagesse.


Il faut bien faire la différence entre les "méditants" et les "bouddhistes", il n'y a rien de péjoratif dans cette phrase, c'est juste que les choses doivent êtres claires et qu'il ne sert à rien de se mentir à soi même et aux autres.


Si on ne peut pas être "bouddhiste" sans méditer, on peut méditer sans pour autant être Bouddhiste.



Aller plus loin et s'engager réellement sur le chemin :


De samatha à vipassana: anapanassati sutta et satipathana sutta:

Ajouter un autre "stade" à la méditation du calme mental: une fois que l'esprit est calme, commencer à observer tout ce qui se présente et revenir à la respiration uniquement si l'esprit est agité: observer le corps et le mental et tout ce qui se présente aux portes des sens.

On peut aussi choisir de ne pas faire "samatha" et commencer directement par "vipassana".



Ainsi on peut très bien passer de samatha à vipassana ou plutôt de "anapanassati sutta" à "Satipathana sutta"


Pour arriver à voir les choses comme elles sont:

-il faut avoir la foi (saddha) dans l'enseignement du Bouddha= le dhamma;
-ce qui conduit un jour où l'autre, à prendre refuge dans les 3 joyaux (Bouddha, dhamma et sangha);
- pratiquer régulièrement la méditation formelle mais aussi dans la vie de tous les jours: vipassana devient alors un état d'esprit.
- avoir développé sila et respecter les préceptes.


Pour arriver à vipassana il faut être bouddhiste, et prétendre, comme le font certaines personnes, que l'on peut développer vipassana sans être bouddhiste entraine beaucoup de confusions dans les esprits.

Si la méditation ne se déroule pas dans le contexte des
quatre nobles vérités, c'est de la "méditation", mais pas du "Bouddhisme", soyons claire.

Dans le Bouddhisme Theravada classique (et plus largement dans toute la pratique bouddhiste classique), la pratique de satipatthana ( plus exact que de dire "la pratique de vipassana"), pour devenir samma-sati c'est à dire l’attention juste, doit se dérouler dans le contexte des Quatre Nobles Vérités, c'est-à-dire qu’elle doit être précédée et guidée par la vue juste, et motivée par les intentions justes, sans même mentionner qu’elle doit être associée avec les trois facteurs éthiques de la Voie.






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