mardi 25 décembre 2007

Les moines de la tradition Théravada
















Ce message est la suite du message sur le sangha : ICI

Plan de ce message

1) Extraits de "Moines, nonnes et personnalités religieuses bouddhistes", par Maïthé CORBANI

2) En savoir plus

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- Pour télécharger des photos sur le sangha (moines, nonnes et novices en Birmanie) (format zip) photos de vipassanasnagha.

-clic droit sur le mot surligné en bleu, puis enregistrer :


Remarques préalables:

En birmanie (par exemple) Nombre de monastères jouent un rôle social primordial dans les domaines de l’éducation et de la santé.






1) Extraits de "Moines, nonnes et personnalités religieuses bouddhistes", par Maïthé CORBANI


Extraits concernant Les moines de la tradition théravada : les bhikkhu


Au début, les moines étaient périgrinants, allant répandre la bonne parole.

Les premières communautés furent établies par le Béni lui-même, ( Bouddha) en des terrains donnés par les souverains convertis à la Loi comme le Bois de bambous offert à Kosala par le roi Magadha.

Le Dhama ne concevant pas de distinctions entre les hommes, aucune séparation de castes n’intervenait.

A côté d’indications parfois très minutieuses, il existe en fait 3 règles monastiques fondamentales :
- La non possession (seulement le bol aumones),
- le respect de la non-violence,
- le célibat

Les véritables possessions du moine sont très réduites : ces 8 possessions sont déjà énumérées dans le message: le sangha.
Pour rappel il n’a que huit biens indispensables :

1. Un vêtement du dessus à double épaisseur (genre de toge constituée de plusieurs morceaux de tissus assemblés), pour la saison froide ou porté lors d’occasions formelles
2. Un vêtement du dessus à simple épaisseur.
3. Un vêtement monastique utilisé comme sous-vêtement, enroulé autour de la taille
4. Une ceinture pour le vêtement de dessous.
5. Un bol pour recueillir sa nourriture
6. Un rasoir
7. Une aiguille (nécessaire à couture) pour réparer ses vêtements.
8. Un filtre à eau, pour ôter les êtres vivants de son eau afin que ni lui ni eux ne soient blessés

Le terme bhikkhu (littéralement "celui qui recueille les aumônes"), désigne un membre de la Communauté monastique bouddhique, pleinement ordonné, vivant uniquement de ce qui est offert et observant les Préceptes définissant une vie de renoncement et de simplicité.

Ce terme ne possède pas vraiment d’équivalent en français. Le mot "prêtre" ne doit jamais être utilisé.

Pour un bhikkhu, la traduction la moins erronée reste "moine". Le terme "bonze", issu du japonais "bozu", bien que souvent employé, est inadéquat.

Dans la continuité de la Communauté monastique originelle, la Communauté Theravada demeure un ordre "de charité."

Les bhikkhu sont totalement dépendants de la générosité continue des laïcs pour leur subsistance, les laïcs offrant ce qu’on nomme les "quatre nécessités", les objets essentiels à la vie du moine, comprenant :
- les vêtements monastiques,
- le bol à aumônes permettant de recevoir la nourriture,
- le logement,
- les remèdes.

Ils ne sont pas autorisés à utiliser de l’argent et ne peuvent manger que ce qui est offert.

Les moines et les nonnes bouddhistes (bhikkhunii) ne sont pas des mendiants au sens classique du terme. Un code de conduite strict régit la tournée du moine pour réunir sa nourriture.

Par exemple:
- il n’est pas autorisé à faire du bruit, crier ou chanter pour attirer l’attention des gens.
- Il marche silencieusement, et, dans le cas des moines méditants, ayant présent à l’esprit le sujet de méditation,
- et accepte tout ce qui lui est offert, l’important n’étant pas ce qui est offert mais l’attitude d’esprit au moment du don.

Le moine doit être satisfait de tout ce qui lui est donné, considérant la nourriture comme médicament permettant à la continuité esprit/corps de se maintenir.

Ces règles, parmi d’autres tout aussi fondamentales, furent instaurées par le Bouddha pour, entre autres raisons, créer un lien d’interdépendance empêchant la Communauté de s’isoler de la société, comme cela fut le cas dans de nombreuses traditions monastiques, en Orient comme en Occident.

Les Enseignements du Bouddha s’adressent à tous. Personne n’a jamais été empêché de devenir bouddhiste en raison de son sexe, de sa race ou de sa couleur.

La décision de rester laïc ou de devenir moine, ou nonne, ne dépend en fait que du choix personnel du pratiquant bouddhiste, et des circonstances dans lesquelles il se trouve.

Le bénéfice que chaque catégorie retire de l’autre est mutuel : le laïc offre les vêtements, la nourriture, le logement et les remèdes au moine, et cela lui permet de subsister.

De leur côté les moines et les nonnes, donnent quelque chose de plus précieux au laïc : l’Enseignement (Dhamma) tel qu’ils l’ont étudié, pratiqué et compris.

Ainsi les laïcs bouddhistes peuvent-ils facilement trouver conseil et aide dans un monastère auprès d’un des maîtres présents. Et ainsi un équilibre est-il maintenu, chaque groupe offrant à l’autre ce qui lui est nécessaire pour vivre.


Les règles comme moyen de libération:

Les moines et les novices possèdent des ensembles de règles pour les guider dans leur vie, règles résumées dans un ouvrage, (patimokkha) le vinaya -pitaka, 1ere corbeille du Canon Pali) comprenant les 227 règles fondamentales.
Ce texte est récité les jours de pleine et de nouvelle lune en présence de tous les moines résidant à ce moment au monastère.

Voire ces 227 règles ou règles du patimokkha ICI

Ces règles, étant volontairement observées comme méthodes de discipline personnelle, peuvent être tout aussi volontairement abandonnées, lorsque par exemple un moine redevient novice ou retourne à la vie laïque.

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Remarque personnelle: C'est en se fondant sur ces règles que certaines personnes pensent que; les moines birmans ne pouvaient pas manifester sans violer ces règles.
Lire à ce sujet le message : Birmanie, un moine peut-il manifester? : LA
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Cette période, pendant laquelle les moines doivent résider dans un monastère, est appelée la "retraite de la saison des pluies".

Elle est consacrée à l’étude ou à la pratique de la méditation de façon plus intensive.

Lorsque cette retraite est terminée les moines peuvent se rendre dans d’autres monastères ou dans la forêt, selon leur désir, à moins qu’ils ne soient encore des "nouveaux" moines sous la responsabilité de leur Maître.

Les moines ne doivent ni posséder d’argent ni avoir un contrôle sur celui-ci, et ainsi observent-ils la "pauvreté"

En tant que moines ils doivent, bien entendu, s’abstenir de toute sorte de rapport sexuel, ainsi observent-ils la "chasteté". Mais ils ne sont pas soumis à la règle de l’obéissance aveugle.

Parmi les nombreux préceptes du Code du moine il en existe quatre pour l’infraction lesquelles il est expulsé de l’Ordre sans jamais avoir la possibilité de redevenir moine dans cette vie.

Ces quatre règles sont :
1. ne jamais avoir de relation sexuelle,
2. ne jamais tuer ou ordonner de tuer un être humain,
3. ne jamais prendre ce qui ne lui appartient pas avec l’intention de le posséder,
4. ne jamais se prévaloir indûment de tout accomplissement spirituel.

Quant à ses devoirs ils sont simples mais difficiles à remplir.

Il doit s’efforcer d’acquérir un vaste savoir et une profonde compréhension de tout ce que son Maître, l’Éveillé (le Bouddha), a enseigné. Il doit pratiquer l’Enseignement, observer la Vertu, renforcer la Vigilance, et développer la Sagesse. Il comprendra alors les Enseignements du Bouddha selon ce qu’il en aura pratiqué.

Et enfin, en fonction de ses capacités et ses inclinations, il pourra enseigner, soit par son propre exemple, soit en prêchant ou encore en écrivant des livres.

Bien que largement moins développée que la Communauté des moines (essentiellement pour des raisons historiques), la Communauté des nonnes existe. À l’époque du Bouddha de nombreuses nonnes étaient parvenues à des états élevés de réalisation.

Dans certains pays Theravaada, et même en Occident, des structures se mettent en place peu à peu pour favoriser un nouveau développement de la communauté féminine.


En plus du récit de la vie du Bouddha, la longue et complexe histoire du Bouddhisme fut ponctuée par plusieurs personnages au rôle décisif. (...)



Ananda


nanda « Félicité » en sanscrit, était le cousin et l’un des principaux disciples du Bouddha dont il fut l’assistant personnel pendant vingt-cinq ans. A ce titre, il est celui qui recueillit le plus de paroles de Gautama, et fut requis à sa mort pour réciter le Sutta Pikata afin que le souvenir ne s’en perde pas. Le terme sutra (sutta) vient de l’entrée en matière de ce type de texte : evam me suttam (ainsi ai-je entendu), qui daterait de la récitation d'Ananda.

La tradition le décrit comme un moine de haut niveau intellectuel et spirituel, mais dérogeant parfois aux règles ou prenant des initiatives contestées, comme celle de persuader le Bouddha d’autoriser l’entrée des femmes dans les ordres, et cependant toujours sympathique.

La légende prétend qu’il descendait de Tusita comme Siddhartha Gautama et naquit le même jour que lui. Il entra dans les ordres la deuxième année de prêche du Bouddha.

Il fut ordonné par Gautama lui-même.

Après avoir eu pendant vingt ans comme assistants différents moines, le Bouddha déclara devant l'assemblée qu’il avait résolu de choisir un assistant permanent.

De nombreuses candidatures s’élevèrent, mais aucune ne reçut sa faveur. Il s’adressa alors à Ananda et lui demanda pourquoi il ne s'était pas manifesté.

Celui-ci répondit qu’il était intéressé, mais uniquement à trois conditions: son cousin ne devait jamais le faire bénéficier d’un avantage qui ferait croire qu’il avait brigué le poste pour cette raison ; il devait lui déléguer plein droit pour accepter des invitations à sa place et lui amener des visiteurs venus de loin ; il devait répondre à toutes ses questions et lui répéter tous les
enseignements qu’il avait prodigué en son absence. Gautama accepta.

(...)

Source : Extraits de "Moines, nonnes et personnalités religieuses bouddhistes", par Maïthé CORBANI- Vous pouvez télécharger l'intégralité de ce texte (au format PDF) : ICI








En savoir plus :

  • Livre : L'intégralité des fautes du vinaya (téléchargeable au format PDF) : dhammadana



Le but de cet ouvrage est de présenter l'intégralité des fautes que tout moine doit s'abstenir de faire. Il se présente en cinq parties...
1) Une introduction qui fournit des précisions importantes à propos des règles monastiques, notamment afin d'écarter tout risque d'ambiguïté.
2) Toutes les fautes du vinaya. Elles sont classées par sortes de faute (selon gravité) et par thèmes.
3) Les règles de conduite des novices.
4) Un glossaire des termes palis employés dans le présent ouvrage.
5) La liste de tous les commentaires qui complètent de nombreux points.

  • Livre : Le manuel du bhikkhu par le vénérable Dhamma sami (format PDF): dhammadana



Conçu dans le souci d'être un outil efficace pour le bhikkhu, ce livre se propose de l'aider à mener son existence monacale dans les meilleures conditions possible.
Il présente les points essentiels que chaque bhikkhu est supposé respecter, en expliquant les procédures courantes du saµgha – accompagnées de leurs formules en pali.
On y dispose d'un abrégé de chacune des 227 règles du pátimokkha, ainsi que les points du vinaya qu'il est important de connaître.
Le but de ce condensé du vinaya est d'apporter une connaissance claire et rapide de ces règles, pour les personnes souhaitant faire l'expérience de la vie monacale ou pour tous ceux qui en général, portent de l'intérêt à l'enseignement de Bouddha.

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