vendredi 16 novembre 2007

Bouddhisme engagé; Pacifisme; Non-violence




Acte 1 scène 1: de "jeunes gens forts sympathiques... mais pas idiots.."

SOS BURMA

cliquer sur l'image pour l'agrandir (MARCHE de SOS BURMA du 17/11)




Table des Matières de tous mes messages sur la Birmanie : LA



Ci après, Un article de Tinh'y pour Karuna


Bouddhisme engagé; Pacifisme; Non-violence:





Des termes souvent mal compris

Sommaire:
Bouddhisme engagé
La Non-Violence
Ghandi
Martin Lutther King
Le Pacifisme
La désobéissance civile
Conclusion




Bouddhisme engagé


A l’heure où le monde change rapidement, où les repères habituels sont en train de se déplacer, où ce que certains appellent « mondialisation »ouvre à la fois de nouvelles perspectives, mais aussi montre la misère du monde... Au moment où il va falloir apprendre à vivre autrement, les « valeurs » du bouddhisme peuvent apporter un éclairage tout à fait opportun.

L’effort du pratiquant bouddhiste pour voir clair et discerner peut trouver là, tout son champ d’application pour le bien de tous les êtres... Le bouddhiste engagé ne marche pas à l’aveuglette, il ne suit pas les opinions toutes faites des médias... Il se forme et s’informe... Il écoute et découvre, il sort de sa bulle pour qu’à l’instar de Siddharta quittant le palais de son père, il ouvre les yeux sur la misère, l’injustice... Il quitte la niaiserie des visions enfantines pour découvrir la réalité de la souffrance...





Le bouddhiste n’a pas peur de la souffrance et c’est ce qui le rend performant dans toutes ses luttes.. Oui ses luttes... ce n’est pas un mot à bannir du vocabulaire bouddhiste.. la lutte c’est Viriya : l’effort constant... la pratique quotidienne est une lutte contre l’endormissement, l’engourdissement de la pensée, une lutte contre l’ignorance...

De même, dans le monde, le bouddhiste engagé lutte contre l’ignorance, il combat pour l’égalité de tous les êtres, le respect de la vie, il insiste à temps et à contre temps...

Le bouddhiste est performant parce qu’il n’est pas atteint dans son soi, et quand il l’est, il travaille à ne plus l’être...

Le bouddhiste est performant dans tous ses actes et dans l’écoute de l’autre...

Il ne met pas sur le même plan la souffrance du bourreau et celle de la victime, il travaille, comme le bouddha à l’abolition des castes. Aujourd’hui on dit classes sociales, ça fait mieux, mais la réalité est la même : notre société a elle aussi ses intouchables, ses exclus, les oubliés de la télévision et des classes moyennes...

Certes le pratiquant bouddhiste a de la compassion pour les exploiteurs, il ne condamne personne, seulement les actes... Car c’est le devoir de tout bouddhiste de condamner les actes mauvais... à condition que cette condamnation ne s’appuie pas sur une simple opinion personnelle mais sur une observation juste des faits. La misère est la misère, celui qui a faim est celui qui a faim, celui qui est tué est celui qui est tué...

Le bouddhiste engagé applique le juste principe : de chacun selon ses capacités à chacun selon ses besoins...

Il travaille à la vérité en toute chose.

On peut dire que de la manière dont les bouddhistes occidentaux s’engageront dans la société, dépend l’avenir du bouddhisme et de sa crédibilité...

Le don du Dhamma est le plus grand de tous les dons. Mais ce ne sont pas les préchi-préchas des uns ou des autres qui persuaderont les plus démunis que le bouddhisme a quelque chose à dire au monde d’aujourd’hui..

Le don du Dhamma c’est la compassion en action.


"En fait la souffrance, qui, certes, pouvait être souvent effrayante au temps du Bouddha, était pourtant plus simple à comprendre. L’interdépendance entre les phénomènes est devenue une chose très complexe... Si nous n’adaptons pas la sagesse bouddhiste à la compréhension de la réalité sociale et à la recherche d’une réponse aux questions qu’elle pose, alors le bouddhisme risque de n’être qu’une sorte d’échappatoire aux problèmes de ce monde, à l’usage des classes moyennes." (Sulak Sivaraksa)



La Non-Violence


La non-violence n’est pas inaction elle est active mais elle n’est pas à confondre avec l’œuvre charitable, (qui a sa valeur et qui est absolument nécessaire pour soulager la misère immédiate) la non-violence, elle, est action pour le changement social...

Il ne faut pas se méprendre sur la non violence de Gandhi ou de Martin Luther King... C’était avant tout une manière d’agir avec fermeté et détermination. Il serait déplorable de voir leur œuvre ainsi détournée de sons sens...



Ghandi



Le Mahatma Gandhi entame une campagne de désobéissance civile contre le pouvoir britannique d’Inde qui impose une taxe sur le sel. Accompagné d’une poignée de disciples, il commence une longue marche appelée « marche du sel ». Au cours de ses 350 km de route des villageois, des journalistes et des intellectuels se rallieront à sa cause. 24 jours après son départ Gandhi atteindra la mer où symboliquement il violera le monopole de l’Etat colonial en ramassant une poignée de sel. Le « père de la nation » indienne sera arrêté sur l’ordre du vice-roi le 5 mai.

30 janvier 1948

En chemin vers une réunion de prière, Gandhi est abattu près de Birla House, à New Delhi

« Amis et camarades, la lumière a quitté nos vies, l’obscurité est partout, et je ne sais pas trop quoi vous dire et comment vous le raconter. Notre dirigeant bien aimé, Bapu comme nous l’appelions, le père de la nation, n’est plus. Peut être ai-je tort de dire cela ; néanmoins, nous ne le verrons plus comme nous l’avons vu toutes ces années, nous ne pourrons plus lui demander conseil ou consolation, et c’est un coup terrible, pas seulement pour moi, mais pour des millions et des millions dans ce pays. » (Nehru)


Martin Lutther King :




« Lorsque King prit ouvertement position contre la guerre du Vietnam, le 4 avril 1967, un an jour pour jour avant son assassinat, l’opinion publique américaine était divisée. Il fut accusé aussi bien par des conservateurs que par des libéraux de naïveté, de stupidité et même de trahison. Beaucoup de ceux qui le soutenaient dans la lutte pour les droits civiques lui reprochèrent de se mêler de politique et de vouloir tout mélanger.

Ne l’oublions pas, Martin Luther King a eu de nombreux et puissants ennemis. Si le pouvoir politique l’a honoré dix-huit ans après sa mort, il ne l’a pas moins combattu vigoureusement pendant les treize ans que dura son action. Devant cette tentative de récupération, il est important de rappeler sans cesse que Martin Luther King fut sans doute le prophète de la non-violence, mais aussi le contestataire radical de la société américaine.

A la suite de Gandhi, Martin Luther King a montré la signification et la force que peut avoir l’action non-violente pour transformer la société. « A mesure que je vivais effectivement l’expérience de la lutte, écrira-t-il, la non-violence devenait plus qu’une méthode intellectuellement satisfaisante, elle devenait une manière de vivre. Beaucoup de problèmes qui me semblaient obscurs du point de vue de l’esprit me sont alors apparus résolus dans le cadre de l’action pratique ».

Pour King, comme pour Gandhi, l’action non-violente est devenue l’expression profonde de ses convictions philosophiques et religieuses. C’est par attachement à ces convictions qu’il dut aller jusqu’au bout de l’action, par delà ses angoisses, ses réticenses et ses peurs. Répondant aux flots de critiques qui lui disaient de s’en tenir à la lutte pour les droits civiques et de ne pas s’occuper, notamment, de la guerre du Vietnam, King répondit : « J’ai combattu trop longtemps et trop durement la ségrégation pour m’accomoder de la ségrégation dans mes jugements moraux...la justice est indivisible. Une injustice, où qu’elle soit, est une menace contre la justice partout » ( source ICI )





Le 4 avril 1968 Martin Lutther King est assassiné

« Pour King, l’injustice avait pour noms : discrimination raciale, racisme, mais aussi guerre du Vietnam, pauvreté, sous-développement. S’attaquant aux différentes formes de l’oppression, il se confrontait dès lors aux systèmes oppresseurs. King le paya de sa vie le 4 avril 1968. Le tireur fut peut-être seul, il était cependant loin d’être solitaire. Les balles de l’assassin n’ont pas seulement tué le leader non-violent mais aussi une période de l’histoire. Parmi toutes les grandes figures du combat pour l’égalité raciale, Martin Luther King est celui qui a su faire preuve de la plus grande lucidité politique. Se refusant à tout compromis avec les partisans du Pouvoir Noir aux revendications ségrégationnistes et séparatistes, Martin Luther King s’attacha cependant moins à dénoncer les violences de la révolte qu’à montrer qu’il existe une autre voie pour promouvoir la justice, la paix et la liberté » ( source ICI)


La Non-Violence n’est ni mièvre ni passive...



Le Pacifisme


Le vrai militant pacifiste n’est pas un avachi... Il ne faut pas confondre pacifisme et apathie.. Le pacifisme est une action politique, l’apathie est une maladie mentale...

"Dans les années 70, en France, le statut d’objecteur de conscience n’était accordé qu’au compte-goutte et encore assorti de pénalités.
L’article 11 de la loi de 1963 interdisait à quiconque de faire connaître cette loi sous peine de graves sanctions pénales. .
La loi n° 71-424 du 10 juin 1971, créant le Code du service national, prévoyait que la durée de leur service national ne serait pas prise en compte dans l’ancienneté de la fonction publique, pour leur avancement, et pour leur retraite. Cette discrimination spécifique perdure puisque la loi n° 83-605 du 8 juillet 1983, modifiant le Code du service national et relative notamment au nouveau statut des objecteurs de conscience, ne l’a supprimée que pour les seuls fonctionnaires ayant accompli leur service national à compter du 10 juillet 1983 (absence de rétroactivité). Cette discrimination envers les fonctionnaires a toutefois été corrigée par le Conseil d’Etat dans sa décision n° 278041 du 10 mai 2006 (rendue en cassation).
Nous avons soutenu quelques uns de nos camarades qui jeûnaient et qui étaient sur le point d’être arrêtés... Nous nous sommes enchainés devant la porte du local... la répression fut violente... comme je me trouvais en fin de ligne le cadenas de la chaîne a lâché... Alors trois « je ne sais qui » (des RG peut être) se sont mis à me taper dans les côtes à coup de pied et à me faire rouler de droite à gauche dans le caniveau, jusqu’au moment où ils m’ont dit « tire toi »... ce que j’ai fait.. J’étais morte de peur et je pleurais de rage et d’humiliation...
Les camarades sont allés en prison.. "

Les pacifistes sont ceux qui luttent contre la guerre la tyrannie et les tortures... Ils ne sont pas forcément non-violents, il existe des militaires, des hommes politiques, comme Aristide Briand, qui sont pacifistes





La désobéissance civile


Ce fut « l’arme » de Gandhi et de Martin Luther King :Il ne s’agit pas là d’une action caractérielle mais d’une manière de donner sa vie ... l’acceptation de la sanction étant le corollaire de cette action...

Gandhi proposait les règles suivantes dans sa lutte non-violente :

  • Un résistant civil ne doit pas avoir de colère.
  • Il supportera la colère de l’opposant, ainsi que ses attaques sans répondre. Il ne se soumettra pas, par peur d’une punition, à un ordre émis par la colère.
  • Si une personne d’autorité cherche à arrêter un résistant civil, il se soumettra volontairement à l’arrestation, et il ne résistera pas à la confiscation de ses biens.
  • Si un résistant civil a sous sa responsabilité des biens appartenant à d’autres, il refusera de les remettre, même au péril de sa vie. Mais il ne répondra pas à la violence.


« Il y a deux sortes de lois, affirmait Martin Luther King : les lois justes et les injustes. Je suis le premier à préconiser l’obéissance aux lois justes. C’est une responsabilité morale aussi bien que légale. Or, cette même responsabilité morale nous commande inversement de désobéir aux lois injustes. (...) Quiconque enfreint une loi injuste doit le faire ouvertement, avec ferveur, et la volonté d’en accepter les conséquences. Je soutiens qu’un homme qui refuse d’obéir à une loi lui paraissant injuste en son âme et conscience et qui se soumet de plein gré à la peine de prison afin d’en démontrer l’injustice à ses concitoyens, exprime en agissant ainsi son très grand respect pour la loi. » (Martin Luther King)



Conclusion


Comme nous pouvons le voir, il ne s’agit pas là de notions que l’on peut triturer dans tous les sens... On ne peut pas jouer avec des mots pour lesquels des hommes ont donné leur vie... Le Bouddhisme engagé, la non-violence, le pacifisme ne sont pas des amusements pour des bouddhistes ayant du vague à l’âme...

Le Bouddhisme c’est la pratique du don... Une offrande qui n’est pas celle des fleurs ou de l’encens, mais de nous même...

Bien sur, on n’est pas obligé d’être un bouddhiste engagé, et l’engagement peut être à la mesure de nos moyens et des circonstances, il peut être important ou modeste... l’important c’est que la justice et le respect de tous, surtout des plus démunis soient notre souci.


« Un bodhisatta doit être quelqu’un qui peut se révolter contre le malheur des autres tout en résistant mentalement et physique ment à toutes sortes de problèmes personnels, dans le cycle des événements. » ( lire ICI )


Le bouddhisme, en effet, ressemble à de l’eau tiède si l’on se limite à le considérer comme l’exposé d’une philosophie ou d’une religion. Il devient en revanche un formidable terrain d’aventure, dès qu’on en fait une pratique, contrôlée par la méditation, l’étude et la transmission. N’en est-il pas de même de la paix et de la non-violence ? Jean-Paul Ribes



Lire aussi : Birmanie, la peur est-elle contagieuse : ICI

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Suite à ton commentaire sur mon blog, je suis venue jeter un coup d'oeil sur le tien. Un site très détaillé concernant le bouddhisme engagé : cet état d'esprit combatif mis en pratique de façon quotidienne. J'aimerai ajouter un lien vers ton blog sur un article sur le boudhisme.

Catherine a dit…

merci d'être passé anata.
pour le lien pas de problème.
Kathy