mardi 31 juillet 2007

nibbána (nirvana en sanscrit)


nibbana (en pali et nirvana en sanscrit) , le but ultime de tout Bouddhiste?


" Ô moines, il y a un lieu où il y a ni terre, ni eau, ni feu, ni air. Ce n'est pas le lieu de l'infinité de l'espace, ni de l'infinité de la conscience, ni du non-être, ni ne lieu où il n'y a ni représentation ni non-représentation. Ce n'est ni ce monde-ci, ni ce monde-là, ni la lune, ni le soleil. Je l'appelle, ô moines, ni un "venir", ni "un aller", ni un "être debout", ni un "disparaître", ni un "naître". C'est quelque chose sans support, ni début, ni fondement. C'est précisément la fin de la souffrance.

Difficile à saisir est la doctrine du non-moi, car la vérité n'est pas facile à comprendre. Vaincus sont les appétits pour celui qui sait, mais non pour celui qui se contente de regarder.

Il y a, ô moines, un non-né, un non-devenu, un non-fabriqué, un non-produit. Si, ô moines, ce non-né, ce non-devenu, ce non-fabriqué, ce non-produit n'existait pas, il n'y aurait pas d'issue pour le né, le devenu, le fabriqué, le produit. Mais, ô moines, parce qu'il y a un non-né, un non-devenu, un non-fabriqué, un non-produit, il y a aussi une issue pour le né, le devenu, le fabriqué, le produit.

Pour ce qui est dépendant d'un autre il y a mouvement. Pour ce qui n'est pas dépendant d'un autre, il n' y a pas de mouvement. Là où il n' y a pas de mouvement, il y a sérénité, là où il y a sérénité, il n'y a pas d'appétits; là où il n'y a pas d'appétits, il n'y a ni aller, ni venir; là où il n'y a ni aller, ni venir, il n'y a ni mourir, ni renaître; là où il n'y a ni mourir, ni renaître, il n' y a ni en-deçà, ni au-delà, ni entre-deux. C'est cela, la fin de la souffrance ".



La destination finale appelée magga dhamma, phala dhamma et nibbāna

nibbána a un verbe : nibbuti ; qui signifie en pali : éteindre


nibbana, c'est la quatrième Noble Vérité du premier sermon de Bouddha.
Voir dans ce blog :
Les 4 nobles vérités : ICI


Il est possible d'atteindre nibbána dans cette vie même.

nibbána (Nirvana en sanscrit) est le sujet de prédilection des Bouddhistes, de tous les Bouddhistes. Il n'est donc pas facile de faire le point sur ce sujet.

Tout le monde a son idée sur ce qu'est
"nibbána", et sur ce qu'il n'est pas, enfin tous ceux qui ne l'ont jamais atteint, c'est à dire la grande majorité des bouddhistes, dont je fais partie...


C'est impressionnant le nombre de définition ou plutôt de description de nibbána (sur ce qu'il est, ou n'est pas). Même si au bout du compte, elles se ressemblent, il y a quand même des différences importantes, voire parfois des contradictions entre certains auteurs, notamment entre "ce que ne serait pas" et "ce que serait" nibbàna.

Ci après, une synthèse que j'ai faite d'après de ce que j'ai pu lire ou entendre à propos de nibbana:

  • Ce que n'est pas nibbána:
-Ce n'est pas un endroit

- Ce n'est pas un lieu où l'on va après la mort.

-ce n'est pas le paradis des bouddhistes

-Ce n'est pas le néant

-Ce n'est pas un bonheur ordinaire

- Ce n’est pas l’extinction définitive de la personnalité

- Le nibbana ne peut pas être perçu par les cinq sens

- On ne peut pas voir nibbána avec la conscience

-nibbána n'est pas un état d'esprit


  • Ce que serait nibbána :

-Le but suprême de tout Bouddhiste

- Un état d'esprit paisible , de pacification, de grande équanimité.

-La Cessation de la conscience et par conséquent, de toutes les impuretés mentales.

- nibbána est vide de sensation

- nibbána est une "chose" mais il est impossible d'en parler, de la désigner, de la toucher ou de la sentir

- C'est une chose qui ne doit pas être dans le monde, véritablement, mais qui pourtant, ne peut; par définition , pas lui être étranger.

- nibbána est antérieur au monde et non pas au-delà.

- C'est ce qui est antérieur au monde, avant la formation du monde, c'est-à-dire, l'apparition des phénomènes, quels qu'ils soient

- Il est une réalité qui ne peut être conditionnée par quoi que soit

- Un état mental que l'on atteint une fois nos souffrances éliminées et tout désir anéanti

- Un état dans lequel on reste une fois l'Illumination atteinte ou l'éveil atteint

- nibbána est le but du dhamma pour tout le monde.

- C'est le seul moyen de se libérer du samsará : la fin du samsará

-La fin de la souffrance

-nibbána est vide

-
nibbána est un objet qui n'apparaît pas

-extinction des "
poisons de l'esprit"

-L'extinction du désir, de la haine, de l'illusion

-la cessation complète de toutes les visions

-Etre sans entrave

-La fin d'un processus

-les cinq
khandha sont totalement éteints = anu pādisesa nibbāna=un nibbāna sans reste de khandha.

-
nibbána est la paix qui résulte de l'annihilation de la souffrance

- L'extinction des
kilesá, du kamma et de vipáka :

-L’extinction de l’illusion

- Nibbàna peut durer pendant quelques instants

- Nibbàna peut-être définitif

Kathy 

Ci après une synthèse des différentes approches/définitions/présentations : 


Paroles du Bouddha :

Comment peut-on atteindre le Nibbàna ?
C’est en suivant l’Octuple Noble Chemin qui comporte :
la Compréhension Juste (Sammà Ditthi),
la Pensée Juste (Sammà Sankappa),
la Parole Juste (Sammà-Vaca),
l’Action Juste (Sammà Kammanta),
les moyens d’Existence Justes (Sammà-Ajiva),
l’Effort Juste (SammàVayama),
l’attention Juste (Sammà-Sati),
et la Concentration Juste (Sammà Samàdhi)

La Calèche:
La calèche qui t'emmène est parfaitement silencieuse. Effort mental et effort physique sont ses roues ; la conscience en est le dossier. L'attention est la carrosserie et la vue juste, le cocher. Celui qui dispose d'une telle calèche et la dirige correctement est assuré d'atteindre nibbana, qu'il soit homme ou femme.

La vigilance:
La vigilance est est le sentier du nibbàna.La négligence est le sentier de la mort.
Ceux qui sont vigilants sont délivrés de la naissance et de la mort.
Ceux qui sont négligents sont considérés comme déjà morts.

Versets sur la vigilance :
21- La vigilance est le sentier vers le sans mort, la négligence est le sentier vers la mort.
Le vigilant ne mourra pas, le négligent est comme si il était déjà mort .

22- Comprenant cela distinctement, le sage est vigilant, il se réjouit dans la vigilance, se délectant dans le champ des Aryas.

23- Ceux qui méditent constamment, ceux qui toujours s'efforcent ardemment, réalisent le Nibbana, libre de liens, l'incomparable .

24- Par degrés s' accroît la gloire de celui qui est énergique, attentif, pur en actions, qui discrimine, contrôle, qui est de vie droite, et vigilant.

25- Par l'effort, l'ardeur, la discipline et le contrôle, que le sage fasse pour lui même une île qu' aucun flot ne pourra submerger.

26- Les ignorants, les sots se plaisent dans la négligence, mais le sage protège la vigilance comme le plus grand trésor .

27- Ne vous plaisez pas à la licence, ne fréquentez pas les plaisirs sensuels.
Celui qui est ardent et méditatif obtient un bonheur abondant.

28- Quand l' homme sagace rejette la licence à ' l'aide du mental sain, ce sage sans chagrin monte au palais de sagesse et promène sa vue sur les ignorants qui souffrent, comme un montagnard promène sa vue sur les gens de la plaine.

29 -Vigilant parmi les négligents, bien éveillé parmi les dormeurs, le sage avance comme un cheval rapide, laissant derrière lui une faible haridelle.

30- Par l'ardeur, Sakka devint le chef des Deva; l'ardeur est toujours louée!
La licence est toujours méprisée.

31- Le Bhikkhou qui fait ces délices de 1' ardeur et regarde avec crainte la négligence, avance comme le feu, brûlant tous les liens, petits et grands.

32- Le Bhikkhou qui fait ses délices de l'ardeur considère la négligence avec crainte, n'est pas exposé à la chute, il est proche du Nibbâna.



Instructions du Bouddha à Bahiya:
En référence à ce qui est vu, il n'y aura que ce qui est vu ; en référence à ce qui est entendu, que ce qui est en-tendu. En référence à ce qui est senti, que ce qui est senti. En référence à ce qui est connu, que ce qui est connu. C'est ainsi que vous devriez vous entraîner. Quand pour vous il n'y aura que le vu en référence au vu, que l'entendu en référence à l'entendu, que le senti en référence au senti, que le connu en référence au connu, alors, Bahiya, il n'y a pas de vous en connexion avec cela. Quand il n'y a pas de vous en connexion avec cela, il n'y a pas de vous ici. Quand il n'y a pas de vous ici, vous n'êtes ni ici, ni là bas, ni entre les deux. Cela seulement, est la fin de la souffrance.


Nibbàna est le but ultime de toute pratique du dhamma:

Bouddha parlait de "nibbána". "nirvana" en est le mot sanscrit. nibbána est le but ultime de toute pratique dans le dhamma. La totalité des démarches qu'il est possible d'y accomplir ne contribuent qu'à obtenir nibbána ou à permettre les autres de l'obtenir. Sinon, c'est qu'il ne s'agit pas d'une démarche du dhamma. nibbána n'est pas un état d'esprit. Il n'est pas non plus un endroit. Il est une réalité qui ne peut être conditionnée par quoi que soit. Cette réalité est expérimentée aussitôt qu'il y a cessation des phénomènes physiques et mentaux. Pour que ces derniers cessent d'apparaître, l'esprit doit avoir développé un entraînement à une "vision directe" (vipassaná en pali) de ces phénomènes, de façon à être parfaitement en phase avec eux. Ainsi connus pour ce qu'ils sont réellement, ces phénomènes n'ont plus de raison d'apparaître. S'il reste du kamma résiduel, l'expérience de nibbána dure quelques instants. S'il n'en reste plus, cette expérience est définitive. Dans ce cas, cela est appelé parinibbána (nibbána complet).
Source : dhammadana




Le Nibbàna:

"L'extinction (du désir, de la haine, de l'illusion). Etat non-conditionné, objet épargné par anicca, dukkha, et anatta; hors du samsâra. La fin du monde phénoménal, la fin de la souffrance, le but des enseignements du Bouddha"
source : membres.lycos


nibbána:

Pouvant signifier littéralement « sans effort de souffler », ce concept possède diverses
étymologies, non forcément exclusives : « sans flèche qui transperce », « éloignement de l’esclavage du désir », « dénouement des liens », etc. Ce qui est plus généralement suggéré est l’image de l’extinction d’une flamme par épuisement du combustible.

Source : vivekarama


Mais encore :
Les êtres qui ont atteint le nibbana sont appelés des bouddha, ils ont éliminé tout mauvais kamma et ont donc obtenu l'Illumination qui mène au nibbana. Lorsqu'un Bouddha meurt, il reste en état de nibbana et ne renaît plus. Il s'est libéré du cycle infini des naissances et des renaissances dans lesquels les êtres sont plongés : le samsara. On parle aussi d'éveil, terme qui est plus compréhensible qu'Illumination. Il s'agit en fait de devenir un Bouddha : un " être éveillé ".
Source : fusier


Pour Michel henri Dufour:

Le nibbàna représente la Paix ultime dont la saveur peut être expérimentée dans cette vie même, la libération de tous les états conditionnés, de tous les attachements. Il met fin à toute possibilité de production d’énergies susceptibles de manifester des êtres vivants, à quelque niveau d’évolution que ce soit.
Il fait partie de ces concepts qu’il est préférable de ne pas traduire plutôt que d’induire une
quelconque connotation nihiliste ou éternaliste. Cette attitude est d’autant plus encouragée dans la pratique bouddhique que l’accent est mis plutôt sur les moyens d’accéder au but que sur la description et la tentative de définition du but.
Sa complexité est illustrée par la manière dont il est abordé dans les Écritures. 



Mieux comprendre le nibbàna :

Voilà donc introduit ce terme, plus connu sous sa forme sanskrite de Nirvâna, qui a donné lieu à bien des controverses et querelles et a été souvent fort mal compris en Occident. Le petit Larousse le définit par « anéantissement suprême ». Il ne fait que reprendre la position de nombreux érudits indianistes d’autrefois qui ont dépensé beaucoup d’encre et d’ingéniosité à démontrer que le Nirvâna ne pouvait être que le néant. On pourra trouver un historique de ces disputes dans le livre de la Vallée Poussin : « Nirvâna ».

Sans doute n’y a-t-il rien d’étonnant à ce qu’un fils du monde, solidement enfermé dans son précieux moi quotidien, s’effraye à la pensée de perdre son seul bien et décrète que sa disparition ne peut conduire qu’au néant. Ce qui conduit tout naturellement à qualifier de « nihiliste » cette prétendue religion bouddhique qui ne mène qu’au néant de toute réalité. Ce point de vue, qui a été soutenu par d’éminents orientalistes (ne citons personne), est une grossière erreur, bien connue dans le Canon sous le nom d’uccheda-ditthi, « croyance à l’annihilation » d’une personnalité absolue qui se dissoudrait un jour.

Extrait du livre de Jean-Pierre Schnetzler, "la méditation bouddhique". Pour en lire davantage dhammapiti


Ce que Bouddha a expérimenté
Ce que Bouddha a expérimenté est la cessation complète de toutes les visions, auditions, olfactions, gustations, touchers et, chose nouvelle, de toutes les connaissances mentales, en fait, de toutes les perceptions. C'est-à-dire que là où certains nous parlent de connaissance transcendante, de connaissance exaltée, de connaissance illimitée, Gotama lui, franchi un pas de plus, il est arrivé à observer la disparition de cette connaissance, la disparition de cette conscience. Là où on nous parle de dieu, il a vu le non-dieu. Là où on nous parle de la "bouddhéité", il a vu son absence, il a vu sa disparition. Là où on nous parle de nirvâna, il a vu l'absence de nirvâna. Là où on nous parle de l'état transcendant, de l'état ultime, de l'état d'omniscience, de l'état d'éveil, il a vu tout cela disparaître. Alors que reste-t-il ?
Ce qui reste est plutôt inqualifiable, mais c'est bel et bien quelque chose. C'est tellement quelque chose qu'il le met dans la catégorie des choses qui constituent cet univers. Il dit que cet univers est constitué de quatre choses, qui sont universelles. Elles sont universelles en ce sens qu'elles apparaissent partout, qu'elles sont partout et qu'elles peuvent être connues partout. Il y a tous les phénomènes matériels, que l'on appelle au sens large la matière. Il y a tous les phénomènes mentaux, toutes ces perceptions, sensations, idéations, conceptions, etc. Il y a la conscience, qui justement, a la faculté de connaître ces phénomènes matériels et ces phénomènes mentaux. Enfin, il y a cette quatrième chose qui en est une et qui est bel et bien une réalité. C'est une chose que nous ne voyons pas. Nous ne la voyons pas parce que nous entendons des sons, parce que nous voyons des images ou parce que nous faisons des expériences spirituelles, mystiques ou transcendantes. Nous ne la voyons pas parce que nous sommes conscient de quelque chose. De quoi sommes-nous conscient ? Nous sommes conscients des phénomènes matériels et des phénomènes mentaux.

nibbána est vide
nibbána est un objet très particulier, palpable, touchable, connaissable, par la conscience, mais la particularité de celui-ci est qu'il n'apparaît pas. Comme il n'apparaît pas, il ne disparaît pas non plus. De plus, il est vide, il ne contient rien ; ni son, ni odeur, ni formation, ni quoi que ce soit. Il est vide. Il n'est pas LE vide, il n'est pas le néant. Il est simplement vide de tout ce qui lui est autre. Nous pouvons faire la comparaison avec une pièce vide. Quand on entre dans une pièce totalement vide, il n'y a ni individu, ni meuble. On dit : « Cette pièce est vide ». On ne sous-entend pas que cette pièce est LE vide, c'est une manière de parler, on dit juste : « Elle est vide ». Elle est vide des choses qui, lorsqu'elles y sont nous font dire qu'elle n'est pas vide. Par exemple, il n'y a pas de meubles, il n'y a personne. S'il y avait une chaise, nous ne dirions pas que cette pièce est vide. Parce qu'elle est vide de ce qui habituellement fait qu'elle ne l'est pas, nous disons : « Cette pièce est vide. »
De la même manière, dans le "suññata sutta", Bouddha dit : « nibbána est vide » et non pas : « Il est LE vide ». Il dit simplement : « Il est vide ». Il est vide de tout ce qui lui est étranger. La conscience pugnace, tenace, qui a cette extraordinaire faculté de coller, d'adhérer, sur tout ce qui passe devant elle, va se projeter sur nibbána. Mais elle ne durera pas longtemps, elle ne pourra pas rester longtemps collée à nibbána, parce que nibbána est vide. Rien n'apparaît au sein de nibbána, et nibbána lui-même non plus n'apparaît pas. Lorsque la conscience se projette sur nibbána, c'est un petit peu comme si elle dérapait, un peu comme si elle glissait. Elle ne restera pas longtemps. Elle ne peut rester tout au plus que quelques minutes, voire quelques heures. Après, elle revient de nouveau à ses "occupations favorites". C'est-à-dire qu'elle recommence à connaître les phénomènes, les agrégats, dont elle fait partie d'ailleurs. Elle recommence à connaître les auditions, les pensées, les touchers, les goûts, les couleurs, etc.
Parce que la conscience a suivi un processus particulier, dont rassurons-nous Bouddha a pensé avant sa mort à nous laisser la recette, elle va expérimenter la cessation de l'apparition de toutes ces formations physiques et mentales, et va de nouveau se projeter sur nibbána, sur lequel elle va rester quelque temps et ainsi de suite.
Toutefois, il est certain que cela ne se fait pas tout seul. Ce n'est possible qu'au terme d'un certain effort. Cet effort, le moine Gotama l'a accompli. Il nous a ensuite enseigné comment nous pouvons le faire à notre tour.
Source: dhammadana



Pour Sayadaw Mahasi, il faut méditer pour atteindre nibbána:

La méditation doit être pratiquée pour atteindre Nibbana, c’est-à-dire pour se libérer de toutes sortes de souffrances, telles que la vieillesse, la mort…

En fait, tous les êtres désirent le bonheur et ne pas devenir vieux, malades, avoir à souffrir de la mort, ainsi que d’autres souffrances comme des douleurs, du chagrin, de la misère.

Néanmoins, bien qu’on le souhaite, la vie n’est pas comme cela. Dans chaque existence la maladie et la vieillesse sont inévitables. Parce que de nombreuses épreuves et dangers sont susceptibles d’être rencontrés au cours d’une existence, l’angoisse, la tristesse, les lamentations apparaissent et nous pleurons. Les douleurs physiques, l’inconfort, les douleurs mentales seront certainement souvent rencontrés.

Finalement une des pires souffrances arrive et après être devenue insupportable, la mort s’ensuit. Quoi qu’il en soit, la mort n’est pas une fin. Les personnes qui ne sont pas encore libres du désir de vivre reprendront naissance dans une prochaine existence. La nouvelle existence conduira également à la vieillesse, à la maladie et à la mort. Ainsi les êtres connaissent invariablement le même sort : la misère et la souffrance une existence après l’autre.

Pour ces êtres, si on analyse la cause originelle de cette situation, on découvre que c’est parce qu’il y a un continuum d’existences, que la souffrance, la vieillesse et la mort existent, sinon ils ne seraient pas confrontés à ces souffrances.

Donc si l’on veut complètement éviter la vieillesse, la mort et autres souffrances, il faut pratiquer la méditation, car elle empêche de renaître.

La nouvelle existence est le résultat de tanha : le désir pour l’existence présente. L’état d’esprit au moment de la mort entraîne la conscience du nouvel esprit conditionnant ainsi un nouvel esprit dans une prochaine renaissance.

S’il n’en était pas ainsi il n’y aurait pas de renaissance. Si on ne désire pas de nouvelle existence, on doit méditer avec application dans le but de mettre fin à bhava tanha : l’attachement à l’existence. L’attachement à l’existence est tout simplement causée par l’ignorance ou par un manque de connaissance des fautes ou imperfections de rupa : le corps et nama : l’esprit, concernant l’existence, ainsi que de la méconnaissance que Nibbana surpasse de loin cette vie même composée d’esprit et de matière. Si Nibbana est réellement appréhendé par une perception claire de l’esprit et de la matière, l’attachement à l’existence n’est plus possible.

C’est comme par exemple un homme pauvre qui est très attaché à son village natal qu’il porte en haute estime, ignorant les dangers et la pauvreté dont il est victime et pensant que s’il va dans un endroit prospère et sans danger il sera riche et heureux.

Ainsi, si on désire s’émanciper de l’attachement à l’existence, il est essentiel d’atteindre Nibbana. Une telle réalisation ne peut s’accomplir qu’en pratiquant la méditation. Si on désire donc être libre de la souffrance due à la vieillesse, à la maladie et à la mort, la méditation doit être pratiquée pour atteindre Nibbana.


....... en pratiquant la méditation Samatha, c’est-à-dire la concentration pure et simple, on ne se libère pas de la misère et de la souffrance. Ce n’est qu’en pratiquant la méditation Vipassana que l’on peut atteindre Nibbana et être complètement libre de toutes formes de misères et de souffrances comme entre autres la vieillesse, la maladie et la mort.

Dans la méditation Vipassana on observe tous les phénomènes physiques et mentaux qui apparaissent aux six portes de nos sens, ainsi que les nivaranas : les obstacles comme les désirs, l’avidité, les sensations agréables, les pensées…

Si tout cela n’est pas contemplé, l’esprit s’attache à ces nivaranas avec la vue erronée qu’ils sont permanents, bonheur et ont un soi. Par conséquent, lorsque ces formations se produisent, elles doivent être notées pour connaître leur réelle nature, ainsi que leurs caractéristiques propres afin de s’en détacher.

A force d’observer la tendance de l’esprit à vagabonder, cette tendance disparaît et l’esprit est libre d’obstacles.

La réponse à la question : Pourquoi pratiquer la méditation ? est donc :

Il faut méditer pour atteindre Nibbana, c’est-à-dire pour se libérer de toutes sortes de souffrances telles que la vieillesse, la mort….

Source : vipassanasangha


Pour le Vénérable U Kundala :
Il y a deux sortes de nibbāna : saupādisesa nibbāna et anupādisesa nibbāna. Lorsqu’il a atteint l’état d’ arahanta par la pratique de vipassanā, le méditant a éradiqué les kilesā (impuretés) mais est encore toujours en possession de ses cinq khandha. On parle alors de saupādisesa nibbāna, nibbāna avec un reste de khandha. Le deuxième type de nibbāna, c’est anupādisesa nibbāna. Lorsqu’au moment de leur mort, les arahanta entrent en parinibbāna, les cinq khandha sont totalement éteints. Le type de nibbāna caractérisé par la disparition totale des cinq khandha est appelé anu pādisesa nibbāna, un nibbāna sans reste de khandha.

Source : Vénérable U Kundala dans "Aiguiser les facultés de contrôle"



Le but ultime des Bouddhistes:

Ce processus de naissance et de mort continue ad infinitum, jusqu'à ce que le flux soit recréé en nibbana-dhatu, le but ultime des bouddhistes.
Le mot pâli nibbana est formé de la particule négative ni et de vana qui signifie "tissage" ou "désir". Ce désir est comme une corde qui relie une existence à une autre."Il est appelé nibbana parce qu'il est l'évasion du désir égoïste, appelé vana".
Littéralement, nibbana signifie absence d'attachement. Quand toutes les formes du désir sont détruites, l'énergie Kammique cesse d'agir, la ronde des existences s'arrête et le nibbana est réalisé. La conception bouddhique de la Délivrance est l'évasion de ce cycle sans fin de la vie et de mort, pas simplement l'évasion du péché et de l'enfer.
En un sens, le nibbana est aussi expliqué comme l'extinction du feu du Désir lobha, de la Haine dosa et de l'illusion moha.
"Le monde entier est en flammes", a dit le Bouddha. "Par quel feu est-il embrasé ? Par le feu du désir, de la haine et de l'illusion, par le feu de la naissance, de la vieillesse, de la mort, de la souffrance, des lamentation, de la douleur, du chagrin et du désespoir il est embrasé".
Cependant, le nibbana n'est pas un simple fait d'extinction ou de cessation. L'extinction de ces flammes ne constitue qu'un moyen d'atteindre le but final.

Le nibbana bouddhique n'est pas non plus le néant ou un état qui est annihilé, du fait que nos cinq sens ne nous permettent pas de le percevoir. Le croire ainsi serait aussi illogique que d'affirmer que la lumière n'existe pas, du fait que l'aveugle ne peut pas la percevoir. Dans l'histoire bien connue du poisson et de la tortue, cette dernière qui pouvait vivre indifféremment dans l'eau et sur la terre, ne parvenait pas à faire comprendre à son compagnon la vraie nature de la terre ferme; mais celui-ci qui ne connaissait pas d'autre univers que la mer, ne pouvait pas imaginer qu'il existait un autre élément que l'eau. Finalement, le poisson arrêta la conversation en déclarant triomphalement que la terre n'existait pas.

Il n'est pas possible de donner une définition exacte du nibbana en termes conventionnels. Il ne peut pas être décrit, il peut seulement être réalisé. "Il est un état qui est non-né, non-produit, non-créé, non-formé". Contrairement au sa?sara, il est éternel dhuva, désirable subha et heureux sukha. Dans le nibbana, rien n'est "éternisé" et rien n'est "anéanti". Seule la souffrance est anéantie.

Le nibbana est la béatitude suprême, parce qu'il n'est pas un bonheur expérimenté par les sens. C'est un état heureux de vrai soulagement par la libération des maux de l'existence.

"Il y a deux sortes de bonheur, ô Bhikkhus, le bonheur que donne le plaisir des sens, et le bonheur du renoncement. Mais le plus grand des deux est le bonheur du renoncement".

Le nibbana n'est situé nulle part; il n'est pas non plus une sorte de paradis où réside un "ego" transcendant. C'est un état que nous devons réaliser en nous, une connaissance intuitive à laquelle nous pouvons tous parvenir, dans cette vie même. Cette conception bouddhique du nibbana est à l'opposé des autres conceptions qui affirment qu'un paradis éternel ne peut être atteint qu'après la mort; ou qu'une union avec un Dieu ou avec une Essence Divine ne peut être accomplie que dans l'Au-delà.

Quand il est réalisé dans cette vie même, le nibbana est appelé sa-upadisesa nibbana-dhatu. Dans le cas d'un arahat qui atteint le parinibbana, après la désintégration de son corps, et sans que rien ne subsiste de son existence temporelle, le nibbana est appelé anupadisesa nibbana- dhatu.
"S'ils prêchent que le nibbana est la cessation, Dites qu'ils mentent. S'ils prêchent que le nibbana est la vie, Dites qu'ils se trompent".(Sir Ewin Arnold)
Du point de vue métaphysique, le nibbana est la délivrance de la douleur. Du point de vue psychologique, le nibbana est la destruction de l'égoïsme. Du point de vue éthique, le nibbana est l'extinction du désir, de la haine et de l'ignorance.

"Le feu des passions n'existe pas pour celui qui a terminé son voyage, qui est délivré de toute douleur, qui est complètement libéré, qui a détruit tout attachement". (dhammapada)

L'arahat existe-t-il après la mort? Le Bouddha répondit : "L'Arahat qui s'est libéré des cinq agrégats, est profond, incommensurable comme le vaste océan. Dire qu'il renaît, cela n'est pas exact. Dire qu'il ne renaît pas, cela n'est pas exact. Dire qu'il existe après la mort, cela n'est pas exact. Dire qu'il n'existe pas après la mort, cela n'est pas exact".

On ne peut pas dire qu'un arahat renaît, car toutes les passions qui conditionnent la re-naissance ont été détruites. Ni qu'un arahat est anéanti, car il n'y a rien à anéantir.

Le savant Robert Oppenheimer écrit: "Quand nous demandons, par exemple, si la position de l'électron reste la même, nous devons dire "non" quand nous demandons si la position de l'électron change avec le temps, nous devons dire "non"; quand nous demandons si l'électron est au repos, nous devons dire "non"; quand nous demandons s'il est en mouvement, nous devons dire "non".

"Le Bouddha donnait des réponses de ce genre, quand on l'interrogeait sur les conditions du "moi" de l'homme après sa mort(*). Mais ce sont des réponses non conformes à la tradition de l'esprit scientifique du 17ème et du 18ème siècle".

En résumé, qu'est-ce donc que le nibbana? Cette question ne pourra jamais recevoir une réponse précise et satisfaisante. Le nibbana ne peut pas être perçu par les cinq sens, il ne peut pas être décrit par le langage humain. Il est situé au-delà de la logique du raisonnement. Malgré toutes nos discussions spéculatives, nous ne serons jamais en mesure de discerner sa vraie nature.

Le meilleur moyen de comprendre le nibbana est de le réaliser, tendant nos efforts, dès maintenant, vers ce but qui reste encore caché à nos yeux; d'avancer avec courage et constance sur le Chemin qui y mène, ce Chemin que le Bouddha a parcouru et qu'il a montré à ses disciples. Puis, un jour, au bout du Chemin, apparaît le but suprême, clair, sûr, défini, aussi lumineux que la lune émergeant des nuages. La Vérité Eternelle, la Réalité Ultime, L'inconditionné, le nibbana est atteint.

Source : metta-kh


Brahmajala Sutta: les vues fausses sur nibbána : ICI


Lire aussi : Nirvana - par Ajahn Thanissaro : ICI






1 commentaire:

Anonyme a dit…

bonjour, voilà nous sommes allés par 2 fois en Thailande nous venons de rentrer...et je cherche désespérément le nom de sage dont vous avez la photo sur votre blog pourriez vous m'aider?merci beaucoup!