lundi 22 septembre 2008

Méditer pendant une séance de chimiothérapie

Méditer sur son coussin c'est bien, apprendre à méditer partout où l'on se trouve c'est bien aussi et puis ça peut aider à surmonter l'insurmontable : la peur de mourir, la peur de perdre ses cheveux, la peur tout court.

Après quelques respirations, on commence par essayer de trouver le calme mental. Dans de telles circonstances, le compte des respirations peut aider, une fois que l'on a réussi à calmer son mental, on peut essayer d'observer tous les phénomènes : ils sont comme tous les autres : insatisfaisant, impermenant et sans soi.

En fermant les yeux et en étant attentif aux sensations du corps, on peut voir ce qui se passe au moment où ça se passe, afin de ne surtout pas dramatiser. Cette substance qui se répand dans le corps n'est que passagère.

Observer la légère brulure du produit, la chaleur étrange qui commence à apparaître à la surface de la peau, comme une lampe UV mal réglée, c'est presque agréable.... au début.

Observer l'angoisse pour ne pas s'identifier à elle, observer la dépression pour ne pas s'identifier à elle, observer la douleur pour ne pas s'identifier à elle et surtout observer ce sentiment d'aversion à son encontre.

Observer les pensées : "pourquoi moi", "quelle horreur je vais mourir" , "je ne pourrais jamais le supporter", "mes cheveux comment je vais faire si je les perd" .. ect... Surtout ne pas se laisser entraîner par ce genre de pensées et les observer pour ce qu'elles sont : des pensées et non la réalité.


Observer les nausées, l'angoisse, les pensées, la douleur et encore les nausées, la peur, l'angoisse et ainsi de suite, c'est sans fin. Le mental est notre ennemi mais tout n'est qu'agrégat, tout à un début, un milieu et une fin.

Observer les cheveux, observer la peur de les perdre, la souffrance que provoque cet attachement à des cheveux, qui de toute manière vont repousser.

Il n'y a personne pour contrôler la repousse des cheveux , alors ça ne sert à rien d'avoir peur, on ne peut pas empêcher leur chute, juste observer la peur et l'angoisse, la souffrance que l'on créé par ignorance.

On finira tous par perdre nos cheveux, par perdre cette vie qui n'est que passagère.

Observer, être attentif à tout ce qui se passe dans le corps, dans l'esprit.

Grâce au dhamma et à la pratique on est moins ignorant et on peut méditer et rester attentif partout, en toutes circonstances.






Kathy 








4 commentaires:

panna a dit…

Ce texte est très fort...
Je souhaite à cette personne malade de garder ce courage, cette ténacité et cet amour pour le dhamma...Avec mon plus profond respect et ma plus grande bienveillance.

panna

Catherine a dit…

merci pour elle panna, c'est gentil et je suis certaine que ça lui fera chaud au coeur...

Anonyme a dit…

Quel beau témoignage, à la fois simple et très émouvant ... merci pour l'avoir partagé ...

Nicolas

Catherine a dit…

Tous les événements de la vie servent à la pratique et aucun ne doit être écarté.