dimanche 17 février 2008

Paroles d'Ajahn Chah






LE FOU



Imaginez qu’un matin, alors que vous marchez pour vous rendre à votre travail, un homme se jette sur vous et vous insulte en braillant.

Aussitôt que vous entendez ces insultes, votre état d’esprit se transforme. Vous êtes choqué et en colère. Vous pouvez même vouloir vous enfuir.

Quelques jours plus tard, une autre personne se présente chez et vous dit : « Vous savez, cet homme qui vous a agressé l’autre jour, il est complètement cinglé ! Cela fait des années qu’il est comme çà. Il agresse tout le monde de la sorte. Personne ne tient compte de ce qu’il raconte. »

Dès que vous entendez cela, vous vous sentez tout de suite mieux. La colère et la peine que vous avez portées en vous pendant ces derniers jours s’évanouissent.

Pourquoi ? Parce que désormais, vous connaissez la vérité. Avant vous ne la connaissiez pas. Vous pensiez que cet homme était "normal", alors vous étiez en colère après lui, qui vous avait insulté et fait souffrir. Dès que vous avez su la vérité, tout a changé brusquement : « Oh ! Il est fou ! Tout s’explique alors ! »

Quand vous comprenez cela, vous vous sentez bien, tout simplement parce que vous savez.
Et maintenant que vous savez, vous pouvez lâcher prise. Tant que vous ne saviez pas, vous vous accrochiez. Tant que vous pensiez que cet homme qui vous avait agressé était sain d’esprit, vous auriez été capable de le tuer. Mais vous apprenez la vérité, vous apprenez qu’il est dérangé, tout s’explique et vous vous sentez mieux. C’est cela la connaissance de la vérité.


Quelqu’un qui voit le Dhamma fait la même expérience.

Lorsque l’attachement, l’aversion et l’ignorance disparaissent, ils disparaissent de la même manière. Aussi longtemps que vous n’avez pas cette connaissance, vous pensez : « Comment vais-je faire pour me libérer ? J’ai tant de désirs et tant d’aversions. »

Ce n’est pas cela, la vraie connaissance. Tout comme lorsque vous pensiez que le fou était une personne saine d’esprit. Quand vous avez su la vérité, alors vous avez été rassuré.

Ceci, personne ne peut vous le montrer. C’est seulement lorsque l’esprit voit par lui-même qu’il peut déraciner et abandonner l’attachement.


Source : Extraits de “A Tree in a Forest” Ajahn Chah- traduction par Isara.


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