mardi 7 avril 2009

Douleur

La douleur l'empêchait de dormir tellement elle était forte et elle pouvait dire,  "Il y a de la douleur en moi". Mais elle ne voulait pas prendre d'antalgique, endormir la douleur pour pouvoir s'endormir à son tour et ne pas comprendre pourquoi la douleur était revenue.

Prendre des antalgiques, c'était comme nier la douleur, la fuir. Mais si on fuit la douleur on fuit la vie puisque qu'il y a de la douleur dans la vie. 

Pourtant elle avait comprit que douleur et souffrance ce n'était pas la même chose. La douleur était physique, la souffrance surtout mentale. Elle essayait tout simplement de ne pas ajouter de la souffrance à sa douleur, non, pas à "sa" douleur mais à "la" douleur.  Et elle répêtait mentalement pour ne pas devenir la douleur , "il y a de la douleur en moi, mais je ne suis pas la douleur, ce n'est pas "ma" douleur, c'est juste une douleur qui passe dans ce corps et qui en sortira tôt ou tard puisque rien n'est permanent"

Si on observe sans cesse la douleur on verra que par moment elle augmente tellement, qu'on ne peut plus respirer, puis, elle diminue de nouveau pour devenir supportable... ensuite elle augmente de nouveau et on crie intérieurement. La douleur est en mouvement et change d'endroit et d'intensité. 

Penser que la douleur est la nôtre c'est créé de la souffrance justement.. 

la position en demi-lotus qu'elle prenait pour méditer devenait de plus en plus difficile à maintenir et elle devait s'allonger pour méditer, ou marcher, rester debout ou couché mais surtout pas assise.


Observer la douleur, mais il n'y avait plus que la douleur à observer. Son principal objet de méditation c'était la douleur. C'est la douleur qui était devenue le centre, le centre de la vie, le début de sa renaissance.

Pourtant en observant davantage elle pouvait voir qu'il y avait d'autres objets à observer mais la douleur les cachait. c'est ainsi qu'il  y avait aussi  "la colère" mais surtout "la peur". 

tant qu'il y aura de la peur en elle, elle ne sera pas guéri, guéri de l'avidité et du désir, du terrible désir de vivre qui est la cause de toute souffrance.

Ne plus désirer vivre ne veut pas dire désirer mourir, car il s'agit là encore d'un désir. Ne plus désirer vivre,  c'est vivre enfin sereinement, paisiblement sans peur, sans souffrance. 

Quand il n'y aura plus de désir de vivre en elle, elle sera enfin arrivé sur l'autre rive, elle sera guérie.

Kathy- avril 2009

4 commentaires:

ivan a dit…

Bonjour Kathy,
Peut-être que cette personne, dans cet article, c'est toi ?
J'aimerais bien que tu m'explique un peu la fin, quand tu parle de "ne plus désirer vivre" et aussi "il n'y aura plus de désir de vivre en elle ". Car, comme je sens que ça a l'air très bien ce que tu essaye d'exprimer, j'aimerais mieux comprendre (si ça peut me servir plus tard...). Merci !
Ivan.

julie a dit…

J'ai toujours autant de plaisir à vous lire, bonne continuation

alice a dit…

vraiment passionnant votre article, a bientot !

Frédéric Baylot a dit…

Merci pour cet article
c'est qq chose qui me parle particulièrement, souffrant d'une maladie créant de la douleur perpétuelle, étant encore sous morphine et autres jusqu'à il y a un an
où j'ai tout arrêté
me centrant sur la méditation et le chikung (que je pratiquais déjà avant) pour faire que la douleur ne soit pas de la souffrance

chaleureusement