Jeudi et vendredi seront fériés en Thaïlande (pas seulement en Thaîlande, mais dans tous les pays "Bouddhistes" et notamment dans les pays de l'Asie du Sud est) à l’occasion de l’Asalaha Bucha et du carême bouddhique, Khao Phansa.
Avec la saison des pluies arrive le moment pour les moines de se retirer dans les monastères pour une période hautement spirituelle de trois mois. Khao Phansa est également l’occasion d’assister à de spectaculaires processions
Comme tous les ans, lors de la pleine lune de juillet a lieu la cérémonie dite de l’Asalaha Bucha. En 2008, ça tombe le 17. C’est un jour férié et la vente d’alcool est interdite car on commémore le (premier) sermon ( je préfère le mot "enseignement" à la place de "sermont") du Bouddha à ses cinq premiers disciples (qui s’était tenu le jour de la pleine lune du mois sanskrit ‘‘Asadha’’).
(Le premier enseignement du Bouddha est celui de l'exposé des "quatre Nobles Vérités", donné juste après son éveil)
Le lendemain, c’est la fête de Khao Phansa, voulant dire littéralement ’’entrée’’ (khao, en siamois) dans la saison des pluies (warsha, en sanskrit). Premier jour de la période du carême bouddhique où commence, pour les bonzes, une sorte de retraite ( ce n'est pas "une sorte" de retraite mais une retraite) : pendant trois mois, ils ne quitteront pas les abords du temple et devront se soumettre à diverses règles plus strictes que d’habitude, tout en se consacrant à l’étude, à l’enseignement et à la méditation. C'est aussi à cette période qu’ont lieu d'innombrables cérémonies d'ordination d'un bout à l'autre du pays. Ce carême se termine le jour de la pleine lune tombant cette année le 26 octobre
Une fête ancestrale
Cette tradition remonte directement à l’époque du Bouddha qui aurait demandé aux moines de rester dans le même monastère pendant toute la mousson pour des raisons pratiques, les moines restaient sur place Ils peuvent ainsi se consacrer à la formation des novices et enseigner aux laïcs. . (Bouddha et les moines avaient l'habitude de voyager dans tout le pays pour enseigner le dhamma , durant cette période de la mousson, les routes étant impratiquables, ils restaient sur place et pratiquaient de manière plus intensive)
De nos jours, c’est d’ailleurs l’occasion pour ceux-ci de prendre de bonnes résolutions, comme d’arrêter le tabac, l’alcool, la viande et la consommation de produits illicites, afin de mener une vie saine, en harmonie avec les principes religieux.
Il y a des processions organisées par des institutions (écoles, universités, organisations publiques et privées) dans tout le pays, les plus célèbres étant celles d’Ubon Ratchathani, Saraburi et Khorat. Des statues monumentales (en cire) sont élaborées et promenées sur des chars, dans la ferveur populaire. Et c’est le lauréat de l’année précédente qui est en tête de parade.
Cette fête de Khao Phansa est l’occasion pour les fidèles d’obtenir des ‘‘mérites’’. L’offrande de bougie a une valeur aussi pratique que spirituelle, participant à l’édification des moines et bénéficiant aussi à celui qui donne de même que le fait de baigner les pieds des bonzes lave ses propres (sic) péchés. Comme on dit maintenant, c’est du gagnant-gagnant !
(le mot "Péchés" n'est pas du tout adapté au Bouddhisme car le Bouddha n'a jamais parlé de "péchés". Chacun est responsable de ses actes. on doit s'efforcer de respecter un certain nombres de préceptes mais il n'y a pas de "commandement" donc pas de "faute" ou de "pêché" mais des actes qui vont avoir des conséquences dans cette vie même.
Par ailleurs Bouddha a toujours enseigné que l'on ne pouvait pas acquérir de "mérite" simplement en faisant des offrandes. Si le don est important pour renforcer "Sila", encore faut-il qu'il soit fait sans intention d'obtenir quelque chose en échange.
Faire un don pour obtenir des mérites n'a plus grand chose à voir avec le Bouddhisme.)
* remarques : J'ai ajouté quelques remarques personnelles à cet article du "petit journal" , elles sont (entre parenthèse et en bleu)
Source : Le petit journal- bangkok
- Lire aussi sur le blog d'isara : Khao Phansa: l'entrée dans le carême bouddhique.
Pour nous, de ce coté-ci de la planète, c’est pour beaucoup le temps des vacances et d’une certaine insouciance (à condition de fermer les yeux sur tous ces clignotants qui virent au rouge !).
Je fais le vœu que ce temps soit aussi un temps de silence et un temps pour la méditation.
Un temps aussi pour Metta, une compassion véritable qui ne soit pas à géométrie variable, mais dirigée vers tous ceux qui se trouvent dans la souffrance et l’obscurité..... (isara)
2 commentaires:
Et oui! il est dur pour un occidental peu au fait des choses religieuses d'écrire un article sur le carême bouddhique. Mais bon!, ce n'est pas un "péché", les journalistes du Petit Journal seront donc "pardonnés"... ou non!!! s'il n'y a pas de péché, il n'y a donc rien à pardonner... j'en perds mon pali!!!
En fait, je voulais d'abord dire que Vassa, le retraite de la saison des pluies était le moment de faire un retour sur soi-même pour travailler sur :
Les dix perfections
1. Dana parami : la générosité, le don
2. Sila parami : la vertu, la moralité
3. Nekkhamma parami : la renonciation
4. Panna parami : la sagesse transcendante
5. Viriya parami : l'énergie, l'effort
6. Khanti parami : la patience, la tolérance
7. Sacca parami : l'honnêteté, la sincérité
8. Adhitthana parami : le détermination, la résolution
9. Metta parami : l'amitié bienveillante
10. Upekkha parami : la sérénité, l'équanimité
en plus j'aime bien en général les articles de ce site
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