samedi 30 août 2008

Les quatre fondements de l'attention, par Henepola Gunaratana


Ce texte  est la suite d'un enseignement (Dhamma Talk) donné par Bhante Gunaratana lors d'une retraite au Centre Kanshoji, en mai 2007. (Retranscrit par Emmanuel Mancuso et traduit par Jeanne Schut)


Je vous conseille de lire, après la lecture de cet enseignement :




LES QUATRE FONDEMENTS DE L'ATTENTION


Je voudrais continuer cette série d’entretiens sur l’attention. Hier nous avons parlé de la définition de la méditation sur l’attention — ou Vipassanā — et le but de la pratique de cette méditation. 

J’ai dit qu’il y avait cinq buts :

- purifier les idées et les opinions
- dépasser le chagrin et les lamentations
- dépasser la souffrance et la déception
- s’engager sur le Noble Octuple Sentier
- réaliser le Nibbāna.

J’ai également dit que c’est la seule voie directe pour atteindre ces cinq buts. Il n’y a rien de plus direct que de regarder son propre corps, ses sensations, ses perceptions, ses pensées et sa propre conscience. 

Et quand nous regardons ces éléments — appelés « les cinq agrégats » — nous les regardons à travers le vécu de nos expériences. Ces expériences se produisent au moyen des yeux, des oreilles, du nez, de la langue, du corps et de l’esprit. On les appelle « les six portes ».

Vous savez à quoi servent les portes, n’est-ce pas ? On ouvre une porte pour entrer et sortir. Eh bien, c’est exactement ce qui se passe quand nous ouvrons les yeux, les oreilles, le nez, la langue, le corps et l’esprit. Quelque chose qui est à l’intérieur de nous va sortir par ces six portes, et quelque chose d’extérieur à nous va entrer par ces six portes.

Que sort-il de ces six sens ? Notre désir, notre aversion et notre ignorance. Et, une fois sortis, ils reviennent en rapportant encore plus d’avidité, d’aversion et d’ignorance. Par contre, si la générosité, l’amitié, la compassion, et la joie empathique sortent, elles rapportent générosité, amitié, compassion, et joie empathique. 

Dans tous les cas, quand on manifeste de la gentillesse, on reçoit de la gentillesse. Prenez n’importe quel exemple : quel que soit le sentiment qui sort de nous, il nous revient doublement, fortifié et très puissant. 

Nous pouvons voir tout cela se produire directement sans passer par les mots. C’est pourquoi, quand des saletés veulent entrer, nous devons absolument fermer la porte. C’est ce qui s’appelle la discipline.

Hier j’ai parlé des cinq formes de discipline :
- la patience
- la persévérance ou l’effort
- l’attention
- la sagesse
- la moralité ou sīla, c’est-à-dire observer certains principes de moralité : les Préceptes.
Nous pouvons faire tout cela en entraînant notre attention.

Donc la première étape, dont nous avons parlé hier, consiste à utiliser notre respiration comme objet de méditation et à accorder une attention claire et pleinement consciente à notre respiration. Une attention claire et consciente, c’est une attention impartiale, équanime, non verbale et non conceptuelle. 

Une telle attention permet de voir le corps en tant que corps — « le corps dans le corps » — et « les sensations dans les sensations ». C’est de cela que nous allons parler aujourd’hui. (...)


  • Ensuite : LIRE la deuxième partie de cet enseignement sur Les quatre fondements de l'attention : ICI 

Pour compléter cet enseignement essentiel sur les 4 Fondement de l'attention, lire aussi : Satipatthana, le coeur de la méditation bouddhiste


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