jeudi 27 mars 2008

Paroles d'Ajahn Chah à propos de la pratique de la meditation (suite)



Apprendre au sujet de la pratique, c’est pratiquer dans le but d’apprendre.


Lorsque vous êtes indolents, que vous vous sentez paresseux, vous devez aussi pratiquer ; pas seulement quand vous êtes en forme et dans de bonnes dispositions. C’est cela que nous a enseigné le bouddha. Si nous suivions nos penchants, nous ne pratiquerions que lorsque nous nous sentons bien.

Comment espérer obtenir quoi que ce soit en pratiquant de la sorte ? Comment pourrons-nous couper le courant de nos formations mentales si nous pratiquons seulement au gré de nos lubies ?


Voir par nous même

Quoi que nous fassions, nous devons voir par nous-mêmes. Lire des livres seulement ne produira jamais rien. Les jours vont passer, mais vous ne verrez rien, vous ne comprendrez rien.

Apprendre au sujet de la pratique, c’est pratiquer dans le but d’apprendre.


Laisser apparaître et disparaître toutes choses

Bien sûr qu’il y a des dizaines de techniques de méditation, mais toutes ont un point commun : laisser apparaître et disparaître toutes choses. Passez au-delà, là où tout est calme, hors des combats.

Pourquoi n’essayeriez-vous pas ?


Se contenter de réfléchir au sujet de la pratique, c’est comme foncer sur l’ombre et manquer la cible.


Votre cœur vous dit ce que vous avez à faire.

Alors que je n’avais pratiqué que quelques années, je ne pouvais pas me fier seulement à moi-même. Mais avec davantage d’expérience, j’ai appris à me fier à mon cœur.

Quand vous avez cette compréhension profonde, quoi qu’il arrive, vous pouvez le laisser venir, tout chose apparaît, puis passe son chemin. Vous avez atteint le point où votre cœur vous dit ce que vous avez à faire.



Dans la pratique de la méditation, il est en fait pire d’être englué dans un état de calme que d’être tiraillé par l’agitation, car vous voudrez échapper à l’agitation, alors que vous aurez tendance à vous complaire dans le calme et ne pas aller plus loin.

Quand le bienheureux état de clairvoyance naît de la pratique de la méditation intérieure, ne vous y attachez pas!




La méditation ne concerne que l’esprit et les sensations.

Il n’y a rien après quoi vous devez courir ou pour lequel vous devez vous battre. La respiration se poursuit pendant que vous travaillez. La nature prend soin des processus naturels. Tout ce que nous avons à faire, c’est de rester attentif, aller en nous-même afin d’avoir une vision claire.

Voilà ce qu’est la méditation.



Quand la pratique n’est pas correcte, il n’y a pas de pleine conscience.


Ne pas avoir cette pleine conscience, c’est comme être mort. Demandez-vous si vous aurez le temps de méditer lorsque vous serez au seuil de la mort. Demandez-vous plutôt en permanence : « Quand vais-je mourir ? ». Si vous vous interrogez de la sorte, vous serez attentif à chaque seconde, la pleine conscience sera toujours présente. Voyant toutes choses telles qu’elles sont, la sagesse apparaîtra. La pleine attention permet à l’esprit de voir chaque sensation au moment où elle parait, nuit et jour…


Quels sont Les fondamentaux de notre pratique ?

Les fondamentaux de notre pratique sont : d’abord, être honnête et droit ; ensuite, se méfier des actions incorrectes ; enfin, être posé et savoir se contenter de peu. Si vous savez être modéré dans vos propos et dans tous les autres domaines, alors vous pourrez vous voir tel que vous êtes, vous ne serez plus distraits. L’esprit aura alors comme fondation : la vertu, la concentration, et la sagesse.


Il n’y a absolument rien.

Au début, vous vous dépêchez d’aller de l’avant, vous dépêchez de revenir en arrière, vous dépêchez de vous arrêter. Et vous allez continuer à pratiquer de la sorte jusqu’à ce que vous touchiez le point où il semble qu’avancer ne mène à rien, que reculer n’avance à rien, ni s’arrêter d’ailleurs ! C’est fini.

Pas d’arrêt, pas d’aller, pas de revenir. C’est fini ! Juste là, vous allez voir qu’il n’y a absolument rien.




Rappelez-vous : vous ne méditez pas pour obtenir quoi que ce soit, mais pour être débarrassé de tout.

Vous le faire avec pour seul désir, celui du lâcher-prise.

Si vous « voulez » quelque chose, vous ne le trouverez pas !


C’est vous qui devez voir la Vérité.

Le cœur de l’Enseignement est assez simple, en fait. Pas la peine de se perdre dans de longues explications. Laissez aller l’amour et la haine, laissez être ce qui passe. Toute ma propre pratique se résume à cela.

Poser des questions erronées démontre que vous êtes encore dans le doute. Parler de la pratique est une bonne chose, si cela peut vous aider à atteindre la vision intérieure.

Mais rappelez-vous que c’est vous qui devez voir la Vérité.

Source : Ajahn Chah -extrait de “No Ajahn Chah” -traduction par isara

Un grand merci à isara pour ses traductions




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