Vous trouverez Ci après :
1-Quelle est l'attitude correcte pour la méditation, par Shwe Oo Min
2- Oublier les limites du temps, Un enseignement d'Ajahn Chah
3-Méditer juste
4- La méditation, par Henri Dufour
5- Extraits du livre d'Arnaud Desjardins : "Approches de la Méditation"
1- Quelle est l'attitude correcte pour la méditation, par Shwe Oo Min
1) Lorsque vous méditez,
Ne vous concentrez pas trop fortement ;
N'essayez pas de contrôler ;
N'essayez pas de créer quelque chose ;
Ne vous forcez pas ou ne vous restreignez pas.
2) N'essayez pas de créer quoi que ce soit.
Ne rejetez pas ce qui se passe.
Quand les choses se produisent ou arrêtent de se produire, n'oubliez pas,
Soyez en conscient.
3) Essayer de créer quelque chose est lobha (la convoitise, l'avidité) ;
Rejeter ce qui se passe est dosa (l'aversion) ;
Ne pas être conscient de ce qui se produit ou de ce qui a cessé de se produire est moha (la confusion, l'illusion).
4) C'est seulement lorsque l'esprit qui observe n'a pas en lui de lobha, dosa ou de soka (inquiétude/impatience), que l'esprit méditatif apparaît alors.
5) Vous devez vérifier à double reprise et voir avec quelle attitude vous méditez.
6) Vous devez accepter et observer à la fois les bonnes et les mauvaises expériences.
7) Vous voulez seulement de bonnes expériences ?
Vous ne voulez même pas de la plus petite expérience désagréable ?
Est-ce juste ? Est-ce le chemin du Dhamma ?
8) N'ayez aucune attente ;
Ne désirez rien ;
Ne soyez pas impatient ;
Car si ces attitudes sont dans votre esprit,
Il devient difficile de méditer.
9) Pourquoi vous concentrez-vous si fortement quand vous méditez ?
Voulez-vous que quelque chose se produise ?
Voulez-vous quelque chose ?
Voulez-vous que quelque chose arrête de se produire ?
Il est possible qu'une de ces attitudes soit présente.
10) Si l'esprit se fatigue,
quelque chose ne va pas dans votre façon de pratiquer.
11) Vous ne pouvez pas pratiquer quand l'esprit est tendu.
12) Si l'esprit et le corps se fatiguent, il est temps de vérifier votre façon de méditer.
13) Méditer est attendre et observer
avec attention et compréhension.
Il ne s'agit pas de penser,
De réfléchir,
De juger.
14) Ne pratiquez pas avec un esprit qui veut quelque chose ou qui veut que quelque chose se produise.
Le seul résultat sera que vous vous épuiserez.
15) L'esprit méditatif devrait être détendu et en paix.
16) L'esprit comme le corps devraient être à l'aise.
17) Un esprit léger et libre vous permet de bien méditer.
Avez-vous la bonne attitude ?
18) Peu importe ce qui se produit en bien ou en mal,
méditer,
c'est l'accepter, se détendre, et l'observer.
19) Qu'est-ce que fait l'esprit ?
Il pense ou il est attentif à ce qui se passe ?
20) Où est l'esprit maintenant ?
A l'intérieur ou à l'extérieur de soi-même ?
21) Est-ce que l'esprit qui observe est vraiment attentif ? Ou seulement attentif de façon superficielle ?
22) Vous n'avez pas à essayer de transformer les choses comme vous souhaiteriez qu'elles se produisent.
Vous devez essayer de connaître ce qui se produit, tel que cela se produit.
23) Ne soyez pas dérangé par les pensées.
Vous ne pratiquez pas pour empêcher les pensées de survenir.
Etre conscient et reconnaître les pensées quand elles apparaissent, c'est pour cela que vous pratiquez.
24) Vous n'êtes pas censés rejeter l'objet (phénomènes/choses qui se produisent/qui sont connues).
Vous êtes censés connaître (et donc observer/noter) les impuretés qui apparaissent à cause de l'objet, et les éliminer ainsi.
25) C'est seulement quand il y aura Saddha (confiance/foi), que Viriya (l'effort) apparaîtra.
C'est seulement quand il y aura Viriya, que Sati (l'attention) deviendra continue.
C'est seulement quand Sati deviendra continue, que Samadhi (la concentration) sera établie.
C'est seulement quand Samadhi sera établie, que vous connaîtrez les choses comme elles sont réellement.
Quand vous commencez à connaître les choses telles qu'elles sont vraiment, Saddha s'accroîtra davantage.
26) Faites juste attention à ce qui est exactement dans le moment présent.
Ne retournez pas dans le passé !
Ne planifiez pas le futur !
27) L'objet n'est pas important.
L'esprit qui travaille en arrière plan, qui travaille à être conscient (l'esprit qui observe) est plus important.
Si l'observation (l'esprit) est faite avec l'attitude correcte, l'objet sera le bon objet.
source = dhammasukha
2- Oublier les limites du temps, Un enseignement d'Ajahn Chah
Nous avons tendance à compliquer notre méditation. Par exemple, en nous asseyant, nous prenons la détermination suivante : « Cette fois-ci, je vais vraiment y arriver ». Mais ce n'est pas une bonne attitude car un tel attachement fera que rien ne se réalisera ce jour-là. Pendant certaines nuits, lorsque je voulais méditer, je pensais : « Cette nuit, je ne me lèverai pas de ma place avant 1 h du matin ». Mais, peu après, mon esprit se rebellait déjà et s'agitait au point de me donner l'impression que j'allais bientôt mourir. A quoi cela sert-il ?
Quand vous méditez, il n'est pas nécessaire de planifier ni de vous contraindre. Il n'y a pas de but à atteindre ou un état conquérir. Vous ne devriez pas vous inquiéter même si vous restez jusqu'à 7, 8 ou 9 h le soir. Demeurez impassible, ne vous forcez pas, ne vous donnez pas non plus l'ordre de faire apparaître quelque chose, car de telles intentions sont vaines. Laissez votre esprit à l'aise, votre respiration normale, ni longue ni courte, et votre corps relaxé. Pratiquez continuellement. Si le désir provoque des pensées telles que : « Combien de temps allons nous pratiquer, jusqu'à quelle heure ? » Rétorquez lui : « Ne me dérange pas ». Repoussez-le, car il n'est qu'une souillure qui vient vous perturber. Dites : « Que j'arrête tôt ou tard, si je veux rester assis toute la nuit, à qui ferai-je du tort ? Pourquoi venir me déranger ? » Coupez le désir et demeurez en posture. Apaisez votre coeur et vous serez libéré du pouvoir de l'attachement. Il y a des gens qui se mettent en posture devant un bâtonnet d'encens allumé et décident de rester jusqu'à ce qu'il se consume totalement. Alors, ils sont sans cesse inquiétés par le temps. Ils s'interrogent : « Est-il terminé ? » ou bien ils décident de dépasser leurs limites même s'il faut mourir pour cela et se culpabilisent lorsqu'ils cessent après seulement une heure de méditation. Ces gens sont la proie du désir.
N'accordez pas d'importance au temps. Poursuivez votre pratique avec confiance et vous progresserez. Vous n'avez pas besoin de faire des voeux. Maintenez vos efforts et laissez votre mental se calmer. Vous constaterez alors que vous êtes en mesure de rester assis longtemps. En ce qui concerne les douleurs dans les jambes, vous verrez qu'elles s'amenuiseront petit à petit. Persistez dans votre pratique et vous constaterez un changement en vous. Quand vous irez vous coucher, vous serez en mesure de maintenir votre mental dans le calme et vous vous endormirez facilement. Auparavant vous ronfliez, parliez en dormant, grinciez des dents et votre corps se tournait dans tous les sens. Mais une fois votre coeur exercé, tout cela disparaît. Vous dormirez paisiblement et vous vous réveillerez avec vitalité, sans manque de sommeil. Si le corps est au repos, l'esprit reste éveillé jour et nuit. Le Bouddha, celui qui connaît, l'Eveillé, le Bienheureux, l'Illuminé ne connaissait ni torpeur ni somnolence pendant sa pratique (cependant il dormait une à deux heures par jour). Si vous restez ferme dans votre coeur et dans votre esprit à propos de la pratique, vous pouvez ne pas dormir pendant deux ou trois jours. Quand vous avez sommeil, entrez en concentration pendant cinq ou dix minutes et vous vous sentirez alors plein de forces, comme si vous aviez dormi toute la nuit. En effet, vous n'aurez plus besoin de penser à votre corps tout en continuant à prendre en compte, avec compassion et discernement, ses nécessités.
Source = UBE
3- Méditer juste
Pour atteindre Nibbana et se libérer de la souffrance, la seule chose à faire est d'accumuler les moments d'attention. Ainsi la foi : Saddha, l'énergie : Viriya et l'attention : Sati augmentent, la concentration : Samadhi se développe et la sagesse : Pañña apparaît. Pour ce faire, l'attention doit être continue, sans aucun moment d'inattention. Il faut observer l'abdomen longtemps, l'esprit ferme, sans dévier, pour accumuler les moments d'attention. Il ne faut quitter l'abdomen pour observer un autre phénomène que si ce phénomène devient prédominant empêchant l'observation de l'abdomen. C'est seulement ainsi, en accumulant des moments d'attention, que l'on atteint les degrés de connaissances Vipassana et que se développent la concentration et la sagesse.
Le seul but d'un méditant est de maintenir son esprit sur un objet. Par exemple, un homme veut couper du bois. Son seul but est de couper du bois. Il concentre toute son attention sur le bois à couper et réussit à couper son bois. S'il ne se concentre pas, il ne réussira pas à couper son bois.
Lorsque l'esprit est concentré, il est calme, tranquille, stable, il colle à l'objet du début à la fin, sans pensées, imaginations ou spéculations. Il ne dévie pas et c'est de cette façon que la sagesse apparaît.
Il y a des personnes qui ont une forte concentration mais avec des interruptions et elles n'accèdent pas à la sagesse, elles se découragent et parfois abandonnent.
Les quatre fondements de l'attention (Satipatthana) sont la cause principale pour avoir une forte concentration :
- Kayanupassana
Observer constamment l'abdomen, la marche, les mouvements, le corps.
-Vedananupassana
Observer instantanément et sans arrêt ce qui est plaisant et ce qui est souffrance.
-Dhammanupassana
Observer les six portes des sens : voir, entendre, sentir, goûter, toucher, penser, ainsi que le désir et l’aversion qui s'y rapportent dès leur apparition.
-Cittanupassana
Observer le désir de plaisirs des sens, la colère, la somnolence, les remords, l'inquiétude, les doutes et tous les phénomènes mentaux. Savoir comment cela apparaît et comment cela disparaît, sans rien laisser passer.
Chaque instant d'attention est une bouffée d'air frais qui donne de l'énergie au corps et à l'esprit. Nous devons considérer l'abdomen comme notre demeure. Pendant la méditation nous devons y rester le plus longtemps possible et y revenir le plus vite possible quand nous le quittons pour observer un phénomène physique ou mental. Tout comme le nageur qui bouge énergiquement ses membres sans arrêt pour avancer, nous devons observer énergiquement et sans arrêt tous les phénomènes qui apparaissent pendant la méditation assise, la marche et dans les activités quotidiennes.
Plus nous faisons d'efforts, plus l'énergie se renforce et nous devenons énergiques. Lorsque, malgré de fortes douleurs nous observons au lieu de bouger ou de vouloir nous en débarrasser, nous devenons vigoureux, dépassant toutes les difficultés, nous progressons vite, nous trouvons même cela intéressant et la douleur devient notre amie. Nous sommes ainsi victorieux et cela augmente notre confiance en nous et nous donne de la satisfaction et de la joie. Nous faisons alors plus d'efforts et progressons vite.
Si nous perdons l'intérêt pour nous-mêmes et acceptons la souffrance dans la méditation, nous sommes certains d'être heureux dans la vie. Par contre si nous cherchons le bien-être et le bonheur dans la méditation, nous risquons de souffrir beaucoup.
Le fait d'être attentif nous fait pratiquer l'ensemble du Noble Octuple Sentier. Lorsque l'on perd l'attention, on perd tout le Noble Sentier, on n'est plus dans la Voie, on est à côté. Les impuretés : désir, colère, haine... reprennent la place dans l'esprit. Car, dans l'esprit, il ne peut y avoir qu'un seul objet à la fois, lorsque ce n'est pas l'attention, c'est une impureté. Les impuretés sont très actives, elles ne se reposent jamais.
Quand on observe chaque phénomène qui apparaît - que ce soient la colère, la peur, les doutes, les inquiétudes – ils disparaissent, l'esprit retrouve son calme et nous sommes satisfaits et heureux.
Pendant la méditation, nous devons protéger notre esprit en nous comportant comme une personne aveugle et sourde : ne rien voir et ne rien entendre. L'esprit doit être gardé par l'attention qui doit occuper toute la place. À chaque fois que l'on voit, sent, entend, goûte, touche, pense, une réaction impure apparaît : désir ou aversion, colère, haine. L'esprit devient agité, nous créons du kamma, ce qui signifie renaissance et donc souffrance. En une minute, 60 impuretés se produisent et en une heure 3600. Par contre à chaque instant d'attention, l'énergie, l'attention et la concentration se développent simultanément.
L'attention doit être aiguisée comme une lame de rasoir pour pénétrer les phénomènes. Pour cela l'observation doit être fine, précise et minutieuse. Il faut essayer de voir tous les détails microscopiques, observer finement pour aiguiser l'attention, la rendre pénétrante afin de voir que les choses naissent, disparaissent, qu'elles sont impermanentes, afin de voir leur véritable nature.
Sati signifie attention, Patthana signifie établissement. Satipatthana signifie établissement de l'attention. Pa a le sens d'extrême, d'aiguisé. Ce n'est pas une attention ordinaire, c'est une attention très forte, pénétrante, extraordinaire.
La façon de méditer est très importante. Il faut observer énergiquement et minutieusement, c'est-à-dire finement de manière à voir précisément les petits détails, toutes les nuances, à voir par exemple si tous les mouvements de l'abdomen sont identiques.
Dans les Écritures, on cite l'exemple d'une personne qui marche avec un verre plein sans faire tomber une seule goutte. Il est dit que l'on doit pratiquer comme cela « respectueusement ». Cela signifie respecter le Bouddha, le Dhamma, la Sangha en suivant les instructions à la lettre, être attentif avec application, intérêt, énergie et minutie.
Il peut être très utile de prendre des déterminations au début de chaque séance. C’est une aide très précieuse. Se dire par exemple : « je ne bougerai pas », « je serai très concentré » ou « je ne dois pas perdre un seul instant d'attention ». Chaque fois que l'on résiste à l’envie de bouger, de se gratter ou de regarder les autres, on développe la patience et l'énergie, notre esprit devient fort, résistant, pouvant supporter de plus en plus d'inconfort et de douleurs.
Il nous faut apprendre à supporter la souffrance car la vie en est remplie et il est dit qu'à la mort la souffrance est intense. L'état d'esprit au moment de la mort conditionnant notre prochaine renaissance, il faudra garder l'esprit calme et serein face aux douleurs inhérentes à la mort. À force de faire des efforts, l'attention devient forte et quand nous pratiquons correctement, nous progressons de jour en jour et notre corps et notre vie changent rapidement vers plus de bien-être et de bonheur.
Plus nous faisons d'efforts, plus le Dhamma nous aide, nous protège et notre qualité de vie augmente.
source = vipassanasangha
4 La méditation, par Henri Dufour
La méditation n’est pas une réflexion intellectuelle sur un sujet, c’est un outil de “culture mentale” permettant la naissance du calme de l’esprit puis de la compréhension directe et profonde de la réalité au-delà des apparences.
« Le délire est la croyance irréductible et inébranlable à une conception fausse de la réalité. » (définition psychiatrique du délire)
Certains linguistes pensent avoir découvert la source du mot “thérapeute” dans le paali “thera-putta” (littéralement : le fils de l’Ancien), thera étant le nom donné aux moines bouddhistes de la tradition primitive connue sous le nom de Theravaada. Qu’ils aient tort ou raison importe peu en fait. Cette démarche étymologique semble traduire l’intuition fondamentale que l’enseignement bouddhique dispensé par les moines (thera) recèle la clé de notre santé totale et représente la “médecine” radicale dont nous avons tous besoin et que nous recherchons tous plus ou moins habilement dans notre course aux thérapies et théories chaque jour plus nombreuses et déroutantes par leurs néologismes et leur complexité.
La conception bouddhique de la santé et du traitement de la maladie a anticipé de plusieurs siècles la compréhension occidentale récente selon laquelle la plupart des troubles, bien que présentant des symptômes physiologiques, sont en réalité des désordres d’origine psychique. Pour un bouddhiste la seule véritable maladie consiste en l’incapacité à vivre correctement dans ce monde et à mettre son esprit en accord avec la réalité essentielle de l’existence. Le premier remède est donc l’acquisition de la sagesse qui peut surgir lorsque toutes les négativités issues de l’illusion sont résorbées.
Le mental est l’avant-coureur de toutes les conditions
La préoccupation fondamentale pour la santé a fait naître sur le “marché” toutes sortes de théories et de systèmes relatifs aux différents régimes alimentaires, à l’exercice du corps et à tout ce qui touche, même de loin, au bien-être physique. Un nouvel hédonisme est né. Parfois la santé mentale intervient, mais ce n’est alors que pour soutenir la santé physique. Possédant un corps il est bien sûr tout à fait raisonnable de s’en occuper, mais quelles que soient les méthodes mises en oeuvre, la vieillesse, le déclin et la mort sont sur nos talons. Or, le mental étant l’avant-coureur (le créateur en quelque sorte) de toutes les conditions expérimentées dans la vie, la santé de l’esprit est de première importance, et elle peut s’établir sans avoir recours à des pratiques inutilement complexes.
Il est vrai que les causes génératrices de nos tensions intérieures semblent être issues du monde extérieur. Ce sont : la nécessité d’assurer sa subsistance, les obligations familiales, les exigences de compétition et de prestige qui nous sont imposées. Mais les véritables causes résident en nous. Tout d’abord dans l’anxiété éprouvée lorsque ce qui possède de la valeur à nos yeux est menacé, ensuite dans le ressentiment nourri à l’encontre de ceux qui menacent ces valeurs et notre importance personnelle et enfin dans le besoin constant de s’affirmer.
Toutes les souffrances mentales proviennent de ce désir centré sur le moi, de l’aversion et de l’illusion. En tant que facteur produisant les tensions le désir s’exprime comme anxiété, l’aversion comme ressentiment et l’illusion comme affirmation de soi.
Le développement mental est une culture de l’esprit pour sa connaissance profonde. L’esprit est le point de départ, le point focal, et aussi, en tant qu’esprit libéré, le point culminant : « L’esprit précède les choses, les domine, les crée. ». C’est un entraînement graduel, évitant les extrêmes, et invitant non pas à suivre aveuglément une suite de propositions dogmatiques, mais à “voir”, à constater, à comprendre par expérience personnelle afin d’agir armé d’une sagesse toujours plus profonde et aiguisée. Cette sagesse est la vision directe dans la véritable nature de tout ce qui existe : non permanence, insatisfaction et vide de réelle substance. Seule cette sagesse permet d’aller jusqu’au bout dans l’implication de ces trois caractéristiques. Elle conduit au détachement et au renoncement à toute idée de “moi” et permet de déraciner les causes de toutes souffrances : haine, convoitise et illusion.
Dans ce processus de développement mental une part essentielle est accordée à l’établissement de la vigilance (satipa.t.thaana), au sein de laquelle “l’attention au va-et-vient du souffle” (aa.naapaa.nasati) occupe une place privilégiée. C’est à la fois l’outil le plus simple et le plus profond dans toute la panoplie des disciplines somato-psychiques. Il n’a malheureusement pas la place qui lui revient car il n’est pas spectaculaire et n’attire pas l’homme moderne plus avide de sensations, d’émotions ou d’enseignements “ésotériques”. Travailler à ce niveau implique des efforts sur le plan éthique afin de ne pas être perturbé pendant la pratique et ne pas investir l’énergie dans des voies antagonistes.
Qu’est-ce que méditer ?
Le terme “méditation” est actuellement employé de façon inconsidérée. La méditation n’est pas une réflexion intellectuelle sur un sujet, c’est un outil de “culture mentale” permettant la naissance du calme de l’esprit puis de la compréhension directe et profonde de la réalité au-delà des apparences.
Ce n’est ni une rêverie ni une manière de garder l’esprit vide. C’est au contraire un combat actif, elle n’est pas séparée de la vie et ne constitue pas une retraite en un monde irréel. Elle est ce qui permet d’aller au coeur des choses mêmes à chaque instant de l’existence. La contemplation permanente et détachée des sensations corporelles et des états d’esprit conduit progressivement à une acuité considérable de l’attention et de la vision mentale suscitant le calme mental (samatha) et la vision directe et pénétrante (vipassanaa), les deux facteurs inséparables caractérisant l’esprit libéré.
D’un point de vue bouddhique la méditation n’a pas pour but de créer la relaxation ou toute autre condition agréable. Elle est destinée à être provocatrice. On s’assoie et on laisse les choses surgir. Aussi la méditation bouddhique n’est-elle pas une sorte de gymnastique mentale qui tend vers un état de relaxation. C’est une attitude tout à fait différente car il n’existe aucun but ni objet particulier, pas d’exigence immédiate d’atteindre ou d’obtenir quoi que ce soit. C’est plutôt une question de demeurer ouvert, réceptif.
Le bouddhisme, à l’inverse des systèmes hindous, est entièrement et exclusivement dirigé vers la purification mentale et la libération. Le Bouddha n’a pas enseigné la culture mentale (bhaavanaa) dans le but d’obtenir des pouvoirs supranaturels, la capacité d’accomplir des exploits physiques ou de maîtriser le monde extérieur. Il n’enseignait que dans un but unique, l’extinction de la souffrance, au sens le plus large, et la libération de l’existence conditionnée. C’est là que se rencontre la différence fondamentale entre les techniques bouddhiques d’unification de l’esprit et celles couramment associées aux yogas hindous. Ces derniers, en particulier les hatha et raaja yoga, sont concernés par des résultats qui, du point de vue bouddhique, sont négligeables. Étant d’ordre mondain (lokiya ou “samsarique”) ils ne conduisent pas à la libération finale de cette souffrance inséparable de l’existence conditionnée. Au contraire ils augmentent le lien et ajoutent du combustible au feux du désir, de la saisie.
Le mot méditation est un équivalent maladroit du terme bhaavanaa signifiant littéralement “faire naître”, “faire apparaître”, “développer” ou “cultiver”, c’est à dire développer, cultiver l’esprit. C’est transcender tous les facteurs mentaux malsains (au sens propre = nuisibles à la santé), développer tous les facteurs sains et profitables, afin de parvenir à un esprit calme, rassemblé, qui perçoit la véritable nature de tous les phénomènes et expérimente la suprême délivrance de tous liens, le nibbaana.
La méditation ne porte ses fruits que si les raisons pour en entreprendre la pratique sont correctes. La méditation enseignée dans le bouddhisme n’a pas pour but l’union à un quelconque être suprême, ni la manifestation d’expériences mystiques, ni l’autohypnose. Elle apporte le calme et la vision intérieure dans le seul but d’atteindre à la délivrance de l’esprit, à la libération de tous liens par la destruction des illusions créées et nourries par le mental.
La méditation doit également aller de pair avec d’autres pratiques telles que la générosité, la douceur, la non-violence, la patience, le contentement et l’humilité. Si ces qualités ne sont pas présentes au départ ou si elles ne se développent pas au cours de la pratique, alors quelque chose ne va pas. La pratique de l’unicité de l’esprit doit s’appuyer sur des bases fermes d’éthique (siila) et ne peut réussir si l’on ne fait aucun effort réel pour être strict dans les Préceptes.
De nombreux obstacles existent et il est nécessaire d’en être conscient dès leur apparition. Il sera alors possible de les surmonter par ce qu’on nomme les facultés de contrôle (indriya).
– Les entraves : désir des plaisirs des sens, mauvais vouloir, indolence et torpeur, agitation et anxiété, doute sceptique et indécision
– Les facultés de contrôle : confiance, énergie, attention, absorption mentale, sagesse.
D’autres obstacles sont généralement constitués par les huit conditions mondaines (lokadhammaa). Celles que l’on désire posséder : gain, gloire, honneur, bonheur, et celles que l’on veut éviter : perte, échec, blâme, malheur. Ces huit facteurs sont fondés sur l’ignorance et fournissent le motif à la conduite non éthique et à des actions conduisant à de futures souffrances.
Avertissement :Un nombre incalculable d’ouvrages, de qualité très inégale, ont été publiés sur le sujet de la méditation bouddhique. Mais bien qu’il ne viendrait à l’idée de personne d’apprendre à nager en lisant un livre sur la natation, beaucoup, recherchant avant tout des recettes plus qu’une véritable discipline, pensent pouvoir “apprendre” la méditation en lisant des livres.
Une conception actuellement à la mode dans certains ouvrages populaires est celle de la “facilité” de la méditation. On semble ici confondre “simplicité” et “facilité”. La véritable méditation est sans aucun doute simple, non sophistiquée, mais c’est une pratique exigeante, semée d’embûches et de difficultés, impliquant une discipline et une motivation authentiques.
Un ouvrage, même de qualité exceptionnelle, ne saurait se suffire à lui-même et remplacer la pratique, individuelle et en groupe, auprès d’un maître ou d’instructeurs compétents. Dans la Voie du Bouddha-Dhamma la théorie n’est jamais une fin en soi et doit toujours être éclairée par l’expérimentation personnelle.
source : Michel Henri Dufour
Association Bouddhique Theravâda
http://perso.club-internet.fr/mhd-abt/vivekarama
5- Extraits du livre d'Arnaud Desjardins : "Approches de la méditation"
(Remarque : Arnaud Desjardins évoque dans ce livre la méditation en général et pas simplement la méditation "bouddhique". Toutefois, il met en avant des choses essentielles, valables pour toutes méditations.)
Arnaud Desjardins est né en 1925. réalisateur à la Télévision française pendant vingt-deux ans, grand reporter en Asie, membre de la société des explorateurs français, il se fait connaître dans les années soixante par une série de reportages inédits sur le bouddhisme tibétain, les ashrams hindous, les monastères zen du japon et les confréries soufies d'Afghanistan, ainsi que par ses premiers ouvrages, Ashrams, les Yogis et les Sages et Le Message des Tibétains.
Ses rencontres avec les maîtres des différentes traditions lui permettent d'approfondir sa propre quête spirituelle jusqu'au jour où il s'engage auprès de celui qui deviendra son maître, Swâmi Prajnanpad. Durant neuf années consécutives, il effectue auprès de ce maître Bengali, des séjours réguliers jusqu'à ce qu'une transformation radicale s'opère en lui.
En 1974, à la mort de Swâmi Prajnanpad, il estime devenir enfin le disciple de ce maître, n'étant jusque là qu'un élève!
Il se retire dans le centre de la France pour partager avec quelques lecteurs de ses livres son expérience et assumer à son tour le rôle de guide.
source : ICI
Site d'Arnaud Desjardins : Les amis d'hauteville: LA
Extraits du chapitre : Concentration et méditation
La méditation immobile, qui tient une place capitale dans le yoga ou dans la voie du zen avec le zazen, ne joue pas apparemment un rôle aussi important sur le chemin décrit dans mes différents livres. Tous ceux qui pratiquent une forme ou une autre de méditation se heurtent à des difficultés – agitation intérieure, distraction, associations d’idées – qui vont à l’encontre du propos de la méditation et mon propre gourou, Swâmi Prajnanpad, considérait qu’on ne pouvait efficacement méditer qu’après avoir érodé dans l’existence un grand nombre de ces difficultés ou obstacles intérieurs. Pourtant il est normal que vous cherchiez tous à comprendre quelle place la méditation peut tenir dans votre propre ascèse.
La première chose à dire, c’est que le mot français méditation recouvre des activités très différentes qu’il ne faut pas confondre. Certaines méditations sont tout de suite accessibles aux débutants et d’autres ne sont fructueuses que pour les méditants entraînés qui ont déjà progressé sur le chemin de la simplification et du dépouillement intérieurs.
La véritable méditation est une activité non seulement différente mais même, en un sens, opposée à toutes celles que nous connaissons. Qui dit activité dit faire quelque chose et la méditation consiste avant tout à ne pas faire, tout en étant présent à soi-même, vigilant, intensément éveillé.
Pour comprendre l’essence de la méditation, il faut se souvenir de cette affirmation que nous sommes déjà ce que nous aspirons à être mais que nous n’en sommes pas conscients. Vous connaissez l’image que j’ai si souvent employée : « Nous sommes tous déjà nus sous nos vêtements. » Du fait des vêtements notre nudité demeure invisible, mais celle-ci n’est pas à projeter dans le futur comme le fruit de nos efforts ou l’effet de certaines causes, elle est là. Il y a simple-ment à la découvrir, à la révéler. C’est ce qui ne doit jamais être perdu de vue en ce qui concerne la méditation. Alors que dans la vie courante toutes nos tentatives visent toujours à mettre en oeuvre des causes pour produire certains effets, dans la méditation il n’y a pas à produire, il y a à découvrir.
Ceci dit il existe plusieurs approches qui ne doivent pas être confondues. D’abord il faudrait faire, en français même, une distinction entre concentration et méditation et bien distinguer les exercices préparatoires de la méditation elle-même. Dans les exercices préparatoires ou les différentes pratiques de concentration il y a quelque chose à « faire » et à cela nous sommes tous habitués.
Envisageons d’abord la forme supérieure de la méditation avant d’examiner quelles peuvent être les étapes préparatoires. Celle-ci représente un mouvement inverse du mouvement habituel de l’attention, aussi bien physiquement, émotionnellement que mentalement; un mouvement qui ne va plus vers la surface ou vers la périphérie, mais au contraire de la périphérie vers le centre et de la surface vers la profondeur : il s’agit d’une inversion de notre intérêt, de notre possibilité de conscience, pour chercher à ressentir cette réalité que nous sommes déjà, recouverte par les perceptions et conceptions habituelles dans le monde du temps, de l’espace et de la causalité.
La méditation est donc un non-agir, un silence, une immobilité intérieure, un vide, qui ne nous sont pas normalement accessibles. Méditer, pendant longtemps, revient à demander l’impossible. Il y a en nous des dynamismes qui nous ramènent dans l’action : penser est une action, avoir envie de bouger est une action ou une pulsion à l’action.
Vide, silence, immobilité, non-agir, pure conscience, présence à soi-même dépouillée de tout concept, c’est la recherche du « je suis » essentiel, libéré de ce qu’on appelle en sanscrit upâdhis,les attributs surajoutés.
Le « je suis » pur est plus profond même – non pas au-delà mais en deçà – que « je suis un homme » et « je suis une femme ». Il est la conscience non affectée par la matérialité, tout ce qui est mesurable, c’est-à-dire l’ensemble des phénomènes qu’ils soient grossiers ou subtils. C’est donc la recherche d’un état de conscience inhabituel et généralement inconnu, non dépendant, absolu, qui n’est en relation avec rien. Tous ceux qui en ont l’expérience peuvent témoigner que ce « vide » est ressenti comme la richesse, la plénitude suprême à laquelle aucune joie ordinaire, même la plus pure, la plus grande, ne peut être comparée.
Mais dès qu’on tente ce silence, cette prise de conscience très pure de l’essence de notre être, on constate qu’on se trouve harcelé par des pulsions, des colorations émotionnelles et, plus particulièrement, les associations d’idées, les pensées diverses.
Eh oui! Il n’y a pas une Écriture bouddhiste, hindoue, soufie ou chrétienne, dualiste ou non dualiste, concernant la méditation, la contemplation, la prière, qui ne revienne pas sur ce thème : normalement l’être humain est capable d’immobilité physique mais incapable d’immobilité mentale. C’est une constatation. Est-il tellement nécessaire de découvrir cette immobilité mentale? Vous pouvez vous poser la question. Mais si vous en ressentez la justification et la nécessité, vous ne pouvez pas méconnaître combien cela s’avère difficile. Comme c’est intéressant à constater : je ne peux pas arrêter de penser, des distractions surviennent sans cesse.
Il existe donc des exercices considérés comme préparatoires, qui sont en fait des pratiques d’entraînement de l’attention à ne pas confondre avec les sommets de la méditation.
Comment puis-je arrêter le vagabondage des pensées et maintenir mon attention sur une forme : une image, une sensation ou une idée? Ces exercices supposent une action et non pas une non-action et on ne les range généralement pas sous le vocable de méditation mais de concentration, en sanscrit dharana.
Donc la méditation – et non plus la concentration – est au contraire un non-agir : juste être. Et pour cela il faudrait ne plus penser, demeurer établi dans le silence, ce qui ne se révèle pas facile. Et c’est pourtant, dès le départ, ce que vous pouvez au moins concevoir et ce que vous pouvez commencer à chercher, en sachant qu’il y aura beaucoup d’obstacles et que ceux-ci ne doivent pas vous décourager. Le Chemin, tout le Chemin en un sens, peut être considéré comme la levée des obstacles à la véritable méditation.
Mais la forme la plus juste de la méditation serait – j’utilise le conditionnel parce qu’elle ne vous est peut-être pas accessible tout de suite – de rechercher simplement l’immobilité et le silence intérieurs. Une approche qui se retrouve à peu près dans toutes les traditions consiste non pas à décider de ne plus avoir, au moins pendant une heure, de distractions et d’associations d’idées mais au contraire à les accepter et à voir ce jeu des pensées, puisque vous ne pouvez, en fait, les éviter. Il va donc falloir composer avec elles.
Par exemple, ne vous y trompez pas, l’immobilité du zazen recouvre pendant longtemps des tempêtes intérieures. Des paroles du genre : « Ne pensez à rien, faites le vide en vous! » sont absurdes parce qu’elles demandent l’impossible.
Le zazen c’est avant tout la posture. L’expérience confirmée de générations de maîtres et de moines a montré l’importance de cette posture très rigoureusement assumée : les genoux appuyés sur le sol, la tenue de la colonne vertébrale, la nuque ferme, la position des mains représentée sur nombre de statues, avec la main gauche sur la main droite et les deux pouces qui se touchent, ni baissés ni relevés, juste droits. Je ne bouge plus, quoi qu’il arrive et je ne laisse pas non plus les distractions submerger la conscience de la posture : ni m’affaisser, ni agiter les doigts. Et, à l’intérieur de cette immobilité physique, le psychisme peut se déchaîner : des tourbillons de pensées, de peurs, de dé-sirs, des angoisses, des envies irrésistibles de bouger. La règle du jeu est simple : « Je ne bouge pas je me concentre sur la posture et en même temps je vis ces tempêtes. »
C’est possible, ce n’est pas au-dessus de vos forces, vous y arriverez plus ou moins bien suivant les jours. Vous laissez faire, on ne s’identifie pas, on est dans ce que l’Inde appelle traditionnellement la position du témoin (sakshin).
Et peu à peu vous vous apercevrez que ces tempêtes s’apaisent, qu’il arrive que pendant cinq, dix minutes, il n’y ait plus une pensée, ou simplement une pensée qui passe dans le cerveau et disparaît, et vous commencez à expérimenter le substrat ou le fondement, c’est-à-dire la conscience pure.
Il y a en fait deux grandes directions. L’une qui est la conscience immobilisée sur un unique objet, extérieur ou intérieur, fût-ce l’objet le plus dépouillé : le Soi. L’esprit est concentré, comme – image connue – les rayons du soleil le sont au travers d’une loupe jusqu’à enflammer une feuille de papier.
Et l’autre démarche – chacune ayant des variantes – c’est : « Je n’interdis pas le vagabondage des pensées, des perceptions, des sensations intérieures, des mouvements émotionnels, mais je ne m’identifie pas; je laisse faire, je ne lutte pas, je n’interfère pas, je regarde, je vois, je demeure simplement spectateur. » Dans cette approche, on ne cherche plus à immobiliser la pensée mais à être le spectateur des associations d’idées au lieu de tenter de les éliminer.
..... Ce que vous pouvez faire, c’est reconnaître et accepter que ce qui est soit, ne pas entrer en conflit, vous détendre à l’intérieur des tensions et tenter la vision du témoin neutre. Vous vous rendrez compte que par l’acceptation pure et simple des images, parce qu’elles viennent, des pensées, parce qu’elles montent, celles-ci diminuent, diminuent encore. Vous resterez – les chiffres semblent minimes à un auditeur profane mais immenses pour celui qui s’est déjà exercé – vingt secondes, trente secondes, sans qu’aucun « oiseau » ne traverse le ciel en question. C’est le commencement de la véritable méditation : vous êtes intensément conscient, parfaitement éveillé, totalement présent à vous-même, sans forme, sans mesure, infini, pas infiniment grand ni infiniment petit, infini au-delà des catégories habituelles de notre pensée, le temps, l’espace et la causalité.
...Vous essayez d’être témoins de ce que vous ressentez....
...Cette vigilance va grandir avec la pratique. Ce qui vous est très difficile aujourd’hui deviendra plus facile dans trois mois, plus facile encore dans un an. Cette non-identification va avoir des échos dans le courant de votre existence où vous retrouverez plus facilement cette dissociation....
...Ne méditez pas contre. Le plus vite possible, même si les tentatives de méditation vous attirent, comprenez qu’il va falloir dépasser la distinction « méditation-non-méditation », moment de méditation au calme et retour à la vie, jusqu’à ce que les deux soient confondus. La vie entière est alors vécue sur fond de méditation. Et à certains moments c’est ce fond de méditation qui prend le devant de la scène. S’il n’est plus nécessaire de s’exprimer en situation, de parler, d’écouter, de penser, revenez normalement à la source, comme vous revenez normalement à l’immobilité après le mouvement. Normal, naturel, souvenez-vous de ces mots et c’est tout le reste qui est en trop. Lâ-chez, lâchez prise. Complet relâchement de toutes les tensions physiques, émotionnelles et mentales.....
2 commentaires:
Blog intéressant. Je repasserai.
Un blog plein de richesse et fort utile car il est relativement difficile d'accéder aux Enseignements. Merci beaucoup
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