samedi 27 juin 2009

Les empêchements à la méditation

Depuis quelques temps déjà je ne médite plus tous les jours et comme par hasard les douleurs liées à une ancienne sciatique sont revenues. Et j'ai même craqué cette nuit en prenant des antalgiques.

L'esprit nous joue des tours et le corps en paye les conséquences.

Cette nuit je me suis laissée emporter et même dépasser par la douleur car je n'ai pas réussi à l'observer sereinement.

Je désirais tellement que la douleur s'en aille qu'elle est restée.

Si le retour de la douleur est liée à la Non médiation, je suis dans l'impasse car si je médite de nouveau, ce sera indirectement Pour que la douleur disparaisse et bien sûr, dans ces conditions, elle ne disparaîtra pas.

Et surtout méditer pour obtenir quelque chose c'est faire fausse route.

Méditer ce n'est pas seulement s'assoir sur son tapis de méditation, méditer c'est reprendre le chemin emprunté par le Bouddha.

Si s'assoir les yeux fermés pour pouvoir mieux observer mon corps et mon esprit est indispensable à la débutante que je suis, cela ne me suffit plus, peut-être est-ce pour cela que je m'en suis éloignée?

Je réalise que les années les plus faciles sont les premières années car on est porté par l'ivresse du débutant, pour ne pas dire l'ignorance du débutant.

Plus les années passent plus les obstacles sont subtiles et plus on trouve de raison pour s'éloigner du chemin.

L'esprit nous emprisonne.

Lorsque des empêchements s'installent il faut les observer et s'en servir pour franchir une nouvelle étape. Etre conscient de la présence des ces obstacles c'est très important car comment lutter contre quelque chose qu'on ignore.

Les empêchements à la méditation portent bien leur nom....


Kathy, le 27 juin 2009





8 commentaires:

Michel a dit…

depuis que je médite surtout en groupe, j'eprouve moi aussi des benfices certains sur le plan santé.
meme mes quintes de toux quand j'ai une angine s'apaisent, voire disparaissent le temps de la méditation

ou les allergies du rhume des foins dernierement à une journée de retraite...

je met cela sur le compte des bonnes energies degagées par la salle.

car la méditation solitaire ne me donne pas les mêmes effets

et pour toi ?

sinon je viens de découvrir la pratique de Tonglen, prendre et donner que tu dois surement connaître
-prendre en inspirant les souffrances des autres et leur donner le bien être en expirant
http://essania.actifforum.com/bouddhisme-tibetain-f15/pratique-de-tonglen-donner-et-recevoir-t2286.htm
il parait que c'est un puissant moyen de purifier l'attitude courante de rechercher un but égoiste à notre pratique.

http://essania.actifforum.com/bouddhisme-tibetain-f15/pratique-de-tonglen-donner-et-recevoir-t2286.htm

un lotus pour toi
Michel

Agir sur soi afin d'agir dans la société, consommer autrement, agir par la consommation,
devenir consom'acteur pour ne plus être (con)sommateur...

http://michel1955.blogspot.com/

Catherine a dit…

Michel : effectivement je ne m'étais pas posée la question mais depuis deux ans je ne médite plus jamais en groupe et j'avoue que j'ai toujours préféré méditer seule. la dernière fois que j'ai fait une retraite la méditation était individuelle puisque chacun avait une petite chambre pour méditer. Mais cela demande une très grande discipline puisque les seuls horaires sont ceux du petit déjeunez qui avait lieu à 6 h du matin et celui du déjeunez de midi.
je ne conseille pas ce type de retraite aux personnes qui débutent.

lancelot a dit…

C'est anica, dukka et anatta. Que tu sois à nouveau en bonne santé heureuse et en paix.

Anonyme a dit…

c'est drôle car tu semble dire que la pratique du début est plus simple. Je trouve que c'est tout le contraire. Cela fait des années que j'essaye de méditer et je n'y parviens pas. J'ai essayé en groupe et je focalisais plus mon attention sur les autres que sur moi. Quand je suis seul, je perds vite patience parce que simplement je ne prends aucun plaisir à le faire...

Pas simple tout cela...

Catherine a dit…

naturedivine : Dans vipassana, il n'est pas question de prendre du plaisir ou de ne pas en prendre mais d'observer. Nous sommes justement déjà esclave du plaisir alors la méditation n'est pas là pour nous faire plaisir mais nous faire avancer sinon.
Durant la méditation, observe bien tes sentiments et si tu vois que tu n'aimes pas être là, entrain de méditer tu observe cela.
beaucoup de personne ne comprennent ce qu'est vipassana. Méditer ce n'est surtout pas rechercher quelque chose
j'ai écris justement un article 'on peut lelire sur ce blog) intitulé "ne pas confondre bouddhisme et bien être"

Michael a dit…

Hello Kathy

Je te cite :

"Si le retour de la douleur est liée à la Non médiation, je suis dans l'impasse car si je médite de nouveau, ce sera indirectement Pour que la douleur disparaisse et bien sûr, dans ces conditions, elle ne disparaîtra pas."

En effet tu as l'air d'être dans une impasse douloureuse, je te le dis tout de suite je n'ai pas la solution.

Mais ce que tu soulèves m'évoque immédiatement la notion de bodhicitta relative et bodhicitta absolue (hum meme si j'ai pu lire quelque part que le boudhisme theravada ne connait pas vraiment cette notion, peu importe ...).

Bref la bodhicitta absolue c'est une sorte de reconnaissance de la nature illusoire de tous les phénomènes. Alors que la bodhicitta relative c'est le souhait que soit même et tous les être animés soyons libérés de la souffrance.

On dit (attention tout ce que je raconte est a prendre en tenant compte de mes limitations) que l'on s'appuie sur la bodhicitta relative pour se hisser au niveau de la bodhicitta absolue.

De ce point de vue je ne suis pas choqué que dans sa démarche l'intention soit de commencer à méditer pour se libérer de sa souffrance puis une fois qu'on a progressé dans la voie que l'on médite non plus pour ça mais plutôt pour reconnaitre la nature illusoire de la souffrance. En fait que l'on médite avec les deux objectifs dès le départ. En sachant que c'est progressivement le deuxième qui prendra le pas sur le premier.

Voilà, c'est mon point de vue. En tout cas, du fond du cœur, ton blog est un trésor.

Will Farnaby a dit…

J'appuie ce qu'a écrit Michael. Mais j'exprimerais cela de façon plus simple, relativment à ma compréhension.

Bien sûr, méditer pour obtenir quelque chose c'est faire fausse route. Puisque, comme la 2ème noble vérité l'indique, l'origine de la souffrance c'est le désir. Mais la 4ème noble vérité ne dit pas qu'il faut arriver avant d'être parti ! :-)

On ne passe pas du désir à l'absence de désir immédiatement (sauf peut-être pour quelques individus exceptionnels). On suit l'octuple sentier. Et attention correcte ou concentration correcte ne signifie pas attention ou concentration conforme à un modèle, mais en adéquation avec la réalité du pratiquant.

Il faut partir de là où l'on est. Comme tu le dis à naturedivine, la méditation bouddhique consiste à observer son corps-esprit tel qu'il est : le tien, pour l'instant, est animé du désir de se libérer de sa souffrance physique, et espère ou sait que la pratique de la méditation y contribuera.

Pour le dire autrement, une mouche ou un arbre ne sont pas intéressés (consciemment j'entends) par la libération de la souffrance. Il faut d'abord avoir un égo pour pouvoir (vouloir) l'abandonner.

Comme la fleur de lotus, les racines dans la boue, se tourne vers le soleil, ainsi puissions-nous, au-delà des passions, nous tourner vers la Voie du Bouddha.

Comme l'indique encore Michael, la fréquentation d'une sangha est utile pour ne pas se faire piéger par le mental et l'égo.

Catherine a dit…

Merci à tous pour vos messages.

j'ai repris la méditation et j'observe mon désir de ne plus souffrir, je l'inclue à ma méditation.

Plus j'avance sur la voie plus je rencontre d'obstacles ou plutôt, plus je suis consciente des obstacles. Or comment "lutter" contre des obstacles si on ne les identifie pas... c'est donc une bonne chose finalement d'en avoir conscience, de ne pas être ignorante.

En ce moment j'ai l'impression de reculer mais je sais que cela fait aussi partie de la méditation.

Il faut beaucoup de patience, de motivation et beaucoup d'énergie et en ce moment c'est l'énergie et la motivation qui me font défaut.

Afin de retrouver cette énergie, je vais de nouveau participer à des retraites de quelques jours, afin de "profiter" de l'énergie collective, celle que l'on ressent souvent lors de méditation collective.

La dessus je vous rejoins, quand notre motivation ou notre énergie nous fait défaut, rien ne vaut la sangha.

Avec toute ma bienveillance

Kathy