mardi 31 juillet 2007

nibbána (nirvana en sanscrit)


nibbana (en pali et nirvana en sanscrit) , le but ultime de tout Bouddhiste?


" Ô moines, il y a un lieu où il y a ni terre, ni eau, ni feu, ni air. Ce n'est pas le lieu de l'infinité de l'espace, ni de l'infinité de la conscience, ni du non-être, ni ne lieu où il n'y a ni représentation ni non-représentation. Ce n'est ni ce monde-ci, ni ce monde-là, ni la lune, ni le soleil. Je l'appelle, ô moines, ni un "venir", ni "un aller", ni un "être debout", ni un "disparaître", ni un "naître". C'est quelque chose sans support, ni début, ni fondement. C'est précisément la fin de la souffrance.

Difficile à saisir est la doctrine du non-moi, car la vérité n'est pas facile à comprendre. Vaincus sont les appétits pour celui qui sait, mais non pour celui qui se contente de regarder.

Il y a, ô moines, un non-né, un non-devenu, un non-fabriqué, un non-produit. Si, ô moines, ce non-né, ce non-devenu, ce non-fabriqué, ce non-produit n'existait pas, il n'y aurait pas d'issue pour le né, le devenu, le fabriqué, le produit. Mais, ô moines, parce qu'il y a un non-né, un non-devenu, un non-fabriqué, un non-produit, il y a aussi une issue pour le né, le devenu, le fabriqué, le produit.

Pour ce qui est dépendant d'un autre il y a mouvement. Pour ce qui n'est pas dépendant d'un autre, il n' y a pas de mouvement. Là où il n' y a pas de mouvement, il y a sérénité, là où il y a sérénité, il n'y a pas d'appétits; là où il n'y a pas d'appétits, il n'y a ni aller, ni venir; là où il n'y a ni aller, ni venir, il n'y a ni mourir, ni renaître; là où il n'y a ni mourir, ni renaître, il n' y a ni en-deçà, ni au-delà, ni entre-deux. C'est cela, la fin de la souffrance ".



La destination finale appelée magga dhamma, phala dhamma et nibbāna

nibbána a un verbe : nibbuti ; qui signifie en pali : éteindre


nibbana, c'est la quatrième Noble Vérité du premier sermon de Bouddha.
Voir dans ce blog :
Les 4 nobles vérités : ICI


Il est possible d'atteindre nibbána dans cette vie même.

nibbána (Nirvana en sanscrit) est le sujet de prédilection des Bouddhistes, de tous les Bouddhistes. Il n'est donc pas facile de faire le point sur ce sujet.

Tout le monde a son idée sur ce qu'est
"nibbána", et sur ce qu'il n'est pas, enfin tous ceux qui ne l'ont jamais atteint, c'est à dire la grande majorité des bouddhistes, dont je fais partie...


C'est impressionnant le nombre de définition ou plutôt de description de nibbána (sur ce qu'il est, ou n'est pas). Même si au bout du compte, elles se ressemblent, il y a quand même des différences importantes, voire parfois des contradictions entre certains auteurs, notamment entre "ce que ne serait pas" et "ce que serait" nibbàna.

Ci après, une synthèse que j'ai faite d'après de ce que j'ai pu lire ou entendre à propos de nibbana:

  • Ce que n'est pas nibbána:
-Ce n'est pas un endroit

- Ce n'est pas un lieu où l'on va après la mort.

-ce n'est pas le paradis des bouddhistes

-Ce n'est pas le néant

-Ce n'est pas un bonheur ordinaire

- Ce n’est pas l’extinction définitive de la personnalité

- Le nibbana ne peut pas être perçu par les cinq sens

- On ne peut pas voir nibbána avec la conscience

-nibbána n'est pas un état d'esprit


  • Ce que serait nibbána :

-Le but suprême de tout Bouddhiste

- Un état d'esprit paisible , de pacification, de grande équanimité.

-La Cessation de la conscience et par conséquent, de toutes les impuretés mentales.

- nibbána est vide de sensation

- nibbána est une "chose" mais il est impossible d'en parler, de la désigner, de la toucher ou de la sentir

- C'est une chose qui ne doit pas être dans le monde, véritablement, mais qui pourtant, ne peut; par définition , pas lui être étranger.

- nibbána est antérieur au monde et non pas au-delà.

- C'est ce qui est antérieur au monde, avant la formation du monde, c'est-à-dire, l'apparition des phénomènes, quels qu'ils soient

- Il est une réalité qui ne peut être conditionnée par quoi que soit

- Un état mental que l'on atteint une fois nos souffrances éliminées et tout désir anéanti

- Un état dans lequel on reste une fois l'Illumination atteinte ou l'éveil atteint

- nibbána est le but du dhamma pour tout le monde.

- C'est le seul moyen de se libérer du samsará : la fin du samsará

-La fin de la souffrance

-nibbána est vide

-
nibbána est un objet qui n'apparaît pas

-extinction des "
poisons de l'esprit"

-L'extinction du désir, de la haine, de l'illusion

-la cessation complète de toutes les visions

-Etre sans entrave

-La fin d'un processus

-les cinq
khandha sont totalement éteints = anu pādisesa nibbāna=un nibbāna sans reste de khandha.

-
nibbána est la paix qui résulte de l'annihilation de la souffrance

- L'extinction des
kilesá, du kamma et de vipáka :

-L’extinction de l’illusion

- Nibbàna peut durer pendant quelques instants

- Nibbàna peut-être définitif

Kathy 

Ci après une synthèse des différentes approches/définitions/présentations : 


Paroles du Bouddha :

Comment peut-on atteindre le Nibbàna ?
C’est en suivant l’Octuple Noble Chemin qui comporte :
la Compréhension Juste (Sammà Ditthi),
la Pensée Juste (Sammà Sankappa),
la Parole Juste (Sammà-Vaca),
l’Action Juste (Sammà Kammanta),
les moyens d’Existence Justes (Sammà-Ajiva),
l’Effort Juste (SammàVayama),
l’attention Juste (Sammà-Sati),
et la Concentration Juste (Sammà Samàdhi)

La Calèche:
La calèche qui t'emmène est parfaitement silencieuse. Effort mental et effort physique sont ses roues ; la conscience en est le dossier. L'attention est la carrosserie et la vue juste, le cocher. Celui qui dispose d'une telle calèche et la dirige correctement est assuré d'atteindre nibbana, qu'il soit homme ou femme.

La vigilance:
La vigilance est est le sentier du nibbàna.La négligence est le sentier de la mort.
Ceux qui sont vigilants sont délivrés de la naissance et de la mort.
Ceux qui sont négligents sont considérés comme déjà morts.

Versets sur la vigilance :
21- La vigilance est le sentier vers le sans mort, la négligence est le sentier vers la mort.
Le vigilant ne mourra pas, le négligent est comme si il était déjà mort .

22- Comprenant cela distinctement, le sage est vigilant, il se réjouit dans la vigilance, se délectant dans le champ des Aryas.

23- Ceux qui méditent constamment, ceux qui toujours s'efforcent ardemment, réalisent le Nibbana, libre de liens, l'incomparable .

24- Par degrés s' accroît la gloire de celui qui est énergique, attentif, pur en actions, qui discrimine, contrôle, qui est de vie droite, et vigilant.

25- Par l'effort, l'ardeur, la discipline et le contrôle, que le sage fasse pour lui même une île qu' aucun flot ne pourra submerger.

26- Les ignorants, les sots se plaisent dans la négligence, mais le sage protège la vigilance comme le plus grand trésor .

27- Ne vous plaisez pas à la licence, ne fréquentez pas les plaisirs sensuels.
Celui qui est ardent et méditatif obtient un bonheur abondant.

28- Quand l' homme sagace rejette la licence à ' l'aide du mental sain, ce sage sans chagrin monte au palais de sagesse et promène sa vue sur les ignorants qui souffrent, comme un montagnard promène sa vue sur les gens de la plaine.

29 -Vigilant parmi les négligents, bien éveillé parmi les dormeurs, le sage avance comme un cheval rapide, laissant derrière lui une faible haridelle.

30- Par l'ardeur, Sakka devint le chef des Deva; l'ardeur est toujours louée!
La licence est toujours méprisée.

31- Le Bhikkhou qui fait ces délices de 1' ardeur et regarde avec crainte la négligence, avance comme le feu, brûlant tous les liens, petits et grands.

32- Le Bhikkhou qui fait ses délices de l'ardeur considère la négligence avec crainte, n'est pas exposé à la chute, il est proche du Nibbâna.



Instructions du Bouddha à Bahiya:
En référence à ce qui est vu, il n'y aura que ce qui est vu ; en référence à ce qui est entendu, que ce qui est en-tendu. En référence à ce qui est senti, que ce qui est senti. En référence à ce qui est connu, que ce qui est connu. C'est ainsi que vous devriez vous entraîner. Quand pour vous il n'y aura que le vu en référence au vu, que l'entendu en référence à l'entendu, que le senti en référence au senti, que le connu en référence au connu, alors, Bahiya, il n'y a pas de vous en connexion avec cela. Quand il n'y a pas de vous en connexion avec cela, il n'y a pas de vous ici. Quand il n'y a pas de vous ici, vous n'êtes ni ici, ni là bas, ni entre les deux. Cela seulement, est la fin de la souffrance.


Nibbàna est le but ultime de toute pratique du dhamma:

Bouddha parlait de "nibbána". "nirvana" en est le mot sanscrit. nibbána est le but ultime de toute pratique dans le dhamma. La totalité des démarches qu'il est possible d'y accomplir ne contribuent qu'à obtenir nibbána ou à permettre les autres de l'obtenir. Sinon, c'est qu'il ne s'agit pas d'une démarche du dhamma. nibbána n'est pas un état d'esprit. Il n'est pas non plus un endroit. Il est une réalité qui ne peut être conditionnée par quoi que soit. Cette réalité est expérimentée aussitôt qu'il y a cessation des phénomènes physiques et mentaux. Pour que ces derniers cessent d'apparaître, l'esprit doit avoir développé un entraînement à une "vision directe" (vipassaná en pali) de ces phénomènes, de façon à être parfaitement en phase avec eux. Ainsi connus pour ce qu'ils sont réellement, ces phénomènes n'ont plus de raison d'apparaître. S'il reste du kamma résiduel, l'expérience de nibbána dure quelques instants. S'il n'en reste plus, cette expérience est définitive. Dans ce cas, cela est appelé parinibbána (nibbána complet).
Source : dhammadana




Le Nibbàna:

"L'extinction (du désir, de la haine, de l'illusion). Etat non-conditionné, objet épargné par anicca, dukkha, et anatta; hors du samsâra. La fin du monde phénoménal, la fin de la souffrance, le but des enseignements du Bouddha"
source : membres.lycos


nibbána:

Pouvant signifier littéralement « sans effort de souffler », ce concept possède diverses
étymologies, non forcément exclusives : « sans flèche qui transperce », « éloignement de l’esclavage du désir », « dénouement des liens », etc. Ce qui est plus généralement suggéré est l’image de l’extinction d’une flamme par épuisement du combustible.

Source : vivekarama


Mais encore :
Les êtres qui ont atteint le nibbana sont appelés des bouddha, ils ont éliminé tout mauvais kamma et ont donc obtenu l'Illumination qui mène au nibbana. Lorsqu'un Bouddha meurt, il reste en état de nibbana et ne renaît plus. Il s'est libéré du cycle infini des naissances et des renaissances dans lesquels les êtres sont plongés : le samsara. On parle aussi d'éveil, terme qui est plus compréhensible qu'Illumination. Il s'agit en fait de devenir un Bouddha : un " être éveillé ".
Source : fusier


Pour Michel henri Dufour:

Le nibbàna représente la Paix ultime dont la saveur peut être expérimentée dans cette vie même, la libération de tous les états conditionnés, de tous les attachements. Il met fin à toute possibilité de production d’énergies susceptibles de manifester des êtres vivants, à quelque niveau d’évolution que ce soit.
Il fait partie de ces concepts qu’il est préférable de ne pas traduire plutôt que d’induire une
quelconque connotation nihiliste ou éternaliste. Cette attitude est d’autant plus encouragée dans la pratique bouddhique que l’accent est mis plutôt sur les moyens d’accéder au but que sur la description et la tentative de définition du but.
Sa complexité est illustrée par la manière dont il est abordé dans les Écritures. 



Mieux comprendre le nibbàna :

Voilà donc introduit ce terme, plus connu sous sa forme sanskrite de Nirvâna, qui a donné lieu à bien des controverses et querelles et a été souvent fort mal compris en Occident. Le petit Larousse le définit par « anéantissement suprême ». Il ne fait que reprendre la position de nombreux érudits indianistes d’autrefois qui ont dépensé beaucoup d’encre et d’ingéniosité à démontrer que le Nirvâna ne pouvait être que le néant. On pourra trouver un historique de ces disputes dans le livre de la Vallée Poussin : « Nirvâna ».

Sans doute n’y a-t-il rien d’étonnant à ce qu’un fils du monde, solidement enfermé dans son précieux moi quotidien, s’effraye à la pensée de perdre son seul bien et décrète que sa disparition ne peut conduire qu’au néant. Ce qui conduit tout naturellement à qualifier de « nihiliste » cette prétendue religion bouddhique qui ne mène qu’au néant de toute réalité. Ce point de vue, qui a été soutenu par d’éminents orientalistes (ne citons personne), est une grossière erreur, bien connue dans le Canon sous le nom d’uccheda-ditthi, « croyance à l’annihilation » d’une personnalité absolue qui se dissoudrait un jour.

Extrait du livre de Jean-Pierre Schnetzler, "la méditation bouddhique". Pour en lire davantage dhammapiti


Ce que Bouddha a expérimenté
Ce que Bouddha a expérimenté est la cessation complète de toutes les visions, auditions, olfactions, gustations, touchers et, chose nouvelle, de toutes les connaissances mentales, en fait, de toutes les perceptions. C'est-à-dire que là où certains nous parlent de connaissance transcendante, de connaissance exaltée, de connaissance illimitée, Gotama lui, franchi un pas de plus, il est arrivé à observer la disparition de cette connaissance, la disparition de cette conscience. Là où on nous parle de dieu, il a vu le non-dieu. Là où on nous parle de la "bouddhéité", il a vu son absence, il a vu sa disparition. Là où on nous parle de nirvâna, il a vu l'absence de nirvâna. Là où on nous parle de l'état transcendant, de l'état ultime, de l'état d'omniscience, de l'état d'éveil, il a vu tout cela disparaître. Alors que reste-t-il ?
Ce qui reste est plutôt inqualifiable, mais c'est bel et bien quelque chose. C'est tellement quelque chose qu'il le met dans la catégorie des choses qui constituent cet univers. Il dit que cet univers est constitué de quatre choses, qui sont universelles. Elles sont universelles en ce sens qu'elles apparaissent partout, qu'elles sont partout et qu'elles peuvent être connues partout. Il y a tous les phénomènes matériels, que l'on appelle au sens large la matière. Il y a tous les phénomènes mentaux, toutes ces perceptions, sensations, idéations, conceptions, etc. Il y a la conscience, qui justement, a la faculté de connaître ces phénomènes matériels et ces phénomènes mentaux. Enfin, il y a cette quatrième chose qui en est une et qui est bel et bien une réalité. C'est une chose que nous ne voyons pas. Nous ne la voyons pas parce que nous entendons des sons, parce que nous voyons des images ou parce que nous faisons des expériences spirituelles, mystiques ou transcendantes. Nous ne la voyons pas parce que nous sommes conscient de quelque chose. De quoi sommes-nous conscient ? Nous sommes conscients des phénomènes matériels et des phénomènes mentaux.

nibbána est vide
nibbána est un objet très particulier, palpable, touchable, connaissable, par la conscience, mais la particularité de celui-ci est qu'il n'apparaît pas. Comme il n'apparaît pas, il ne disparaît pas non plus. De plus, il est vide, il ne contient rien ; ni son, ni odeur, ni formation, ni quoi que ce soit. Il est vide. Il n'est pas LE vide, il n'est pas le néant. Il est simplement vide de tout ce qui lui est autre. Nous pouvons faire la comparaison avec une pièce vide. Quand on entre dans une pièce totalement vide, il n'y a ni individu, ni meuble. On dit : « Cette pièce est vide ». On ne sous-entend pas que cette pièce est LE vide, c'est une manière de parler, on dit juste : « Elle est vide ». Elle est vide des choses qui, lorsqu'elles y sont nous font dire qu'elle n'est pas vide. Par exemple, il n'y a pas de meubles, il n'y a personne. S'il y avait une chaise, nous ne dirions pas que cette pièce est vide. Parce qu'elle est vide de ce qui habituellement fait qu'elle ne l'est pas, nous disons : « Cette pièce est vide. »
De la même manière, dans le "suññata sutta", Bouddha dit : « nibbána est vide » et non pas : « Il est LE vide ». Il dit simplement : « Il est vide ». Il est vide de tout ce qui lui est étranger. La conscience pugnace, tenace, qui a cette extraordinaire faculté de coller, d'adhérer, sur tout ce qui passe devant elle, va se projeter sur nibbána. Mais elle ne durera pas longtemps, elle ne pourra pas rester longtemps collée à nibbána, parce que nibbána est vide. Rien n'apparaît au sein de nibbána, et nibbána lui-même non plus n'apparaît pas. Lorsque la conscience se projette sur nibbána, c'est un petit peu comme si elle dérapait, un peu comme si elle glissait. Elle ne restera pas longtemps. Elle ne peut rester tout au plus que quelques minutes, voire quelques heures. Après, elle revient de nouveau à ses "occupations favorites". C'est-à-dire qu'elle recommence à connaître les phénomènes, les agrégats, dont elle fait partie d'ailleurs. Elle recommence à connaître les auditions, les pensées, les touchers, les goûts, les couleurs, etc.
Parce que la conscience a suivi un processus particulier, dont rassurons-nous Bouddha a pensé avant sa mort à nous laisser la recette, elle va expérimenter la cessation de l'apparition de toutes ces formations physiques et mentales, et va de nouveau se projeter sur nibbána, sur lequel elle va rester quelque temps et ainsi de suite.
Toutefois, il est certain que cela ne se fait pas tout seul. Ce n'est possible qu'au terme d'un certain effort. Cet effort, le moine Gotama l'a accompli. Il nous a ensuite enseigné comment nous pouvons le faire à notre tour.
Source: dhammadana



Pour Sayadaw Mahasi, il faut méditer pour atteindre nibbána:

La méditation doit être pratiquée pour atteindre Nibbana, c’est-à-dire pour se libérer de toutes sortes de souffrances, telles que la vieillesse, la mort…

En fait, tous les êtres désirent le bonheur et ne pas devenir vieux, malades, avoir à souffrir de la mort, ainsi que d’autres souffrances comme des douleurs, du chagrin, de la misère.

Néanmoins, bien qu’on le souhaite, la vie n’est pas comme cela. Dans chaque existence la maladie et la vieillesse sont inévitables. Parce que de nombreuses épreuves et dangers sont susceptibles d’être rencontrés au cours d’une existence, l’angoisse, la tristesse, les lamentations apparaissent et nous pleurons. Les douleurs physiques, l’inconfort, les douleurs mentales seront certainement souvent rencontrés.

Finalement une des pires souffrances arrive et après être devenue insupportable, la mort s’ensuit. Quoi qu’il en soit, la mort n’est pas une fin. Les personnes qui ne sont pas encore libres du désir de vivre reprendront naissance dans une prochaine existence. La nouvelle existence conduira également à la vieillesse, à la maladie et à la mort. Ainsi les êtres connaissent invariablement le même sort : la misère et la souffrance une existence après l’autre.

Pour ces êtres, si on analyse la cause originelle de cette situation, on découvre que c’est parce qu’il y a un continuum d’existences, que la souffrance, la vieillesse et la mort existent, sinon ils ne seraient pas confrontés à ces souffrances.

Donc si l’on veut complètement éviter la vieillesse, la mort et autres souffrances, il faut pratiquer la méditation, car elle empêche de renaître.

La nouvelle existence est le résultat de tanha : le désir pour l’existence présente. L’état d’esprit au moment de la mort entraîne la conscience du nouvel esprit conditionnant ainsi un nouvel esprit dans une prochaine renaissance.

S’il n’en était pas ainsi il n’y aurait pas de renaissance. Si on ne désire pas de nouvelle existence, on doit méditer avec application dans le but de mettre fin à bhava tanha : l’attachement à l’existence. L’attachement à l’existence est tout simplement causée par l’ignorance ou par un manque de connaissance des fautes ou imperfections de rupa : le corps et nama : l’esprit, concernant l’existence, ainsi que de la méconnaissance que Nibbana surpasse de loin cette vie même composée d’esprit et de matière. Si Nibbana est réellement appréhendé par une perception claire de l’esprit et de la matière, l’attachement à l’existence n’est plus possible.

C’est comme par exemple un homme pauvre qui est très attaché à son village natal qu’il porte en haute estime, ignorant les dangers et la pauvreté dont il est victime et pensant que s’il va dans un endroit prospère et sans danger il sera riche et heureux.

Ainsi, si on désire s’émanciper de l’attachement à l’existence, il est essentiel d’atteindre Nibbana. Une telle réalisation ne peut s’accomplir qu’en pratiquant la méditation. Si on désire donc être libre de la souffrance due à la vieillesse, à la maladie et à la mort, la méditation doit être pratiquée pour atteindre Nibbana.


....... en pratiquant la méditation Samatha, c’est-à-dire la concentration pure et simple, on ne se libère pas de la misère et de la souffrance. Ce n’est qu’en pratiquant la méditation Vipassana que l’on peut atteindre Nibbana et être complètement libre de toutes formes de misères et de souffrances comme entre autres la vieillesse, la maladie et la mort.

Dans la méditation Vipassana on observe tous les phénomènes physiques et mentaux qui apparaissent aux six portes de nos sens, ainsi que les nivaranas : les obstacles comme les désirs, l’avidité, les sensations agréables, les pensées…

Si tout cela n’est pas contemplé, l’esprit s’attache à ces nivaranas avec la vue erronée qu’ils sont permanents, bonheur et ont un soi. Par conséquent, lorsque ces formations se produisent, elles doivent être notées pour connaître leur réelle nature, ainsi que leurs caractéristiques propres afin de s’en détacher.

A force d’observer la tendance de l’esprit à vagabonder, cette tendance disparaît et l’esprit est libre d’obstacles.

La réponse à la question : Pourquoi pratiquer la méditation ? est donc :

Il faut méditer pour atteindre Nibbana, c’est-à-dire pour se libérer de toutes sortes de souffrances telles que la vieillesse, la mort….

Source : vipassanasangha


Pour le Vénérable U Kundala :
Il y a deux sortes de nibbāna : saupādisesa nibbāna et anupādisesa nibbāna. Lorsqu’il a atteint l’état d’ arahanta par la pratique de vipassanā, le méditant a éradiqué les kilesā (impuretés) mais est encore toujours en possession de ses cinq khandha. On parle alors de saupādisesa nibbāna, nibbāna avec un reste de khandha. Le deuxième type de nibbāna, c’est anupādisesa nibbāna. Lorsqu’au moment de leur mort, les arahanta entrent en parinibbāna, les cinq khandha sont totalement éteints. Le type de nibbāna caractérisé par la disparition totale des cinq khandha est appelé anu pādisesa nibbāna, un nibbāna sans reste de khandha.

Source : Vénérable U Kundala dans "Aiguiser les facultés de contrôle"



Le but ultime des Bouddhistes:

Ce processus de naissance et de mort continue ad infinitum, jusqu'à ce que le flux soit recréé en nibbana-dhatu, le but ultime des bouddhistes.
Le mot pâli nibbana est formé de la particule négative ni et de vana qui signifie "tissage" ou "désir". Ce désir est comme une corde qui relie une existence à une autre."Il est appelé nibbana parce qu'il est l'évasion du désir égoïste, appelé vana".
Littéralement, nibbana signifie absence d'attachement. Quand toutes les formes du désir sont détruites, l'énergie Kammique cesse d'agir, la ronde des existences s'arrête et le nibbana est réalisé. La conception bouddhique de la Délivrance est l'évasion de ce cycle sans fin de la vie et de mort, pas simplement l'évasion du péché et de l'enfer.
En un sens, le nibbana est aussi expliqué comme l'extinction du feu du Désir lobha, de la Haine dosa et de l'illusion moha.
"Le monde entier est en flammes", a dit le Bouddha. "Par quel feu est-il embrasé ? Par le feu du désir, de la haine et de l'illusion, par le feu de la naissance, de la vieillesse, de la mort, de la souffrance, des lamentation, de la douleur, du chagrin et du désespoir il est embrasé".
Cependant, le nibbana n'est pas un simple fait d'extinction ou de cessation. L'extinction de ces flammes ne constitue qu'un moyen d'atteindre le but final.

Le nibbana bouddhique n'est pas non plus le néant ou un état qui est annihilé, du fait que nos cinq sens ne nous permettent pas de le percevoir. Le croire ainsi serait aussi illogique que d'affirmer que la lumière n'existe pas, du fait que l'aveugle ne peut pas la percevoir. Dans l'histoire bien connue du poisson et de la tortue, cette dernière qui pouvait vivre indifféremment dans l'eau et sur la terre, ne parvenait pas à faire comprendre à son compagnon la vraie nature de la terre ferme; mais celui-ci qui ne connaissait pas d'autre univers que la mer, ne pouvait pas imaginer qu'il existait un autre élément que l'eau. Finalement, le poisson arrêta la conversation en déclarant triomphalement que la terre n'existait pas.

Il n'est pas possible de donner une définition exacte du nibbana en termes conventionnels. Il ne peut pas être décrit, il peut seulement être réalisé. "Il est un état qui est non-né, non-produit, non-créé, non-formé". Contrairement au sa?sara, il est éternel dhuva, désirable subha et heureux sukha. Dans le nibbana, rien n'est "éternisé" et rien n'est "anéanti". Seule la souffrance est anéantie.

Le nibbana est la béatitude suprême, parce qu'il n'est pas un bonheur expérimenté par les sens. C'est un état heureux de vrai soulagement par la libération des maux de l'existence.

"Il y a deux sortes de bonheur, ô Bhikkhus, le bonheur que donne le plaisir des sens, et le bonheur du renoncement. Mais le plus grand des deux est le bonheur du renoncement".

Le nibbana n'est situé nulle part; il n'est pas non plus une sorte de paradis où réside un "ego" transcendant. C'est un état que nous devons réaliser en nous, une connaissance intuitive à laquelle nous pouvons tous parvenir, dans cette vie même. Cette conception bouddhique du nibbana est à l'opposé des autres conceptions qui affirment qu'un paradis éternel ne peut être atteint qu'après la mort; ou qu'une union avec un Dieu ou avec une Essence Divine ne peut être accomplie que dans l'Au-delà.

Quand il est réalisé dans cette vie même, le nibbana est appelé sa-upadisesa nibbana-dhatu. Dans le cas d'un arahat qui atteint le parinibbana, après la désintégration de son corps, et sans que rien ne subsiste de son existence temporelle, le nibbana est appelé anupadisesa nibbana- dhatu.
"S'ils prêchent que le nibbana est la cessation, Dites qu'ils mentent. S'ils prêchent que le nibbana est la vie, Dites qu'ils se trompent".(Sir Ewin Arnold)
Du point de vue métaphysique, le nibbana est la délivrance de la douleur. Du point de vue psychologique, le nibbana est la destruction de l'égoïsme. Du point de vue éthique, le nibbana est l'extinction du désir, de la haine et de l'ignorance.

"Le feu des passions n'existe pas pour celui qui a terminé son voyage, qui est délivré de toute douleur, qui est complètement libéré, qui a détruit tout attachement". (dhammapada)

L'arahat existe-t-il après la mort? Le Bouddha répondit : "L'Arahat qui s'est libéré des cinq agrégats, est profond, incommensurable comme le vaste océan. Dire qu'il renaît, cela n'est pas exact. Dire qu'il ne renaît pas, cela n'est pas exact. Dire qu'il existe après la mort, cela n'est pas exact. Dire qu'il n'existe pas après la mort, cela n'est pas exact".

On ne peut pas dire qu'un arahat renaît, car toutes les passions qui conditionnent la re-naissance ont été détruites. Ni qu'un arahat est anéanti, car il n'y a rien à anéantir.

Le savant Robert Oppenheimer écrit: "Quand nous demandons, par exemple, si la position de l'électron reste la même, nous devons dire "non" quand nous demandons si la position de l'électron change avec le temps, nous devons dire "non"; quand nous demandons si l'électron est au repos, nous devons dire "non"; quand nous demandons s'il est en mouvement, nous devons dire "non".

"Le Bouddha donnait des réponses de ce genre, quand on l'interrogeait sur les conditions du "moi" de l'homme après sa mort(*). Mais ce sont des réponses non conformes à la tradition de l'esprit scientifique du 17ème et du 18ème siècle".

En résumé, qu'est-ce donc que le nibbana? Cette question ne pourra jamais recevoir une réponse précise et satisfaisante. Le nibbana ne peut pas être perçu par les cinq sens, il ne peut pas être décrit par le langage humain. Il est situé au-delà de la logique du raisonnement. Malgré toutes nos discussions spéculatives, nous ne serons jamais en mesure de discerner sa vraie nature.

Le meilleur moyen de comprendre le nibbana est de le réaliser, tendant nos efforts, dès maintenant, vers ce but qui reste encore caché à nos yeux; d'avancer avec courage et constance sur le Chemin qui y mène, ce Chemin que le Bouddha a parcouru et qu'il a montré à ses disciples. Puis, un jour, au bout du Chemin, apparaît le but suprême, clair, sûr, défini, aussi lumineux que la lune émergeant des nuages. La Vérité Eternelle, la Réalité Ultime, L'inconditionné, le nibbana est atteint.

Source : metta-kh


Brahmajala Sutta: les vues fausses sur nibbána : ICI


Lire aussi : Nirvana - par Ajahn Thanissaro : ICI






Les 5 agrégats





Les 5 khanda (agrégats):


L'agrégat de la matière.
Il y a donc l'agrégat de la matière, l'agrégat matériel, l'agrégat des propensions matérielles, des activités matérielles, des phénomènes matériels. Il est le seul représentatif de la catégorie matérielle.

L'autre catégorie est celle des phénomènes mentaux, immatériels. Il y a quatre agrégats qui font partie de cette deuxième catégorie de phénomènes mentaux, ou immatériels.
L'agrégat de la sensation.
Le premier des quatre agrégats est la sensation, qui est la capacité de ressentir ce qui est agréable, désagréable, ou neutre.
L'agrégat de la perception.
L'agrégat de la perception est la faculté de percevoir, de mémoriser. C'est à ce moment-là que le processus de la mémorisation commence.
L'agrégat des formations.
Il y a ensuite l'agrégat des formations. On en compte cinquante-deux différentes. Les formations, ou les volitions dit-on aussi parfois, sont les propriétés de la conscience.
L'agrégat de la conscience.
La conscience est le quatrième agrégat immatériel, c'est la faculté de connaître. Lorsque la conscience connaît un objet, elle le connaît d'une certaine manière, elle le connaît, empreinte de certaines propriétés. Cette manière que la conscience a de connaître l'objet est l'agrégat des formations.

Source : dhammadana


Autre présentation des 5 agrégats

La première famille est l'agrégat de la matière : rûpakkhanda

Il s'agit des quatre éléments fondamentaux (l'air, la terre, le feu et l'eau), leurs différents états (fluidité, solidité et mouvements) et leurs dérivés. Par dérivés, la pensée bouddhiste désigne les organes sensoriels et mentaux (la vue, l'ouïe, l'odorat, l'olfaction, le toucher) et les objets leur correspondant dans le monde (les formes visibles, les sons, les odeurs, les goûts, le contact des objets avec le corps). A ces cinq modes de relation entre une faculté et son pendant dans le monde, est ajoutée un sixième avec l'organe mental d'un côté et les pensées, idées ou conceptions de l'autre.


La deuxième famille est l'agrégat des sensations : vedanâkkhanda

Toutes les sensations, qu'elles soient agréables, désagréables ou neutres font partie de ce groupe. Ces sensations sont de six catégories : celles issues du contact de la vue avec les objets visibles, de l'ouïe avec les sons, de l'odorat avec les odeurs, de l'olfaction avec les goûts, de l'organe mental avec les pensées.


La troisième famille est l'agrégat des perceptions : saññâkkhanda

La perception c'est l'identification et la reconnaissance des six catégories de sensations.


La quatrième famille est l'agrégat des formations mentales : sankharakkhanda

Le bouddhisme met l'accent sur le lien entre formations mentales et volontés ou actions et intègre toutes les actions volitionnelles dans ce groupe (volition = action par laquelle la volonté se détermine). C'est au moyen du corps, de la parole et de l'organe mental que le sujet agit.
De la même manière que pour les sensations et les perceptions, les actions volitionnelles se répartissent en six catégories (voir "agrégat de la matière).

Les actes volitionnels rentrent dans le schéma du kamma, car ils font suite à des actes antérieurs et engendreront à leur tour d'autres actes. Ce ne sont bien entendu pas les sensations et les perceptions en tant que telles qui ont des effets karmiques.

Le bouddhisme a dénombré cinquante deux activités mentales qui forment la famille de l'agrégat des formations mentales. Parmi les plus fréquemment citées et qui elles ont des effets karmiques, on trouve : le désir, la répulsion, l'ignorance, la vanité, l'idée de soi, ... On trouve également : la confiance, la détermination, la volonté, la sagesse, l'attention, la concentration, ...

La cinquième famille est l'agrégat de la conscience : viññânakkhandha


La conscience est comprise ici comme la compréhension d'une certaine constance d'un certain nombre de réalités ayant pour fondement les facultés sensorielles et l'organe mental et ayant pour objet les données correspondantes du monde physique (formes visibles, sons, odeurs, sensations corporelles) ou mental (idées, pensées).
Il ne s'agit pas d'une identification, d'une reconnaissance figée d'une réalité immuable. Il s'agit tout simplement de prêter attention au fait qu'il y a telle forme, tel parfum, telle sensation, sans y rajouter de valeur ni de jugement.

Prêter attention à la simple apparition sensorielle d'une chose ou d'une pensée sans "intervenir" dans le processus est une démarche fondamentale dans la pensée bouddhiste.

Pour la pensée bouddhiste, la conscience elle-même rentre dans la catégorie des éléments conditionnés, est elle-même en perpétuel changement et est donc appelée à disparaître purement et simplement.

Comme ces composantes de la conscience sont impremanents, ils sont à leur tour dukkha.

Il est important de noter que pour le bouddhisme la notion d' "être" s'arrête là et qu'il n'y a rien d'autre dans la notion d'être que l'ensemble des cinq agrégats. Il n'y a pas un autre "être" ou un autre "moi" derrière ou autour des cinq agrégats qui éprouverait la souffrance ou le plaisir.

Source : geocities.com


Le jeu des Agrégats:

L'une des particularités les plus remarquables du Bouddhisme est le fait qu'il nie l'existence d'une âme ou d'un ego permanents ou éternels. Le Bouddha a dit qu'il n'y a pas d'âme, pas de personne, pas de "je" indépendant. Ce qui existe est une combinaison de processus mentaux et physiques en état de flux constant. Ce qu'on appelle une personne n'est pas autre chose qu'un processus de phénomènes corporels et mentaux. Le mot "je" ou le mot "personne" ne sont que des termes conventionnels s'appliquant à un être. Au niveau conventionnel, nous avons des hommes et des femmes, des enfants et des personnes âgées, des chiens et des chats. Ces mots servent à décrire de manière conventionnelle des êtres qui sont faits de processus matériels et mentaux.
La découverte vraiment révolutionnaire du Bouddha a été qu'il n'y a rien qui ressemble à une âme ou un ego éternel et sans changement. Le Bouddha a dit que ce qui existe est simplement une combinaison de forces changeantes dues à certaines causes et conditions. Ce vide ou cette nature impersonnelle de tous les phénomènes est le véritable coeur de l'enseignement du Bouddha.
Source : Sister Ariya Ñani




La découverte du Bouddha
Lorsque nous percevons une sensation, quelle qu'elle soit, aussitôt que nous sommes conscient d quelque chose, ce sont en réalité les cinq agrégats qui sont à l'œuvre. Quoi que nous percevions, quel moment que ce soit, ce sont les cinq agrégats qui sont à l'œuvre. Que nous soyons en train d penser, de parler, de nous déplacer, de ressentir une douleur, une démangeaison ou une sensation neutre, ce sont les cinq agrégats qui sont à l'œuvre. Lorsque nous sommes absorbés dans l méditation, ce sont les cinq agrégats qui sont à l'œuvre. Lorsque nous atteignons des états d conscience que nous entendons souvent qualifiés de transcendant, au-delà du concept, union du divin ou quoi que ce soit, ce sont encore les cinq agrégats qui sont à l'œuvre. Toute expérience qu'il es possible de faire, dans quel domaine que ce soit, de quelle manière que ce soit, où que ce soit, quan que ce soit, ce sont toujours les cinq agrégats qui sont à l'œuvre. Lorsque nibbána est connu, lorsque nibbána est atteint, lorsque nibbána est observé, ce sont encore les cinq agrégats qui sont à l'œuvre.Ainsi, il n'y a absolument aucun champ expérimental qui soit en dehors des cinq agrégats. Ceci est la grande découverte que fit le moine Gotama, l'Éveillé, Bouddha, il y a vingt-cinq siècles, sous l'arbre de la "boddhi". Il observa très clairement l'apparition des cinq agrégats et la disparition des cinq agrégats. Il en tira la conclusion suivante ; Quoi qui soit, quoi que ce soit, ce sont toujours les cinq agrégats. Il n'y a absolument rien qui soit en dehors des cinq agrégats.
La découverte de Bouddha
Si Bouddha n'avait découvert que cela, ce serait déjà un apport considérable à la connaissance de l'humanité. Ce qui est encore plus insolite, ce qu'il a découvert d'encore plus frappant et de révolutionnaire, parmi tous ces systèmes de pensée, philosophies et religions, inventés par l'homme depuis des temps immémoriaux, est que, s'il n'y a vraiment rien en dehors de ces cinq agrégats, il n'y a absolument rien non plus à l'intérieur de ces cinq agrégats. Ils sont parfaitement vides et insubstantiels. En fait, ils n'existent pas, disons qu'ils n'existent pas par eux-mêmes. Ils apparaissent et aussitôt qu'ils sont apparus, ils disparaissent.
En dehors de ce processus, il n'y a RIEN et à l'intérieur, il n'y a RIEN non plus. Toute expérience que nous pouvons faire, toute connaissance que nous pouvons acquérir, fut-elle être transcendante, au-delà du monde, au-delà du monde des phénomènes, fut elle-même une expérience de la "bouddhéité", c'est-à-dire de l'éveil en soi, de l'éveil total, ce sont encore les cinq agrégats. C'est ÇA, la découverte de Bouddha.
Lorsqu'il était encore un être ignorant sur la voie, il a suivi l'enseignement de certains grands maîtres considérés eux-mêmes comme des bouddhas, comme des êtres ayant atteint la "bouddhéité". C'est-à-dire l'éveil, la libération totale. Il a suivi leur enseignement, il a effectué les diverses pratiques et yogas qu'ils enseignent et il a atteint le stade ultime, que ces maîtres qualifiaient d'état d'éveil, de réalisation totale. On appelle parfois cela "état de non-méditation", qui est un état où il n'y a absolument plus rien qui apparaît clairement à la conscience. Nous pensons qu'il s'agit d'un état qui est au-delà des agrégats. Nous croyons que c'est un état de transcendance.

source: dhammadana




Les cinq Agrégats


Bouddha déclara que les cinq agrégats, qui sont en fait notre corps et notre esprit, sont un lourd fardeau. Servir notre corps signifie porter un lourd fardeau. Quand nous le nourrissons et l’habillons, nous portons ce fardeau. Cela signifie aussi que nous sommes les domestiques de ce corps et de l’agrégat de la matière : rupakhandha.

Quand nous avons nourri et vêtu le corps, nous devons également le contenter, aussi bien physiquement que psychologiquement. Cela aussi c'est être le domestique de vedanakhandha, l’agrégat des sensations.

Puis nous devons veiller à ce que le corps entende de beaux sons, voit de belles vues, sente de bonnes odeurs, ait un contact tactile agréable, goûte de bons mets. Cela concerne la conscience et nous sommes au service de viññanakhandha, l’agrégat de la conscience.

L’agrégat de la matière rupakhandha dit : nourrit-moi bien, sinon je vais tomber malade ou je serai faible. Vedanakhandha, l’agrégat des sensations dit à son tour : Donne-moi des sensations agréables sinon je vais souffrir, et nous devons courir après les sensations agréables pour assouvir ses besoins. Viññanakhandha, l’agrégat de la conscience dit à son tour : donne-moi de beaux sons, de belles vues, de bonnes odeurs, je veux des choses plaisantes, trouve-les pour moi sinon je serais malheureux, et nous devons exécuter ses ordres. C’est comme si ces trois agrégats nous menaçaient perpétuellement et nous ne pouvons pas désobéir à leurs exigences. Cette obéissance est un grand fardeau pour nous.

Sankharakhandha, l’agrégat des formations mentales, la volition est aussi un autre fardeau. La vie nous demande de satisfaire nos besoins quotidiens. Cela stimule le désir, et nous devons constamment œuvrer et être actifs afin de les satisfaire sinon nous sommes frustrés. Lorsque les désirs ne sont pas satisfaits, certains peuvent même avoir recours au crime. Que ce fardeau est lourd sur nos épaules !

C’est parce que nous ne pouvons pas porter cette lourde charge sur nos épaules que certains sont démoralisés ou que d’autres commettent des mauvaises actions.

Saññakhandha, l’agrégat de la perception est aussi un grand fardeau car c’est grâce à la perception que nous pouvons être capables de connaître, mémoriser, discerner le bon du mauvais. Si les demandes de notre esprit pour les objets des sens plaisants ne sont pas obtenues, nous connaîtrons alors l’angoisse, les regrets…

Pour toutes ces raisons Bouddha a déclaré que les cinq agrégats d’attachement sont un lourd fardeau. Nous portons ce fardeau non seulement pour un moment, une minute, une heure, un jour, une année, une vie, mais depuis le début du samsara, la ronde des renaissances. Nous n’en serons libérés que quand nous aurons éliminé les impuretés de notre esprit.

Même un Arahant doit supporter ce fardeau avant d’atteindre Nibbana et veiller au bien-être de ses agrégats. Pour se nourrir, il doit faire sa tournée d’aumônes, il doit se laver, il doit aller aux toilettes pour se nettoyer intérieurement, il doit prendre soin de sa santé et doit dormir pour récupérer.

Les gens ordinaires ou mondains sont obsédés par l’avidité et ne considèrent pas les cinq agrégats (le corps et l’esprit) comme un fardeau. Pour eux le fardeau semble léger et ils pensent que ceux qui considèrent le corps et l’esprit comme un fardeau sont pessimistes car pour eux les cinq agrégats leur apportent la joie de vivre, car il y a des choses agréables à voir, de merveilleux sons à entendre, de la nourriture délicieuse à goûter, des parfums plaisants à sentir, des sensations tactiles agréables à ressentir, et des choses intéressantes à connaître.

C’est seulement quant la vieillesse arrive et que les gens ne sont plus capables de bouger comme ils voudraient, de savourer la nourriture, de dormir correctement et de satisfaire leurs désirs qu’ils deviennent convaincus que le fardeau des cinq agrégats est véritablement lourd. Quand ils tombent malades leur conviction grandit et quand ils rencontrent des épreuves, ils réalisent complètement que le corps et l’esprit sont un fardeau.

Source : vipassanasangha

Pour télécharger ( format PDF) le Chapitre 2 de l'abhidamma au quotidien : "Les 5 kandha" : ICI


Anattalakkhana Sutta:

Une fois, le Bhâgavat séjournait au parc aux Daims, à Isipatana, près de Bénarès. Le Bhâgavat s'adressa ainsi aux cinq bikkhus et dit :
La forme, Ô bikkhus, n'est pas le soi. Si la forme était le soi, Ô bikkhus, la forme ne serait pas sujette aux maladies et l'on aurait la possibilité de dire à propos du corps : "Que la forme (ce corps physique) devienne ceci ou cela. Que la forme (ce corps physique) ne devienne pas ceci ou cela." Cependant, puisque la forme (ce corps physique) n'est pas le soi, le corps est sujet aux maladies et l'on n'a pas la possibilité de dire à propos du corps : "Que mon corps devienne ou ne devienne pas tel pour moi."

La sensation, Ô bikkhus, n'est pas le soi. Si la sensation était le soi, Ô bikkhus, la sensation ne serait pas sujette aux maladies et l'on aurait la possibilité de dire à propos de la sensation : "Que ma sensation devienne ceci ou cela. Que ma sensation ne devienne pas ceci ou cela." Cependant, puisque la sensation n'est pas le soi, la sensation est sujette aux maladies et l'on n'a pas la possibilité de dire à propos de la sensation : "Que ma sensation devienne ou ne devienne pas telle pour moi."

La perception, Ô bikkhus, n'est pas le soi. Si la perception était le soi, Ô bikkhus, la perception ne serait pas sujette aux maladies et l'on aurait la possibilité de dire à propos de la perception : "Que ma perception devienne ceci ou cela. Que ma perception ne devienne pas ceci ou cela." Cependant, puisque la perception n'est pas le soi, la perception est sujette aux maladies et l'on n'a pas la possibilité de dire à propos de la perception : "Que ma perception devienne ou ne devienne pas telle pour moi."

Les formations mentales, Ô bikkhus, ne sont pas le soi. Si les formations mentales étaient le soi, Ô bikkhus, les formations mentales ne seraient pas sujettes aux maladies et l'on aurait la possibilité de dire à propos des formations mentales : "Que mes formations mentales deviennent ceci ou cela. Que mes formations mentales ne devienne pas ceci ou cela." Cependant, puisque les formations mentales ne sont pas le soi, les formations mentales sont sujettes aux maladies et l'on n'a pas la possibilité de dire à leur propos : "Que mes formations mentales deviennent ou ne devienne pas telle pour moi"

La conscience, Ô bikkhus, n'est pas le soi. Si la conscience était le soi, Ô bikkhus, la conscience ne serait pas sujette aux maladies et l'on aurait la possibilité de dire à propos de la conscience : "Que ma conscience devienne ceci ou cela. Que ma conscience ne devienne pas ceci ou cela." Cependant, puisque la conscience n'est pas le soi, la conscience est sujette aux maladies, et l'on n'a pas la possibilité de dire à propos de la conscience : "Que ma conscience devienne ou ne devienne pas telle pour moi."

Qu'en pensez-vous, Ô bikkhus ? La forme est-elle permanente ou impermanente ?
La forme est impermanente, Ô Bhâgavat .

Si une chose est impermanente, est-elle une chose plaisante ou déplaisante ?

C'est une chose déplaisante, Ô Bhâgavat .

Alors, donc, de ce qui est impermanent, qui est déplaisant, sujet au changement, peut-on, quand on le considère, dire: "Cela est mien, je suis cela, cela est mon soi ? "

Certainement non, Ô Bhâgavat .

Qu'en pensez-vous, Ô bikkhus ? La sensation est-elle permanente ou impermanente ?

La sensation est impermanente, Ô Bhâgavat .

Si une chose est impermanente, est-elle une chose plaisante ou déplaisante ?

C'est une chose déplaisante, Ô Bhâgavat .

Alors donc, de ce qui est impermanent, qui est déplaisant, sujet au changement, peut-on, quand on le considère, dire: "Cela est mien, je suis cela, cela est mon soi ?"

Certainement non, Ô Bhâgavat .

Qu'en pensez-vous, Ô bikkhus? La perception est-elle permanente ou impermanente ?

La perception est impermanente, Ô Bhâgavat

Si une chose est impermanente, est-elle une chose plaisante ou déplaisante ?

C'est une chose déplaisante, Ô Bhâgavat .

Alors donc, de ce qui est impermanent, qui est déplaisant, sujet au changement, peut-on, quand on le considère, dire " Cela est mien, je suis cela, cela est mon soi"

Certainement, non, Ô Bhâgavat

Qu'en pensez-vous, Ô bikkhus? La formations mentales sont-elle permanentes ou impermanentes ?

Les formations mentales sont impermanente, Ô Bhâgavat .

Si une chose est impermanente, est-elle une chose plaisante ou déplaisante ?

C'est une chose déplaisante, Ô Bhâgavat .

Alors donc, de ce qui est impermanent, qui est déplaisant, sujet au changement, peut-on, quand on le considère, dire: "Cela est mien, je suis cela, cela est mon soi? "

Certainement non, Ô Bhâgavat .

Qu'en pensez-vous, Ô bikkhus? La conscience est-elle permanente ou impermanente ?

La conscience est impermanente, Ô Bhâgavat .

Si une chose est impermanente, est-elle une chose plaisante ou déplaisante ?

C'est une chose déplaisante, Ô Bhâgavat .

Alors donc, de ce qui est impermanent, qui est déplaisant, sujet au changement, peut-on, quand on le considère, dire: "Cela est mien, je suis cela, cela est mon soi ?"

Certainement non, Ô Bhâgavat .

Il en résulte, Ô bikkhus, que tout ce qui est corps, passé, futur ou présent, intérieur ou extérieur, grossier ou subtile, vil ou excellent, lointain ou proche, tout ce qui est corps doit être considéré, selon la sagesse correcte, comme tel qu'il est, en se disant : "Cela n'est pas à moi, je ne suis pas cela, cela n'est pas mon soi."
Il en résulte, Ô bikkhus, que tout ce qui est sensation, passée, future ou présente, intérieure ou extérieure, grossière ou subtile, vile ou excellente, lointaine ou proche, tout ce qui est sensation doit être considéré, selon la sagesse correcte, comme tel qu'il est, en se disant : "Cela n'est pas à moi, je ne suis pas cela, cela n'est pas mon soi."

Il en résulte, Ô bikkhus, que tout ce qui est perception, passée, future ou présente, intérieure ou extérieure, grossière ou subtile, vile ou excellente, lointaine ou proche, tout ce qui est perception doit être considéré, selon la sagesse correcte, comme tel qu'il est, en se disant : "Cela n'est pas à moi, je ne suis pas cela, cela n'est pas mon soi."

Il en résulte, Ô bikkhus, que tout ce qui est formations mentales, passées, futures ou présentes, intérieures ou extérieures, grossières ou subtiles, viles ou excellentes, lointaines ou proches, tout ce qui est formations mentales doit être considéré, selon la sagesse correcte, comme tel qu'il est, en se disant : "Cela n'est pas à moi, je ne suis pas cela, cela n'est pas mon soi."

Il en résulte, Ô bikkhus, que tout ce qui est conscience, passée, future ou présente, intérieure ou extérieure, grossière ou subtile, vile ou excellente, lointaine ou proche, tout ce qui est conscience doit être considéré, selon la sagesse correcte, comme tel qu'il est, en se disant : "Cela n'est pas à moi, je ne suis pas cela, cela n'est pas mon soi."

Considérant les choses ainsi, Ô bikkhus, le disciple savant se tient éloigné du corps, il se tient éloigné de la sensation, il se tient éloigné de la perception, il se tient éloigné des formations mentales, il se tient éloigné de la conscience. Lorsqu'il s'en tient éloigné, il est sans désir. Lorsqu'il est sans désir, il est libéré du désir. Lorsqu'il est libéré du désir vient la connaissance : "Voici la libération", et il sait: "Toute naissance nouvelle est anéantie, la Conduite parfaite est vécue, ce qui doit être achevé est achevé, il n'y a plus rien qui demeure à accomplir, il n'est plus (pour moi) de devenir."

Ainsi parla le Bhâgavat . Les cinq bikkhus, enchantés, se réjouirent de la parole du Bhâgavat . De plus, pendant le déroulement de ce sermon, la pensée des cinq bikkhus fut libérée complètement des attachements.

Les bénéfices de la méditation vipassanà



photo : Fleurduzen


Les bénéfices de la méditation vipassanà, Par le Vénérable U Kundala - (Extrait du livre : Aiguiser les facultés de contrôle)

Les bénéfices de la méditation vipassanā ne vont pas se manifester très clairement au début. Mais lorsque le méditant sera arrivé à la moitié du parcours, de même que dans les stades plus avancés, ils deviendront très évidents. Dès que sa concentration (samādhi) et ses connaissances (ñāna) auront atteint un certain niveau, le méditant obtiendra les bénéfices suivants : un esprit clair et calme, un esprit fort et déterminé, la guérison des maladies, le renforcement de sa faculté de compréhension et enfin, le bénéfice le plus élevé, la réalisation du Noble Dhamma, à commencer par la fermeture des portes des quatre mondes inférieurs, les apāya, ce que tout méditant espère et s’efforce de réaliser.

Calme et clarté de l’esprit:

La pratique de vipassanā va rendre l’esprit calme et clair. Pourquoi l’esprit n’est-il ni calme, ni clair ? A cause de la convoitise et du désir, autrement dit, à cause de lobha, l’avidité; à cause de la haine et de la colère, dosa; à cause de l’ignorance et de l’illusion, moha. Tout cela rend l’esprit agité et confus. Lorsque vipassanā est pratiqué, l’esprit contemple et observe d’instant en instant et connaît donc une libération momentanée (tadanga-tadanga) de lobha.
Il est impossible que l’avidité pénètre dans l’esprit du méditant s’il observe et note avec sérieux. C’est de cette façon qu’il se libère de lobha. Lorsque vipassanā est pratiqué, l’esprit du méditant est également libre de la colère; à chaque instant, il connaît une libération momentanée (tadanga-tadanga) de dosa car il est inconcevable que cet état mental pénètre dans l’esprit au moment où vipassanā est pratiqué. Lorsque vipassanā est pratiqué, l’esprit du méditant est également libre de moha car il est impossible d’être distrait ou confus au moment où vipassanā est pratiqué.

Si donc vous désirez obtenir un esprit calme, paisible et heureux, et connaître la liberté momentanée (tadanga) par rapport à lobha, dosa et moha, il faut que vous pratiquiez la méditation vipassanā. Mais cette clarté et ce calme de l’esprit ne deviendront très manifestes que dans les stades avancés de la pratique; au début, ce ne sera pas le cas.

Un esprit fort et stable:

L’esprit va devenir fort et stable. Pourquoi l’esprit n’est-il ni fort, ni stable ? Ce qui rend l’esprit faible, c’est l’avidité, lobha. Imaginons une personne au tempérament glouton qui entre en contact avec un objet désirable. Elle va éprouver un violent désir et perdra le contrôle d’elle-même. Le désir et l’attachement vont faire vaciller son esprit. Le corps aussi sera déstabilisé et le comportement physique déséquilibré sera clairement visible.
Imaginons maintenant quelqu’un au tempérament colérique qui entre en contact avec un objet générateur de colère. Cette personne va perdre le contrôle d’elle-même. La colère va déstabiliser son esprit qui va s’agiter et vaciller.
Les objets attirants font donc surgir un intense désir; les objets déplaisants font surgir la colère. L’esprit est chaque fois débordé et vacille. On peut dire qu’il est n’est pas fort. Si on veut acquérir un esprit fort, il faut pratiquer la méditation vipassanā. Lorsqu’on pratique vipassanā, chaque fois que l’on prend conscience et que l’on note, l’esprit est libre de lobha, cause pour l’agitation et la faiblesse. Chaque fois que l’on prend conscience et que l’on note, l’esprit est libre de dosa, cause pour l’agitation et la faiblesse. Même s’il lui arrive d’entrer en contact avec un objet, qu’il soit désirable ou indésirable, l’esprit du méditant ne s’agite pas, il n’est pas perturbé, il ne vacille pas.

Si une personne au tempérament colérique entre en contact par quelle que porte sensorielle que ce soit, avec un objet qui ne correspond pas à ses goûts, la colère va le submerger; son esprit ne sera pas ferme. Cette personne sera amenée à faire des actes négatifs et à accumuler ainsi des akusala, des actions kammiquement négatives. Si vous désirez avoir un esprit fort et stable, vous devez donc pratiquer la méditation vipassanā.

Guérison des maladies:

Lorsque vous atteindrez udayabbaya ñāna, le stade des apparitions et disparitions, vous pourrez constater très clairement que les maladies et les souffrances bénignes disparaissent. Vous qui êtes ici et les yogis en général en ont peut-être déjà fait l’expérience dans une certaine mesure. Lorsqu’ils sont confrontés aux douleurs et aux malaises bénins, les méditants qui observent et notent correctement renoncent volontiers aux médicaments, car ils les trouvent lents à agir. Ils se débarrassent plus rapidement des douleurs en les observant et en les notant. Les méditants qui observent et notent correctement et à fortiori, ceux qui ont atteint udayabbaya ñāna n’ont donc pas besoin de médicaments pour ces malaises bénins - maux de tête, maux de nuque, crampes d’estomac. Le simple fait de les observer et de les noter les fait disparaître.
En général, les méditants qui souffrent de malaises légers – douleurs musculaires, maux de tête etc. – constatent que tout cela disparaît au moment où ils atteignent udayabbaya ñāna. Ces méditants ont obtenu le bénéfice qui consiste à se guérir des maladies.
(Remarque personnelle : Depuis que je pratique, les douleurs liées à mon hernie discale cervicale ont disparu de telle sorte que l'opération qui avait été fixée a été annulée)

Développement de la faculté de compréhension:

L’intelligence s’affine. Ce bénéfice s’obtient lorsque le méditant atteint les stades relativement avancés de connaissance vipassanā. Certains yogis qui étaient incapables de comprendre les écritures bouddhiques sophistiquées ont constaté qu’après avoir atteint sankhārupekkha ñāna et être rentrés chez eux, ils pouvaient non seulement lire les écritures, mais également les comprendre, les apprécier et aller jusqu’au bout de leur lecture.


Le bénéfice ultime:

..... Nous avons parlé jusqu’à présent des bienfaits ordinaires. Le véritable bénéfice, le bénéfice le plus fondamental qu’amène la pratique de la méditation vipassanā, ne sera clairement réalisé qu’après avoir passé progressivement par toutes les étapes de connaissance vipassanā et avoir atteint sotāpatti magga ñāna, la connaissance de l’entrée dans le Chemin.

Toutes les actions négatives (kamma) dues à la méchanceté que le méditant a accumulées au cours de ses innombrables vies antérieures (anamatagga samsāra) et qui pourraient l’entraîner dans les mondes de souffrance, sont annihilées au moment où il réalise sotāpatti magga ñāna. Cette connaissance annihile ces actions négatives. Si au cours de cette existence présente, à cause de son ignorance et de sa bêtise, le méditant a commis quelque mauvaise action susceptible de l’entraîner dans les quatre mondes inférieurs (apāya), elle sera effacée.

Sotāpatti magga ñāna va l’anéantir. Ces actions négatives ne pourront plus en aucun cas provoquer une renaissance dans un monde inférieur du samsāra. Sotāpatti magga ñāna les annihile à tout jamais. Les méditants qui ont atteint ce stade ne doivent donc plus craindre la ronde des renaissances, le samsāra. Lorsqu’ils mourront, ils auront la certitude qu’ils ne renaîtront pas dans les enfers; ils seront certains de ne pas reprendre naissance dans ce plan. Lorsqu’ils mourront, ils ne seront pas harcelés par la crainte de renaître dans le plan animal, ils seront certains de ne pas reprendre naissance dans ce plan. Il n’y aura aucun doute dans leur esprit à propos d’une renaissance éventuelle sous forme de petā, un fantôme affamé. Ils ne reprendront pas naissance dans ce plan. Lorsqu’ils mourront, ils ne seront pas inquiétés par le fait de reprendre éventuellement naissance sous forme d’un vilain et terrifiant démon, un asurā. Ils se sentiront rassurés à ce propos, sachant qu’ils ne seront pas amenés à reprendre naissance dans ces plans. Le cycle des renaissances dans le samsāra ne sera plus une source d’inquiétude pour eux.

Sotāpatti magga ñāna annihile également les formes les plus grossières d’avidité (lobha), de colère (dosa) et d’ignorance (moha) qui peuvent provoquer une renaissance dans les apāya : l’avidité la plus grossière qui pousse à tuer; la colère la plus grossière qui pousse à tuer; l’ignorance la plus grossière ou folie, moha, qui peut amener à tuer; tout cela est annihilé par sotāpatti magga. Comme les formes extrêmes de lobha, dosa et moha, celles qui peuvent amener quelqu’un à tuer ou à transgresser les cinq préceptes moraux, ont été éradiquées, la moralité est maintenue parfaitement pure, elle est protégée. S’il n’y a pas d’écart, que les cinq préceptes moraux sont maintenus purs, il n'est pas possible de reprendre naissance dans les mondes inférieurs.

L’observance des préceptes :

Il y a une différence dans la façon d’observer les préceptes entre le sotāpanna et l’être ordinaire, le puthujjana....


Le livre entier au format PDF = ICI

samedi 28 juillet 2007

le "Bouddhisme", effet de mode ?


Mise à jour de ce message le 19/09/07


Je crois que notre civilisation ne survivra que si elle est capable de faire en sorte que chacun trouve son bonheur dans le bonheur des autres. (Jacques Attali -le monde des Religions)




Il n'est pas question ici, de relancer la polémique sur : qui a raison et qui a tort.
Aucune pratique n'est supérieure à une autre et surtout aucune pratique ne mérite d'être méprisée.



Le "bouddhisme" serait à la mode ?




Mais au fait quel Bouddhisme ? Le bouddhisme Théravada ?
Comme je l'ai déjà mentionné dans le message sur le Bouddhisme Théravada: (ICI)

Bien que la France soit le pays occidental où Le bouddhisme connaît le développement le plus spectaculaire depuis une quarantaine d'années, le boudddhisme théravada reste très minoritaire.

Dans son livre "Le bouddhisme en France", le sociologue Frédréric Lenoir, à même mis à part de son étude sociologique, les centres théravada : "qui touchent extrêmement peu de personnes". Il indique dans son introduction que cela touche "quelques centaines de personnes à peine".

Son étude ayant été réalisé en 1999, il est clair qu'aujourd'hui, grâce à internet notamment, le théravada touche beaucoup plus de personnes, mais il reste quand même toujours minoritaire par rapport au bouddhisme Tibétain ou même au Zen.


Lire : Pourquoi le bouddhisme nous attire ? - par Frédéric Lenoir: ICI


Cet engouement pour le bouddhisme théravada en général et pour vipassana en particulier est tout récent. Il y a moins de 10 ans, très peu de monde connaissait le mot "vipassana"

Si le Bouddhisme Théravada ne se réduit aucunement à vipassana, il n'en demeure pas moins que vipassana occupe une place très importante dans le bouddhisme théravada.

Finalement, Le Bouddhisme Théravada, grâce notamment aux pratiques permettant de développer vipassana, est simplement entrain de rattraper son retard. Y arrivera t'il ? seul l'avenir nous le dira.


A l'époque du Bouddha il n'y avait pas de "Bouddhiste". Il y avait des moines, des disciples laïcs mais pas de bouddhistes , le "iste" ayant été ajouté bien après.

On ne parlait pas non plus de "vipassana", mais la pratique de l'établissement de l'attention, le satipatthana sutta permettait de développer : "Toutes les sortes de choses (Vi) + vision répétée (anupassanà) : Observation multiple, d'instant par instant. Connaissance directe de la réalité, développée par le fait de porter son attention sur ce qui est perçu, tel que cela est perçu." ( source lexique pali du dhammadana )



Le Bouddhisme........ à la mode ?
Aux Etats-Unis comme en Europe, on découvre le bouddhisme depuis seulement 35 ans. Avant, l'étude des textes était réservée à quelques orientalistes réputés ou à quelques érudits. L'arrivée des maîtres tibétains, puis zen à donner un nouvel essor au bouddhisme. Des temples ont ouvert, des sanghas se sont créés. Si l'on connaît bien ces deux écoles en France, les gros bataillons des bouddhistes en Asie appartiennent aux écoles liées au Théravada, ou aux écoles Tendaï, Nichiren, «Terre Pure», shingon... Sur plus de 400 millions de bouddhistes, à peine 6 millions pratiquent le bouddhisme tibétain (Vajrayana) et à peine 10% des bouddhistes japonais appartiennent à l'une des deux écoles principales du Zen. Cela remet en perspective quantitative le poids respectif de ces deux traditions, très populaires chez nous.Pour autant, le Dalaï Lama, chef spirituel et temporel des Tibétains, sans être un «pape» est également considéré comme un grand maître spirituel par les autres écoles bouddhistes.

Comme toute nouvelle spiritualité, le bouddhisme a commencé à se diffuser par les élites (socio-économiques, culturelles) pour se diffuser ensuite vers des couches toujours plus larges de la population. Si le bouddhisme a le «vent en poupe» en Occident, il n'en va pas de même lorsqu'on regarde sa situation et son évolution au siècle passé, le 20ème siècle: Les trois grandes religions conquérantes, le christianisme, l'islam et l'hindouisme ont vu chacune leurs effectifs respectifs multipliés par trois entre 1900 et 2000. Or, il y a à peu près le même nombre de bouddhistes dans le monde en 2000 qu'en 1900. Leur nombre n'a pas sensiblement augmenté sur cette période. Si l'hindouisme a chassé le bouddhisme de l'Inde et si l'islam la chassé du Pakistan et l'a coupé de l'Occident et de la Grèce dans les siècles antérieurs, il est certain que l'avènement du communisme en Chine et dans certains pays du sud-est asiatique au XXème siècle a été un lourd facteur explicatif de la non expansion du bouddhisme. En Chine, le Grand Bond en Avant comme ensuite la Révolution Culturelle ont anéantit des dizaines de millions de personnes et parmi elles de très nombreux bouddhistes pratiquants, moines et autres. Le chauvinisme han fait montrer du doigt la «religion étrangère», le bouddhisme, par rapport au confucianisme par ex. Nous n'oublions évidemment pas le génocide, ethnique et culturel, du peuple tibétain qui, avec plus de 1 500.000 morts et 90% des temples et monastères détruits, constitue un des crimes les plus odieux du siècle passé. Le régime sanglant des Khmers rouges communistes de Pol Pot a fait également plus d'un million de mort en quelques années, avec pour cibles principales les «bourgeois» c'est à dire avant tout les élites culturelles et religieuses. Le Vietnam, rappellons le est également un régime communiste. La junte militaire au pouvoir en Birmanie opprime également les bouddhistes sincères qui, autour de Aung San Su Kyi cherchent à rétablir la paix et la démocratie.

Alors, comme on a pu le constater, si l'on considère en Europe et aux Etats-Unis que le bouddhisme est à la mode, cela dépend vraiment de quel point de vue l'on regarde, et cette expression révèle plutôt l'européano-centrisme de ceux qui la formulent...

Jean-Laurent Turbet
source : annuairedubouddhisme



vipassana
"Vipassana, au départ, désigne une qualité qui se manifeste lorsque la croyance en l'ego, elle, ne se manifeste plus : c'est une capacité de l'esprit présente en chacun, mais que l'individu "ordinaire", "non instruit", empêche de s'exprimer par la mutiplication des actes karmiques et des "vues erronées".
Mais le terme, petit à petit au fil des siècles, en est venu à désigner, aussi, l'exercice, la méthode de "culture mentale" (bhâvanâ ou "méditation"), qui permet l'expression naturelle de cette qualité : vippassana désigne alors ce que les textes anciens appellent plus couramment sati-sampajañño : l'attention (sati) et la "compréhension (jañño) complète (sam-) et pénétrante (pa-)", qui va au-delà des apparences pour découvrir la "vacuité" des phénomènes et leur triple caractéristique : non-permanent (anitya), insatisfaisant (duhkha) et "non-existant en soi" (anâtman) - c'est-à-dire conditionnés. La "méthode" vipassana est alors ce qui permet de développer prajña.
..... Selon qu'on se situe dans la tradition du Theravâda ou du Mahâyâna, la "méthode" prendra quelques "colorations" différentes".
source : UBE


J'ai déjà évoqué plus en détail la "méditation" vipassana : LA :

Vipassanà, pour tous les auteurs, c'est la vision profonde de la réalité ou vision directe. Ce n'est donc pas une méditation proprement dites. On ne devrait donc pas parler, effectivement, de "méditation Vipassanà". Mais, si de nombreux auteurs ont accolé ces deux mots: "méditation" et "vipassanà", ce n'est par ignorance, vous vous en doutez, mais sans doute par souci de simplification. Et puis c'est plus court que d'écrire à chaque fois : L'entraînement, en suivant les instructions du satipatthána Sutta, qui va nous permettre de développer la vision directe de la réalité.



Pourquoi certaines personnes s'orientent vers le bouddhisme théravada et plus particulièrement le développement de vipassana? Sans doute parce que cela correspond mieux à leur personnalité. Et puis dans le bouddhisme théravada "pas de rituels compliqué, ni de relation affective envers un maître spirituel"


C'est vrai que si l'on tape le mot "vipassana" sur un moteur de recherche on trouve de tout, même des publicités d'agences de voyages, prônant les mérites de la méditation vipassana.
Mais si vous tapez "bouddhisme" tout court, voire "Médiation" c'est encore plus impressionnant.


Soyons bien clair : Toute méthode, que ce soit la méthode Mahasi ou une autre, si elle n'est pas accompagnée de saddha (la foi), Sila (moralité et respect des préceptes) et d'une compréhension du dhamma, ne restera qu'une "méthode", mais n'aura plus grand chose à voir avec le Bouddhisme.

Et dans cet extrait de l'article de Bikkhu Bodhi : "Grimper jusqu'en haut de la montagne" (Cité à plusieurs reprises dans ce blog) , il n'y a aucun mépris, aucune agressivité.

"Ce qui me laisse un peu perplexe dans ce pays, c’est la pratique de la méditation vipassana (pénétration) comme méthode suffisante par elle-même, coupée de son contexte plus large du Dhamma. Pour moi, formé et conditionné d’une certaine manière, la méditation vipassana est le joyau de la couronne, elle doit être enserrée dans une couronne convenable. Traditionnellement, il s’agit de la structure résultant de la foi en le Triple Joyau, d’une compréhension intellectuelle claire du Dhamma et d’une aspiration à réaliser l’objectif que le Bouddha expose comme le but ultime de son enseignement. Alors, la sagesse véritable, celle qui est conforme à l’intention du Bouddha, s’élève et conduit à la réalisation de l’objectif"

Ainsi, à partir du moment où la pratique qui conduit au développement de vipassana, est accompagnée de la foi en le Triple joyau, que le pratiquant respecte les préceptes et qu'il a une compréhension claire du dhamma, alors cette pratique est le "joyau de la couronne"

Et puisque cette pratique est le joyau de la couronne, tout le monde a intérêt à ce qu'elle se développe dans les meilleurs conditions possibles.

La majorité des pratiquants qui font des retraites intensives sous la "guidance" d'un moine ont certainement la foi dans le Triple joyau : Comment se comporter comme un véritable yogi durant un tel entraînement sans la foi ? cela me paraît presque impossible.

Et puis la foi sans la pratique, ça ne veut pas dire grand chose non plus, c'est la pratique qui va renforcer la foi.
j'ai déjà évoqué l'importance de saddha ICI :
Au début de la pratique, Saddha ( qui signifie la confiance dans les enseignements du Bouddha) peut exister, mais c'est une foi fondée sur l'enseignement théorique, donc c'est une foi, une confiance superficielle. C'est en pratiquant que la confiance deviendra profonde.
Bouddha le disait lui même : Ne croyez pas ce que je dis, mais mettez le en pratique, afin de vérifier vous même.
Et puisque le dhamma se comprend essentiellement par la pratique, pour la foi ou la confiance c'est pareil: La Foi se renforce grâce à la pratique. Sans pratique, pas de foi réelle.


Alors oui, il y a sans aucun doute un effet de mode, mais cela ne justifie aucunement que l'on méprise les personnes qui suivraient cet effet de mode.
On devrait même s'en réjouir car, grâce à cette effet de mode, beaucoup de personnes qui ne connaissaient pas le dhamma, seront touchées sincèrement par les enseignements et, ce qui au départ était superficiel, deviendra peut-être un réel engagement.
Quant aux personnes qui ne chercheront pas à approfondir leur découverte, de toute manière, sans cet effet de "mode", elles n'auraient jamais approché le bouddhisme que ce soit de prêt ou de loin.
Vu sous cet angle, l'effet de mode est donc positif, puisqu'il va permettre à un grand nombre de personnes de découvrir le dhamma. Et, comme le souligne Stephen Batchelor :
"Le bouddhisme est une force vitale dans ma vie, et par compassion pour les autres, j'aimerais le voir devenir une force vitale dans la vie des autres."


Un récit de retraite vipassana (méthode Goenka) illustre bien cela : ICI . La personne qui témoigne; loin de moi l'idée de la critiquer, bien au contraire; n'est pas du tout "bouddhiste" et, de toute évidence, il s'agit plus au départ d'une simple "curiosité'" de sa part et aucunement de "Foi" dans l'enseignement du Bouddha. Il n'en demeure pas moins qu'elle a été touchée par cette retraite.

Dans ces conditions, l'effet de mode n'est certainement pas négatif. Sans doute seuls les "puristes" vont continuer de critiquer ce genre de démarche.



Le dhamma est à tout le monde et nous devons éprouver de la compassion pour les personnes qui approchent le dhamma que par mode; qui ne respectent pas sila et qui n'ont pas compris ce que signifie "prendre refuge" dans le Bouddha dans le dhamma et dans la sangha


Alors pourquoi avoir peur d'être identifié à ces personnes? je veux dire par là, en quoi ça dérange les "vrais" bouddhistes cet effet de mode ?


Quant aux personnes qui font le récit de leur retraite sur internet, dans la grande majorité des cas, si elles ont fait ce choix, c'est justement pour partager leur expérience avec d'autres pratiquants. C'est aussi cela la sangha : le partage.



Alors oui , la Parole est libre et chaque pratiquant bouddhiste est en droit de donner son opinion sur internet, mais la parole doit être juste et pas simplement libre! La parole juste ne doit blesser personne ou en tout cas, pas de manière intentionnelle. On peut tout à faire dire ce que l'on pense, sans pour autant être méprisant à l'égard des autres, bouddhistes ou non bouddhistes, suivant la mode ou ne la suivant pas.

Une personne qui a une compréhension profonde du dhamma n'est en rien supérieure à une personne qui ne comprend rien au dhamma, voir même qui se prétend "bouddhiste" par mode.


Nous sommes responsable ne nos actes et de nos paroles; Je suis responsable de mes actes et de mes paroles.


Le Bouddha dit : « Si vous ne prenez pas soin les uns des autres, qui donc, je vous le demande, le fera ? »
Si les membres de la communauté spirituelle ne s’aiment pas les uns les autres, qui d’autre les aimera ? S’ils ne s’inspirent pas les uns les autres, qui d’autre les inspirera ? S’ils ne peuvent pas être heureux les uns avec les autres, avec qui d’autre peuvent-ils l’être ? Peut-être devraient-ils apprécier plus leur compagnie mutuelle, s’apprécier plus les uns les autres, reconnaître plus leur valeur mutuelle....

Il s’agit de bienveillance mutuelle sans faille, il s’agit d’intérêt personnel, il s’agit d’action harmonieuse et efficace, il s’agit de considérer les personnes en tant que personnes, il s’agit de communication et de réjouissance, il s’agit de reconnaissance de la discontinuité absolue entre le groupe et la communauté spirituelle. Par-dessus tout, il s’agit de responsabilité mutuelle, et d’amitié spirituelle mutuelle. Il ne s’agit pas de quelque chose qui s’est produit dans le passé, il y a deux mille cinq cents ans ; il s’agit de quelque chose qui se passe maintenant, aujourd’hui. Il ne s’agit pas de quelque chose qui concernait les anciens frères ; il s’agit de quelque chose qui concerne leurs successeurs modernes.

Source = centrebouddhisteparis

Certains n'hésitent pas à parler de "Bouddhamania ou Dalaïmania ": ICI
Cette vision me semble un peu excessive, mais bon, chacun interprète à sa manière cet "essort".

Ce qui importe c'est de ne pas être médisant et méprisant envers les autres.



Parenthèse sur l'utilisation du "Bouddhisme" dans la publicité :

Exemple :

Dans une publicité d'une marque de vêtements pour hommes : dans une salle de gymnastique, un homme aux cheveux mi-longs, habillé en complet-cravate, les pieds dénudés, est assis en tailleur. En arrière-plan, un homme chauve, pieds et torse nus, vêtu d’un pantalon en toile blanc, est installé dans la même posture de méditation: les yeux mi-clos leur permettent de se concentrer sur leur corps, tout en ayant conscience de ce qui les entoure; le contact entre le pouce et l’index maintient fermée la circulation du flux d’énergie; la poitrine ouverte facilite une respiration fluide. Dans ce contexte de méditation, le complet paraît alors totalement inapproprié.



"En le présentant dans une scène improbable de la vie quotidienne, la publicité démontre l’irrésistibilité du confort de ce costume sacrifiant la recherche spirituelle sur l’autel du bonheur matériel. Le principe bouddhique du détachement est donc clairement instrumentalisé."

voir d'autres publicité et leur analyse : source : religion.info

Refermons cette parenthèse sur la publicité et le bouddhisme.


En réalité La question qui se pose est la suivante : Au délà du Bouddhisme théravada, y a t'il une "tradition vipassana"?

Certains puristes du Boudhisme théravada, ne veulent surtout pas être identifié à ce mouvement "vipassana":
Pourtant, grâce à la pratique conduisant au développement de vipassana, beaucoup de personnes, non bouddhistes au départ, ont été amenées à rencontrer le dhamma.



Pour Stephen Batchelor :

Puisque chacune des écoles asiatiques du bouddhisme tend à voir sa perspective du Dharma comme étant la vraie, on se retrouve avec beaucoup de chamailleries à propos de ce que serait l'enseignement le plus grand, le plus pur, etc. Je ne crois pas que cela se produira autant en occident, parce que nous rencontrons toutes les traditions d'un coup : Theravada, tibétain, Zen, Terre Pure, Nichiren. La perspective de chacune de ces traditions est, à mon avis, toujours partielle parce qu'elle regarde le monde d'un seul point de vue. Le défi en Occident, il me semble, est de trouver une façon d'incorporer toutes ces perspectives. Le faire impliquera que l'on s'ouvre en direction d'une définition de la culture bouddhiste qui respectera, et même célèbrera, les différences, tout en fournissant une vue générale qui soit cohérente.



Et bien malheureusement si, en occident aussi il y a des "chamailleries à propos de ce que serait l'enseignement le plus grand, le plus pur...."



.....Le bouddhisme est une force vitale dans ma vie, et par compassion pour les autres, j'aimerais le voir devenir une force vitale dans la vie des autres. C'est bien naturel. Mais qui pourrait dire actuellement si le bouddhisme s'implantera durablement en Occident ? Le bouddhisme est encore marginal dans notre culture ; je ne pense pas qu'il ait pénétré la société très profondément. Il pourrait s'agir simplement d'une autre lubie pour l'Occident, comme la Théosophie l'a été au 19ème siècle. Mais si le bouddhisme prend pied dans notre culture, il s'adaptera certainement comme il l'a fait dans chacun des pays, chacune des cultures, chacune des époques qu'il a traversés.
Source : "Chemins Complementaires" vipassana.fr


Toujours selon Stephen Batchelor :

Aujourd'hui quand on parle de vipassana, on se réfère souvent à une tradition qui s'appelle vipassana, qui a sa source dans le bouddhisme Theravada, la tradition la plus ancienne, qu'on trouve actuellement principalement en Thaïlande, en Birmanie, au Sri Lanka et au Cambodge.

En fait, il n'y a pas vraiment de tradition vipassana. On devrait plutôt parler d'un mouvement moderne réformateur qui prit son essor à la fin du XIXème siècle en Birmanie......

......... C'était vraiment une tradition, une façon de pratiquer qui, dès le début, était très intégrée dans la vie quotidienne moderne d'un état qui essayait de devenir un état séculier, mais basé sur ses fondations de la pratique du bouddhisme. A partir de ce moment là, on peut parler d'une tradition Vipassana.
Le problème est que le mot vipassana se trouve aussi dans la tradition tibétaine. Toutes les traditions tibétaines parlent de lhaktong traduction du terme vipassana.
De la même façon, en Chine, en Corée, au Japon, on retrouve le mot "vipassana".
Cela veut simplement dire que "vipassana" appartient à toutes les traditions bouddhistes et pas seulement à ce mouvement réformateur qui a ses origines en Birmanie. "Vipassana", littéralement, dans toutes les langues, veut dire la même chose : "passana" est le mot pali pour voir, regarder ; "vi" est un préfixe qui donne une certaine intensité à ce regard, cette vision. En anglais on dirait penetrative vision ou vision pénétrante, une attention, une façon plus vive, plus exacte, plus pénétrante de regarder les choses, avec beaucoup plus de curiosité que d'habitude.

source : Qu'est ce que Vipassana : ICI

Effet de mode ou choix profond, cet engouement pour le Bouddhisme en occident est-il profitable?

Voici un extrait d'un article : La transmission du bouddhisme en Occident:
une nouvelle " Mise en Mouvement de la Roue du Dharma ?" :

1-La rencontre entre le bouddhisme et l’Occident est un événement profitable, non seulement pour l’Occident mais pour le monde entier. De plus, elle constituera une grande chance pour le bouddhisme, qui trouvera dans la dynamique de son développement en Occident une source de vitalité dont il a grand besoin. Nous assistons peut-être à ce que nous pourrions appeler une nouvelle " mise en mouvement de la Roue du Dharma. "

2-Le bouddhisme va progressivement se dépouiller de ses aspects religieux et dévotionnels pour s’établir de manière stable et durable en tant que voie spirituelle laïque et universelle, ouverte à tous sans distinction de tradition ou de culture.

3-C’est en Occident que se trouve désormais l’avenir du bouddhisme. Le bouddhisme occidental sera l’instigateur d’un renouveau du bouddhisme, après d’inévitables modifications suscitées par les conditions socio-économiques, scientifiques et techniques dont l’Occident est le berceau.
source =cusi.free





Pour Martin Aylward :

Ces derniers temps, il me semble qu'à chaque fois que j'ouvre un journal, on parle d'une célébrité pratiquant le bouddhisme. Il semblerait qu'être bouddhiste soit devenu une forme d'identité pour les stars de cinéma et les musiciens. Entre le charme flou de ces célébrités et les différentes traditions et formes d'enseignements, qui toutes se déclinent sous la vague dénomination de bouddhisme, comment trouver ses repères ?

On me demande souvent, "êtes-vous bouddhiste ?" Parfois, je réponds oui, simplement parce que c'est plus facile ! Répondre "non" semble troubler les gens, d'autant que je consacre la plus grande partie de ma vie à pratiquer et à enseigner le Dharma. Mais quand j'estime que la personne est suffisamment patiente pour recevoir une explication, j'essaie et j'insiste sur le fait que "buddh" signifie "éveillé" ! Par conséquent, si ce que cette personne veut dire par bouddhisme signifie "éveillisme" ou "en cours d'éveil", alors oui, je suis tout à fait d'accord. Mais si elle veux simplement parler de l'adoption d'un système de croyance particulier appelé "bouddhisme" alors je me reconnais plus dans l'esprit de Bob Marley qui pointait du doigt les discordes et querelles provenant du fait que nous sommes accrochés à nos différentes formes de croyances ou lignées quand il chantait : "j'en ai assez de vos ismes-schismes".

Tellement de violence et de conflits dans le monde sont dus à l'entrechoquement d' "ismes", avec des gens et des nations accrochées à leurs croyances jusqu'au point d'être prêts à s'entretuer pour les défendre. Ce n'est certainement pas du ressort de la pratique et de la quête spirituelle, mais déjà nous pouvons nous rendre compte par nous-même qu'il nous arrive de tomber facilement dans l'écueil de penser que notre propre tradition spirituelle ou notre manière de pratiquer est la meilleure, la plus rapide, la plus pure, la plus profonde, la plus douce, la plus ancienne, la plus exotique ! Si nous nous surprenons à penser de cette façon, c'est que nous avons quitté le chemin de l'éveil pour tomber dans le fossé du sectarisme et de la mesquinerie.

Le Bouddha n'a jamais été bouddhiste ! Il était personnellement concerné, comme il a pu le raconter un nombre incalculable de fois, par la question de l'Eveil. Confronté à l'inévitabilité de sa propre mortalité et au néant de la vie vécue pour le seul accomplissement du plaisir et l'évitement de la douleur, il se détermina à trouver une solution authentique à cet état d'insatisfaction. La pratique de la méditation du Bouddha, ses conseils et enseignements aux moines, nonnes et laïques étaient tous invariablement fixés vers ce but de l'éveil. Dans un de ses fameux enseignements où le Bouddha parle aux habitants d'une ville appelée Kalama, il leur recommande instamment, d'une façon fort peu commune pour une figure religieuse, de ne pas croire à ce qu'il leur dit !

O Kalamas, ne croyez pas ce qu'on vous rapporte, les légendes, les traditions, les écrits, la conjecture logique, l'inférence, les analogies, les points de vue d'autres, la probabilité, ou ce que votre professeur vous dit. Quand vous savez par vous-mêmes que les choses sont malhabiles et blâmables, critiquées par le sage, et qu'une fois entreprises elles mèneront au mal et à la souffrance - alors vous devriez les abandonner. Quand vous savez par vous-mêmes que quelque chose est habile, irréprochable, conseillé par le sage, et qu'une fois entreprise, cette chose mènera au bien-être et au bonheur - alors vous devriez entrer en elle et y rester. (Kalama Sutta, Anguttara Nikaya III.65)

Une pratique spirituelle authentique est une activité radicale. Elle nous demande de ne pas nous contenter de réponses faciles. Elle ne nous demande certainement pas de substituer un ensemble de croyances à un autre. Au contraire, elle nous demande d'étudier passionnément notre vie intérieure. Ce en quoi nous sommes engagés est-il nocif pour les autres et nous-mêmes ? Comment pouvons- nous nous en éloigner ? Ce en quoi nous sommes impliqués est-il véritablement nourrissant et favorable au bonheur et au bien-être des autres et de nous-même ? Comment pouvons-nous optimiser nos ressources envers cela ?

Si nous avons cette passion pour l'éveil dans la vie, alors cela vaut réellement la peine de regarder de près les différents enseignements, traditions et professeurs que nous rencontrons sur notre route pour voir ce qu'ils offrent réellement.

Que cela soit au service de n'importe quelle tradition au service du BOUDDHisme, de l'éveil, de la sagesse et de la compassion, ou que cela soit davantage intégré dans le bouddhISME, ou un autre "isme", essayant de renforcer un ensemble d'idées sur ce qu'est la vie ? Regardons cela d'aussi près que possible, parce que notre liberté en dépend !

La méditation est un outil merveilleux pour explorer notre vie. Assis en silence, confrontés à nous-mêmes, nous sommes invités à voir à scruter nos habitudes et tendances, notre agitation et notre ennui, nos compulsions et négativités, notre confusion et nos souffrances. Ces phénomènes très humains sont le compost de notre croissance spirituelle. Nous voyons tellement souvent la pratique spirituelle au travers de lunettes roses, recherchant un esprit paisible, un état altéré, une expérience spéciale. Toutes ces choses peuvent en effet se produire, mais elles ne sont que décoratives, pas la vraie célébration. Une pratique spirituelle authentique doit-être celle qui marque vraiment une différence dans nos vies, qui nous permet d'appréhender la vie avec plus de largesse d'esprit, de facilité et de joie de coeur. La voie qui mène à ces qualités doit passer par les bosses et tremblements qui préoccupent le coeur en ce moment même. Il n'y a aucune transcendance véritable sans passer par le feu de ce que nous tentons de dépasser. Dans le silence, le calme et la réceptivité de la méditation, nous apprenons à adapter et traiter en ami notre esprit-singe et notre coeur blessé. Nous apprenons à nous ouvrir au delà des confinements étroits de notre parcours de vie personnel, et à trouver le repos dans l'étreinte du mystère entourant la vie.

Finalement, la meilleure manière de montrer notre respect au Bouddha est de nous passer de lui ! L'éveil, une véritable sagesse de libération et de soin pour la vie, est un droit de naissance de tous les êtres humains. Le Bouddha a passé sa vie entière à enseigner la pratique et la possibilité de faire nôtre cet éveil, afin de connaître une liberté véritable, ici et maintenant. Nous pouvons être plus inspirés par les enseignements des traditions de la sagesse du monde, et si tout va bien nous nous sentirons véritablement transportés vers l'exploration de notre propre vie aussi profondément que possible, à la lumière de ces enseignements. Mais, afin de vivre vraiment dans l'esprit de la nature révolutionnaire d'une pratique spirituelle authentique, nous devons rechercher l'expérience directe plutôt que le dogme, la réceptivité plutôt que la croyance, le mystère plutôt que les réponses. Et de cette façon, nous introduisons le Bouddha, nous apportons l'éveil, au cœur de notre vie.

Puissent tous les êtres connaître l'éveil radical et la douceur de la liberté.

Source = Vipassana.fr



Comment expliquer l'engouement pour le bouddhisme en Europe ?

Réponse :
Vous posez là une question à laquelle il est assez difficile de répondre simplement. De nombreux articles et des ouvrages ont été dernièrement rédigés afin d'y répondre. Je pense que vous trouverez dans les articles parus récemment dans ces magazines (type Le Point ou Le Nouvel Observateur) quelques éléments de réponse. Dans le domaine de l'édition plusieurs ouvrages ont été réalisés sur cette question et notamment le livre de Bruno ETIENNE et Raphaël LIOGER, "Etre bouddhiste en France aujourd'hui" (Cf. Bibliographie et Note de lecture n° 12). Comme vous pourrez le lire, je n'ai pas tellement reconnu le sens du bouddhisme actuel en Europe, mais j'y ai plutôt vu une étude érudite et savante, un rien catégorique, qui ne m'a pas parue servir la connaissance juste du bouddhisme et du bouddhisme en Europe.

Pour répondre à votre question, il y a évidemment plusieurs pistes. Sur un plan sociologique, on voit de nombreuses professions médicales (infirmières, médecins …) qui se trouvent désemparées devant la souffrance (à tous les sens du terme) au quotidien et qui souhaitent pouvoir apporter une réponse non pas idéologique, mais pratique, concrète à la difficulté d'être des personnes hospitalisées dans des périodes difficiles de leur vie (que ce soit au plan purement physique ou bien au plan psychologique et bien souvent sur ces deux plans simultanément). Ces nombreux professionnels de la santé ont déclaré avoir trouvé dans le bouddhisme non seulement une analyse profonde et redoutablement pertinente des mécanismes à l'œuvre dans la pensée de l'homme, mais aussi une réponse concrète et efficace à la souffrance dans l'ensemble de ses acceptations. Je pense que cette approche du bouddhisme est à la fois l'une des plus fidèles au sens du bouddhisme et l'une des plus honorables dans ce phénomène d'expansion du bouddhisme en Europe.

Une autre piste est naturellement la considérable perte d'impact de la religion antérieurement présente en Europe. Vous lirez sans doute de nombreux témoignages d'anciens adeptes inconditionnels de cette religion qui n'ont obtenu aucune réponse, voire aucune compassion, de la part des sectateurs de cette religion face à des problèmes de diverse nature. En outre, il est apparu au cours de ces dernières décennies une inadéquation totale entre les problématiques telles qu'elles se posent à la société moderne et les "réponses" que cette religion avait à apporter. Il est certain, que ce soit sur le fond ou sur la forme, qu'aucun de ses discours tenus sur les différents problèmes actuels n'est en adéquation avec les exigences d'aujourd'hui.

A delà de ce problème spécifique posée à cette religion (et aux religions monothéistes en général), il y a évidemment le fait qu'aucune autre proposition à dimension spirituelle n'est véritablement possible actuellement en Europe. Le fait qu'un seul courant largement hégémonique, de surcroît en constant porte à faux avec les aspirations élémentaires des européens et excessivement archaïque, aussi bien dans ses réponses que dans ses approches, conduit un grand nombre de personnes à se tourner envers une autre forme organisée à dimension spirituelle qui n'est en l'occurrence ni la première ni la seconde religion de France. Il y a dans le bouddhisme une dimension spirituelle accompagnée d'un contenu et d'une démarche philosophiques qui n'a pas d'autres équivalents et qui correspond à un besoin, sans doute croissant, qui n'est satisfait par aucune autre forme. (Cet aspect concerne une autre vision de cette dimension spirituelle, la place de cette connaissance spécifique dans la société, les modalités nouvelles de sa diffusion - par qui ?, comment ?, quels types de questions nécessitent une autre forme de réponse ? - et qui impliquent également une autre perception de soi-même et de ses rapports au monde - toutes questions auxquelles le bouddhisme à déjà formulé de nombreuses réponses. Vous voyez par ailleurs, que ceux qui ont besoin de ce type d'approche savent très bien la trouver.)

En revanche, le bouddhisme apparaît d'une surprenante modernité. Je pourrai vous dire que cela n'est pas tellement étonnant puisque de nombreux philosophes qui ont marqué la philosophie moderne ont étudié et travaillé sur des textes hindous ou bouddhistes (on peut citer par exemple, le philosophe Shopenhauer "Le monde comme volonté et comme représentation" et qui fut notamment le professeur de Frédéric Nietsche ou bien le psychologue Jung qui a écrit un ouvrage sur le bouddhisme). Comme je l'ai déjà expliqué sur ce site, le bouddhisme ne procède pas d'une démarche idéologique avec des concepts définitifs sur les questions qui préoccupent, soit disant, les hommes. Le bouddhisme dit très simplement "il y a peut-être ces questions, il y a peut-être des réponses, mais ni ces questions, ni ces réponses, si elles existent et si elles ont un sens, ne permettent à quiconque d'échapper à dukkha", "ni ces questions, ni ces réponses ne servent à quelque chose pour l'homme".

D'ailleurs, c'est parce que le bouddhisme ne s'intéresse pas à ces questions d'une manière fondamentale, qu'il est difficile de l'appeler religion. Je pense qu'il y a là un aspect important qui peut être également un des axes de la réponse à votre question.

En outre, le bouddhisme n'est pas une doctrine figée et arbitraire. Le bouddhisme est un système dynamique et adaptatif (comme le démontre très bien l'adaptation du bouddhisme à chaque culture dans laquelle il s'est installé au cours de l'histoire et le respect avec lequel ce courant a toujours considéré les croyances antérieures ou locales sans chercher à les nier, à les réduire ou à les détruire). Le bouddhisme est une manière vivante de considérer le monde et de se considérer soi-même dans ce monde. Le bouddhisme requiert à la fois l'observation neutre de ce qui se passe et l'obligation d'agir d'une certaine manière face aux événements. Il ne s'agit pas d'actions tournées vers les autres (et en particulier pas d'imposer aux autres cette lecture bouddhique du monde, qui n'appartient qu'à soi-même), mais il s'agit d'actions tournées vers soi-même. Je pense que toute cette approche, pas seulement tournée vers le sujet, mais tournée vers chaque sujet individuellement, cette vision d'un monde illusoire et changeant, cette notion de perpétuation d'une cause au travers des actes ultérieurs, bref, tout ce qui compose la pensée bouddhique, non seulement ne se retrouve nulle part, mais aussi correspond pleinement à une vision du monde qui est la plus fidèle à ce l'on vit et à ce que l'on voit tous les jours. Il y a là, une nouvelle piste pour répondre à votre question.

Enfin, depuis deux siècles, les moyens de communication ont porté à notre connaissance un nombre croissant de documents, d'écrits, de témoignages, d'abord indirects puis de plus en plus directs, qui ont nourri à la fois notre compréhension de cette culture unique, mais aussi notre curiosité. Cette culture bouddhique a déjà influencé de nombreux courants de pensée en occident et continuera à le faire. En plusieurs occasions, les scientifiques ont souligné la convergence de vues entre les représentations du monde telles que les concevaient hindous et bouddhistes et les découvertes sur l'organisation de la matière, par exemple. Il est tout à fait clair que cette culture est loin d'avoir livré toutes ses composantes, mais pour y accéder, il est besoin d'un engagement personnel loin de toute publicité et de tout tapage.

Pour mieux comprendre toutes les dimensions que votre question soulève, et auxquelles s'ajoutent d'inévitables critères subjectifs (attrait de l'orient, nouveauté, effets de mode, appartenance à un groupe pouvant dans certains cas s'apparenter à une secte...), il faudrait pouvoir examiner également l'impact et l'attrait de chaque courant du bouddhisme dans nos sociétés occidentales. Je pense que certains articles et livres ont traité de ce sujet.

J'espère avoir répondu à votre question.

Source = geocities.com


On ne devient pas bouddhiste par la naissance

(comme c'est le cas pour le judaïsme) ou par un baptême (comme dans le christianisme) mais par un engagement personnel dont l'expression formelle s'appelle la "Prise de Refuge" dans les "Trois Joyaux" : le Bouddha, le Dharma et le Sangha. Cette "profession de foi" marque l'entrée dans la communauté des disciples - le Sangha - et le souhait de suivre l'enseignement - le Dharma - de celui qu'on appelle "l'Eveillé" - le Bouddha.
Le terme de "sarana", qu'on traduit généralement par "refuge", n'est pas à comprendre comme un endroit où l'on se réfugie pour fuir ou échapper au malheur. Etymologiquement, "sarana" veut dire "point d'appui", "source de lumière". Les Trois Joyaux sont donc les fondements de la pratique, sur lesquels on prend appui pour marcher sur la Voie, Trois Joyaux qui illuminent les ténèbres de l'ignorance.
Même si, en principe, cet engagement ne regarde que soi et peut donc être pris "en solitaire", il est généralement formulé au cours d'une fête ou d'une cérémonie, publique ou privée, en présence d'un maître ou de pratiquants déjà confirmés, le plus souvent devant une statue de Bouddha.
La prise de refuge n'est pas une déclaration solennelle qui engage à vie celui qui la prononce ; elle est d'ailleurs souvent reformulée, parfois même plusieurs fois par jour, et la récitation de la formule traditionnelle est aussi considérée, dans certaines pratiques de méditation, comme un moyen de fixer l'exprit et de renforcer la motivation du pratiquant.
Source : UBE





- Sur les dérives du Bouddhisme et plus particulièrement du Bouddhisme tibétain voir le site :
Bouddhisme info : ICI




Autres Articles


  • - Sur l'engouement du bouddhisme tibétain : lire un article du Figaro publié le 2 août 2007 : "Cinq millions de Français se sentent proches du bouddhisme" : LA

  • La compassion du Dalaï-lama, par Frédéric Lenoir: ICI

  • Quel Bouddhisme pour l'Occident de Fabrice Midal: UBE