Être "bouddhiste engagé", ce n’est pas vouloir sauver le monde...
Ni juger, ni condamner
Quand nous voyons toute cette misère dans le monde et toute cette injustice la tentation est grande de se révolter... Cette révolte engendrera forcément une déprime car nos efforts paraitront vains et dérisoires... De plus nous aurons tendance à juger et à condamner.
Nous ne changerons pas le monde
Nous ne changerons pas le monde, il y aura peut-être une amélioration passagère qui nous consolera et nous donnera l’illusion du progrès...
Mais depuis que le monde est monde il y a eu guerres, famines injustices... C’était avant nous et cela sera après nous... Nous pouvons avoir parfois la tentation toute puissante de nous placer en sauveur du monde... c’est une illusion.
Quitter l'ignorance
Dans le bouddhisme il n’y a pas de sauveur, c’est en quittant l’ignorance que l’être humain découvre la voie de la libération... une libération individuelle mais qui contribue au bien de tous les êtres...
Le bien de tous les êtres et non pas le salut du monde. Il y a là une différence. Toujours le Bouddha a souci du vivant.. et même, ce qui peut paraitre un peu surprenant, des individus. Le Bouddha annonce la libération du soi et le respect de tout ce qui vit.. Il n’annonce pas la fin du monde, la parousie, le paradis terrestre, des lendemains qui chantent...Ils ne parle pas non plus de paradis perdu...
Rien ne peut justifier la destruction de la vie
Selon les suttas Le Bouddha conseille à chacun l’action individuelle et l’attitude juste, là où il se trouve : au roi, le gouvernement, au père de famille, l’éducation des enfants, au bikkhu le renoncement... et à chacun le respect absolu de la vie et l’absence de mensonge et de perversion...
Prendre position pour le changement social et la justice,
C’est ce respect du vivant qui entraine le bouddhiste à prendre position pour le changement social et la justice, à prendre position de manière absolue car ni l’économie, ni la politique, ne pourront jamais justifier la destruction de la vie... Ni l’économie, ni la politique ne pourront jamais justifier la perversion et le mensonge...
En fait être "bouddhiste engagé" c’est tout simplement vivre les préceptes au milieu du monde.
Nous n’avons aucun pouvoir pour sauver le monde et les êtres, le Bouddha lui même ne l’avait pas... Nous avons juste le pouvoir de nous situer dans le respect de la vie et le refus du mensonge. En fait être bouddhiste engagé c’est tout simplement vivre les préceptes au milieu du monde... et c’est tout... Mais avoir le courage de les vivre ce n’est pas rien... En les vivant nous sommes en paix avec nous même, il peut alors arriver que cette paix rayonne et fasse tâche d’huile ...
S’engager sans nous identifier à la souffrance de l’autre
C’est si simple finalement... La souffrance du monde n’est pas notre souffrance, elle est la souffrance de chacun... Nous ne pouvons gérer que la nôtre... S’engager sans nous identifier à la souffrance de l’autre ce n’est pas facile mais c’est seulement à ce prix là que nous pouvons l’aider..
La compassion ce ne sont ni les lamentations ni le misérabilisme, mais le fait de savoir qu’il est possible pour chacun d’atteindre un jour la libération et qu’il est de notre devoir de rendre pour chacun cette voie plus facile...
Sans préchi précha.. ; Nourrir celui qui a faim, vêtir celui qui a froid, loger le sans logis, accueillir l’apatride, l’exilé sans lui demander de compte ni pourquoi il est là.
Un Edito de Tinh'y pour KARUNA
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