Les extraits ci après font partie d'un enseignement donné par Ajahn Chah en 1977 à l'Institut Manjushri, dans le Comté de Cumbria, en Angleterre. Traduction en français Jeanne Schut.
(Jeanne Schut était l'invitée de sagesse Bouddhiste dimanche 8 juin)
(...) Avez-vous déjà connu la souffrance ? Avez-vous déjà connu le bonheur?... C'est précisément dans ces moments-là que se trouve la vérité, c'est là que vous devez pratiquer le Dhamma. Qui est heureux ? C'est le mental. Qui souffre ? C'est le mental.(...)
Il y a deux sortes de souffrance : la souffrance ordinaire et l'extraordinaire.
La souffrance ordinaire est celle qui est liée à la nature inhérente des conditions : être debout peut faire souffrir, être assis peut faire souffrir, être couché peut faire souffrir. C'est la souffrance inhérente à tous les phénomènes conditionnés. Le Bouddha a lui-même vécu ces choses-là, il a connu aussi bien le confort que la douleur, mais il a su les voir comme des conditions naturelles. Il savait comment dépasser ces sensations naturelles et ordinaires, de confort comme de douleur, en comprenant leur véritable nature. C'est parce qu'il comprenait cette forme de souffrance naturelle qu'elle ne le perturbait pas.
La forme de souffrance la plus répandue est la deuxième sorte, la souffrance qui s'introduit depuis l'extérieur, la souffrance « extraordinaire ».
Quand nous sommes malades, il arrive que nous devions aller chez le médecin pour nous faire faire une piqûre. Quand l'aiguille pénètre sous la peau, il y a une certaine douleur, ce qui est tout à fait naturel et puis, quand on retire l'aiguille, cette douleur disparaît. Il s'agit là de la souffrance ordinaire, ce n'est pas un problème, nous la connaissons tous.
La souffrance extraordinaire est celle engendrée par uppādana, c'est-à-dire le fait de s'attacher aux choses. Alors, c'est comme si notre seringue était remplie de poison. Cette fois il ne s'agit plus d'une douleur ordinaire, mais d'une douleur qui se terminera dans la mort. Voilà à quoi ressemble la souffrance causée par l'attachement.
Avoir une vision erronée des choses, ne pas connaître la nature impermanente des phénomènes conditionnés est une autre source de problèmes. Les choses conditionnées sont du domaine du samsara. Si nous refusons que les choses changent, il est inévitable que nous souffrions.
Quand nous croyons que nous sommes le corps ou qu'il nous appartient, nous prenons peur en constatant combien il change. Et pourtant, regardez le souffle : une fois que nous avons inspiré, nous devons expirer ; l'air qui est entré doit ressortir.
C'est la nature et c'est ce qui nous maintient en vie. Si nous,ne faisions qu'inspirer ou qu'expirer, nous ne pourrions pas vivre. Les choses ne fonctionnent pas comme cela. Voilà ce que sont les conditions naturelles, mais nous ne voulons pas le comprendre.
Pratiquer le Dhamma, c'est développer une compréhension des choses qui permette d'éviterb l'apparition de la souffrance. Si notre compréhension est incorrecte, nous sommes en conflit avec le monde, avec le Dhamma et avec la vérité.
Lire cet enseignement en entier dans : Livret n° 15 du refuge
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