samedi 15 décembre 2007

Birmanie : ne pas laisser s'installer l'oubli

Mise à jour au 27 décembre






Plan de ce message:

- Birmanie : ne pas laisser s'installer l'oubli

- Quelques liens

- Articles et Reportages : Mise à jour au 27/12

- La Révolution safran n'est pas terminée

- Après la répression: le "dhamma talk" continue


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Birmanie : ne pas laisser s'installer l'oubli

Dans une déclaration publiée en commun avec 12 autres ONG présentes en Birmanie, Médecins du Monde a récemment exprimé sa grande inquiétude face à la répression qui s’est abattue sur le pays, a dénoncé les dramatiques conditions de vie de tout un peuple mais également pointé les lourdes contraintes qui entravent toutes les activités humanitaires.

- Nous avons relayé les préoccupations des acteurs de terrain face à l’installation de poches de famine notamment dans les Etats les plus périphériques.

- Nous avons aussi dénoncé la progression inquiétante des maladies de la pauvreté, tuberculose et sida en tête, pour lesquelles les réponses sanitaires nationales sont inexistantes.

Acteur humanitaire dans le pays depuis plus de 15 ans au travers de programmes de lutte contre le VIH / sida, nos activités ont été affectées par la répression qui s’est abattue sur le pays.

Nous sommes les témoins directs de la très grande précarité dans laquelle vivent les plus marginalisés et plus particulièrement de très jeunes filles pour lesquelles la prostitution constitue le seul moyen de survie. Alors que officiellement le port d’un préservatif n’est plus synonyme de prostitution, les personnes se prostituant sont terrorisées à l’idée d’en posséder car elles risquent un emprisonnement pouvant aller jusqu’à 3 ans.

Nos activités réalisées en unité mobile hors des dispensaires ont été également ciblées par les forces de sécurité en civil qui quadrillent Rangoon, ces dernières menaçant l’équipe médicale birmane en cas de poursuite des activités.

Par ailleurs, il nous a été notifié par écrit l’interdiction de distribution de matériel injectable propre dans les maisons d’injection de l’Etat du Kachin proche de la frontière chinoise. Cette distribution est depuis plusieurs années le pivot de nos activités dites de « réduction des risques » de transmission du VIH auprès des usagers de drogue par voie intraveineuse dans ce pays 2eme producteur au monde d’héroïne.

Là aussi, nous pouvons témoigner de la montée en puissance du harcèlement policier violent et des emprisonnements dont font l’objet les usagers de drogue. L’ensemble de ces mesures répressives et cette terreur policière a donc pour conséquence un accroissement des conduites à risques pour le VIH car les moyens habituels de prévention ne sont plus utilisés.

Tout comme les ONG travaillant dans le pays, le coordinateur des Agences des Nations Unies à Rangoon, Mr Charles Petrie a exprimé de vives inquiétudes concernant les mauvaises conditions socio-économiques du pays ; sa prise de parole a été sanctionnée par son expulsion : une bien mauvaise nouvelle pour la diplomatie onusienne et qui ne s’inscrit pas dans le sens souhaité d’une présence renforcée voire permanente de l’ONU en Birmanie.

Une diplomatie mise à mal donc, et toujours aucun signe sérieux de changement politique vers une transition démocratique.

La junte a muselé la révolte et la trop faible réponse internationale à son encontre lui accorde pour l’instant le permis de réprimer silencieusement. La junte se sent confiante et ceci est d’abord inquiétant.

Ne laissons pas s’installer l’idée d’une stabilité rétablie. Car pendant que les diplomates cherchent désespérément à infléchir les discours chinois et indien cantonnés à la non ingérence dans les affaires intérieures birmanes, les témoignages disent la peur qui colle au quotidien, les rafles nocturnes, les intimidations et les arrestations. C’est donc le moment de ne pas laisser l’indifférence s’installer et de fixer des échéances.

Quels sont, pour les semaines à venir, les agendas des Etats attentifs aux droits de l’homme alors que la stratégie diplomatique engagée jusqu’à présent n’a pas fait ses preuves ?

Jusqu’où ces Etats pourront ils se coordonner vis-à-vis de sanctions économiques ciblées sur ce qui fait la fortune de la junte, le gaz et le pétrole ?

Et jusqu’où cette coordination se fera-t-elle dans la traque financière des revenus de la junte ?

Quelles vont être les réactions à l’expulsion de Mr Petrie et à la demande du CICR du rétablissement de son droit de visite dans les prisons ?

Plus spécifiquement, quelle va être la stratégie de la France et quelles vont être ses exigences sur tous ces points et sur celui plus particulier nous concernant d’un accès facilité et accru à l’aide humanitaire pour la population birmane qui souffre ?

Toutes ces questions demandent des réponses rapides.

Même si les acteurs locaux et internationaux savent que transition démocratique et réconciliation nationale passent par une réponse et une coordination internes malgré un leadership pour l’instant muselé, le rôle exercé par la communauté internationale reste crucial et attendu anxieusement par tous les birmans.

Dr Françoise SIVIGNON : Responsable de la mission Birmanie- Médecins du Monde


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  • VOIR : L'album photo ( plus de 200 photos) des manifestations en Birmanie du site mizzima : ICI
  • TELECHARGER : ( VCD- Mp4) Le chef de la Junte n'aime pas qu'on se moque de lui mais l'humour politique et satirique continue en Birmanie. C'est ainsi qu'un VCD circule en Birmanie, de la troupe : "Say Young Sone" : Une satire politique (spectacle Birman) - Vous pouvez télécharger ce VCD :ICI ou LA


la troupe : Say Young Sone


  • REGARDER sur Arte : Un Reportage en caméra caché, au coeur de la Résistance en Birmanie:
Trois mois après la violente répression du soulèvement pacifique du peuple birman, les envoyés spéciaux d'Arte Info sont retournés incognito en Birmanie. Ils ont réussi à s'infiltrer en caméra cachée à certains endroits jamais filmés, notamment dans la nouvelle capitale Nay Pyi Daw, et rapportent des témoignages exclusifs de ce qui reste de la résistance birmane.
Quatre reportages de quatre à cinq minutes seront diffusés dans ARTE Info du 25 au 28 décembre 2007 à 19h45.

1) Mardi 25 décembre : La résistance muselée

" On n'a plus peur du gouvernement, on a peur des balles " : c'est par ces mots qu'un moine de Mandalay a tenu à témoigner. Certes, les leaders du soulèvement ont été arrêtés, certains ont eu le temps de trouver refuge en Thaïlande, mais à l'intérieur du pays, la résistance attend, malgré la pression constante de la police secrète qui espionne et contrôle tout...

2) Mercredi 26 décembre : La vie chère
Les prix des denrées de première nécessité ont augmenté de 150% en un an. La junte birmane n'en finit pas de faire valser les étiquettes. Pour les plus pauvres, la situation devient insoutenable. Portrait d'une famille d'agriculteurs, dont la mère, enceinte de huit mois, risque d'accoucher dans des conditions extrêmement précaires, faute de moyens pour les frais d'hôpitaux (240 euros aujourd'hui au lieu de 20 euros avant la crise).

3)Jeudi 27 décembre : Nay Pyi Daw
Une capitale au milieu de nulle part, que la junte birmane est en train de construire : des kilomètres d'avenues à la démesure du général Tan Shwe, des ministères bâtis tous sur le même modèle, un aéroport international réservé à la junte... " Bienvenue dans le saint des saints ! Interdit a toute camera ! "

4) Vendredi 28 décembre : "Les Moustaches brother"
Une moustache comme signe distinctif, mais aussi une langue bien pendue ! Les artistes " Les frères moustache " sont les seuls à soutenir officiellement Aung San Suu Kyi, le prix Nobel de la paix et assignée à résidence depuis près de vingt ans. Apres quelques jours d'emprisonnement en septembre dernier, le trio d'artistes appelle la communauté internationale à ne pas oublier le peuple birman.
En savoir plus sur Les Moustaches brother : Lire ICI







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- Birmanie 1988: Pour ne pas oublier ce qui s’est passé : REGARDER, via le site de l’INA, les informations et images de l’époque : ICI


image d'archives





VOIR : Bouddhime et droit de l'homme ICI
Emission du 9 décembre 2007

Invités : Olivier Germain -Thomas et Christophe Boisvieux

Le douloureux problème des droits de l'homme, qu'il est nécessaire de rappeler chaque année par une " journée mondiale des droits de l'homme " est également présent en Asie, où, les populations réputées non violentes et vivant en pays bouddhistes, n'échappent pas pour autant aux massacres, privations de liberté et violations de leurs droits les plus élémentaires.

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1) Articles et Reportages (suite)- Mise à jour au 26/12

  • - Articles et Reportages du 12 au 14 décembre: ICI

Le 27 décembre
  • Les moines birmans. La robe contre le fusil
Lire cet article ICI

Le 26 décembre

  • Les Karens birmans rêvent d'une Terre promise
Ces réfugiés en Thaïlande, majoritairement chrétiens, sans possibilité de retour en Birmanie ni reconnaissance légale, aspirent à l'émigration et gardent la foi

Le camp d’Oumpieng, qui compte parmi les neuf camps de réfugiés karens installés le long de la frontière birmane (le plus important, le camp de Mae La, abrite 40 000 réfugiés) s’étend sur plusieurs centaines d’hectares de petite montagne.

Les premiers arrivés là, après la grande offensive de l’armée birmane de 1984, se sont installés sur les hauteurs, dans des masures de bois et de bambous sur pilotis. Au fur et à mesure des arrivées, des bicoques de paille et de plastique se sont construites de plus en plus bas dans les vallons, pour remonter ensuite à flanc de collines tout autour.

Bangkok interdit toute construction en dur

Les habitants passent donc leurs journées à monter et descendre, sur des marches taillées dans la terre, et à enjamber des égouts grâce à des passerelles en bambou. En saison sèche (c’est le cas en cette période de Noël), passe encore – si ce n’est toutefois le risque d’incendie, car il suffirait d’une bougie mal éteinte pour que les toits en paille et feuilles sèches s’embrasent…

Mais à la saison des pluies, les pentes escarpées se transforment en torrents de boue malodorante où se mélangent déchets et excréments des porcs parqués sous les maisons…

Lire la suite de cet article : ICI


Le 23 décembre
  • Les garde-côtes thaïlandais repêchent les corps de 22 clandestins birmans
BANGKOK, Thaïlande - Les garde-côtes thaïlandais ont repêché les corps de 22 clandestins d'origine birmane dans les eaux de la mer d'Andaman, ont annoncé dimanche les autorités locales.

Informés par des pêcheurs, les garde-côtes ont fait la découverte des corps flottants samedi, au large de la province de Ranong.

"Nous ne savons pas pourquoi ni quand le ou les bateaux ont fait naufrage", a déclaré le lieutenant colonel Yongyuth Preechachart, indiquant toutefois que les clandestins avaient dû trouver la mort "il y a deux jours".

Parmi les victimes figurent dix hommes, huit femmes et quatre enfants. Les corps ont été transportés vers un temple bouddhiste dans la ville de Ranong, pour subir prochainement une autopsie.

Chaque année, des milliers de Birmans tentent de franchir par la mer illégalement la frontière thaïlandaise, attirés par un pays économiquement viable, susceptible de leur offrir un emploi et de meilleures conditions de vie.

Source : AFP


Le 21 décembre:

  • La Commission Européenne maintient son aide humanitaire:
la Commission maintient son engagement humanitaire en accordant une nouvelle aide d’urgence de 18 millions d’euros.

La Commission européenne a accordé une nouvelle aide de 18 millions d’euros pour répondre aux besoins humanitaires de base des populations vulnérables en Birmanie/au Myanmar en 2008. Les principaux bénéficiaires seront les victimes de la crise déjà ancienne vivant dans les zones frontalières du pays et les réfugiés dans les camps situés de l’autre côté de la frontière en Thaïlande.

Environ 1,2 million de personnes devraient bénéficier directement de cette aide. Les fonds seront gérés par l’Office d’aide humanitaire de la Commission (ECHO), sous la responsabilité du commissaire Louis Michel, et transiteront par des partenaires opérationnels : des ONG européennes, des agences des Nations unies et la Croix-Rouge.

« Les événements récents donnent à penser qu’il n’y a pas de fin immédiate en vue pour la population en proie à de graves difficultés du pays », a déclaré Louis Michel. « Plus que jamais, l’aide humanitaire, acheminée par des organisations comme le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et des ONG, est nécessaire pour sauver des vies, atténuer les souffrances et protéger les populations vulnérables. »

Voir en ligne : Commission Européenne

Le 20 décembre:
  • L'espoir des Birmans réfugiés en Thaïlande
Une centaine de Birmans qui avaient pris part aux manifestations de septembre se sont réfugiés en Thaïlande. Ils cultivent toujours l'espoir de démocratiser leur pays. Leur optimisme déroute.

Mae Sot, Thaïlande Allongés sur le balcon de la maison en bois qu'ils occupent depuis quelques semaines, quatre étudiants feuillettent un magazine illustré. Sous leurs yeux, les images de la répression de septembre dans les rues de Rangoon: des moines blessés, des policiers qui courent après des manifestants, des militaires qui tiennent en joue des étudiants. Ils échangent leurs souvenirs, leurs expériences et leur frustration.

L'un d'eux, Aye1, semble satisfait de son sort. «C'est bien mieux de vivre ici plutôt que sous le gouvernement militaire birman car je peux travailler à améliorer l'avenir de mon pays. Je lis des livres de sciences politiques. Tant qu'il s'agira de mener la révolution, je ne m'ennuierai pas.»

Comme les 28 autres moines et étudiants hébergés dans cette cache sommaire située à cinq kilomètres de la frontière birmane, Aye était recherché par les autorités birmanes. Il a préféré quitter son pays avant d'être arrêté. Il a passé la frontière thaïlandaise dans la jungle aux environs de Mae Sot.

L'association politique qui l'a placé dans ce refuge refuse qu'il en sorte. Trop dangereux. Il est illégal en Thaïlande et, si la police l'attrape, il sera reconduit à la frontière. Il se replonge alors dans sa lecture sans se préoccuper de son propre avenir, mais en songeant uniquement à celui de son pays et de son peuple. Il n'a pas beaucoup de nouvelles de sa famille ni de ses camarades étudiants restés au pays. Les lignes téléphoniques sont sur écoute en Birmanie.

Condamnés à l'exil tant que l'escouade de généraux au pouvoir reste en place, ces réfugiés ne peuvent qu'alerter les médias et informer les gouvernements étrangers pour espérer démocratiser leur pays. Ces efforts n'y changeront pas grand-chose, la communauté internationale étant jusqu'à présent incapable de peser sur le devenir de la Birmanie. La place des opposants est plus dans les réunions politiques de Rangoun que dans ce refuge inconfortable de Mae Sot.

De l'autre côté de la rue, un appartement vide, sans fenêtre, accueille les femmes réfugiées. Sur le sol traînent des paquets de mauvais biscuits et des bols de riz envahis par les fourmis. Sandra1 loge là. Assise sur une natte, elle croit en l'avenir.

«Depuis l'augmentation des prix de l'essence en août, les pauvres ont compris que le gouvernement ne pense pas à eux. Les classes moyennes en sont arrivées au même constat en découvrant la répression militaire contre les moines qui manifestaient pacifiquement. Je pense que tout le monde, maintenant, veut une opposition.» Elle se dit persuadée qu'elle pourra un jour rentrer au pays. Pourtant, elle n'a pas de papiers, pas de travail, pas d'argent. «Le gouvernement ne pourra pas tenir cette position indéfiniment», dit-elle. La Birmanie est pourtant gouvernée par des généraux depuis 42 ans. Pourquoi la situation changerait-elle subitement aujourd'hui? La réfugiée refuse d'entendre la question.

«La peur domine»

À Rangoon et Mandalay, les deux plus grandes villes de Birmanie, quelques téméraires collent des affiches la nuit et distribuent des tracts sous le manteau. Songent-ils à manifester à nouveau? «Franchement, la peur domine», répond Win Min, un professeur birman de sciences politiques à l'Université de Chiang Mai en Thaïlande. Les opposants attendent plutôt de voir quels résultats obtiendra Aung San Suu Kyi avant d'envisager quoi que ce soit. L'opposante, Prix Nobel de la paix 1991, vient d'amorcer un semblant de dialogue avec la junte.

Ce réalisme, les réfugiés de Mae Sot l'admettent difficilement. «L'opposition est plus forte qu'avant la crise», se persuade une nouvelle fois Sandra. Seule voix dissonante dans ce concert d'optimisme, U Cow Wida, un des moines qui ont encadré les manifestations de septembre et qui s'est aussi réfugié à Mae Sot. Il reconnaît que l'opposition est divisée, que les cadres influents du parti démocratique ont refusé de descendre dans les rues en septembre, et même que «des moines âgés ont été corrompus par la junte pour ne pas manifester. Je ne leur en veux pas. La colère est contraire à l'enseignement du Bouddha. Un jour, ils seront jugés», conclut-il dans une formule très bouddhiste.

1) Pour des raisons de sécurité, les prénoms ont été changés.

Source : ICI


  • Rappel : Retour de Birmanie d’une délégation de BPF (Bouddhist Peace Fellowship= Association Bouddhiste pour la Paix)
J'ai déjà évoqué ce compte rendu de l'association le 14 décembre dans un article intitulé: Une association bouddhiste parle d'au moins 70 morts en Birmanie: ICI


Le 18 décembre 2007, Une délégation organisée par BPF (Bouddhist Peace Fellowship) est de retour d’une visite de huit jours en Birmanie et à la frontière avec la Thaïlande, où elle a pu rencontrer des activistes, des moines, des étudiants, des orphelins ...

Les membres de la délégation qui étaient entrés en Birmanie en se faisant passer pour de simples touristes ont pu recueillir une mine d’information concernant la situation réelle en Birmanie notamment sur les conséquences de la répression qui a suivi les démonstrations pacifistes des moines en septembre dernier.

Toutes les informations recueillies laissent à penser qu’au moins 70 personnes ont été tuées au cours de cette répression sanglante.

L’objectif de la délégation était de pouvoir connaître la situation exacte après le soulèvement pro démocratique et de pouvoir exprimer la solidarité de la communauté bouddhiste internationale avec le peuple birman.

Alan Senauke, qui faisait partie de la délégation rapporte que « partout où nous sommes allés, nous avons reçu un accueil très chaleureux et tous ont été heureux d’apprendre que le monde gardait les yeux tournés vers la Birmanie. Ils nous ont aussi demandé de faire savoir que la répression continuait à être très forte ; que de vivre dans un constant état de crainte était devenu « normal » sous le régime des militaires birmans.

Le délégué australien, Jill Jameson, a pu s’entretenir avec un certains nombre de membre de la communauté bouddhiste birmane et tous insistent sur la détérioration des conditions dans le pays : accroissement de la famine et des maladies, incarcérations arbitraires et recours à la torture sont devenues monnaie courante. Et Jill Jameson pense que le nombre de 31 victimes rapporté par Paulo Sergio Pinheiro (rapporteur spécial de l’ONU) est en dessous de la réalité.

La délégation confirme que des milliers de personnes (moines, nonnes, citoyens ordinaires) ont été emprisonnés ou conduits hors des villes. Parmi ceux-ci, des citoyens qui s’étaient contenté d’applaudir ou de donner de l’eau à boire aux moines qui défilaient, ont été arrêtés et détenus jusqu’à un mois. Par ailleurs, plusieurs moines ayant participé aux évènements sont toujours portés manquants.

Des centaines de monastères ont été vidés et restent cadenassés. Et personne ne sait se que sont devenus les milliers d’enfants qui, c’ordinaire, sont pris en charge et éduqués dans les quelques 3.000 monastères de Birmanie. Il est possible que certains aient été placés dans des orphelinats, mais ce n’est sûrement pas le cas pour tous.

La délégation a identifié de nombreux endroits où l’aide - humanitaire et éducative – était urgente et les moyens de mettre en place un réseau pour acheminer cette aide. Ce sera un effort de collaboration entre les bouddhistes engagés des Etats Unis et d’Australie, et les activistes dans les réseaux déjà existants en Asie du Sud-Est. Maintenant qu’ils sont revenus de Birmanie, les membres de la délégation ont l’intention d’être une voix pour que la Birmanie ne retombe pas dans l’oubli. Ils projettent également offrir une aide financière pour des moines, des nonnes, et d’autres personnes dans la détresse et de chercher à mettre en place un réseau pour venir en aide de façon active dans le futur. Cette délégation était composée de Alan Senauke (bouddhiste zen de BPF), Jill Jameson, (membre de BPF Australie), Phra Paisan Visalo (un moine thaï du réseau de Buddhika), et Nupphanat Anuphongphat (aussi du réseau de Buddhika en Thaïlande). Sources : Buddhist Peace Fellowship

Source : Buddhist Peace Fellowship- Traduction : isara

  • Le Sénat américain va sanctionner la Birmanie
Le Sénat des Etats-Unis a voté mercredi, une semaine après la Chambre des représentants, des sanctions visant la junte au pouvoir en Birmanie, parmi lesquelles une interdiction des importations de pierres précieuses et de bois.

Le projet de loi, baptisé Burma Democraty Promotion Act, impose également de nouvelles sanctions financières et restreint les voyages des dirigeants birmans et de leurs familles.
Source:france24

  • La Chine refuse de faire pression sur la junte birmane.
La Chine, principal partenaire du Myanmar, n'a pas l'intention de faire pression sur la junte militaire au pouvoir à Rangoun pour obtenir la libération des détenus politiques et l'ouverture à la démocratie, déclare l'émissaire européen Piero Fassino.
"Lors de mes entretiens avec les autorités chinoises, il m'a été dit clairement que la crise birmane dépendait des Birmans eux-mêmes", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.
source: lemonde


Le 19 décembre
  • RETROSPECTIVE La "révolte safran" en Birmanie
(...)Aujourd'hui, quelque 700 "suspects", parmi les milliers de personnes interpellées pendant et après les défilés pacifiques, restent sous les verrous, selon Amnesty International. S'ajoutent à ce chiffre les 1.150 prisonniers politiques qui croupissaient déjà dans des prisons avant les événements.

Les Birmans traumatisés
Les autorités ont fait fermer plusieurs monastères. De nombreux moines ont quitté les leurs pour retourner dans leur région d'origine, par crainte de la répression. D'ailleurs, les généraux ont instillé la peur parmi toute la population. Ce qui rend peu probable tout nouveau soulèvement.
Bilan des événements: les Birmans oscillent entre colère, désespoir et résignation. Mais restent traumatisés par l'ampleur de la répression.
Le régime, lui, a bien été ébranlé. En s'en prenant aux bonzes issus de la population, les militaires, au pouvoir depuis 45 ans, ont attaqué l'un des piliers de leur légitimité, la religion bouddhiste largement majoritaire en Birmanie. Toutefois, aucun groupe ethnique minoritaire ne s'est associé au mouvement.
Lire l'article en entier: nouvelobs


Le 18 décembre:
  • Plus aucun signe de dialogue entre la junte et l'opposition

L'opposition birmane ; The National League for Democracy (NLD) fait savoir qu'il n'y a eu aucun signe de dialogue avec la junte depuis le mois dernier.
Il n'y a aucun progrès de fait.
lire la suite de l'article en anglais : ICI


  • Peu d'espoir pour les réfugiés birmans en Thaïlande:


Plus de 500 000 Birmans fuyant les opérations militaires agressives de la junte au pouvoir se sont réfugiés dans une région à la frontière de la Thaïlande, créant ainsi un désastre humanitaire.
Les agences d’aide humanitaire soutiennent que l’armée birmane a détruit près de 3000 villages au cours des dix dernières années et qu’une crise sanitaire impossible à gérer se développe dans les camps en Thaïlande qui longent la frontière.

«Dans les zones déplacées, un enfant sur cinq va mourir avant d’avoir atteint l’âge de cinq ans», mentionne le Dr Cynthia Maung, qui opère un camp médical à la frontière birmano-thaïlandaise.

Environ 140 000 réfugiés birmans, la plupart des minorités ethniques Karen et Karenni, sont garés dans neuf camps dans la jungle le long de la frontière.
Plusieurs réfugiés ont fui les attaques de l’armée après avoir vu leurs villages brûler et avoir été témoins de tortures et de viols. Dans les camps, ils font maintenant face à une crise sanitaire qui s’amplifie et ont peu d’espoir en l’avenir.

Le 27 novembre dernier, la Croix-Rouge a indiqué que la junte birmane l’a obligée à fermer cinq bureaux de campagne, mettant ainsi un terme à son travail humanitaire en Birmanie. Les bureaux s’occupaient des réfugiés situés le long de la frontière avec la Thaïlande.

Lire l'article en entier : ICI
Lire aussi un article de libération: "Le sanctuaire thaïlandais des réfugiés birmans": LA



  • Des moines expulsés de l'Université Bouddhiste de Rangoon
Vingt cinq moines de l'Université Bouddhiste de Rangoon, y compris un certain nombre d’enseignants, ont été expulsés du campus, selon des sources fiables.

Les autorités ont indiqué que les moines expulsés devaient quitter le campus de l'université de Kaba Aye Sangha et retourner à leurs monastères d’origine.
Les moines ont été expulsés à cause de leur participation aux manifestations de septembre.


96 moines arrêtés pendant et après les manifestations ont été libérés de prison vendredi.
La moitié était du monastère de Nywe Kyar Yan, dau sud de Rangoon.
Le moine U Yeveda fait partie des moines libérés.

Le rapporteur des droits de l'homme à visité ce monastère pendant son voyage de novembre en Birmanie et a rapporté que le monastère était vide.

Le monastère de Nywe Kyar Yan a été pillé par des forces de sécurité, le 26 septembre , et tous les moines ont été arrêtés. Beaucoup ont été battus et maltraités (voire tués)

(Pour rappel de ces évènements du mois de septembre lire ICI)

Une école pour des enfants de familles pauvres, dirigée par ce monastère, (l'école de Pyanya Dana) a dû fermer suite à ce pillage.

L'abbé supérieur de Nywe Kyar Yan, U Ottama, a été libéré de sa détention le 14 décembre et est revenu au monastère.

Les moines libérés vendredi dernier, ont été détenus au centre de détention de Kaba Aye.

D'autres sont encore emprisonnés dans la prison d'Insein de Rangoon.

Certains, y compris un moine leader du mouvement de protestation, U Gambira, ont été inculpé pour haute trahison. ( Ils risquent donc la peine de mort)

( Rappel : Sur l'arrestation de U Gambira lire ICI )

Article de «The Irrawaddy »- Traduction : isara


  • Aung San Suu Kyi sur le point d'être récompensée par le Congrès américain

WASHINGTON - La Chambre des représentants des Etats-Unis a décidé lundi de décerner à la militante birmane des droits de l'homme Aung San Suu Kyi sa plus haute distinction civile.

Dans un vote à l'unanimité, 400 voix à zéro, les parlementaires américains ont choisi de récompenser les efforts de la responsable birmane, assignée à résidence dans son pays, en lui décernant la médaille d'or du Congrès.

"Nous allons continuer à faire pression sur la junte pour qu'elle libère Aung San Suu Kyi et qu'elle étende les libertés et la démocratie en faveur du peuple birman", a indiqué l'élu républicain Joseph Crowley.

A 62 ans, la lauréate du prix Nobel de la Paix en 1991 se bat depuis plusieurs années contre les pratiques autoritaires de la junte birmane.

L'initiative de la Chambre des représentants devra être validée par le Sénat américain, qui sauf surprise, devrait l'approuver. AP


  • Saisie d’opium en Birmanie:

Une saisie que la presse d’Etat à Rangoon n’a pas manqué de partager vendredi dernier
. Oh, ce n’est pas une prise énorme ! Quarante kilos d’opium, un kilo et demi de marijuana et 107 000 cachets de « stimulants » ont ainsi été saisis en novembre, affirme la presse officielle. Ce qui n’est d’ailleurs vraiment pas grand chose comparé aux chiffres avancés par les spécialistes. Les experts américains reprochent notamment à la junte au pouvoir en Birmanie un certain laxisme voir une certaine complicité en la matière. Toujours selon les Etats-Unis, plusieurs centaines de millions de tablettes d’amphétamines seraient ainsi produites dans le pays chaque année.

Les militaires birmans loin d’être cités en exemple, et cela ne risque pas de s’arranger avec cette une nouvelle mise aux enchères de pierres précieuses annoncée, là encore par la junte elle même. Les pierres birmanes sont sous embargo de la communauté internationale, mais qu’à cela ne tienne, la junte qui a visiblement besoin d’argent annonce une nouvelle vente pour les 15 et 19 janvier prochains. ( Source :rfi)

Le 15 décembre
  • le Conseil des droits de l'homme de l'ONU maintient la pression

Les membres du Conseil des droits de l'homme de l'ONU ont décidé vendredi de continuer à faire pression sur les autorités birmanes en invitant le rapporteur spécial de l'ONU Paulo Sergio Pinheiro à enquêter à nouveau dans le pays.
Dans une résolution adoptée par consensus, le Conseil a invité la junte militaire à libérer tous les détenus politiques, à garantir le plein respect des libertés et à donner accès sans entrave aux organisations humanitaires.

Le texte, présenté par l'Union européenne, demande au rapporteur spécial de l'ONU sur la Birmanie de faire rapidement une visite de suivi "afin d'évaluer plus en détail les violations des droits de l'homme" pendant la répression des manifestations fin septembre.

source: lemonde

  • le Canada accroît ses sanctions

Le Canada a renforcé ses sanctions économiques contre la Birmanie, a annoncé hier son ministre des Affaires étrangères Maxime Bernier, répondant au «refus» du régime birman d'entreprendre «de véritables réformes».

«Le Canada applique depuis longtemps des mesures contre la Birmanie. Ces nouvelles sanctions maintenant en vigueur sont les plus rigoureuses au monde. Nous croyons que les sanctions constituent le meilleur moyen d'exercer une pression sur la junte militaire», a déclaré M. Bernier dans un communiqué.

Ottawa interdit désormais «toute exportation de produits du Canada vers la Birmanie, à l'exception des produits d'aide humanitaire», tout nouvel investissement de particuliers ou d'entreprises canadiennes en Birmanie, et gèle les avoirs au Canada des ressortissants birmans ayant des liens avec le régime birman.

Le gouvernement canadien interdit aussi aux navires et aux avions immatriculés au Canada d'accoster et d'atterrir en Birmanie, de même que la «prestation de services financiers entre le Canada et la Birmanie», poursuit le communiqué des Affaires étrangères.

Source : AFP








2) La Révolution safran n'est pas terminée


L’ITUC (International Trade Union Confédération) et la FIDH (Fédération Internationale des Droits de l’Homme) ont rendu public un nouveau rapport sur la Birmanie intitulé : “ Burma’s Saffron Revolution is not over” (« la révolution de safran n’est pas terminée »).


Basé sur les résultats d’une mission internationale commune à la frontière entre la Thaïlande et la Birmanie et sur des entrevues avec des participants du dernier mouvement de protestation d’octobre et des victimes de la répression qui s’en est suivie, ce nouveau rapport (différent du rapport de l'ONU) inclut des propositions et des recommandations détaillées pour une politique de la communauté internationale.

Comme indiqué par le sous-titre du rapport, l’ITUC et la FIDH croient qu’il est « temps pour la communauté internationale d’agir ».

L’analyse fondamentale est que la répression violente, en particulier celle visant les moines ayant manifestés pacifiquement, a profondément divisé la société birmane, et que, elle a créé une nouvelle dynamique de résistance qui est loin de s’éteindre. « Le désir de changement semble être plus grand que jamais », indique le rapport.


Notant « qu’aucun signe de "désescalade" dans la répression et qu’aucun signe d’engagement à entrer sur la voie d’une transition paisible n’avait été donnés par la junte régnante depuis la répression », l’ITUC, la plus grande organisation syndicale internationale et l’organisation internationale la plus ancienne de droits de l’homme insistent sur le fait que les évènements récents appellent une réponse forte et concrète de la part de la communauté internationale.

Ils disent que cette vue reflète la position défendue par les victimes et par les organismes représentant le mouvement de démocratie de Birmanie, basés à l’intérieur et en dehors du pays.

En plus de rencontrer des victimes et des témoins, la mission a tenu des réunions avec 15 organismes différents aussi bien qu’avec la communauté diplomatique.

Le rapport détaille quatre principaux axes pour l’action et suggère que la communauté internationale devrait se concentrer sur quatre leviers de pression.

Ces axes incitent sur :
- la nécessité de garder la Birmanie comme la première des priorités de l’agenda international
- que la pression croissante sur la junte maintenant serait efficace, sans nuire à la réconciliation et au processus de retour vers la démocratie ;
- que la communauté internationale devrait accepter le principe d’ingérence dans les affaires de la Birmanie, plutôt que de coller à une attitude attentiste (“wait-and-see”) ;
- etelle devrait mettre en application une approche à deux niveaux afin de faire pression sur le régime d’une part et d’encourager le peuple en envoyant les messages clairs quant à l’appui de la communauté internationale.


Les recommandations détaillent plusieurs moyen d’action :
- poursuite des pressions internationales,
- mais aussi soutien à tout effort de réconciliation nationale ;
- actions pour priver la junte des ses ressources financières par l’application de sanctions comprenant, en particulier, les secteurs prioritaires du pétrole et du gaz, le bois de construction, et le secteur financier - comprenant les opérations bancaires – ; exception faite pour les activités de l’humanitaires ou assimilé ;
- mise d’un « Fonds par la Transition en Burma » qui serait disponible après qu’un retour à la démocratie .
- Un dernier serait de soutenir une transition pacifique vers la démocratie par des initiatives concrètes visant à favoriser le retour de pratique démocratique en Birmanie,
- ainsi que le mise en place d’une armée plus structurée et professionnalisé, ce qui devrait être accepté aussi bien par les officiés et par les soldats que par l’ensemble de la population.


Tout en exprimant son soutien des “bons offices” de la mission du délégué spécial du secrétaire General’s de l’ONU vers la Birmanie: Ibrahim Gambari et du mandat du rapporteur spécial de l’ONU sur des droits de l’homme en Birmanie: Sergio Pinheiro; le rapport note que la junte n’a pas jusqu’à ce jour entièrement coopéré ni avec l’un, ni avec l’autre.
Ceci explique la nécessité d’ouvrir sur place des bureaux de représentation permanente de ces deux organismes.

Le rapport contient des recommandations détaillées adressées sur toutes ces questions au Conseil de sécurité de l’ONU, le Conseil de droits de l’homme de l’ONU, l’Union Européenne, ASEAN et d’autres organismes et gouvernements régionaux.

Il contient également un avertissement concret à la junte militaire régnante, qu’elle « devrait considérer avec le plus grand sérieux ».

Le rapport précise que, à moins que des actions rapides soient prises en vue de mettre en chantier les réformes attendues, il est possible que soient bientôt engagée des actions judiciaires devant la Cour internationale de Justice et de la cour criminelle internationale.
Ces deux options, actuellement à l’examen par l’Organisation internationale du travail (l’OIT) et par les mouvements de la communauté juridique internationale et des droits de l’homme, respectivement, sont expliqués en détail dans un chapitre du rapport.

D’autres points de pression, tels qu’un Conseil de sécurité sur l’embargo des armes, ou la décision de placer tout les revenu de l’investissement international et du commerce avec la Birmanie sous contrôle, sont également examinées dans le rapport.


Tous les acteurs dans la crise de la Birmanie doivent accepter leur part des responsabilités en encourageant une transition pacifique vers démocratie, disent le FIDH et l’ITUC. « Il n’y a plus de temps à perdre. Il ne faut pas que la fenêtre qui s’est entrouverte sur la possibilité d’aller vers une transition démocratique ne se referme », dit Olivier De Schutter, sécrétaire général de la FIDH.

Traduction faite par isara pour Karuna




3) Après la répression: L'enseignement du dhamma ou "dhamma talk" continue:

(Pour la réel signification du dhamma ( mot pali : dharma en sanscrit) : lire : le dhamma)

Les entretiens sur le Dhamma (Dhamma Talks) sont habituellement écoutés presque exclusivement par les plus anciens; cependant depuis la répression des démonstrations pacifiques, de plus en plus de laïcs, et tout particulièrement les jeunes, viennent dans les monastères pour entendre ces sermons bouddhistes.
Assisté aux enseignements du Dhamma est maintenant devenu pour les birmans une manière de montrer sa défiance face au gouvernement militaire.

Tout récemment, ces enseignements du Dhamma sont devenus des évènements populaires et une série de Dhamma talks ont été donnés, entre le 11 et le 15 décembre, dans le quartier sud de Rangoon , à Okkapala.

Un témoin oculaire dit que de plus de 1,000 personnes assistaient à ses sermons, et parmi eux, de nombreux jeunes. Les routes autour du monastère étaient embouteillées entre 17 et 18 heures chaque soir car de nombreuses personnes terminaient leur journée en avance afin de pouvoir assister à ses discours sur le Dhamma. Même d’anciens soldats y assistaient.

Ces discours sur le Dhamma ont été donné par des moines bien connus et des abbés tels queU Kawthala, Ashin Sundadhika, U Jotika, U Kovida, U Nyanithara and Ashin Say Keinda, ce dernier qui est un enseignant de l’Université International du Bouddhisme Théravada de Rangoon.

« Nous sommes attristé par la récente crise », avoue à Irrwaddy, un ex-soldat qui a demandé à garder l’anonymat. « Jusque là, nous n’avions pas d’états d’âme. Maintenant, nous souffrons quand nous pensons à ce que nous avons fait au moines. »

Il dit aussi que depuis qu'il est un enfant, on lui a enseigné que les soldats étaient là pour protéger la nation, la religion et la langue. Cependant, dans des circonstances présentes, les actions du gouvernement ont complètement contredit cette morale.

L'ex-soldat a servi les militaires pendant 10 années jusqu'en 2001 et a maintenant presque 40 ans. Il dit qu'il travaille maintenant dans le secteur social et suit les cérémonies religieuses. Il a estimé que de plus en plus personnes écoutaient des entretiens sur le dhamma depuis le répression parce que ces sermons rappellent aux gens ce que sont les forces des bonnes action et celles des agissements négatifs.

Il a ajouté que les entretins sur le Dhamma enregistrés sur VCD et bandes magnétiques se vendaient bien partout dans le pays. Les organisateurs des événements de dhamma faisaient des VCD et les bandes par eux-mêmes et les distribuaient tranquillement. Bien que le gouvernement militaire birman a interdit la distribution de ces Dhamma Talks sur VCD et sur bandes par une nouvelle loi de censure, des fidèles avaient tiré des copies et lesfaisaient partagées à d'autres.

Khin Oo, une femme résidant à Rangoon, indique que les sermons du dhamma redonnent du courage et qu’elle se sent consolée quand elle les écoute. Souvent, dit-elle, les sermons comportent des plaisanteries subtiles, critiquant indirectement le gouvernement militaire qui opprime et tue ses propres citoyens.

Elle a dit que les plus populaires des VCD étaient les entretiens donnés par U Kovida et U Nyanithara, et qui ont été récemment interdits par les autorités.

( A ce sujet lire ma brève sur Karuna du 17 novembre: Deux moines respectés en Birmanie ont été Banni par la Junte, mais leur enseignement du dhamma continu de circuler)





Le titre de U Nyanithara nommé "à la manière des sourds-muets,"est une critique aiguë des personnes qui croient à l'astrologie et commettent des actes mauvais. Il est facile de reconnaître le chef de la junte, le général Than Shwe, qui est connu pour être un adepte de l’astrologie. Un deuxième VCD comportant un discours de U Nyanithara est intitulé "la fin du roi."

Dans son récent entretien sur le dhamma à Rangoon U Kovida a comparé à la junte birmane à un deuxième "Azartathet." (Azartathet est un bandit infâme qui a tué son père pour obtenir le pouvoir, dans le folklore bouddhiste). Son sermon a également inclus le commentaire sur les démonstrations de septembre. U Kovida, est un abbé à la monastère de Mizzima Gon Yee dans la banlieue de Thakayta à Rangoon.


Source : Par Shah Paung pour The IRRAWADDY
( Je remercie Isara pour la traduction de cet article, traduction faites pour ce blog et aussi pour karuna)




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