Dans le monde le danger vient des kilesas. (mot pali signifiant "impuretés") L'ignorance, l'avidité et l'attachement sont des kilesas.
Pris par l'ignorance, dominé par l'avidité, on produit du kamma dont on doit ensuite assumer les conséquences.
À cause d'activités kammiques passées, produites dans un monde d'expériences sensorielle, nous avons repris naissance sur cette planète, dans le corps et l'esprit qui sont actuellement les nôtres. Cela veut dire que notre vie actuelle est l'effet d'une cause antérieure. Ce corps et cet esprit vont à leur tour devenir des objets d'avidité et d'attachement.
L'avidité et l'attachement créent le kamma, les conditions pour une nouvelle naissance; cette nouvelle existence va elle-même de nouveau amener l'avidité et l'attachement aux corps et aux esprits.
Les kilesas, le kamma et les résultats sont les trois éléments d'un cercle vicieux. C 'est le cycle sans commencement du samsâra. Il serait sans fin également s'il n'y avait la méditation.
Pour que ce cycle existe, il faut avijjâ, l'ignorance sous ses deux aspects : On souffre de ne pas savoir, de ne pas voir clairement et on souffre à cause des illusions que cela entraîne.
Si nous n'avons pas encore atteint des niveaux profonds dans la méditation:
- nous ne percevons pas les véritables caractéristiques de la réalité: impermanence, souffrance et absence d'un soi.
- Nous ne voyons pas qu'il n'y a qu'un flux de phénomènes apparaissant et disparaissant à chaque instant.
- Nous sommes oppressés par ces apparitions et disparitions et cependant, cette immense souffrance ne nous apparaît pas comme telle.
- Nous ne voyons pas qu'il n'y a personne pour contrôler les processus à l'intérieur des phénomènes; il n'y a personne à la maison.
Si nous comprenions en profondeur ces trois caractéristiques de l'esprit et du corps, il n'y aurait plus ni avidité, ni attachement.
Pris par l'illusion, nous teintons alors la réalité de toutes sortes d'éléments faux.
- L'esprit et la matière sont incorrectement perçus comme permanents et solides. Nous croyons que c'est une chance de les posséder.
- Nous pensons qu'il y a un ego, un "je" qui sous-tend ces processus physiques et mentaux.
Ces deux types d'ignorance provoquant l'apparition de l'avidité et de l'attachement.
L'attachement, upadana, est une forme solidifiée de tanha, l'avidité. Désirant des sensations agréables, que ce soit des visions, des sons, des odeurs, des goûts, des sensations tactiles ou des pensées, nous recherchons les contacts. Lorsque nous obtenons ce que nous désirons, nous nous y attachons et refusons de nous en séparer. Ceci entraîne le Kamma, qui nous maintient prisonniers de la roue des renaissances.
- Lire d'autres extraits de ce livre sur ce blog : ICI
Remarques :
Afin de bien comprendre la notion de kamma, qui parfois est mal interprétée, LIRE, sur ce blog:
et aussi :- Le kamma est-il inévitable
Car comme le souligne isara, suite notamment à ce passage : " ...notre vie actuelle est l’effet d’une cause antérieure" :
cette notion est souvent mal interprétée, car elle semble dire que tout est prédéterminé et laisse croire que le bouddhisme est fataliste.Il faut en fait comprendre que nous créons aujourd’hui notre kamma de demain. Il n’y a là ni fatalisme, ni résignation, mais l’opportunité de créer la sérénité des moments à venir
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire