mardi 9 octobre 2007

Le mouvement birman ne doit pas faiblir


Mise à Jour du 11 octobre











Plan de ce Message =

1-Nombres de victimes: Mise à jour au 11 octobre
  • Mort d'un opposant sous la torture
  • Des nouveaux témoins parlent
  • Mise à jour au 11/10 : 1 nouveau témoignage : Un moine témoigne de conditions carcérales terribles au Myanmar

2-Articles et Reportages: Mise à jour 11 octobre


10 octobre:

  • La cause birmane a réussi en quelques semaines là où la cause tibétaine a échoué pendant des décennies : fédérer les bouddhistes du monde entier.
  • Union Européenne : Les syndicats exigent des sanctions contre la Birmanie.
  • Dialogue de sourd.
  • Birmanie, heure par heure.
  • Birmanie, une histoire sanglante
11 octobre:
  • Birmanie : des sanctions, vite !
  • Birmanie, heure par heure


3- Des Vidéos


4- Blog Birman (suite)



INFO :

- "Sagesses Bouddhistes" présente sur France 2, le 14 octobre 2007 de 8h30 à 8h45
une émission spéciale sur la Birmanie et sur l’action profonde des bouddhistes
en présence du président de l’Union Bouddhiste de France.

Le sujet ne sera pas spécifiquement sur la situation en Birmanie mais sur la façon dont les bouddhistes en France, toutes communautés confondues réagissent à cet évènement.





Si vous ne pouvez pas voir cette émission le 14 octobre, vous pourrez la voir après: ICI
ou sur le site de France 2: LA




1-Nombre de Victimes (suite) :mise à jour au 11 octobre


Le 11 octobre

  • Un moine témoigne de conditions carcérales terribles au Myanmar: ICI

RANGOUN (Reuters) - Plusieurs centaines de moines bouddhistes arrêtés par la junte au pouvoir au Myanmar ont été passés à tabac et détenus comme des bêtes, sans toilettes ni eau potable, pendant les jours où ils étaient interrogés, a déclaré l'un d'eux, qui a recouvré la liberté.

"Au commencement, ça se passait très, très mal", a dit à Reuters un de ces bonzes, récemment relâché, qui a requis l'anonymat par peur des répercussions visant ceux qui parlent contre le régime.

Emprisonnés dans des cages pendant plus d'une semaine dans un ancien complexe de l'Institut technique gouvernemental, dans le nord de Rangoun, ces moines - figures d'ordinaire très respectées dans ce pays profondément bouddhiste - ont été privés de leurs tuniques safran et traités comme des prisonniers de droit commun.

"Lorsque l'un d'entre nous s'adressait à un autre en utilisant un pronom laissant entendre qu'il était moine, il était giflé", a-t-il dit. "Celui qui menait l'interrogatoire disait alors : 'Tu n'es plus un moine. Tu es un homme ordinaire avec le crâne rasé'".

Les moines - pour la plupart des jeunes gens, en qui l'armée voit la plus grande menace contre le régime en place, du fait de leur autorité morale - ont été entassés dans des chambrées bondées, au point qu'ils ne pouvaient pas s'allonger, et cela par une chaleur rendue étouffante par la mousson.

AUCUN SOIN AUX BLESSÉS

Pendant plusieurs jours, ils n'ont pas eu accès aux toilettes, n'ont pas pu se laver les mains et ont dû manger avec les doigts un riz à peine cuit.

"Nous n'avions ni cuillers ni fourchettes et devions manger avec les doigts", raconte le moine, qui a passé dix jours dans ce centre de détention improvisé. "La nourriture était dégueulasse."

Par moments, durant les interminables interrogatoires destinés à identifier les meneurs des manifestations, les moines devaient se tenir accroupis et les mains sur la tête, tandis que les militaires, eux, restaient assis sur leurs chaises.

Ceux qui répondaient faux ou mal étaient alors frappés à la tête. Aucun soin médical n'était prodigué pour ceux qui venaient à être blessés durant les interrogatoires musclés ou durant les descentes nocturnes dans les monastères de Rangoun, durant la dernière semaine de septembre.

Via les médias qu'elle contrôle étroitement, la junte a fait état de 10 morts dans la répression des manifestations, les plus importantes dans l'ancienne Birmanie depuis celles de 1988. Les pays occidentaux ont laissé entendre que le bilan réel de la répression était bien plus élevé.

Le témoignage de ce bonze recoupe d'autres comptes rendus de mauvais traitements faits par des détenus, dont la mort en détention d'un opposant près de la grande ville de Mandalay.

Selon une organisation de défense des droits de l'homme, l'AAPPB (Association pour l'assistance au prisonniers politiques en Birmanie), un homme de 42 ans est mort "des conséquences de tortures subies pendant un interrogatoire".





Le 9 octobre:

Pas de nouvelles informations sur le nombre réel de victimes, on reste toujours à 10 ou 13 tués (bilan officiel de la Junte) et au moins 200 de source non officielle.
Cependant, on reste sans nouvelle de centaines, voire des milliers, de bonzes et laïcs qui ont tout simplement disparu.

le 10 octobre:
  • Mort d'un opposant sous la torture
Selon une association birmane, un membre du parti d'Aung San Suu Kyi, qui avait été arrêté lors des manifestations, est mort pendant un interrogatoire mené par les forces de sécurité.
Les Etats-Unis réclament "une enquête complète".
L'Association d'assistance aux prisonniers politiques (AAPP), composée d'anciens détenus exilés en Thaïlande, a déclaré avoir appris la mort de Win Shwe, 42 ans, décédé "sous la torture lors d'un interrogatoire" au centre de la police de Plate Myot près de la ville de Mandalay (centre de la Birmanie).
Win Shwe, membre de la Ligue nationale pour la démocratie (LND, opposition), et quatre autres personnes avaient été arrêtés le 26 septembre "en raison de leur soutien actif et de leur participation" à des manifestations de moines bouddhistes, a précisé l'AAPP.
Lire l'article : ICI

On peut supposer qu'il y aura d'autres décès à cause de la torture...

  • Des nouveaux témoins parlent:

Des nouveaux témoignages viennent s'ajouter aux témoignages de meutre et de torture déjà mentionnés dans mes messages précédant.
Dans les extraits ci dessous, je ne reprends donc pas ceux que j'ai déjà mentionné précedemment

Extraits:

-Kwan Zwa Moe, survivant de la répression militaire de 1988, exilé depuis en Thaïlande : "Les militaires sont en train de ramasser les corps des tués pour les faire disparaître. Ils ont fait la même chose à l’époque et personne n’a jamais pu retrouver les cadavres. Les militaires ont réussi à nouveau à terroriser les moines et mes contacts me confirment que plusieurs monastères ont été saccagés, les moines arrêtés en pleine nuit et neutralisés." Les gens font preuve d’un courage étonnant. La conscience politique des Birmans étant beaucoup plus forte aujourd’hui, leurs frustrations aussi et, de même, leur colère, (le mouvement) s’est répandu comme une traînée de poudre. Les téléphones portables et Internet ont joué un rôle majeur dans la révolte intérieure et dans la diffusion des images au monde entier. Ce qui n’existait pas en 1988." (La Croix, lundi 1er octobre)

-Un jeune guide à la pagode Shwedagon, à Rangoun : "Les moines sont partis. Nous sommes inquiets pour eux. Nous ne savons pas où ils se trouvent. La situation est étrange maintenant. Nous ne pensons pas que l'armée soit dans le temple. Nous pensons que les bonzes ont été emmenés ailleurs. Nous pensons qu'ils sont en prison." (Témoignage recueilli par le quotidien britannique The Independent, mardi 2 octobre)

- Un moine bouddhiste, manifestant à Rangoun : "Nous ne pouvons pas faire marche arrière désormais. Nous ne nous arrêterons pas, même si ça prend un mois, une année ou plus". "En tant que moines, nous voyons tout ce qui se passe dans la société birmane. Nous allons partout, pour demander de la nourriture, et nous voyons comment les gens vivent. Nous savons qu'ils nous donnent à manger, même quand ils n'en ont pas assez pour eux-mêmes. Il n'y a pas de travail et le coût de la vie est si élevé… Nous voyons aussi comment les riches vivent. Nous voyons comment tout devient de pire en pire." "Nous avons déjà trop perdu et la population ne peut pas continuer à souffrir. Nous avions bien conscience des risques avant que nous commencions notre mouvement. C'est à nous d'agir. Nous devons avoir cela en tête jusqu'à la fin, quelle que soit la façon dont tout se terminera." (Témoignage recueilli par le quotidien britannique The Independent, lundi 1er octobre)

-- Tin Shwe Maung, jeune moine à Rangoun, raconte le moment où les soldats ont investi la pagode Shwedagon : "J'étais assis par terre avec environ 30 autres moines et nous priions. Les policiers sont arrivés très soudainement. Ils étaient certainement plus de 100, peut-être bien 200. Ils portaient des boucliers, des matraques et des fusils. Ils se sont déployés face à nous, certains frappant leurs boucliers, d'autres nous visant avec leurs armes."
"Sans prévenir, ils ont chargé. Ils tiraient au-dessus de nos têtes avec des balles réelles. Certains d'entre nous se sont levés et ont couru mais les policiers ont attrapé de nombreux moines. Ils les ont battus avec leurs matraques et les crosses de fusil. Ils ont battu très fort un moine et ont fracassé son crâne. Il n'avait que 15 ans, il venait de rejoindre le monastère." Un autre raid de la police a au lieu dans la soirée et de nombreux moines ont été emmenés dans des cars de police. "Ils ne sont pas dans des prisons normales mais dans des camps policiers et militaires. Nous entendons dire qu'ils sont à peine alimentés et qu'ils se voient interdire tout contact avec l'extérieur". (Témoignage recueilli par The Independent, lundi 1er octobre)

- Les forces birmanes "ont frappé les gens si violemment, je me demandais comment ces personnes pouvaient le supporter", selon un habitant de Rangoun. "J'ai vu les forces de sécurité interpeller cinq personnes dans la rue".
"Les membres des forces de sécurité dépassent en nombre les manifestants dans le centre-ville. Les manifestants n'osent plus venir dans le centre-ville, vu qu'ils risquent de façon certaine d'être sévèrement frappés et arrêtés". (Déclaration à l'AFP, samedi 29 septembre)

Lire la suite de ces témoignages ICI







2-Articles et Reportages (suite) : mise à jour : 11 octobre

le 10 octobre 2007 :


Vous trouverez ci après, un très bon article du Monde, de Raphaël LIOGIER, professeur de sociologie :

  • La cause birmane a réussi en quelques semaines là où la cause tibétaine a échoué pendant des décennies : fédérer les bouddhistes du monde entier :

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le mouvement insurrectionnel birman ne faiblit pas. Il s’intensifie au contraire, mais dans le silence des monastères et des pagodes. C’est une autre phase, physiquement moins violente mais psychiquement plus radicale, qui s’annonce, moins spectaculaire pour les Occidentaux parce qu’elle ne se déroule pas dans la rue, dans le bruit et la fureur des foules malmenées.

De toute façon, ce n’est pas dans la rue que la bataille pouvait se gagner contre une junte militaire surarmée. Rien ne sert, dès lors, de continuer un combat perdu d’avance sur ce terrain. Aller dans la rue a été certes utile : d’abord pour mobiliser la population, la sortir de sa torpeur, lui faire savoir que les moines sont en colère, pour que le lien entre le Sangha (communauté des moines) et le peuple se fasse, et ensuite pour alerter l’opinion internationale et déclencher cette pression à la fois symbolique (l’exclusion diplomatique de la Birmanie) et matérielle (les menaces d’embargo), qui ne doit pas, surtout pas maintenant, se relâcher.

Soulignons d’ailleurs que pour une fois, les bouddhistes du monde entier ont participé à cet encerclement, renouant avec leur grande tradition critique. La solidarité des bouddhistes s’est d’abord exprimée en Asie même, puisque le dalaï-lama et nombre d’autres personnalités appartenant aux écoles les plus variées se sont engagés derrière les moines birmans, mais elle s’est aussi exprimée - et là c’est un événement ! - entre les bouddhistes occidentaux et asiatiques.

La cause tibétaine a échoué en plusieurs décennies à faire ce que la cause birmane vient de réussir en quelques semaines : polariser les consciences des bouddhistes, toutes écoles confondues, derrière une «cause».

Chez nous, l’Union des bouddhistes de France (UBF) a condamné le comportement de la junte, de même que l’Université bouddhique européenne (UBE) et la plupart des associations d’habitude plus réservées, comme si soudain le bouddhisme occidental avait changé, sortant des brumes narcissiques qui l’ont pendant près de trente ans confiné à l’individualisme méditatif au détriment de tout engagement social.

Et c’est bien de ce soutien, patient et continu, dont les moines birmans ont besoin à l’extérieur, comme ils ont besoin à l’intérieur de se concentrer sur la nouvelle phase de lutte, plus essentielle et moins bruyante, qui peut conduire à la chute du régime ou à de vraies négociations.

La junte sait pertinemment, contrairement à nombre d’observateurs occidentaux qui ne considèrent que le nombre de manifestants dans les rues, que la partie n’est pas gagnée parce que les moines sont confinés dans leur quartier. Bien au contraire, car la guerre civile pourrait se poursuivre en silence, par le refus des offrandes venant des militaires et de leurs familles, par exemple. Les militaires de base ont une famille qui est en général proche des moines de base, une famille dont ils ne peuvent pas se passer dans le contexte de la culture birmane, et qui, dans ce cas, pourrait faire pression, voire rejeter le fils, le cousin, le mari, le neveu militaire, tenu pour responsable de cette condamnation religieuse à errer dans le «samsara», le monde de la souffrance, en raison d’un cruel manque de ces mérites qui sont obtenus contre les offrandes faites au Sangha.

Dans cette situation de désarroi, l’assise de l’armée se trouverait dangereusement ébranlée, ce qui est déjà le cas comme nous l’apprend le témoignage recueilli hier d’un jeune religieux récemment relâché, dans lequel celui-ci raconte que lors de sa détention, certains militaires venaient implorer discrètement le pardon des moines qui venaient d’être battus.

Cette situation d’insurrection silencieuse peut devenir intenable pour le pouvoir en place, parce qu’elle est insidieuse, incontrôlable, qu’elle sape les structures même de la hiérarchie militaire et administrative. L’action non-violente bouddhique à la birmane passe forcement par cette stratégie du refus. Si la junte cherche à couper les communications Internet, radio, télé, etc., c’est moins pour soigner son image à l’étranger - quoi que cela ait son importance dans le présent contexte de pénurie économique - que pour isoler les différents centres religieux, afin qu’aucune concertation ne soit possible pouvant conduire au refus des offrandes des soldats et de leurs familles qui serait vécu comme une excommunication massive. Voilà l’épée de Damoclès que les militaires sentent déjà au-dessus d’eux. Les défections, voire les actes de désobéissance ne manqueraient pas de se multiplier dans l’armée si le Sangha en arrivait à tourner ainsi le dos à ces hommes qui, s’ils sont soldats, sont aussi dans leur écrasante majorité de pieux bouddhistes.

Le plus difficile dans une telle crise pour le groupe des dictateurs habitués à la violence est de ne plus pouvoir agir par la répression systématique. A ce stade la mitraillette est impuissante. Seule reste la négociation, il faut tenter in extremis de se présenter comme un bon bouddhiste. C’est ce que fait d’ailleurs l’homme fort actuel, Than Shwe, en acceptant de rencontrer Aung San Suu Kyi ou des représentants occidentaux, parce qu’il sait que les armes ne suffiront plus en l’état actuel à sauver le régime.

Au fond, les militaires n’ont peur que de deux choses. D’abord de l’obstination, même silencieuse, surtout silencieuse, des moines, et ensuite des embargos internationaux qui deviennent intolérables dans ce pays littéralement affamé. Une famine qui renforce encore la position des moines (tant qu’elle ne les affame pas eux-mêmes) en leur donnant raison aux yeux du peuple. C’est pourquoi, malgré les souffrances supportées par le peuple, qui sont bien sûr objectivement plus aiguës que celles que supporte l’armée, Aung San Suu Kyi soutient l’embargo international. C’est pourquoi aussi la condition essentielle posée par le chef suprême du pays pour la rencontrer est justement le retrait de son soutien.

Le bras de fer, beaucoup plus radical qu’en 1988, a maintenant vraiment commencé, parce que les parties en présence ne sont plus à armes inégales dans cette ultime lutte symbolique, comme elles l’étaient lorsque la seule force physique était en jeu. Les Occidentaux doivent garder à l’esprit que si la junte montre des signes apparents de dialogue, ce n’est pas par bonne volonté mais par nécessité, pour lutter symboliquement dans cette nouvelle guerre intérieure, qu’elle risque de perdre sans soutien extérieur.



C'est vrai que les messages du sangha sont très nombreux.
Lire tous les messages de la communauté bouddhiste ICI , dans rubrique "Soutien du sangha". A tous ces messages, vient s'ajouter celui de Thich Nhat Hanh que j'ai cité : LA
J'espère qu'il y en aura beaucoup d'autres.

Par ailleurs de nombreux sites ou blog sur le Bouddhisme, toutes traditions confondues, évoquent l'actualité en Birmanie.




  • Union Européenne : Les syndicats exigent des sanctions contre la Birmanie: ICI

La Confédération syndicale internationale (CSI) et la Confédération européenne des syndicats (CES) ont appelé aujourd'hui l'Union européenne à donner l'exemple en adoptant des sanctions sévères contre la Birmanie après la dernière phase de la violente répression perpétrée dans ce pays par la junte militaire.

L'Europe a déjà mis des sanctions en place, mais elles sont largement inférieures au type de pression requise pour convaincre les militaires qu'ils doivent autoriser la démocratie. Le secteur du gaz et du pétrole, qui constitue la principale source de revenu international de la junte, devrait figurer en tête de liste des sanctions.

Selon la CSI et la CES, tout régime de sanctions n'incluant pas le pétrole et le gaz perdrait de son efficacité et de sa crédibilité. « Les vrais bénéficiaires des liens commerciaux avec la Birmanie sont les militaires. Ils ont le contrôle total de l'économie du pays et l'utilisent pour s'enrichir aux dépens de la population.

Toute opération commerciale avec la Birmanie constitue en fait un soutien à ce qui est un des régimes les plus barbares et les plus oppresseurs du monde, et l'importance de ce commerce pour les généraux birmans est encore plus claire au moment où ils renouvellent leurs incessantes tentatives visant à contraindre Aung San Suu Kyi à se désolidariser de l'appel lancé par le mouvement démocratique birman en faveur de sanctions mondiales », a déclaré Guy Ryder, le Secrétaire général de la CSI. La CSI et la CES appellent plus particulièrement l'UE à :

- Interdire à toutes les entreprises enregistrées dans l'UE et à leurs filiales ainsi qu'aux citoyens de l'UE d'investir en Birmanie, tant en ce qui concerne les nouveaux investissements que les demandes de vente d'opérations commerciales existantes. Cette interdiction doit couvrir tous les secteurs, y compris le pétrole et le gaz, et inclure les investissements - sous forme de joint ventures ou d'accords similaires - réalisés par des entreprises enregistrées dans l'UE dans toutes les entreprises d'Etat birmanes (et pas seulement celles qui sont nommément "désignées") ;

- interdire à toutes les entreprises enregistrées dans l'UE de conclure des joint ventures ou des contrats ou de faire des affaires avec les militaires et les entités d'Etat ;

- interdire l'importation dans l'UE de biens et services en provenance de Birmanie, et de manière particulièrement urgente, interdire l'importation de biens fournis par des entités détenues et/ou gérées par les militaires birmans, le personnel militaire et/ou leurs parents, ou produits par des entreprises détenues par ces derniers ou associées à ceux-ci ; cela inclut l'interdiction des biens stratégiquement importants qui sont produits sous le monopole de l'état birman, tels que le bois et les pierres précieuses ;

- interdire les transferts financiers internationaux et les transactions provenant de Birmanie ou à destination de celle-ci, effectués par des citoyens, des entités officielles ou des entreprises de l'UE. Cela doit inclure l'interdiction pour les entreprises établies dans l'UE d'effectuer, d'approuver, de financer, de faciliter ou de garantir des transactions financières internationales avec des banques détenues par le gouvernement birman.

Des mesures destinées à garantir que des armes en provenance de l'UE ne soient pas vendues à la Birmanie par des pays tiers - comme on croit que cela a été le cas dans le passé ; et l'interdiction d'étendre les crédits à l'exportation accordés les gouvernements de l'UE à leurs entreprises dans le cadre de toute opération commerciale ou investissement en Birmanie. John Monks, le Secrétaire général de la CES, a déclaré : « Il est clair que l'engagement économique ne contribue pas à tempérer ce régime. Les ministres de l'UE doivent à présent agir de façon décisive et s'entendre sur des mesures sévères afin que les généraux prennent conscience de l'indignation des travailleurs et des citoyens européens ».




Aung San Suu Kyi



  • Dialogue de sourd :

Les gestes de la junte à l'égard d'Aung San Suu Kyi sont jugés hypocrites par l'opposition.
Une tristesse infinie sur le visage d'Aung San Suu Kyi et une moue disant toute l'irritation du généralissime Than Shwe : les photos officielles de la mission onusienne en Birmanie résument parfaitement la situation. « Aung San Suu Kyi est devenue un outil de chantage », explique le pamphlétaire Lwin Zaw, en exil en Thaïlande. « Quand la pression internationale devient trop forte, Than Shwe laisse entrevoir la perspective d'un dialogue avec sa prisonnière..

La démocratie est une menace à l'ordre établi, elle priverait les militaires de leurs privilèges. Ils sont prêts à supprimer tout mouvement prodémocratique comme ils l'ont fait en 1988 et aujourd'hui encore dans les rues de Rangoun », explique Bertil Lintner, auteur de nombreux ouvrages sur la Birmanie.

Les généraux n'ont aucun intérêt à la « réconciliation nationale ». La presse officielle ne parle d'ailleurs que de « reconsolidation nationale ». Bref, de renforcer la loi de la junte. Persuadés qu'eux seuls ont le pouvoir de maintenir l'unité du pays, les militaires ne répètent-ils pas avec lyrisme : « Nous écraserons tous les ennemis sur terre, sous-terre et sur mer. Nous les déracinerons jusqu'au dernier. Nous les décimerons ! »

Lire l'article en entier : ICI



  • Birmanie, heure par heure (suite au 10/09/07): ICI

8h50 - Rangoun La Ligue nationale pour la démocratie (LND) de Aung San Suu Kyi déclare ne pas avoir été contactée jusqu'ici par la junte en vue d'un dialogue politique.

12h20 - Rangoun Un membre du parti de l'opposante birmane Aung San Suu Kyi est décédé après avoir été torturé par des forces de sécurité, annonce une association d'aide aux détenus.

14h20 - Washington Les Etats-Unis ont brandi la menace de nouvelles sanctions américaines contre la junte au pouvoir en Birmanie si elle ne cesse pas ses "atrocités" contre son propre peuple et ont réclamé une enquête exhaustive sur la mort en détention d'un membre de l'opposition








  • Birmanie, une histoire sanglante

La décolonisation était en marche quand, en 1947, le leader indépendantiste Aung San fut assassiné. Ce drame entraîna le pays dans une spirale infernale qui porta les militaires au pouvoir. Aujourd'hui, la junte s'accroche aux commandes d'un Etat exsangue, et l'issue du bras de fer avec les bonzes est incertaine.

Le grand drame de la Birmanie contemporaine s'est déroulé dans la matinée du 19 juillet 1947 quand une dizaine d'hommes en uniforme ont fait irruption dans le bâtiment du Secrétariat, au centre de Rangoon, et ont mitraillé Aung San, le jeune leader indépendantiste, et les membres de son cabinet. L'assassinat, organisé par un rival politique, priva la Birmanie, avant même son indépendance, du seul homme qui possédait l'intelligence politique, le charisme et la force de caractère pour guider le pays émancipé à travers les périls de l'édification nationale. Composée à plus de 30% de minorités ethniques, la Birmanie a une tendance naturellement centrifuge...

... Les défilés de bonzes et de laïcs du mois dernier semblent constituer une répétition du scénario de 1988. Un ressentiment fondé sur la détérioration de l'économie - les augmentations de 100 à 500% des prix du carburant en août - se transforme en revendication politique pour un changement de régime. Sauf que la répression brutale encore possible il y a dix-neuf ans est devenue plus problématique aujourd'hui: la junte a été prise de court par la vigueur de la réaction internationale après les premiers coups de feu contre les moines. L'opposition pro-démocratique avec ses multiples réseaux clandestins est mieux organisée. Il reste à voir si le régime militaire a la capacité de se plier à un transfert progressif du pouvoir ou s'il va résister obstinément jusqu'à son effondrement.

Lire cet article très intéressant en entier : ICI



Suite au 11 octobre :


  • Birmanie : des sanctions, vite !

Alors que la tension retombe en Birmanie, la junte ayant semble-t-il maté au moins provisoirement, les mouvements prodémocratiques de ce dernières semaines, grand est le risque que l’attention médiatique ne retombe également. Le pays retomberait alors dans l’oubli dans lequel il végète depuis que les militaires y ont pris le pouvoir en 1962, imposant leur barbarie à plus de cinquante millions de personnes. Pour que cela cesse enfin, il existe pourtant une solution aussi simple que redoutablement efficace : les sanctions

Rappelons quelques évidences, encore : si la Birmanie est un eldorado pour le gaz, le teck, les pierres précieuses, seuls les militaires au pouvoir en profitent de façon écœurante, faisant du pays un des plus corrompus au monde. Si les dépenses militaires peuvent y atteindre 50 % du budget public, les indicateurs socio-économiques et sanitaires y sont au rouge vif depuis des décennies. Les taux de prévalence du sida, de la tuberculose, du béribéri, y atteignent des records mondiaux.

Imposer des sanctions à la junte, c’est donc lui couper les vivres, l’affaiblir financièrement et militairement, jusqu’à ce qu’elle soit forcée de rendre les armes définitivement. Bernard Kouchner dit : «C’est la solution de facilité.» Nous lui répondons : «Oui, et c’est pour cela qu’il faut le faire !» Qu’avons-nous à perdre, qu’attendons-nous encore ? D’autant plus que la population birmane, très majoritairement rurale et autosubsistante, n’en subirait pas les conséquences négatives. D’autres disent : «Si Total s’en va, il sera remplacé par des entreprises chinoises ou indiennes, bien pires encore.» L’argument, fallacieux, tend à devenir petit à petit la tarte à la crème de la diplomatie occidentale… Autrement dit, si ce ne sont pas des entreprises européennes qui collaborent avec une des pires dictatures au monde, c’en seront d’autres ? Autrement dit, ne faisons rien, des fois que d’autres fassent encore moins ?

Lire la suite de cet article : liberation



  • Birmanie, heure par heure : le 11 octobre: ICI

2h40 - New York Les ambassadeurs à l'ONU des 15 membres du Conseil de sécurité sont d'accord sur les principaux points d'un projet de déclaration non contraignante "déplorant" la répression.

7h00 - Rangoun La junte annonce qu'un homme a été et deux autres civils blessés par une mine antipersonnel dans l'Est du pays. Le régime militaire attribue l'explosion à des rebelles de l'ethnie minoritaire des Karens.



3- Vidéos


  • 2 Vidéos sur le site de amnesty international
1ère vidéo= http://emedia.amnesty.org/burma-280907-eng.ram

2e vidéo = http://emedia.amnesty.org/myanmar-270907-int.ram


  • Clip pour la Birmanie : ICI



Blog Birman (suite)

Début de la liste ICI


http://cptc2.blogspot.com/

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