Durant cette retraite, le Vénérable Pannathami a été d'une grande patience avec tous les yogis et d'un grand réconfort. Il était souriant et toujours de bonne humeur. C'est un maître de méditation exceptionnel. Lorsqu'il était dans la salle de méditation avec nous, je me sentais comme entourée par sa bienveillance, sa compassion.
Pour comprendre le dhamma, il faut du temps.
Comme nous l'a expliqué le Vénérable U Pannathami le dernier jour:
Au début on commence par développer l'attention en essayant de noter tout ce qui se manifeste à chaque instant dans notre corps et dans notre esprit. Au début on est très occupé, parce qu'on s'efforce de tout noter et notre esprit n'est pas stable. Dés que notre esprit ce sera stabilisé, l'attention va se renforcer. Le méditant va progressivement réussir à voir les choses telles qu'elles sont réellement. La confiance va alors apparaître et avec la confiance, l'énergie mentale. Cette énergie mentale va induire l'énergie physique. Ainsi, petit à petit le méditant réussi à comprendre le dhamma. Mais 10 jours sont insuffisants pour comprendre clairement tout cela.
LES ENSEIGNEMENTS DU VÉNÉRABLE U PANNATHAMI
Les enseignements du vénérable Pañña Sámi ou Pannathami ont eu lieu tous les soirs de 18h à 19h30. Ils étaient traduits par Marie-Cécile Forget.
Certains passages de ces enseignements ont déjà été copiés dans différents messages de ce blog.
Ci après l'essentiel de cet enseignement
Enseignement sur les quatre établissements de l’attention:
Je vais vous parler des quatre Etablissements de l’Attention :
Il y a l'Attention au corps, aux sensations, à la conscience et l'Attention aux objets physiques et mentaux. Durant la retraite, nous pratiquons les quatre établissements de l'attention, en nous basant sur le Satipatthàna sutta, donc sur l'enseignement du Bouddha.
L’Attention au corps : L'établissement de l'attention sur le corps : « káyánupassaná satipatthána » en pali.
Lorsque nous observons les mouvements de soulèvement et d'abaissement de l'abdomen, c'est l'attention au corps, lorsque nous changeons de posture, c'est de nouveau l'attention au corps. Durant la retraite, toutes les activités physiques doivent être observées.
Observer le corps dans le corps veut dire observer très attentivement, de façon très précise. On comprendra alors clairement les choses telles qu'elles sont réellement. Si nous observons le corps, les mouvements, tous les objets de façon précise, nous verrons la réalité telle qu'elle est vraiment. Nous verrons alors « dukkha » ; la Souffrance ou insatisfaction; « annica » ; l'impermanence, et « anatta » ; "Non Soi", ou "absence d'existence propre" ou encore "absence d'existence par soi"
Si nous pratiquons les quatre établissements de l’attention, c’est essentiellement pour réussir à vérifier tout cela par nous-même.
Au départ on observe le mouvement de soulèvement et d’abaissement de l’abdomen. Pour cela on doit maintenir l’esprit fixé sur l’abdomen de manière très attentive.
Le méditant, aura besoin de toute son énergie mentale car l’esprit ne restera pas toujours fixé sur l’abdomen, surtout au début.
Le méditant doit comprendre la signification de vipassanà : tout ce qui se manifeste aux six portes sensorielles doit être observé : "Voir", "entendre", "sentir", "goûter", "toucher" et "penser".
Au début, il est impossible d'observer tout ce qui se présente à ces six portes sensorielles, l’attention est encore trop faible.
Lorsque vous serez devenu capable de suivre les mouvements de l’abdomen avec attention, les objets vont vous apparaître spontanément à l’esprit.
À chaque moment d’attention, vous êtes en mesure d’éliminer l’impureté. Votre esprit sera pur et aucun désir ne viendra le pénétrer; vous aurez éliminé l’avidité. Il n’y aura dans votre esprit aucune colère, aucun mécontentement. Il ne s’agit que d’une élimination temporaire.
Il est très agréable d’être attentif. Un être ordinaire a toujours des impuretés, son esprit n’est jamais pur. S’il apprend à être attentif, les impuretés ne pourront plus pénétrer dans son esprit et durant cette période, il connaîtra la paix. Il faut donc s’efforcer d’être attentif le plus possible.
La confiance va se développer ainsi que l’énergie mentale, qui va induire l’énergie physique. Votre méditation va progresser si vous pratiquez de façon respectueuse, assidue et avec ardeur.
Le méditant doit comprendre qu’il ne doit rien espérer de sa méditation, rien rechercher. Cet état d’esprit est très difficile à acquérir car, en général, tout le monde souhaite obtenir et trouver quelque chose. Si cet état d’esprit apparaît nous devons le noter, nous devons pratiquer ce que l’on appelle l’Attention pure.
Enseignement sur l’attention aux sensations
Aujourd’hui, je vais vous parler de l’attention aux sensations ; « vedanà vipassanà » ou encore : Etablissement de l'attention sur les sensations ; « vedaná nupassaná satipatthána »
Le yogi va expérimenter toutes sortes de sensations. Au début, ce sera essentiellement des sensations désagréables, comme des douleurs, des engourdissements et il n’en veut pas. Il n’en veut pas pour l’instant, car il ne comprend pas encore pourquoi il faut observer ces sensations désagréables et quel en est le bénéfice.
Le Bouddha explique dans le « satipatthàna sutta », comment il faut observer les sensations. L’objet est différent puisqu’il ne s‘agit plus du « corps » mais des « sensations » ; mais la pratique est exactement la même. Le yogi demeure contemplant les sensations dans les sensations, avec ardeur et attention, ayant éliminé l’avidité et la colère.
Telles sont les instructions du Bouddha à propos des sensations.
Le Bouddha explique qu’il y a 3 sortes de sensations : les sensations désagréables, les sensations agréables et les sensations neutres. Ces sensations sont toutes « impermanentes », « insatisfaisantes » et « insubstantielles »
Si vous êtes très attentif, vous pourrez expérimenter ces trois caractéristiques.
En posture assise, le méditant va commencer par expérimenter les sensations désagréables. Plus il sera attentif, plus il verra ces sensations clairement. Il verra des torsions, des pulsions, des picotements.
Si on ne pratique pas vipassanà, on recherche le confort et si une sensation désagréable se manifeste, on change de posture sans être attentif. Ceci veut dire qu’on ne comprend rien, qu’on ne sait rien de la nature des sensations.
Lorsque l’on pratique en posture assise, pour comprendre la véritable nature des sensations, on doit rester immobile car si on bouge souvent, on ne peut pas développer l’attention. Sans attention, la concentration ne va pas s’approfondir. Sans concentration, vous ne verrez pas les choses telles qu’elles sont réellement.
C’est pour cela qu’en posture assise, on doit maintenir le dos bien droit et avoir les jambes croisées, sans changer de position, alors tôt ou tard, les sensations désagréables vont se manifester.
Vous ressentirez de la fatigue dans le dos parce que vous n’avez pas l’habitude de rester assis dans cette posture sans bouger, pendant une heure. Vous aurez également des douleurs dans la région des fesses, des chevilles, des jambes. Vous ressentirez à tous les points de contact de la dureté. Tout cela ce sont des sensations douloureuses.
Au début de la séance, ces sensations ne sont pas très claires, vous ne les sentirez même pas, c’est pourquoi vous choisissez d’observer les mouvements de soulèvements et d’abaissement de l’abdomen comme objet primaire. Mais, dès que ces sensations douloureuses vont s’intensifier et devenir claire, vous devez les prendre comme objets primaires d’attention et abandonner l’abdomen.
Vous aurez besoin de beaucoup d’énergie mentale pour faire face à la douleur. Vous devrez l’observer attentivement et le plus longtemps possible. Lorsqu’elle va devenir très forte, il est même possible que vous capituliez et que vous changiez de position sans attention. Vous ne vous êtes pas montré suffisamment patient. C’est pour cette raison qu’on recommande toujours aux méditants de faire preuve de patience, vis-à-vis de la sensation désagréable. Si vous avez de la détermination, vous arriverez tôt ou tard à surmonter la sensation désagréable.
Si vous arrivez à rester immobile pendant une heure, malgré les sensations désagréables, la confiance va commencer à apparaître en vous. Vous vous direz : « je pensais que je ne pourrais jamais y arriver, mais pourtant j’y suis arrivé ». À la séance suivante, la sensation douloureuse ne vous affectera plus autant. Vous commencez à vous familiariser avec elle.
Au début, vous ressentez une sensation douloureuse, sans plus. Mais lorsque vous devenez capable de maintenir votre attention, vous allez voir que la douleur peut se transformer en une autre sensation ; en chaleur, en picotement, en dureté, et cela change de place. Et si vous êtes très courageux et que vous observez avec beaucoup d’attention, vous pourrez voir de plus en plus de sensations douloureuses différentes les unes des autres.
Pourquoi êtes-vous devenu capable de voir tout cela ; parce que vous observez très attentivement la sensation douloureuse.
Le Bouddha nous dit : ce corps est souffrance ; et vous le réalisez maintenant, directement par vous-même, dans votre propre corps. Ceci c’est la sagesse. Comprendre la nature des sensations cela ne veut pas dire qu’il faille qu’elles disparaissent. Qu’elles disparaissent ou qu’elles ne disparaissent pas n’a pas beaucoup d’importance. Ce qui est important c’est de comprendre la nature, et vous avez dorénavant une certaine compréhension de la nature des sensations douloureuses. C’est cela le bénéfice que l’on obtient, par l’observation attentive des sensations douloureuses.
Si vous avez une bonne concentration, vous allez apprécier ce type de sensations, vous allez même aimer avoir des sensations douloureuses, parce qu’elles vous permettent d’avoir une bonne méditation.
Lorsque l’esprit sera capable d’une forte attention et d’une forte concentration, même si il est assis sans coussin, à même le sol, le méditant se sentira très à l’aise et très confortablement installé. Il ne sera même pas à quel endroit se manifeste la sensation douloureuse. Il ressentira la sensation douloureuse à l’état pur.
Nous devons comprendre que nous sommes des « puthujjana » ; des êtres ordinaires, des êtres non illuminés. Nous avons encore en nous « lobha » ; l’avidité ; et nos esprits sont confus. Nous avons des vues fausses.
Mais si nous pratiquons la méditation vipassanà de façon assidue, comme je l’ai expliqué, en pratiquant les quatre établissements de l’attention, nous allons être capable d’observer les sensations à l’état pur. Nous aurons alors, dépasser les concepts. En revanche, si nous ne pratiquons pas ainsi, lorsque nous ressentirons une sensation douloureuse nous allons réagir en nous disant, par exemple : « J’ai si mal au dos » ou : « mon genoux me fait mal », nous n’aurons alors pas encore réussi à éliminer le concept.
Le concept c’est la forme, comme : le dos, la main, la jambe, cette personne, moi, lui…
Donc, si vous arrivez à observer la douleur avec attention, vous aurez laissé de côté la forme et vous expérimenterez simplement une sensation, vous aurez surmonté le concept. Vous comprendrez alors les paroles du Bouddha.
Enseignement sur l’attentions aux sensations (suite) :
Aujourd’hui je vais continuer l’enseignement sur les sensations.
Le Bouddha a parlé de la Noble vérité de « Dukkha ». Il a dit que l’attachement aux cinq agrégats est souffrance. À moins d’avoir atteint l’état d’ »Arahat » (= libre de tout attachement et de toute souffrance), il n’est pas possible de ne pas avoir d’attachement pour le corps et l’esprit. Les êtres ordinaires sont très attachés à leur corps et à leur esprit.
En posture assise, suivre les mouvements de soulèvement et d’abaissement de l’abdomen, c’est « Rupa canda » (= l’agrégat ou groupe de la matière). Le fait de noter les mouvements de l’abdomen, c’est « vinnàna canda » (=le groupe de la conscience)
Les êtres ordinaires ; les « puthujjana » sont attachés aux cinq « canda » (agrégats).
Lorsque vous pratiquez vipassàna, vous devez être patient et faire de puissants efforts. Mais si vous êtes très sensible à la douleur, si vous avez peur d’avoir mal, vous ne pourrez pas facilement rester assis immobile. Votre esprit sera très agité parce que vous avez peur. Les douleurs vous apparaissent alors plus fortes qu’elles ne le sont en réalité.
Mais vous voulez comprendre le dhamma, vous voulez progresser dans votre méditation. Vous devez donc écouter et suivre les recommandations du Bouddha. Il nous demande de faire preuve de patience, sans patience, il est impossible de progresser.
Lorsque la douleur va se manifester, il faut la noter (l’observer) attentivement, il ne faut pas changer de posture et essayer de rester calme. Si vous arrivez à faire cela, tôt ou tard vous comprendrez la nature des sensations désagréables. Même si la douleur ne disparaît pas au moment où vous l’observez, vous aurez compris sa nature.
La nature de la sensation désagréable c’est d’augmenter d’intensité, puis de diminuer d’intensité. Parfois, elle fini par disparaître. Mais pour voir que la sensation désagréable disparaît, il faut que l’attention soit déjà très développée. Ceci n’est pas possible au début. Parfois vous verrez que cette sensation désagréable change de place, qu’elle se transforme. Plus votre attention est développée, plus vous comprenez la nature de la sensation douloureuse : c’est la compréhension.
S’il y a des douleurs qui se manifestent en vous, cela va affecter votre esprit. Vous essayez de ne pas bouger, de ne pas changer de posture. Vous observez attentivement cette sensation douloureuse, mais petit à petit la colère s’infiltre dans votre esprit, le mécontentement, le ressentiment. Il y a toutes sortes de choses qui peuvent se manifester dans votre esprit à cause de cette sensation désagréable, surtout lorsqu’elle s’intensifie. Vous devez alors prendre cet état d’esprit comme objet d’attention, vous devez le noter, l’observer ; puisque le principe de base de vipassanà, c’est d’observer tout ce qui se manifeste dans le corps et dans l’esprit.
Au début vous notez (observez) les mouvements de soulèvement et d’abaissement, puis lorsque des douleurs apparaissent vous les noter également. Maintenant, vous devez noter (observer) également, les états d’esprit qui apparaissent à cause de cette sensation douloureuse, comme : l’inquiétude, la colère, le mécontentement. Si vous les notez, vous les verrez s’atténuer progressivement et peut-être même disparaître selon le degré d’intensité de votre attention. La douleur va peut-être également disparaître et vous pourrez alors expérimenter la disparition de la douleur.
Si vous réussissez à voir disparaître la sensation désagréable, la joie va se manifester en vous. Les yogis qui ont réussi à observer la douleur avec beaucoup d’attention et qui ont réussi à la surmonter expérimentent un confort et un bonheur indescriptibles. « C’est incroyable » se disent t’ils. Ils ont expérimenté la disparition de la sensation douloureuse grâce à leur attention. Ils se sentent alors très à l’aise lorsqu’ils méditent. La posture est très confortable. Le confort qu’ils expérimentent après avoir surmonté la sensation désagréable est très agréable. Ils sont très calmes et très paisibles et ils ne désirent plus arrêter leur pratique.
Un yogi qui a réussi grâce à son attention, à surmonter les sensations douloureuses, va réussir à voir très clairement tout ce qui se passe en lui. Il va se souvenir plus facilement de certaines choses et il n’observera pas qu’une seule sensation, il sera capable d’observer des sensations dans le corps tout entier et dans son esprit. Tout cela parce que son attention est devenue très forte. Il a réussi à surmonter les douleurs, les engourdissements et il sait comment gérer ces sensations désagréables.
Dorénavant il se dit que la douleur est son amie. Il n’en a plus peur tout simplement parce qu’il a réussi à la comprendre.
Mais Le yogi n’aura alors qu’une seule chose en tête à la séance suivante : retrouver la même qualité de méditation. Mais les douleurs vont probablement revenir, alors il est déçu. C’est la nature du yogi.
Essayez de ne rien espérer, de ne rien rechercher, de ne rien attendre. Mais cet état d’esprit est très difficile à maintenir en général. Si cet état d’esprit se manifeste en vous, vous devez immédiatement le noter. Le yogi doit observer et noter tout ce qui se manifeste en lui.
Les yogis qui pratiquent de façon assidue et qui observent et notent les sensations douloureuses de manière attentive, vont réussir à surmonter toutes les difficultés.
On pourrait penser que la pratique des quatre établissements de l’attention est quelque chose de facile. Mais dès que nous aurons compris de quoi il s’agit réellement, nous ne penserons plus de la même façon. Une fois que nous pratiquons réellement nous pouvons constater que c’est très difficile.
Le méditant a tant de douleur qu’il voudrait quitter le centre.
Mais dès que vous aurez réussi à surmonter les sensations douloureuses, la confiance va se manifester en vous. Vous voudrez rester au centre, poursuivre votre pratique, vous ne voudrez plus partir.
Votre énergie mentale va devenir très forte et cette énergie mentale va induire l’énergie physique. Votre esprit sera très à l’aise. Vous n’oublierez pas votre attention, ni en posture assise, ni pendant la marche, ni dans les activités quotidiennes.
Lorsque vous méditerez en posture assise, vous pourrez rester assis sans bouger pendant une heure, voire plus, très facilement. Pendant la marche, vous pourrez pratiquer avec beaucoup d’attention.
De cette façon, le méditant qui a réussi à surmonter ces difficultés, va commencer à ressentir des sensations agréables lorsqu’il sera en posture assise. Il expérimentera alors « sukha vedanà » (sensation de bonheur)
Au début il est très difficile de contrôler les yeux. Nous oublions de contrôler les yeux et nous regardons de tous côtés et sans attention. Nous oublions également de nous comporter lentement dans tout ce que nous faisons. Nous nous comportons alors, comme nous le faisons habituellement, avec impatience.
Mais maintenant que vous avez réussi à surmonter les difficultés, vous ne vous comportez plus de cette façon, vous êtes composé, vous ralentissez tous vos mouvements et vous faites tous les gestes avec attention.
Lorsque vous pratiquez la marche, vous êtes très attentif, vous n’êtes plus distrait. Tout cela fait apparaître le bonheur dans votre esprit, parce que vous êtes satisfait de votre pratique. Une nouvelle sorte de pensée va alors se manifester dans votre esprit. Ce sont des pensées positives. Vous avez expérimenté le dhamma, vous avez goûté au dhamma. Vous devez observer et noter ce nouvel état d’esprit.
Vous avez donc expérimenté directement par vous-même, dans votre pratique, les sensations douloureuses et vous les avez surmontés. Vous avez également expérimenté les sensations agréables. Ces sensations agréables sont extrêmement variées, chacun va les expérimenter à sa façon.
Vous acceptez tout ce qui se présente, sans porter de jugement. S’il fait chaud ou s’il fait froid, vous l’acceptez. Votre esprit a mûri.
Enseignement sur les postures :
Dans le satipatthàna sutta, le bouddha nous dit y a 4 postures : La marche, la position debout, la position assise et la position couchée. Les yogis qui pratiquent ici essayent de méditer dans les quatre positions avec attention.
La marche : Lorsque nous pratiquons la méditation en marche, nous devons suivre les instructions. Ces instructions concernent tout d’abord la posture. Nous devons adopter une attitude correcte lorsque nous marchons.
Les mains peuvent êtres croisées derrière le dos, ou êtres placées devant, l'une sur l'autre. Les bras ne doivent pas pendre de chaque côté du corps. Le regard doit être dirigé vers le bas mais devant soi, on ne regarde pas ses pieds lorsque l'on marche.
(Remarque personnelle : certains yogis aiment bien marcher pieds nus car ils sentent mieux les choses, mais marcher avec des chaussures confortables c'est aussi bien puisque c'est le mouvement qui doit être observé)
Au début de la pratique, il est conseillé de faire une note à chaque pas : « Pas droit » et « pas gauche », ensuite on peut faite deux notes : « lever » et « poser », puis trois notes : « lever », « avancer » et « poser ».
Lorsque l’on marche pendant une heure ; il est conseillé de marcher en faisant une seule note à chaque pas les 20 premières minutes, puis deux notes les 20 minutes suivantes et enfin, trois notes les dernières 20 minutes. Ainsi la marche ne vous semblera pas ennuyeuse.
Vous devez faire des allers-retours pendant une heure, sans regarder autour de vous. Lorsque vous arrivez à la fin de votre piste de marche, vous devez noter très attentivement la posture « debout » en prenant toute votre temps. Ensuite vous notez l’intention de tourner puis « tourner ». Puis, de nouveau vous notez « debout ». Ainsi, vous ne perdez pas votre attention tout en vous accordant une pause.
Les yogis ressentent parfois des sensations au niveau des pieds ; de la dureté, de la douceur. Mais avant d’expérimenter ce type de sensation, vous allez remarquer autre chose. Si vous êtes très attentif et que votre esprit est capable de suivre sans arrêt le mouvement du pied, vous serez en mesure de ressentir ce mouvement, très clairement.
Le mouvement, c’est l’élément AIR, et pour expérimenter cet élément, il faut être très attentif.
Si vous pratiquez avec beaucoup d’attention, vous verrez arriver les pensées. Si ces pensées sont envahissantes et qu’elle ne disparaissent pas, vous devez vous arrêter et noter « pensées pensées » car il n’est pas possible de faire deux choses à la fois. Lorsque les pensées ont disparu, vous recommencez à marcher et à observer attentivement les mouvements.
Si de nouvelles pensées apparaissent, il faut de nouveau s’arrêter. Si les pensées sont peu importantes, vous ne devez pas vous arrêter, mais intensifier votre observation des mouvements (Remarque : il s’agit bien sûr d’une observation intérieure et non extérieure, on doit ressentir le mouvement et non le regarder).
À l’entretien, vous devez expliquer ce que vous avez expérimenté, ce que vous avez remarqué.
Si vous êtes très attentif, vous pouvez faire 6 ou 7 notes à chaque pas. Vous allez noter l’intention avant le mouvement lui-même. Avant de lever le pied il y a forcément l’intention de le faire, même chose pour l’avancement et pour poser le pied.
Vous allez donc noter : intention de lever, lever, intention d’avancer, avancer, intention de poser et poser : 6 notes à chaque pas.
Vous pouvez même ajouter une 7e note au moment où vous posez complètement le pied (juste après avoir posé le talon et notez « poser »), par exemple : « toucher ».
Ce n’est pas facile d’observer et de noter l’intention, il faut être vraiment très attentif.
Si vous pratiquez ainsi avec assiduité, votre esprit va coller fermement à l’objet. Vous aurez l’impression que le temps passe très vite. En une heure, vous aurez eu à peine le temps de faire deux fois votre piste, vous aurez envie de poursuivre votre pratique, d’aller au-delà d’une heure. Vous ne vous sentirez pas fatigué, vous serez très calme et vous n’entendrez plus rien, plus aucun bruit. L’image du pied va disparaître, vous ressentez simplement le mouvement à l’état pur. Vous aurez peut-être l’impression que votre corps flotte, que le sol est très doux, qu’il se dissout ou se dérobe sous vos pieds. Tout cela est dû à la très forte concentration (...)
3 commentaires:
J'ai encore pas fait mais je t'encourage à faire une retraite d'un mois au Myanmar.
Et puis fiches toi de ce que pensent les autres. Mes collègues de travail sachant que toutes les années, au lieu de prendre un mois de vancances comme Monsieur Lambda, je prends mes 2 à 3 semaines de retraite. Je sens qu'ils me trouvent bizarre et je leur ai expliqué pourquoi. Avec le temps, en m'observant ils voient bien que mes actes et mes paroles sont cohérentes, et ça les fait beaucoup réfléchir.
Bravo pour tes reportages ainsi que pour ton assiduité à la pratique. Que ta pratique t'apporte la sérénité de l'âme, et que tu sois toujours bien portante. Avec metta.
Bonsoir Kathy,
je n'ai encore jamais fait de retraite vipassanà, c'est une amie qui m'en a parlé cette semaine. Et à la lecture de ton blog, cela me donne envie d'expérimenter. En fait, je ne pratique pas le boudhisme mais je suis trés en accord avec cet enseignement et le Dalai Lama est un Etre que je respecte beaucoup.
Je tiens à te remercier de ton témoignage et de ta sincérité qui ouvrent la voie...
Je te souhaite de belles rencontres sur ton chemin et continue d'écouter ta petite voix intérieure... ;-)
Plein de lumière, mille merci et prends grand soin de toi,
Michèle
Merci Michèle, ça fait vraiment plaisir de savoir que mon récit a profité à quelqu'un(e).
Quant au Dalai Lama, que je respecte également, il est surtout le représentant de la tradition bouddhiste tibétaine. En fait la tradition théravada n'a pas de représentant officiel.
Avec Metta
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