jeudi 11 décembre 2014

Compassion pour les animaux






"Et si nous commencions par le commencement ? 
Si l’apprentissage de la tolérance, de la compassion, de la liberté, commençait par les tout petits, les « sans-défense » ? Si, de ces tout petits, nous agrandissions logiquement et graduellement notre respect aux cas les plus complexes, les plus difficiles : les humains ? Si le respect des animaux n’était pas le superflu d’un monde submergé de souffrances humaines, mais l’indispensable base pour la construction et l’éducation d’une humanité plus juste ? ( ...)
" 


(Extrait de "Yes Vegan" aux éditions Collection V - L'Âge d'Homme)

dimanche 16 mars 2014

Kameraobjosenario Sutta



Nouvelle découverte dans le monde du Théravada : le dernier des Souttas, retrouvé  vingt-cinq siècles après l’extinction du Bienheureux.

Note : les redondances ont été remplacées par "(...)" pour être écourtées.


Version française du Kameraobjosenario Sutta rédigée le 25 février 2014 par isi Dhamma : 


Kameraobjosenario Sutta

Ainsi ai-je entendu,

Alors que le Bhagava séjournait à Savati dans le parc au bois de Jeta, le yogi Gurangaji du clan des Nazaris de la caste guerrière, s’en vint le voir. Après l’avoir respectueusement salué, il s’assit convenablement à son côté. Une fois bien assis, il s’adressa au Bhagava.

− Il y a quelque chose, Bhante, qui me rend perplexe au point de ne plus pouvoir m’asseoir sans y songer, de ne plus pouvoir aller sans y songer, de ne plus pouvoir me tenir debout sans y songer, de ne plus pouvoir m’allonger sans y songer.

− Et qu’est-ce, ami Gurangaji, qui te rend perplexe au point de ne plus pouvoir t’asseoir (...) sans y songer ?

− Alors que je traversais les montagnes de l’Est, en passant près de la grotte de Gajaratana, j’aperçus l’Ascète Dhamma qui en sortait pour aller collecter sa nourriture. Ayant entendu des points de vue divergents à propos de la pratique de cet ascète aux longs cheveux, j’ai saisi l’opportunité de le questionner directement. M’approchant de l’Ascète, je lui ai demandé : « Ô Samana, quelle est selon toi la chose la plus importante, qui plus que tout, mérite qu’on y accorde intérêt, qu’on y accorde effort, qu’on y accorde patience ? » S’étant immobilisé, l’ascète aux longs cheveux s’est retourné dans ma direction, et sans quitter son bol du regard, l’apparence paisible, il m’a répondu : « Ô Yogi, selon moi, la chose la plus importante, qui plus que tout, mérite qu’on y accorde (...) sa patience, est de composer un scénario correct, de choisir les acteurs qui conviennent, et de procéder aux bons réglages de la caméra. Si l’objectif n’est pas bien alimenté par la batterie de la caméra, l’image s’éteint. Si l’objectif n’est pas bien stabilisé, l’image saccade. Si l’objectif n’a pas la bonne vitesse d’obturation, l’image brûle. Si l’objectif n’a pas la bonne ouverture, l’image s’assombrit. Si l’objectif n’a pas la bonne mise au point, l’image est floue. En revanche, Ô Yogi, si l’objectif (...) a la bonne mise au point, l’image est nette. Seulement si l’objectif est alimenté, (...) stabilisé, (...) à la bonne obturation, (...) à la bonne ouverture, (...) à la bonne mise au point, il est possible de procéder au montage jusqu’à la réalisation d’un film, mettant ainsi fin au non substantiel, instable et infernal cycle des castings, des repérages, des recherches d’accessoires et de moyens de production. »

− Et pour quelle raison, ami Gurangaji, es-tu perplexe au point de ne plus pouvoir t’asseoir, (...) sans y songer ?

− La raison pour laquelle, Bhante, je suis perplexe (...), est due au fait que le Maître de maison solitaire Remi des terres de l’Ouest, réputé pour son excellente capacité à exposer les Enseignements du Bhagava, approuve la pratique de l’ascète aux longs cheveux, et même loue publiquement ses qualités de vision juste, de vertu juste et de développement juste de l’esprit. Or, par son discours, l’ascète aux longs cheveux m’a laissé voir qu’il entretenait des vues erronées.− Tu n’as pas bien vu, ami, tu n’as pas compris la signification des paroles de l’ascète Dhamma. L’honorable Maître de maison Nikola, du clan Korsika, ici présent, est capable d’expliquer la signification des paroles de l’ascète Dhamma, c’est donc à lui que je laisse la parole.

− Comment se pourrait-il, Bhante, que le Maître de maison Nikola me donne la signification d’un discours que je n’ai pas compris, alors que moi, Yogi Gurangaji, ait donné une fois au Maître de maison Nikola la signification d’un discours de l’Enseignement, que lui n’avait pas compris, et qui était basé sur l’allégorie de l’usage habile du corps pour neutraliser les attaques d’un homme de grande force ?

− S’il y a des choses que tu comprends mais qu’il ne comprend pas, ne peut-il pas pour autant y avoir des choses qu’il comprend mais que tu ne comprends pas ?

− Oui Bhante, s’il y a des choses (...).

− Ami, qu’est-ce qu’un ami dans le Dhamma ? Est-ce un individu à qui l’on explique ce que l’on comprend mais qu’il ne comprend pas ? Est-ce un individu qui nous explique ce qu’il comprend mais qu’on ne comprend pas ? Est-ce à la fois (...) et (...) ?

− Bhante, c’est à la fois (...) et (...). − Le Maître de maison Nikola n’est-il pas un ami dans le Dhamma ? − Si, Bhante, le Maître de maison Nikola est un ami dans le Dhamma. − Le Maître de maison Nikola ne peut-il donc pas t’expliquer (...) ?

− Si, Bhante, le Maître de maison Nikola peut m’expliquer (...). Je t’écoute, Maître de maison Nikola, tu peux m’expliquer (...), de telle sorte que je puisse en comprendre tous les détails.

− Oui, je suis capable d’expliquer (...), mais il serait bon d’entendre le Bhagava expliquer lui-même (...) et que nous en retenions le sens comme le Bhagava nous l’expliquerait.

− Dans ce cas, écoutez mes ami, écoutez bien car je vais parler.

La chose la plus importante, qui plus que tout, mérite qu’on y accorde (...) sa patience, est de composer le scénario d’une conduite vertueuse, où on l’on s’abstient de toute pensée inconvenante, où l’on s’abstient de toute parole inconvenante, où l’on s’abstient de tout acte inconvenant. Ensuite, assis au pied d’un arbre, on s’isole du sensoriel en choisissant les acteurs que sont les objets pour l’établissement de l’esprit en un point unique. Pour une utilisation correcte de la caméra de la méditation, l’objectif de l’esprit nécessite cinq réglages corrects, qui permettent de surpasser les cinq empêchements au développement du film de la méditation.
Si la batterie de l’effort n’est pas correctement chargée, l’esprit sombre dans la torpeur. Comme l’esprit sombre dans la torpeur, la méditation échoue. Si la batterie de l’effort est correctement chargée, l’esprit est énergique (...), la méditation se développe. C’est ainsi qu’est vaincue la torpeur.
Si le stabilisateur de la concentration de l’esprit en un point (...) est correctement stabilisé (...), l’esprit est stable, (...) la méditation se développe. C’est ainsi qu’est vaincue l’agitation intérieure.
Si la vitesse d’obturation du bonheur (...) est correctement appliquée (...), l’esprit est détaché, (...) la méditation se développe. C’est ainsi qu’est vaincu le brûlant désir sensoriel.
Si l’ouverture de l’enthousiasme (...) est correctement ouverte (...), l’esprit est apaisé, (...) la méditation se développe. C’est ainsi qu’est vaincue la colère.
Si la mise au point de la prise ferme (...) est correctement appliquée (...), l’esprit est net, (...) la méditation se développe. C’est ainsi qu’est vaincu le doute.
Seulement si (...), il est possible de procéder au montage de la vision intérieure.
On pénètre les images des objets visuels et l’on constate qu’ils ne sont pas permanents, pas plaisants, pas substantiels. De ce fait, on comprend qu’aucun d’eux n’est digne d’attachement.
On pénètre la bande son des objets auditifs (...). On pénètre les effets spéciaux des objets tactiles (...). On pénètre la saveur de l’intrigue des objets gustatifs (...). On pénètre l’atmosphère du film des objets olfactifs (...).
On pénètre les émotions des acteurs des objets mentaux et l’on constate qu’ils ne sont pas permanents, pas plaisants, pas substantiels. De ce fait, on comprend qu’aucun d’eux n’est digne d’attachement.
Enfin, on parvient à la réalisation du film de l’Inconditionné, mettant ainsi fin au non substantiel, instable et infernal cycle des castings, des repérages, des recherches d’accessoires et des moyens de production. Réalisant ce qu’il y avait à réaliser, on devient un grand Réalisateur.
Ainsi parla le Bienheureux. Le Yogi Gurangaji et le Maître de maison Nikola furent satisfaits des paroles du Bienheureux et ils s’en réjouirent.
Quand les deux amis prirent congé, le Bienheureux s’empara de son smartphone à l’aide duquel il surfa sur quelques forums et groupes de discussions afin de s’assurer que tout le monde prit bien soin de favoriser régulièrement l’effort de comprendre ce qui est convenable, l’humilité, l’entente cordiale, la bonne humeur, et par-dessus tout, l’importance de lire moins et de pratiquer plus.